PRATIQUES DES ETUDIANTS EN FIN D’ETUDES DE MEDECINE

Définition des antibiotiques

      L’antibiotique est une substance antimicrobienne qui, naturellement produite par des bactéries ou des champignons, est capable de tuer d’autres micro-organismes ou de ralentir leur croissance. De nombreux types d’antibiotiques sont utilisées comme médicaments pour prévenir et soigner des infections causées par des champignons et des bactéries pathogènes, ainsi que par certains parasites. La majorité des antibiotiques sont utilisés contre les bactéries [44].
– Waksman (1943) : toutes les substances chimiques produites par des microorganismes capables d’inhiber le développement et de détruire les bactéries et d’autres micro-organismes »
– Turpin et Velu (1957) : « tout composé chimique, élaboré par un organisme vivant ou produit par synthèse, à coefficient chimio-thérapeutique élevé dont l’activité thérapeutique se manifeste à très faible dose d’une manière spécifique, par l’inhibition de certains processus vitaux, à l’égard des virus, des micro-organismes ou même de certaines être pluricellulaires ».

Concentration minimale inhibitrice (CMI)

     La méthode de référence pour l’activité d’un antibiotique, vis-à-vis d’une souche bactérienne donné, consiste à déterminer, la concentration minimale d’antibiotique capable d’inhiber la croissance bactérienne. L’activité microbiologique d’un antibiotique sur une espèce bactérienne est appréciée principalement par la mesure in vitro de sa concentration minimale inhibitrice (CMI). La répartition des CMI au sein d’un panel représentatif des souches sauvages d’une espèce bactérienne permet d’évaluer l’activité de base d’un antibiotique sur cette espèce. Cette activité dépend de la présence ou non de mécanismes naturels de résistance ainsi que de leur niveau d’expression. À cette résistance naturelle, présente chez toutes les souches d’une espèce bactérienne donnée peuvent s’ajouter des résistances acquises dont le dépistage est la principale justification de l’antibiogramme [66].

Le trimethoprime et les associations trimethoprime-sulfamides

    Ces associations ont une base scientifique : les diaminopyrimidines bloquent aussi la synthèse des folates, en inhibant par compétition la dihydrofolate-réductase qui transforme l’acide dihydrofolique en acide tétrahydrofolique (stade suivant immédiatement celui qui est inhibé par les sulfamides). Les deux composés renforcent ainsi leur action : ils agissent en « synergie » [70].

