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Pharmacologie des plantes médicinales
La pharmacologie reconnaît l’action bénéfique de certaines plantes et s’attache donc à extraire le principe actif de ces plantes. Depuis la plus haute antiquité, les plantes sont la source de nos médicaments.
Aujourd’hui, malgré le développement spectaculaire de la chimiothérapie, la phytothérapie reste très utilisée et connait même un certain regain d’intérêt depuis que les conséquences parfois néfastes d’un abus des drogues chimiques ont été mises en lumière [DELAVAUX P et al ; 1977]. Les actions thérapeutiques d’une plante médicinale (plantes et produits dérivés de plantes qui sont utilisés pour prévenir ou traiter les maladies) s’expliquent par la présence dans ses différentes parties d’une ou de plusieurs substances actives (principes actifs) produisant un effet physiologique. Toutefois, ces effets peuvent varier pour des plantes d’une même espèce, parce que plusieurs facteurs peuvent influer sur la composition chimique des plantes : l’exposition au microclimat, la région et la période de récolte, la méthode de traitement et les conditions de conservation. Si nous appliquons le principe de base de pharmacologie aux plantes médicinales, elles peuvent être classées en 3 catégories :
Les produits dont l’efficacité thérapeutique a été démontrée, le principe actif connu et les doses thérapeutiques établies.
Les plantes d’efficacité avérée mais pas clairement démontrée. Du point de vue pharmacologique, elles renferment des substances actives, ce qui fait d’elles des produits standards. Les doses thérapeutiques sont difficiles à établir.
Les produits d’efficacité incertaine, mais longtemps utilisés ; ils peuvent servir au traitement d’incidents mineurs, mais ne peuvent être utilisés qu’en médecine traditionnelle [NZALE, 2007]. Dans les pays développés, les plantes médicinales fournissent dans la plupart des cas, la matière première pour la préparation industrielle des dérivés chimiques purs et des spécialités pharmaceutiques. Dans d’autres pays en voie de développement, elles sont utilisées sous forme brute d’extraits ou d’infusion de racines, de tiges, d’écorces ou de feuilles servant de base à presque toutes les formes galéniques et thérapeutiques (tisanes, décoctés, pommades, onguents…) [DASYLVA, 2001].
Les plantes médicinales et les produits d’origines végétales passent dans l’esprit de nos populations pour être efficaces et bien tolérés, parce que naturels et faisant partie de la médecine « douce ». Mais cette confiance en nature n’est-elle pas un peu aveugle et dangereuse ?
Intérêt des plantes médicinales
Valeur thérapeutique des plantes
Au niveau de la médecine traditionnelle, plus une plante est connue pour son efficacité par les tradithérapeutes pour une ou plusieurs maladies, plus elle est récoltée et donc menacée.
Dans une localité, les plantes médicinales dont les organes entrent dans la fabrication des remèdes destinés au traitement des maladies plus récurrentes sont très agressées. Par exemple si dans un village du Sénégal, le taux de morbidité du paludisme est important, l’utilisation de plantes soignant le paludisme comme Azadirachta indica, Tinospora bakis, Terminalia avicennoides sera très élevée.
Nous constatons également que les plantes médicinales les plus populaires c’est-à-dire connues de plusieurs individus pour leurs bienfaits thérapeutiques sont les plus agressées de telle sorte que même les profanes qui ont accès à ces plantes les récoltent ; c’est le cas par exemple de Carica papaya, Azadirachta indica, Mangifera indica, Combopogon citratus.
Une plante médicinale dont les organes entrent dans le traitement de plusieurs maladies à la fois a un taux d’agression élevé.
Exemple : Xylopia aethiopica est utilisée en Côte d’Ivoire dans le traitement des affections broncho-pulmonaires, de la toux, de l’asthme, du paludisme, de la constipation, de la diarrhée et des hémorroïdes.
Carica papaya est utilisée au Sénégal dans le traitement du paludisme, du diabète, de l’HTA et des parasitoses.
