La qualité des soins a été systématisée par l’Organisation mondiale de la Santé qui considère que « c haque patient doit recevoir la combinaison d’actes diagnostiques et thérapeutiques qui lui assurera le meilleur résultat en terme de santé, conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque iatrogène et pour s a plus grande satisfaction en terme de procédures, de résultats et de contacts humains, à l’intérieur du système de soins » [34]. Cette définition reste ambitieuse, d’autant plus que le processus de soin est complexe, et associe à la fois la présentation du malade, la pratique du médecin, mais également le résultat d’une prise en charge. Le contexte de soin exige la mise à jour des connaissances, les nouvelles technologies, la maîtrise des risques et les variations des dépenses de santé [9]. Le fondement de l’évaluation médicale a été décrit par Donabedian et par Bruce [5,12,13]. Celui-ci distingue le soin en trois grandes catégories : les structures, les procédures et les résultats. Aujourd’hui, la qualité de la prise en charge des patients suscite de vives discussions dans les établissements qui offrent des programmes ou de s services. Les raisons de cette quête de la qualité sont diverses et peuvent découler des exigences de la clientèle ou des lois de la concurrence [31]. Depuis ces dernières décennies, de nombreuses études épidémiologiques évaluant la satisfaction des patients par rapport à la prise en charge ont été menées, en particulier dans les pays anglo-saxons où e lle constitue un axe prioritaire de la politique d’amélioration continue de la qualité des soins [14, 15]. L’intérêt porté à la mesure de la satisfaction des patients s’accroît partout dans le monde. En France, l’ordonnance du 24 a vril 1996, renforcée récemment par le concept de démocratie sanitaire, et la loi du 4 m ars 2002, placent l’usager au cœur de l’action, et prévoient l’obligation pour les établissements de santé de procéder à une évaluation régulière de la satisfaction des patients dans une perspective d’amélioration de la qualité des soins [27, 28]. En Afrique, particulièrement au Sé négal, les études portant sur la satisfaction des patients sont assez rares. Une étude récente menée dans une clinique dentaire publique avait fait état d’un niveau de satisfaction relativement faible des usagers par rapport aux soins délivrés [7]. Au Département d’Odontologie de Dakar, aucune étude sur la prise en charge des patients n’est encore menée. L’objectif de ce travail était d’étudier la prise en charge des patients reçus au Département d’Odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Pour a tteindre cet objectif, nous avons d’abord, décrit l’organisation du Département d’Odontologie, et effectué l’analyse des forces, faiblesses opportunités et menaces du Département. La méthodologie, les résultats et la discussion sont ensuite exposés dans le travail personnel.
Organisation du Département d’Odontologie
Historique
L’institut d’Odonto-stomatologie (IOS) est crée par le décret présidentiel N◦1229 du 15 Novembre 1967. Depuis cette date jusqu’à nos jours, plusieurs mutations se sont produites. Elles sont d’ordre pédagogique, structurel, statutaire et scientifique [33]. Mis en place en 1962, l’Institut d’Odontologie et de Stomatologie de Dakar fonctionnait dans le cadre de la Faculté de Médecine. Mais il faudra attendre 1967 pour voir le décret présidentiel relatif à sa création promulgué en lui accordant le statut d’institut de faculté [17]. Nous citons à dessein ces deux dates pour montrer que l’insertion de l’enseignement dentaire dans le système universitaire a mis du temps pour sa réalisation compte tenu à l’époque, de la méconnaissance de ce maillon de la santé. C’est donc à partir de 1967 que les sciences odontologiques ont commencé à p rendre forme dans le cercle des sciences de la santé avec l’instauration d’un cycle complet d’étude en vue du doctorat d’Etat en chirurgie dentaire dont les premières thèses ont été soutenues en 1974 [17]. En 1976, les autorités gouvernementales ont adopté des textes créant le troisième cycle des études dentaires et le doctorat ès Sciences odontologiques.
L’Institut était dirigé par un directeur stomatologiste [8] et un sous-directeur stomatologiste ou chirurgien dentiste sous l’autorité d’un conseil d’administration. Sur le plan budgétaire, l’Institut bénéficiait d’un crédit de la coopération française jusqu’en 1986, date à laquelle elle s’est retirée [11]. Avec la réforme de 1993, l’IOS passait d’un Institut à un Département de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie. Cette mesure a été adoptée par le conseil de faculté sans être accompagnée par un décret abrogeant le statut d’Institut.
