Les diverses disciplines nécessaires à la formation des futurs dirigeants et gardiens de la cité parfaite

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Socrate et sa mission dans la cité

Fils d’un père artisan sculpteur et d’une mère sage-femme, Socrate est considéré comme étant instruit et curieux, un homme intelligent. L’histoire de sa vie montre qu’il a reçu de ses parents une très bonne formation éducative, c’était un homme sage. Le héros principal des dialogues platoniciens pose aux philosophes un problème bien étrange mais aussi plein de sens. D’ailleurs toute l’histoire de la philosophie traditionnelle grecque est organisée autour de son nom. C’est ce que nous apprend Brun dans Socrate quand il dit que : « Que toute l’histoire de la philosophie grecque soit dominée par le nom de Socrate, c’est ce qui ressort des expressions consacrées que les historiens utilisent pour classer les différentes écoles. En parlant des petits socratiques pour désigner les mégariques, les cyrénaïques, des grands socratiques, à propos de l’académie de Platon et du Lycée d’Aristote, on souligne toute l’importance que la p ensée de Socrate a pu avoir dans l’histoire des idées et c’est peut-être sur ce que ces successeurs ont pu tirer de sa pensée, que l’humanité occidentale a vécu jusqu’à l’avènement du christianisme et même au delà » 4.

En effet, à travers son temps, Socrate est convainc u que la cité athénienne est tombée sous l’emprise des différentes sortes d’injustices. Autrement dit, la cité est atteinte d’une grave maladie. De ce fait, Socrate s’est donné comme ambition première, celle de faire sortir la cité athénienne de cette maladie. Se souciant de la guérison de la cité, Socrate va entamer une démarche politique, certes, différente de celle de ses prédécesseurs. Cette démarche politique représented’ailleurs l’objet principal de sa mission ; c’est une tâche que Socrate s’est donné lui-même. Sur ce, ce dernier va avant tout se servir de cette formule delphique selon laquelle « connais-toi toi-même » pour amener les jeunes à prendre conscience de leur exis tence afin de réfléchir sur les problèmes réels de la cité. MOREAU, dansLa construction de l’idéalisme platonicien met aussi l’accent sur ce procédé socratique : « La connaissance de soi-même n’a de significationet de valeur que si elle débouche, non pas à une connaissance des aptitudes permettant de connaître la compétence de chacun pour donner à un gouvernement la possibilité d’assigner à tous une place au sein de la cité, mais sur une reconnaissance de la personne qui déborde de l’individualité de chacun dans la mesure où elle conduit à méditer sur l’âme et par conséquent, sur le Bien »5.

Signalons que le connais-toi toi-même est une invitation à approfondir la condition humaine. Il est en conséquence dans la bouche de Socrate comme un rappel qui oppose aux prétentions des sophistes. Comme lessophistes sont pour Socrate, des maîtres de fausse sagesse, Socrate voulait alors persuader la jeunesse athénienne, du danger de l’enseignement des sophistes. Il disposait alors ses dialogues, son éducation dans les places publiques. Pour lui, l’ « agora » représente l’endroit le plus adéquat pour toute formation et pour toute éducation. Cet enseignement socratique se fait dans le but de réorganiser le système politique de la cité.

« Je n’ai pas en effet, d’autre but, en allant par les rues, que de vous persuader jeunes et vieux, qu’il ne faut pas donner le pas aux corps et aux richesses et s’en occuper avec autant d’ardeur que du perfectionnement de l’âme. Je vous répète que ce ne sont pas les richesses qui donnent la vertu. Mais que c’est avantageux soit aux particuliers, soit à l’Etat » 6.
Ici, nous pouvons constater clairement la politique de Socrate dans la cité athénienne. Autrement dit, contrairement aux sophistes qui déformaient le faux en vrai et qui s’intéressaient au profit, Socrate voulait partager ses connaissances aux autres, publiquement et gratuitement. Pour lui, l’éducation des jeunes est le seul moyen agréable pour le bonheur de la cité. En d’autres termes, éduquer les hommes dans le bon sens et dans le droit chemin, ne doit pas faire l’objet d’un enrichissement ou d’une corruption. Bien au contraire, cela doit être une ccasion pour amener les gens à s’aimer entre eux.