Valeur commerciale des plantes médicinales
Il existe un véritable marché des ressources médicinales qui renforce la dégradation voire la disparition des formations végétales et des espèces trop appréciées. La demande en plantes médicinales est de plus en plus élevée en Afrique du fait de l’augmentation de la population, de la valeur économique, sociale et culturelle de certaines plantes et aussi du chômage qui oblige certaines personnes à faire du commerce des plantes médicinales leurs activités principales [PLANTE ET VIE, SAHARA 2007 ; PROMETRA-MBOGACOM, 2003, 2004].
L’utilisation d’une espèce à des fins commerciales peut entraîner sa surexploitation et finalement son extinction si cette utilisation n’est pas gérée judicieusement.
La commercialisation des organes végétaux entraîne des prélèvements importants de ceux-ci, des récoltes très fréquentes et des conditions de stockage inappropriées.
Plus une plante médicinale possède des organes qui rapportent beaucoup d’argent sur le marché, plus elle est agressée. Exemple : les fruits de Garcinia kola ou de Xylopia aethiopica, le calice d’Hibiscus sabdarifa.
Toxicité des plantes médicinales
Les vertus présumées de ces plantes médicinales cachent mal les dommages engendrés par ces dernières. En effet, l’utilisation à des fins thérapeutiques de plantes, de parties de plantes et d’extraits de plantes qu’ils soient frais ou desséchés, peut mener à des réactions secondaires ou toxiques indésirables et à des interactions avec des médicaments, des aliments ou d’autres produits.
Selon le mécanisme, on distingue deux types de toxicité :
– Toxicité aigüe : les effets surviennent dans les heures ou jours après l’exposition à une dose unique et massive, ou à des doses répétées d’une substance chimique au cours d’une journée. Ces cas d’intoxications sont généralement accidentels, résultant d’une tentative de suicide, d’avortement ou d’un crime.
Les plantes sont de violents poisons. Il ne viendrait à personne l’idée de consommer de la belladone ou du bois-gentil, parce que la haute toxicité de ces espèces est bien connue [HOSTETTMAN, 1997].
– Toxicité chronique : les effets sont plus sournois, car leur apparition n’est pas immédiate. Elle résulte de l’exposition répétée à des doses, même très minimes, d’une substance prise isolément pendant de longues périodes, mais dont l’accumulation dans l’organisme est à l’origine de la toxicité.
Les origines de ce type d’intoxication sont essentiellement les activités professionnels (les horticulteurs sont souvent victimes d’une dermatite causée par une plante), la pollution de l’environnement (résidus des pesticides, mycotoxines et aflatoxines…), les traitements à long terme et la toxicomanie.
Par ailleurs, la toxicité ou le degré de nocivité d’une plante ne représente pas une donnée constante. Les propriétés curatives, préventives et toxiques d’une plante dépendent de facteurs multiples qui ne cessent de varier. Ces facteurs peuvent remettre en cause les actions connues d’une plante ou permettre l’apparition de nouvelles propriétés. Les facteurs de variation de l’activité toxique d’une plante sont : la toxicité des plantes médicinales et leur classification selon leur degré de toxicité.
Facteurs de toxicité des plantes médicinales
Facteurs liés au végétal
Nature du principe actif
Elle a une influence notoire sur l’activité toxicologique de la plante et peut entrainer des actions toxiques diverses. Les principes actifs peuvent être des alcaloïdes, des glycosides, des tanins… et peuvent agir sur le système nerveux, l’appareil digestif, le système cardio-vasculaire [NDIAYE, 2010].
Répartition du toxique dans le végétal
Il faut savoir que le principe toxique peut être réparti à des concentrations égales ou différentes sur toute la plante ou dans une partie de plante seulement (la racine, les graines, les fruits, les feuilles) [NDIAYE, 2010].
Variation de la concentration en fonction du stade de développement
La concentration du constituant d’une plante peut être maximale :
– Au début de la végétation, puis elle peut diminuer et disparaitre en fin de croissance (sorghos)
– Au moment de la floraison (ombellifères, Inula viscosa)
– En fin de croissance (lupins, gesses…) [NDIAYE, 2010].
Variation d’ordre génétique
L’aptitude à synthétiser une quantité variable de principes actifs est le plus souvent contrôlée génétiquement. C’est pourquoi, il existe de larges variations dans la teneur en principe actif des différentes variétés d’une même espèce botanique. Ces différences peuvent être quantitatives et/ou qualitatives [NDIAYE, 2010].