Contexte
Environnement
Le Département d’Odontologie est une entité rattachée à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-stomatologie de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar. Il comprend en son sein deux sections :
✓ une section d’enseignement pratique et clinique.
✓ une section d’enseignement théorique (cours magistraux) avec la collaboration d’enseignants de Médecine et de Pharmacie.
Ces sections enseignements sont assurées à l’interne par huit services [8] :
• le service de Santé Publique Dentaire
• le service de Prothèse Dentaire
• le service d’Odontologie Pédiatrique
• le service d’Orthopédie Dento-Faciale
• le service de Chirurgie Buccale
• le service d’Odontologie Conservatrice Endodontie
• le service de Parodontologie
• Service des Matières Fondamentales.
A coté de ces services pédagogiques, le personnel administratif technique et de service et les étudiants sont les autres composantes essentielles du Département. Les services et tous les autres maillons (enseignants, personnel administratif et technique, étudiants) sont abrités par un bâtiment de 2566m2 comportant trois niveaux et acquis depuis 1976.
Organigramme
Après le départ des coopérants français et avec l’avènement de la réforme de 1993, le Département a connu une nouvelle structuration avec à sa tête un chef de Département, son secrétariat et l’Assemblée de Département appuyée par des commissions (voir organigramme) [23].
Missions
Le Département fonctionne à travers ses missions qui sont :
• la formation et les soins, l’ensemble des enseignements est assuré par une quarantaine d’enseignants du Département et une dizaine appartenant à la faculté de M édecine et de Pharmacie. Ils sont aidés par des techniciens supérieurs notamment dans l’enseignement clinique et pratique de certaines disciplines. En tant que centre de formation, le Département assure une mission de soins aux populations. Ces soins à caractère didactique pour les étudiants se font sous la supervision des enseignants et exigent un certain nombre de conditions matérielles pour le bon fonctionnement. Cette mission de formation et de soins n’est rendue possible que par le concours des différents protagonistes que sont les étudiants et le personnel administratif, technique et de service (PATS).
• La recherche : du point de vue scientifique, un certain nombre de travaux ont été produits dans des thématiques aussi variées que les services même s’il se pose encore le problème de la « masse critique ». Cependant le nouvel élan constaté dans la progression des enseignants reste à encourager [10].
Problématique du Département
Au plan statutaire
Après le départ des coopérants et la survenue de certaines difficultés liées à la gestion administrative et financière, l’Institut devient Département par décision du conseil de faculté.
Au plan pédagogique ou fonctionnel
Ressources humaines
Les enseignants du Département d’odontologie sont en l’an 2010, au nombre de 45. Ce nombre est relativement faible pour répondre aux besoins de formation et d’encadrement des étudiants. Ils sont inégalement répartis dans les services suivant les activités ou objectifs des disciplines. Du point de vue grade, il existe également un véritable déséquilibre en termes de nombre et de spécialités. Ceci fait appel à la problématique des plans de carrière qui doivent être ciblés et orientés depuis le recrutement jusqu’à l’obtention du grade final.
Le PATS regroupe l’ensemble des unités tenues par le personnel administratif, technique et de service qui contribue au soutien indispensable dans les activités de formation, de soins et de recherche. Ce personnel est au nombre de 25 avec des permanents et d’autres qui ont le statut de vacataires pris en charge dans le budget du Département. Les étudiants : maillon non moins important, ils participent à la vie active du Département. Ils sont assez nombreux ces dernières années avec des effectifs pléthoriques qui affectent sérieusement le niveau de formation et d’encadrement. A cela s’ajoutent les mouvements d’humeurs ou de grèves qui rythment la vie estudiantine posant des problèmes de quanta horaires de travail.