Effets indésirables des antibiotiques

        Cette utilisation des antibiotiques comporte des risques [2]. Les effets indésirables sont variables selon les molécules. La plupart sont bénins mais quelques-uns peuvent être sérieux, voire graves. En prince on peut énumérer : des réactions allergiques, des troubles digestifs et d’autres effets indésirables dus à la toxicité de certains antibiotiques au foie mais également des reins [68]. Les effets indésirables des antibiotiques ne sont le plus souvent pas dépendants du type d’infection pour lequel ils sont prescrits.
 Les bétalactamines : Les bétalactamines orales non associées à un inhibiteur de pénicillinase provoquent des perturbations digestives chez 2 à 5 % des patients, pourcentage qui passe à 10 % avec l’association amoxicilline-acide clavulanique, en raison de l’activité prokinétique de l’inhibiteur. L’amoxicilline-acide clavulanique et les céphalosporines (céfotaxime, ceftriaxone, ceftazidine) font parties des antibiotiques (avec les lincosamides) qui entraînent le plus de colites pseudomembraneuses à closridium difficile [13]. On peut observer des cas de diarrhée. Des cas de néphrite interstitielle, de neutropénie et de thrombopénie ont été rapportés. Des concentrations anormalement élevées de benzylpénicilline dans le tissu cérébral peuvent entraîner une confusion mentale, des convulsions, un coma et une encéphalopathie mortelle. Des cas d’ictère cholestatique réversible ont été rapportés après utilisation de céphalosporine. Ainsi que des réactions d’hypersensibilité et le rash [62]. Les réactions allergiques aux β-lactamines représentent la cause la plus fréquente d’allergies médicamenteuses, compliquant près de 0,7 à 10 % des traitements par pénicillines. Les β-lactamines sont capables d’induire tous les types de réactions immunologiques entrainant certains signes cliniques à savoir : Choc anaphylactique, Œdème de Quincke, Urticaire, Bronchospasme, Eczémas etc[14].
 Les macrolides : L’erythromycine qui, lorsqu’elle est administrée par voie veineuse, occasionne une intolérance digestive (nausée, vomissements, diarrhée) chez 95% des sujets, les macrolides sont mieux tolérés. Des syndromes myasthéniques induits ou aggravés par les macrolides comme la clarithromycine, peuvent survenir chez des patients infectés ou non par le VIH. Quelques cas d’hépatites ont été rapportés avec la roxithromycine. Des cas d’ototoxicité (bourdonnement d’oreille, surdité) ont été rapportés lors de l’utilisation prolongée d’azithromycine dans le traitement des infections à Mycobactérium avium au cour du Sida [13]. L’allergie aux macrolides est rare (0,5 % des traitements) [14].
 Les Quinolones : L’incidence des perturbations gastro-intestinales (nausées, vomissements, douleurs abdominale, diarrhée, perturbation du goût) est d’environ 10%. Une diarrhée à C. difficile peut se voir surtout lorsque la fluoroquinolone est administrée en association avec un autre antibiotique. Les effets sur le système nerveux central (vertiges, céphalées, somnolence) surviennent à des fréquences de 1 à 2%. Plus rare sont les manifestations à type d’agitation, d’élire, confusion, psychose et troubles de la vision. Ils peuvent aussi entraîner des tendinites, des arthropathies, des arthropathies (douleurs, raideurs, œdèmes) [13]. Des cas de myalgie, de tendinite et de troubles hépatiques et rénaux ont été rapportés [62]. L’allergie aux quinolones est considérée comme rare (0,1 à 2 % des traitements) mais son incidence est sous-estimée. Les réactions observées sont évocatrices de mécanismes dépendants des IgE (urticaire, œdème de Quincke, choc anaphylactique etc. [14].
 Les aminosides : La gentamicine peut endommager les reins. La streptomycine peut endommager l’ouïe. D’après un rapport chinois, un médecin attribue un pourcentage important de déficits auditifs chez les enfants à l’utilisation abusive de la streptomycine [72]. La majorité de ces antibiotiques étant également utilisés en production animale, le risque potentiel de réaction allergique en cas d’ingestion d’une denrée alimentaire d’origine animale contenant un de ces antibiotiques est réel [15].
 Les sulfamides : Les réactions indésirables parfois observés consiste en nausées, vomissements, diarrhée et céphalées. Des réactions d’hypersensibilité telles que l’érythème polymorphe et la nécrolyse épidermique toxique [62]. Les sulfamides antibactériens sont responsables de fréquentes réactions allergiques (10 % des traitements), le plus souvent cutanées retardées (après 1 à 3 semaines de traitement). L’allergie au cotrimoxazole (association trimethroprimesulfaméthoxazole) est beaucoup plus fréquente chez les patients VIH positifs (avec 50 à 80 % de réactions au cours du traitement des pneumocystoses et 10 à 30 % estimées au cours de leur prophylaxie) que chez les autres patients immunodéprimés (5 %), ou ceux dont le système immunitaire est normal (< 3 %) [14].
 Les Autres antibiotiques : La vancomycine est lui-même intéressant. Perfusée trop rapidement, elle induit par histaminolibération non spécifique et de façon quasi constante un érythème intense prurigineux, principalement de la partie supérieure du corps connu sous le terme anglosaxon de red man syndrome[14]. Lorsque le traitement est prolongé, des cas de néphrotoxicité et d’ototoxicité peuvent être observés. La rifampicine peut entraîner des effets indésirables comme le rash, la fièvre, le syndrome grippal et la thrombopénie. De même qu’une oligurie, une dyspnée, une anémie hémolytique transitoires ont également été rapportés. Les tétracyclines : l’irritation gastro-intestinale est fréquente, de même que l’apprauvrissement de la flore intestinale normale, qui conduit à une prolifération de germes résistants. Des réactions d’hypersensibilité sont rares. Les réactions phototoxiques entraînent parfois des troubles cutanés de type porphyrie et une pigmentation des ongles [62].

Mécanismes de résistance

        Chaque fois que nous prenons des antibiotiques, les bactéries sensibles sont tuées, mais les souches résistantes se multiplient et deviennent prépondérantes[18]. Les bactéries ont acquis des moyens nouveaux et fascinants pour survivre aux antibiotiques [72]. Ils développent des mécanismes de défense vis-à-vis de chaque antibiotique par plusieurs mécanismes. Il s’agit de la production des enzymes capables d’inactiver les antibiotiques, la modification dans la structure des cibles d’action des antibiotiques, la substitution de la cible, la modification de la perméabilité vis-à-vis des antibiotiques, la formation d’un biofilm et l’activation du processus de l’efflux actif [1, 76].

Sensibilisation sur l’utilisation des antibiotiques

         Les principales sources d’information des étudiants au sujet de la résistance aux antibiotiques en dehors des cours de médecine étaient : Hôpital, Amis-EtudiantsParents, Enseignement post universitaire, Internet et les réseaux sociaux. L’étude de Ndiaye et coll menée auprès d’étudiants en pharmacie de l’UCAD montre aussi qu’Internet était cité comme une des principales sources d’information [45]. Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont utilisés pratiquement par la quasi-totalité des agents de santé. Une large sensibilisation sur la résistance bactérienne aux antibiotiques à travers les réseaux sociaux serait idéale.