Etat du végétal
Nous pouvons citer l’exemple des plantes vénéneuses dont la majorité conserve leurs principes toxiques après dessiccation [NDIAYE, 2010].
Facteurs liés au milieu, aux techniques de récolte et de stockage
Le climat, la lumière, la chaleur et la quantité d’eau ont une influence très variable sur la concentration en principe actif des différentes plantes (exemples : concentration en acide cyanhydrique des sorghos, concentration en nitrates des plantes)
La nature du sol et la fertilisation peuvent influencer la teneur en PA des plantes (la fumure azotée favorise, en général, la synthèse des alcaloïdes).
Les terrains pauvres en phosphore favorisent la synthèse des œstrogènes dans certaines légumineuses, notamment dans le trèfle souterrain [LAMNAOUER D].
La teneur en PA peut être modifiée par les méthodes de conservation, par les techniques de récolte et de stockage du matériel végétal.
Facteurs liés à la préparation et au patient
Le mode de préparation et d’obtention d’une drogue végétal se trouve être un facteur déterminant dans l’activité des médicaments à base de plantes.
L’activité d’un médicament à base de plantes dépend de la sensibilité de la personne, de son âge, son poids et son sexe mais surtout de son état physiologique et pathologique.
Classification des plantes médicinales selon leur degré de toxicité
Selon le degré de nocivité d’une plante, il existe :
– Des plantes très toxiques : Plantes qui peuvent produire des effets allant d’une intoxication aigue, grave à la mort.
Exemple :
La belladone (Atropa belladonna L., Solanaceae), l’If (Taxus baccata L., Taxaceae) et le ditakh (Detarium senegalense, césalpinaceae) dont la haute toxicité est bien connue.
– Des plantes moyennement toxiques : Plantes qui peuvent entrainer des intoxications plus ou moins graves dans certaines conditions d’utilisations non conformes.
Exemple :
Administré par voie parentérale, le laetrile (Prumus dulcis (Mill), D.A.Webb var.amara [D.C], Rosaceae) ou plus précisément l’amygdaline était relativement inoffensif (pas de libération d’acide cyanhydrique). Son ingestion, accidentellement ou non, fut par contre la cause d’événements mortels.
– Des plantes peu toxiques : qui n’entraînent que des effets toxiques bénins, réversibles. Ces dernières sont rarement à l’origine d’un décès.
Exemple :
Les feuilles et fleurs du tussilage (Tissulago farfar L., Asteraceae), riches en mucilages, sont utilisées pour des propriétés antitussives. La teneur en alcaloïdes toxiques est très faible et le risque par conséquent limité. Toutefois, on recommande de ne pas consommer de tussilages pendant plus de 4 semaines, ni durant la grossesse et la lactation.
Les pathologies traitées par les plantes médicinales sont nombreuses. Les plus courantes sont : la constipation, la diarrhée, les parasitoses, la fièvre, la toux, les courbatures, les rhumatismes, les céphalées, les arthroses, l’asthénie, les dermatoses. Mais, on peut retrouver d’autres pathologies plus complexes telles que les hémorroïdes, les bronchites, les odontalgies, les angines, les entéralgies, les ictères, les asthénies sexuelles, les hypertensions artérielles, les diabètes [DASYLVA, 2001 ; NZALE, 2007].
Cependant, les événements indésirables des plantes affectent les systèmes hépatobiliaire, rénal, endocrinien, cardiovasculaire, respiratoire, neurologique, psychique, hématologique et dermique [SKALLI SOUAD].
HISTORIQUE DE L’HERBORISTERIE MEDICINALE
Les traitements de la médicine traditionnelle comprennent la phytothérapie (traitement par les plantes) pratiquée par les herboristes, la psychothérapie dont se chargent le sage et la spirit thérapie, domaine réservé au voyant qui traite la vision des rêves [LE BRUN, 1973]. La phytothérapie est contemporaine des débuts de l’humanité. L’Egypte antique et l’Assyrie, ont laissé en hiéroglyphes ou caractères cunéiformes des recettes médicales indiquant l’usage des plantes en thérapeutique.
L’Ecole Hippocratique de COS connaissait également un certain nombre de végétaux, employés dans le dessein de soigner. La médecine chinoise, la médecine arabe et la médecine thibétaine ont une pharmacopée millénaire, reprise par l’école de Salerne, qui connaî les vertus analgésiantes du pavot et de la mandragore [SOFOWORA, 1996].