Car l’amour participe, d’une manière directe, à l’harmonie. C’est pour cela que dans sa politique éducative, Socrate n’envisage aucune fonction honorifique. Il est dit dans l’Apologie de Socrate : « Si quelqu’un désire m’entendre quand je parle et remplis ma fonction, jeunes ou vieux, je n’ai jamais refusé ce droit à personne. Je ne suis pas un homme à parler pour l’argent et à me taire, si l’on ne m’en donne pas, je me mets à la disposition des ric hes aussi bien que des pauvres pour qu’ils m’interrogent, ou, s’ils le préfèrent pour que je les questionne et qu’ils n’entendent de ce que j ’ai à dire » 7.
Remarquons que cette méthode éducative de Socrate ’estn autre qu’une arme idéologique très puissante capable de conduire l’interlocuteur vers le chemin de la vérité. Le souci primordial de Socrate ne consistai pas uniquement à répondre à la vérité, mais il consistait aussi à fournir une réponse satisfaisante qui conduit l’interlocuteur à découvrir lui-même la vraie réalité des choses.

« ce qui caractérise les règles du dialogue, ce n’est pas seulement de répondre la vérité ; mais c’est aussi de fonder saréponse uniquement sur ce que l’interlocuteur reconnaît savoir lui-même »8.
Pour remplir sa mission dans la cité, Socrate procède par des dialogues. Son œuvre, publiquement et gratuitement, par l’interméd iaire de l’ironie et de la maïeutique, arrive à convaincre l’interlocuteur ignorant sur so n terrain. Et après l’avoir convaincu, il l’amène à prendre conscience de son ignorance pour qu’il ne commette plus la même erreur. Autrement dit, il cherche à aider en toute manière les Athéniens à sortir de leur état d’ignorance. Ainsi affirme-t-il : « Ceux qui s’attachent à moi, bien que certains d’e ntre eux paraissent au début complètement ignorants font tous, au cours de leur commerce avec moi, si le dieu leur permet : des progrès merveilleux, non seulement à leur jugement mais à celui des autr es. Et qu’il est clair comme le jour qu’ils n’ont jamais rien appris de moi et qu’ils ont eux-mêmes enfanté beaucoup de belles choses. Mais ’ils en ont accouché, c’est grâce à moi » 9.

Socrate s’est réservé comme tâche celle d’éradiquerl’ignorance dans la cité pour le bonheur de tout le monde. Pour lui, si les jeunes n’arrivent pas à se battre pour leur avenir, c’est tout simplement parce qu’ils sont ign orants. Sur ce, nous pouvons constater que cette procédure socratique nous livre sans doute beaucoup de choses. Socrate nous met en contact avec une intériorité qui n’est pas un repli égoïste. Il nous ouvre l’intérieur dans lequel réside le bonheur. Et celase fait d’abord par un renversement de l’homme ignorant sur son propre raisonnement. MACE, dans Gorgias Platon montre très bien le but de Socrate dans la cité athénienne, c’est ainsi qu’il nous affirme ceci.
« A nouveau Socrate va donc avoir pour but de renverser les propos de son interlocuteur sur son propre terrain »10.
Socrate a compris que le désordre et la désorganisation de la cité sont dus à la politique qui régnait en ce temps, mais aussi à l’enseignement des sophistes. Car ces derniers prétendaient tout connaître alors qu’en réalité, ils ne savaient pas tout. DUPREL conçoit leur art comme « un contre-socratism e »11.
Pour Socrate, les sophistes sont des adversaires redoutables ; mais grâce à la maïeutique et à l’ironie, le maître arrive toujours à faire face à ces sophistes, ce passage de BRUN, extrait de Socrate, nous montre très bien cette idée.

« Les interlocuteurs de Socrate, comme Hippias qui sait tout faire, comme Protagoras qui se donne pour un professeur de vertu, Calliclès et Thrasymaque qui pensent pouvoir fonder une morale et une politique basée sur le droit du plus fort, nesont pas des ironistes, ce sont au contraire des personnages sérieux, c’est-à-dire des personnages qui se prennent surtout au sérieux afinque les autres les y prennent au sérieux également. Mais leur sérieuxest un faux sérieux, un sérieux non sérieux, un sérieux qui n’est pas sérieusement sérieux. C’est à ce sérieux là que s’attaque l’iron ie socratique »12.
C’est en fait, ce sérieux égoïste que SARTRE appell l’esprit d’une mauvaise foi dans la mesure où son résultat est : « de faire boire comme un buvard les valeurs symboliques des choses par leur idiosyncrasie empirique, il met en avant l’opacité de l’objet désiré et le pose, en lui-même, comme désirable,réductibleir » .