Ressources matérielles
Les locaux : il s’agit d’un bâtiment de 2566m2 , à trois niveaux, inextensible par le haut, souffrant des effets de son ancienneté surtout pendant la saison pluvieuse. Le Département a brite deux salles de soins où se bousculent les différentes cliniques (six), les salles de travaux pratiques et les bureaux des enseignants qui sont trop petits et dont le nombre est insuffisant (nombre d’enseignants par bureau est en moyenne de 3). Les équipements : ils sont caractérisés par leur vétusté pour la plupart et ne répondent pas aux normes standards de l’heure. Les fauteuils ne disposent pas toujours de l eurs accessoires et le matériel rotatif ou de l aboratoire bien qu’existant ne couvre pas les effectifs par discipline [4]. Le parc informatique n’étant pas fourni, le système d’information et de gestion des patients reste défaillant et obsolète. Les problèmes récurrents de l’électricité et de l’eau sont résolus par la mise en place d’un gr oupe électrogène et d’un réservoir pour parer aux coupures intempestives.
|
Table des matières
Introduction
PREMIERE PARTIE
I. Organisation du Département d’Odontologie
I. 1. Historique
I. 2. Contexte
I. 2. 1. Environnement
I. 2. 2. Organigramme
I. 2. 3. Missions
I. 3. Problématique du Département
I. 3. 1. Au plan statutaire
I. 3. 2. Au plan pédagogique ou fonctionnel
I. 3. 2. 1. Ressources humaines
I. 3. 2. 2. Ressources matérielles
I. 3. 3. Au plan financier
I. 3. 3. 1. Le budget
I. 3. 3. 2. Ressources additionnelles
II-Analyse SWOT du Département
I1. 1. Les forces
I1. 1. 1. Aspects administratifs
I1. 1. 2. Ressources humaines
I1. 1. 2. 1. Les enseignants
I1. 1. 2. 2. Le Personnel Administratif, Technique et de Service (PATS)
I1. 1. 2. 3. Les étudiants
I1. 1. 3. Ressources matérielles
I1. 1. 3. 1. Les équipements
I1. 1. 3. 2. Les locaux
I1. 1. 4. Ressources financières
II. 2. Les faiblesses
II. 2. 1. Aspects administratifs
II. 2. 2. Ressources humaines
II. 2. 2. 1. Les enseignants
II. 2. 2. 2. Le Personnel Administratif, Technique et de Service (PATS)
II. 2. 2. 3. Les étudiants
II. 2. 3. Les ressources matérielles
II. 2. 3. 1. Les équipements
II. 2. 3. 2. Les locaux
II. 2. 4. Ressources financières
II. 2. 5. Développement et qualité
II. 3. Opportunités
II. 4. Menaces
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE LA PRISE EN CHARGE DES MALADES AU DEPARTEMENT D’ODONTOLOGIE DE DAKAR
III. Prise en charge des malades au Département d’Odontologie
III. 1. Problématique de la prise en charge et justification
III. 2. Objectifs
III. 2. 1. Objectif général
III. 2. 2. Objectifs spécifiques
III. 3. Méthodologie
III. 3. 1. Cadre d’étude
III. 3. 2. Type d’étude
III. 3. 3. Population d’étude
III. 3. 3. 1. Critères de sélection
III. 3. 4. Taille de l’échantillon
III. 3. 5. Echantillonnage
III. 3. 6. Collecte des données
III. 3. 7. Stratégie d’analyse des données
III. 4. Résultats
III. 4. 1. Caractéristiques sociodémographiques
III. 4. 1. 1. Sexe
III. 4. 1. 2. Age
III. 4. 1. 3. Profession
III. 4. 2. Facteurs relatifs à la prise en charge des patients
III. 4. 2. 1. Sentiments des enseignants par rapport aux différents aspects de la prise en charge des patients
III. 4. 2. 1. 1. Accueil et enregistrement
III. 4. 2. 1. 2. Soins
III. 4. 2. 2. Sentiments des étudiants par rapport aux différents aspects de la prise en charge des patients
III. 4. 2. 2. 1. Accueil et enregistrement
III. 4. 2. 2. 2. Soins
III. 4. 2. 3. Sentiments des patients par rapport aux différents aspects de leur prise en charge
III. 4. 2. 3. 1. Accueil et enregistrement
III. 4. 2. 3. 2. Soins
III. 5. Discussion
III. 5. 1. Limites de l’étude
III. 5. 1. 1. Précision des résultats
III. 5. 1. 2. Validité interne des résultats
III. 5. 2. Caractéristiques sociodémographiques
III. 5. 3. Accueil et enregistrement des malades
III. 5. 4. Les Soins
III. 6. Recommandations
CONCLUSION