Le pharmacien LEPRIEUR signalait dans la » flore sénégambienne » les propriétés de certaines plantes médicinales dont : Tinospora bakis (diurétique).
Le Sénégal était bien connu des occidentaux par un produit médicinal de cueillette : la gomme arabique produit par Acacia senegal [LO, 1984].
Armand CORRE publia de nombreuses notes où il signalait les propriétés antinévralgiques du Cymbopogon giganteus [SOFOWORA, 1996].
De nos jours, des études sur les plantes médicinales ont été réalisées sur le plan national :
– L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar avec la Faculté de Médecine et de Pharmacie dans le cadre des thèses de doctorat ;
– Les organismes tels que : ENDA/SANTE, UICN
Et sur le plan africain, l’ACCT a dirigé des expéditions ethnobotaniques à partir des années 1990 dans beaucoup de pays. Les résultats sont dans une banque de données informatiques appelée NAPRALERT ou le dernier réseau PHARMEL [ADJANOHOUN et COLL, 1986, 1989, 1979].
Comment ces connaissances se sont-elles développées
Bien qu’on ne sache pas exactement quand les hommes pratiquèrent l’herboristerie pour la première fois en Afrique, de nombreuses théories ont été annoncées par les scientifiques et des praticiens de la médicine traditionnelle, pour expliquer l’acquisition de cette connaissance.
Théorie du hasard
L’homme choisit délibérément du matériel végétal spécifique pour le traitement de ces maladies, car il a la faculté de raisonner par rapport aux animaux qui ne se fient qu’à leur instinct. Le choix n’étant certainement pas basé sur la connaissance de ces composants végétaux.
Théorie par accident
La connaissance des plantes médicinales a été acquise par accident, bien que cette théorie ait été réfutée par de nombreux praticiens de médecine traditionnelle, qui soutiennent que le secret des plantes a été communiqué à leurs ancêtres par divers moyens [AKPATA, 1979 ; LAMBO, 1979].
Théorie par observation
Pour ceux qui traitent avec les plantes (« herbalistes »), leur connaissance s’est créée également, soit par inspiration ou rêve, soit par un enseignement, soit par observation de la conduite des animaux : le zèbre malade peut courir des kilomètres pour trouver une plante guérisseuse ! Un singe empoisonné par une flèche peut survivre en mangeant certaines feuilles [SOFOWORA, 1996].
L’homme primitif aurait pu acquérir des connaissances scientifiques en observant les effets produits par différentes plantes, lorsqu’elles étaient consommées par des animaux domestiques. Encore de nos jours, certains herboristes essayent les remèdes sur les animaux domestiques, en particulier quand ils recherchent une toxicité de même que sur leur propre personne ou sur leurs proches parents.
Ce genre d’essais montre au patient que la préparation est sans danger et souvent confirme que le dosage prescrit est sans danger. Cette information sur les plantes toxiques africaines a été transmise oralement de génération en génération. Il existe encore des remèdes à base de plantes qui n’ont pas été répertoriés par écrit.
Théorie par « Essai et Erreur »
La plupart des effets des plantes ont été découverts par « essai et erreur ».
Par exemples : plusieurs ancêtres sud-américains ont dû mourir avant qu’il ne soit généralement reconnu que la pomme épineuse (Datura stramonium) est strictement toxique [SOFOWORA, 1996].
Théorie de similarité
Dans le monde entier, nos ancêtres ont découverts les effets médicaux en se basant sur » l’hypothèse de similarité ou théorie des ancêtres », définie telle que « le semblable soigne le semblable ». Référons-nous aux ancêtres des Européens : la famille d’épinard ressemblait pour eux au fer d’une flèche, et alors elle devait contenir beaucoup de fer contre l’anémie ou bien encore à la croyance de nos ancêtres d’Afrique : un écoué rouge doit traiter l’anémie ; la graine d’haricot, ayant la forme d’un rein, doit intervenir dans le traitement de la néphropathie [SOFOWORA, 1996].