Ainsi, nous pouvons donc constater que Socrate veut que les jeunes puissent prendre conscience de la manière dont sa dégrade lacité pour qu’ils cherchent un moyen qui puisse sortir la cité athénienne de cetteimpasse ; cela représente d’ailleurs la mission principale de Socrate dans la cité.

L’accusation de Socrate et sa mort

Intelligent, Socrate est un homme qui sait manier le discours, nous pouvons même le classer dans le cadre des rhéteurs. Mais, il faut souligner que la rhétorique de Socrate n’est pas celle des sophistes, nous en constatons une large différence. La rhétorique des sophistes est une rhétorique de fait et celle de Socrate estune rhétorique philosophique. Il faut en ce sens abandonner cette rhétorique trompeuse des sophistes pour accéder à une vraie rhétorique, celle qui est philosophique. SEVE, parle Phèdre de Platon, nous déclare ceci : « Nous quittons bien l’examen de la rhétorique, celle des orateurs et des sophistes pour envisager la possibilité d’une bonne rhétorique » .

Cependant à cause de sa rhétorique philosophique, Socrate était sérieusement poursuivi par ces sophistes ; ces derniers étaient des grands ennemis de Socrate. Parmi eux nous pouvons citer entre autres, Mélétos, Anytos, etc. Certes, ces personnes n’étaient pas de simples citoyens à cette époque. Ils vont par conséquent profiter de leur supériorité pour accuser injustement Socrate. Ces étracteursd font de Socrate un homme dangereux, un être ridicule qui ne fait que corrompre la jeunesse athénienne et mépriser les valeurs traditionnelles ; pour eux, Socrate est un homme qui ne respecte pas les dieux de la cité. Son enseignement a été remis enause,c on le qualifiait comme étant un facteur de discorde entre les jeunes. De nombreuses incompréhensions ont été fixées contre lui, car ce dangereux homme arrive à faire r éfléchir les insouciants.

Socrate se trouve face à un sérieux problème, celui d’être accusé par ses ennemis, on a décidé de traduire Socrate en justice. Ils vont dénoncer publiquement Socrate d’avoir introduit aux jeunes athéniens de mauvaises idées. Socrate est donc coupable de ne pas reconnaître les dieux reconnus par l’Etat. I l a introduit aux jeunes de nouvelles divinités. C’est ainsi qu’une lettre d’accusation a été rédigée contre lui ; et son contenu paraît choquant.
« Socrate est coupable ; il cherche indirectement ce qui se passe sous la terre et dans le ciel, il rend bonne la mauvaise cause et il enseigne à d’autres à faire comme lui » 15.
Voilà en général la cause de l’accusation de Socrate, ce dernier va être traduit en justice. Il convient également de préciser qu’à part Mélétos et ses amis, Socrate recevait oralement beaucoup d’accusations.

Et pour lui, ce sont ces accusateurs qui ont donné un grand poids à Mélétos et à ses amis. Dans l’Apologie de Socrate , voici ce qu’il affirme : « Car j’ai été accusé près de vous et depuis de longues années déjà, par bien des gens qui ne disaient rien de vrai, et ceux-là, je les crains plus qu’Anytos et ses associés, qui pourtant sont à craindre eux aussi. Oui Athéniens, les premiers sont les plus redoutables, parce que prenant la plupart d’entre vous dès l’enfance, ils m’ont chargé d’accusation qui ne sont que mensonges et vous ont fait croire qu’il existe un certain Socrate savant homme qui spécule sur les phénomènes célestes, recherche ce qui se passe sousla terre et qui d’une méchante cause en fait une très bonne. Les gens qui m’ont répandu ces bruits, voilà, Athéniens, les hommes que j’ai à craindre. Car ceux qui les écoute sont persuadés que les gensqui se livrent à ces connaissances n’honorent pas les dieux »16.
Nous pouvons constater ici que Socrate est parfaitement conscient de ce qu’on en est en train de lui faire. Et toutefois l’amour qu’ il éprouve pour réorganiser la cité, il n’y parviendra pas à cause de ces accusations. Une chos e est certaine : Socrate ne cherche pas à corrompre les gens ; au contraire, il cherche à les éduquer. Socrate ne dit pas aux gens que les dieux n’existent pas ; au contraire, pour lui, les dieux existent.
Malgré tous ses effets, Socrate ne peut pas échapper à la justice. Finalement, devant le tribunal démocratique d’Athènes, Socrateest déclaré coupable :
« Après ce plaidoyer, les juges allèrent aux voix et Socrate fut déclaré coupable de soixante voix »17.