Forces et faiblesses (Limites) de l’étude

        Cette étude comporte des limites liées à l’accessibilité de la cible et à l’obtention des réponses. Le questionnaire étant électronique, beaucoup d’étudiants ignorent le lien ou bien n’y prêtent pas attention dans le groupe WhatsApp. Certains étudiants s’intéressent rarement aux informations données dans les groupes WhatsApp. Nous pouvons noter aussi que tous les étudiants n’utilisent pas le réseau social WhatsApp. A cet égard, le risque de survenue d’un biais de sélection est réel. Cependant, cette étude comporte trois forces. La première tient au fait qu’elle fournit des informations précieuses sur le niveau des connaissances et pratiques des étudiants en médecine en matière d’utilisation des ATB. Ainsi, ces données devraient permettre aux autorités académiques de renforcer la place des thématiques relatives aux ATB dans les curricula de formation. La deuxième force réside en ce que cette étude a permis de montrer que les étudiants en médecine représentent aussi une cible très importante que les autorités sanitaires devraient prendre en considération lors de l’élaboration des politiques sur l’utilisation rationnelle des médicaments en général et des ATB en particulier puisque ceux-ci seront en exercice dans un avenir très proche. La troisième force de cette étude est qu’elle est la deuxième d’une série d’enquêtes entamées avec les étudiants en pharmacie. Par conséquent, la perspective est de mener une pareille étude auprès des étudiants en chirurgie dentaire.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I. GENERALITES SUR LES ANTIBIOTIQUES
1. Définition des antibiotiques
3. Classes des antibiotiques
3.1. Antibiotiques inhibiteurs de la synthèse du peptidoglycane
3.2. Antibiotiques actifs sur les enveloppes membranaires
3.3. Antibiotiques inhibiteurs des synthèses protéiques
3.4. Antibiotiques inhibiteurs des acides nucléiques
4. Mode d’action des antibiotiques
4.1. Concentration minimale inhibitrice (CMI)
4.2. Spectre d’activité
4.3. Bactériostase et bactéricidie
4.4. Mode d’action des principales familles d’antibiotiques
5. L’indication des antibiotiques
II. RESISTANCES DES BACTERIES AUX ANTIBIOTIQUES
1. Définition de la résistance aux antibiotiques
2. Différents types de résistances
2.1. La résistance naturelle
2.2. La résistance acquise
3. Mécanismes de résistance
3.1. Efflux actif de l’ATB
3.2. Inactivation enzymatique de l’antibiotique
3.3. Modification ou remplacement de la cible de l’antibiotique
3.4. Perméabilité réduite
3.5. Protection de la cible de l’antibiotique
3.6. Piégeage de l’antibiotique
4. Epidémiologie de la résistance aux antibiotiques
4.1. Prévalence
4.1.1. Dans le monde
4.1.2. En Afrique
4.1.3. Au Sénégal
4.2. Causes
5. Conséquences de la résistance aux antibiotiques
5.1. Conséquences cliniques
5.2. Conséquences économiques
III. INITIATIVES DE LUTTE CONTRE LA RESISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES
1. Dans le monde
2. En Afrique
3. Au Sénégal
DEUXIEME PARTIE : ENQUÊTE
I. BUT DE L’ETUDE
II. OBJECTIF DE L’ETUDE
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
III. CADRE D’ETUDE
1. Etudes de médecine au Sénégal
2. Historique
3. Gouvernance
4. Infrastructures
IV. METHODOLOGIE
1. Type et période d’étude
2. Population d’étude
3. Échantillonnage
4. Collecte des données
5. Saisie et analyse des données
6. Considérations éthiques
V. RESULTATS
1. Taux de réponse
2. Analyses descriptives
2.1. Données socio-démographiques
2.2. Fréquence d’utilisation des antibiotiques
2.3. Connaissance sur les antibiotiques
2.4. Sensibilisation sur la résistance aux antibiotiques
2.5. Pratiques concernant la consommation des antibiotiques
2.6. Stratégies d’amélioration de l’utilisation des antibiotiques
3. Résultats analytiques
3.1. Analyses bivariées
3.2. Analyses multivariées
VI. DISCUSSION
1. Taux de réponse
2. Caractéristiques sociodémographiques
3. Connaissance sur les antibiotiques
4. Sensibilisation sur l’utilisation des antibiotiques
5. Pratiques
6. Stratégies d’amélioration de l’utilisation des antibiotiques
7. Facteurs associés aux pratiques inadéquates en matière d’utilisation des ATB
8. Forces et faiblesses (Limites) de l’étude
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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