Théorie des sorciers et sorcières
D’après certains praticiens traditionnels, une autre possibilité serait que la connaissance des remèdes traditionnels provienne des sorciers et sorcières [AKAPATA, 1979 ; OGUNYEMI, 1979]. La croyance veut que certaines sorcières, qu’elles soient vivantes ou mortes, se rendent aux marchés de villages sous forme étrange : chèvres, moutons ou oiseaux. Si la présence dans ces déguisements est remarquée par quelqu’un de très perspicace ou de doué, comme par exemple un tradipraticien, elles offrent au praticien quelques remèdes utiles afin d’acheter son silence. La même récompense est offerte quand une vraie sorcière vivante est attrapée pendant qu’elle commet un acte malfaisant [SOFOWORA, 1996].
Théorie des chasseurs
Les chasseurs particulièrement dans les pays africains, sont décrits comme étant les dépositaires de certaines recettes traditionnelles à base de plantes. Cette connaissance a pu être acquise lors des circonstances particulières : par exemple, un chasseur a tiré sur un éléphant. Si l’éléphant s’est échappé, qu’il a mâché les feuilles d’une plante et qu’il n’est pas mort, on suppose que le chasseur a déduit que la plante constitue un bon remède pour guérir les blessures ou pour soulager la douleur [DIALLO, 2010].
Des observations semblables ont été faites dans les villages, où, par exemple un animal domestique a mâché les feuilles d’une plante particulière quand il était malade pour ensuite guérir, ou quand un autre animal est mort en mangeant accidentellement une feuille [DIALLO, 2010].
Théorie de l’esprit d’un ancêtre
Les praticiens traditionnels prétendent aussi que lorsqu’on est en brousse, il est possible d’apprendre les propriétés des plantes, de l’esprit d’un ancêtre qui pratiquait la médecine à base de plantes. On dit que les esprits empruntent parfois des formes diverses, comme celle d’un alligator, ou d’un être humain muni d’un seul bras et d’une seule jambe, et se servant d’une canne. Si l’on rencontre une telle créature au milieu de la nuit, elle pourrait être une source d’information originale sur les remèdes végétaux [MAKHUBU, 1978 ; ELEWUDE, 1980].
Qu’importe la façon dont l’homme primitif a acquis sa connaissance des pouvoirs curatifs des plantes, on suppose que, par la suite, il fut en mesure de reconnaître la plante en question, car les répertoires détaillés dont on dispose de nos jours n’existaient pas jadis [DIALLO, 2010].
Intérêt
Sur le plan socio-économique
Au Sénégal le commerce des plantes fait vivre assez modestement les herboristes. Leurs chiffres d’affaires mensuels avoisinaient le salaire mensuel du sénégalais moyen, il était de l’ordre de 50.000FCFA dans certains marchés urbains de Dakar en 1996 selon FALL [FALL.A.D].
Cette herboristerie est génératrice de main d’œuvre avec les récolteurs ; les grossistes et les détaillants. Avec la crise économique et la cherté des médicaments modernes qui en a résulté, ce secteur se taille une part de plus en plus importante dans l’économie populaire ou informelle.
Sur le plan sanitaire
L’herboristerie peut contribuer à l’élaboration de médicaments à base de plantes grâce au recensement par les herboristes de plantes ayant des propriétés thérapeutiques. En effet, une collaboration entre ENDA/SANTE et le Groupe de Recherche sur les Plantes Médicinales (GRPM) a permis de faire des essais de fabrication et de distribution de médicaments à base de plantes médicinales :
Guiera senegalensis : » nguer tisane » et sirop de nguer ;
Euphorbia hirta: “Mbaltisane”
Cassia italica : “Laxatisane”
REGLEMENTATION
Le processus de la réglementation et de la législation du secteur de la médecine traditionnelle est en cours au Sénégal ; un projet de loi a été introduit au niveau de l’Assemblée Nationale. Ce projet de loi a pris en compte l’herboristerie dans les chapitres réservés à l’exercice de la médecine traditionnelle. En effet on y retrouve :
Droits et devoirs des herboristes de santé
Les herboristes de santé exercent leur art à titre personnel. Ils sont autorisés à se faire aider par une personne travaillant sous leur responsabilité.
L’herboriste de santé peut, dans le cadre d’un contrat, collaborer avec un autre tradipraticien de santé, un médecin ou une formation médicale publique ou privée.