LE DECLIN DES SYSTEMES POLITIQUES VU PAR PLATON

Signalons, pour commencer, que dans l’optique platonicienne, ceux qui se trouvent à la tête du pouvoir doivent se préoccuperdu bonheur de la cité, tant matériel que spirituel. Aux yeux de Platon, tel est le rôle principal des chefs d’Etat dans les cités. Or ceux qui détenaient le pouvoir à son époque ne s’étaient jamais donnés le courage pour la satisfaction du peuple. Ces dirigeants rhéteurs ne pensaient que leur bonheur particulier. Sur ce, Platon alla essayer d’analyser les différentes perspectives de cette maladie. La question restait donc de savoir les raisons d’une telle désorganisation de la cité. Pour répondre à cette question, Platon allaitdonc procéder par une critique des différents régimes politiques de son époque en commençant par le régime oligarchique.

La critique de l’oligarchie

Dès lors, l’oligarchie se définit comme étant un régime politique dans lequel la souveraineté appartient à un petit groupe de personnes, ou à une classe restreinte et privilégiée. En effet, ce régime politique ne faitque favoriser les familles de ceux qui se trouvent à la tête du pouvoir. Les caractéristiquesde ce régime politique consistent à adopter le cens comme mesure d’aptitude à l’exercic e du pouvoir. Par définition, le cens est traduit autrefois comme le taux d’imposition nécessaire pour être électeur ou éligible. Il faut comprendre par la suite que le cens est un dénombrement des citoyens effectué tous les cinq ans. Ce régime oligarchiquevise la richesse, c’est-à-dire la fortune ; par conséquent dans ce régime oligarchique, ce n’est pas la compétence de diriger le peuple qui compte, ce n’est pas également le bonheur des citoyens qui préoccupe les dirigeants ; bref, ce n’est pas l’intérêt général qui les préoccupe.

Au contraire, c’est uniquement la satisfaction de l’intérêt particulier et du cens qui compte pour ces chefs d’Etat. C’est dans cette mesu re que dans la philosophie platonicienne, le régime oligarchique n’est pas le meilleur des régimes qui convient à la cité. Selon Platon, l’oligarchie repose toujours sur un principe vicieux. Et c’est à cause de ces nombreuses vicissitudes que Platon a sévèrement critiqué ce régime oligarchique. C’est ainsi qu’il intervient dans la République VIII en affirmant ceci à propos des oligarques :
« De tels hommes seront avides de richesse, comme les citoyens des Etats oligarchiques, ils adoreront farouchement, dans l’ombre, l’or et l’argent, car ils tiendront leurs richesses cachées, et aussi des habitations entourées de mur, véritables nids privés, dans lesquels ils dépenseront l’argent pour des femmes et pour qui leur semblera »21.

Remarquons que dans ce type de régime, ce sont seulement les riches qui l’emportent devant les pauvres ; les pauvres n’ont pas le droit d’accéder au pouvoir. Pour Platon, une telle cité qui favorise nécessairement le pouvoir des riches n’a donc pas besoin d’hommes compétents pour la conservation du pouvoir. Le droit est toujours celui du riche. Nous pouvons donc constater qu’une telle cité, selon Platon, divise d’une manière claire le peuple en deux clans adverses. D’un côté, le clan des riches, et de l’autre, celui des pauvres. Cette division des citoyens rend la cité malade, car c’est grâce
à l’unité du peuple que la cité sera organisée. Or,le cas de l’oligarchie semble diviser irrémédiablement l’unité de la cité. D’où la corruption et les différentes sortes d’injustices réapparaissent quotidiennement dans ce régime politique. Dans La République, l’auteur mentionne sérieusement les différentes aiblessesf de ce régime. Ainsi affirme-t-il : « Il est difficile qu’un Etat constitué comme le vôtre s’altère ; mais comme tout ce qui naît est sujet à la corruption, c e système de gouvernement ne durera pas toujours, mais il se dissoudra »22.
Entre autre, selon Platon, dans les cités oligarchiques, l’ignorance est devenue une prière quotidienne. Sur ce, nous assistons à l’inju stice et à l’inégalité ; le pouvoir des riches devant les pauvres. Ces différents, s’ils existent dans la cité, c’est tout simplement à cause de l’ignorance. Ainsi, l’oligarc hie est considérée de nouveau par Platon comme étant le régime des ignorants. Le butprincipal des oligarques n’est autre que de profiter de la faiblesse des autres pour remplir leurs poches ; il est question de gagner, d’économiser les biens des autres sans relâche. Chez Platon, une telle satisfaction n’est pas réellement légitime. Ce régime politique ne cesse pas de diviser le peuple d’une manière diamétrale, il ne peut alors en aucun cas conserver l’unité du peuple. En creusant de plus ses analyses, Platon constate aussi que la constitution oligarchique s’oppose systématiquement au maintien de la division du travail. Il faut donc renoncer à ce régime car il est le fruit d’une séparation des citoyens.

Selon l’auteur, l’oligarchie est aussi le régime des avares, car dans ce système politique les détenteurs du pouvoir ne reconnaissent pas le droit du peuple ainsi que leur devoir envers le peuple. Les oligarques s’enrichissent davantage sur les droits des plus faibles. Leur but n’est rien d’autre, comme nous l’ avons déjà mentionné ci-haut, que de satisfaire hautement leur besoin. En d’autres termes, les oligarques ne voient que l’enrichissement de leur fortune. Ils cherchent toujours à établir des lois qui les favorisent. C’est en ce sens qu’il faut comprendre la formule suivante : « Alors ils établissent une loi qui est le trait distinctif de l’oligarchie : ils fixent un cens, d’autant plus élevé que l’oligarchie est plus forte. Et ils interdisent l’accès aux charges publiques à ceu x dont la fortune n’atteint pas le cens fixé ».
Nous comprenons donc pourquoi Platon se montre aussi hostile à ce régime politique. D’ailleurs, dans un passage de la République, il montre toujours les faiblesses de ce régime oligarchique : « Ainsi dans les oligarchies, les chefs, par leur négligence et les facilités qu’ils accordent aux libertinages, réduisent parfois, à l’indigence, des hommes bien nés » .

La critique de la démocratie

L’antipathie de Platon aux régimes politiques ne s’arrête pas au régime oligarchique ; mais après avoir fini la critique des cités oligarchiques, Platon s’engage dans une autre lutte, celle de la critique du régime démocratique. Il s’agit d’étaler les handicaps du régime démocratique. En effet, remonta de son étymologie, le mot démocratie du grec demos qui signifie peuple et kratos qui veut dire autorité se traduit comme étant un régime politique dans lequel la souveraineté est exercée par le peuple, autrement dit par l’ensemble des citoyens au moyen du suffrage universel.
En ce sens, le terme démocratie est donc ce régimepolitique qui exprime la volonté générale des citoyens qui sont, à la fois,législateurs et sujets des lois. Dans ce régime politique, celui qui doit être à la tête dupouvoir doit être élu par le peuple. Dans la cité démocratique, tous les citoyens naissent égaux et libres en droits. De ce fait, dans cette forme de pouvoir, les chefs d’Etat doivent se conformer à la volonté générale du peuple.