L’herboriste de santé qui accepte de délivrer une recette ou une formule pour une recherche scientifique reçoit un certificat de reconnaissance protégé par les dispositions du texte relatif à la propriété scientifique. Il doit favoriser la collaboration avec la médecine moderne. Il leur est interdit de :
– Procéder ou faire procéder à la cueillette, d’une manière inconsidérée, des espèces médicinales rares ou protégées
– Faire toute publicité à caractère mercantile relative à l’efficacité de sa pratique et de ses remèdes. La plaque professionnelle apposée à la porte doit être de dimension modeste 25 × 30 (nom, prénom et qualification reconnue) ;
– Racoler la clientèle, de s’adonner au compérage sous toutes formes, de s’adonner au charlantisme.
Sanctions prévues
Est considéré comme illégal et passible des sanctions prévues par les textes en vigueur, tout exercice ou tentative d’exercice de la pharmacopée sans autorisation ou avec un document frauduleusement acquis.
L’herboriste de santé est civilement et pénalement responsable de tous les actes qu’il pratique directement et/ou indirectement. Il est soumis au pouvoir disciplinaire exercé par l’organe habilité et ce, sans préjudice des poursuites auxquelles il peut être exposé.
La violation des dispositions de la présente réglementation constitue un délit et entraîne l’application des sanctions prononcées par une commission désignée à cet effet ou par le ministère de la santé.
Ceux qui exercent déjà, à titre privé, au moment de signature de la présente loi, devront déposer localement leur demande dans une période de six mois, passé ce délai, leurs interventions seront passibles des sanctions prévues par les textes en vigueur [MINISTERE DE LA SANTE DU SENEGAL ; 1998].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
A. PLANTES MEDICINALES
I. Définition
II. Pharmacologie des plantes médicinales
III. Intérêt des plantes médicinales
III.1. Valeur thérapeutique des plantes
III.2. Valeur commerciale des plantes médicinales
IV. Toxicité des plantes médicinales
VI.1. Facteurs de toxicité des plantes médicinales
VI.1.1. Facteurs liés au végétal
VI.1.1.1. Nature du principe actif
VI.1.1.2. Répartition du toxique dans le végétal
VI.1.1.3. Variation de la concentration en fonction du stade de développement
VI.1.1.4. Variation d’ordre génétique
VI.1.1.5. Etat du végétal
VI.1.2. Facteurs liés au milieu, aux techniques de récolte et de stockage .
VI.1.3. Facteurs liés à la préparation et au patient
VI.2. Classification des plantes médicinales selon leur degré de toxicité12
B. HERBORISTERIE
I. Definitions
I.1. Herboriste
I.2. Herboristerie
II.1. Théorie du hasard
II.2. Théorie par accident
II.3. Théorie par observation
II.4. Théorie par « Essai et Erreur »
II.5. Théorie de similarité
II.6. Théorie des sorciers et sorcières
II.7. Théorie des chasseurs
II.8. Théorie de l’esprit d’un ancêtre
III. Intérêt
III.1. Sur le plan socio-économique
III.2. Sur le plan sanitaire
IV. REGLEMENTATION
IV.1. Droits et devoirs des herboristes de santé
IV.2. Sanctions prévues
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. OBJECTIF GENERAL
II. OBJECTIFS SPECIFIQUES
III. CADRE DE L’ETUDE
IV. MATERIEL ET METHODE DE L’ETUDE
IV.1. Matériel de l’étude
IV.2. Méthode de l’étude
IV.2.1. Population de l’étude
IV.2.2. Difficultés rencontrées
V. RESULTATS
V.1. Répartition selon l’âge et le sexe
V.1.1. Répartition selon l’âge
V.1.2. Répartition selon le sexe
V.3. Répartition selon la localisation géographique
V.4. Répartition selon le conseil des plantes
V.5. Répartition selon les pathologies citées dans le conseil des plante
V.6. Répartition selon la forme galénique
V.7. Répartition selon les suggestions
V.8. Répartition selon le besoin en formation
VI. DISCUSSION
VI.1. L’âge et le sexe
VI.2. Localisation des herboristes
VI.3. Conseils donnés sur les plantes
VI.4. Suggestions et besoin en formation
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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