Ici, on peut aller jusqu’à dire que, dans la démocratie, le peuple reste indirectement le dirigeant, mais un dirigeant qui est dirigé. Nous constatons donc que la démocratie, par ses traits caractéristiques, se démarque un peu du pouvoir oligarchique.
Ainsi, le propre de ce régime démocratique consisteà faire voter le peuple afin que ce dernier puisse choisir l’homme qui mérite d’être à la tête du pouvoir. Cependant, le véritable problème reste à savoir pourquoi l’auteur de la République s’est montré aussi hostile à ce régime démocratique. En effet, ’hostilité de Platon au pouvoir démocratique ne justifie de prime abord le fait que pour accéder aux plus hautes fonctions dans la cité, on n’a pas besoin d’être formé ou d’être préparé par des longs travaux. On n’a pas besoin d’être formé par les bienfaits d’une formation éducative excellente. On n’a pas également besoin de fournir une preuve de sa science, une preuve de sa sagesse, une preuve d’honnêteté. Ainsi affirme Platon : « A l’homme qui entre dans la carrière politique, on ne demande pas de fournir la preuve de sa science, et de sagesse, non plus d’honnêteté de son passé. Il suffit, pour qu’on lui fasse confiance, qu’il affirme son dévouement à la cause du peuple. Car c’est un esprit large et point vétillent qui règne dans cet Etat où l’on se contente de vagues promesses sans recherche à savoir si celui qui les formule est capable de les tenir ! C’est aussi un esprit doux qui, par aversion pour toute hiérarchie légitime proclame l’égalité par naturenégauxi » .

En effet, pour être au pouvoir, il suffit d’être choisi par le peuple, c’est-à-dire avoir la majorité des suffrages dans les votes. Pour Platon, ce régime politique donne accès aux gens non instruits à arriver au pouvoir. C’est ainsi que pour Platon, ce régime démocratique n’est pas finalement le meilleur qui convient à la cité idéale ; car un tel régime risque de mal organiser véritablement l’unité dans la cité. C’est un régime qui ignore complètement le pouvoir intellectuel ; en conséquence, ce régime démocratique est loin d’assurer le statut de la cité ; autrement dit, il est loin de protéger l’intérêt général aussi bien que le respect de la justice. Aux yeux de Platon, la démocratie ne représente que le mensonge, le désordre, la corruption, la méchanceté et toutes sortes d’injustices.
Ce pouvoir politique dirigé par des personnes incompétentes et ignorantes n’apporte que la division du peuple et l’inégalitéentre les hommes. Il suffit de voir la condamnation injuste de Socrate pour comprendre que la démocratie accorde aux citoyens une trop grande liberté qui dégénère facilement. Le pire du régime démocratique, selon Platon, c’estque la possibilité d’avoir des hommes non instruits à la tête du pouvoir est trèsfréquente. Or ceux qui n’ont pas suivi une formation spéciale ne peuvent pas devenir, selon Platon, de vrais politiciens, et par conséquent, ne peuvent jamais prendre en charge lesaffaires publiques. Autrement dit, ces gens non formés à la tête du pouvoir seront toujours dans l’incapacité d’assurer l’administration de la cité.

Signalons que l’idéal de la réforme politique de Platon repose sur la division du travail. Or, dans la cité démocratique cette division, n’a pas de signification. La démocratie permet à l’homme d’accéder à plusieurs fonctions sans aucune expérience. Un tel homme ne sera jamais apte, pour Platon, à as sumer les charges de l’Etat. Pour Platon, le régime démocratique rejette les bases dela cité, à savoir, la justice, l’intérêt général etc. Ce régime ne convient pas à la cité atonicienne,pl car avant de chercher le pouvoir, il faut d’abord s’instruire. Ce qui n’est pas le cas dans la démocratie. C’est pour cette raison que Platon nous affirme dans la République: « On ne saurait devenir homme de bien, si dès l’enfance on n’a joué au milieu des belles choses et cultivé avec tout cequi est beau »26.
Nous pouvons donc constater que dans le régime démocratique, ceux qui se chargent des affaires de l’Etat cherchent toujours à s’emparer de beaucoup plus de bien que leur dû. Autrement dit, ils s’emparent des biens qu’ils ne leur méritent pas en réalité. Les intérêts du peuple tombent encore unefois dans les mains de ceux qui se trouvent au premier rang. Ce régime politique représente, en quelque sorte, une ruine pour la cité. Etre au pouvoir d’une cité démocratique, est le moyen le plus rapide de s’enrichir, le moyen le plus facile pour satisfaire ses désirs et ses passions, bref, c’est une grande occasion pour qu’on devienne le riche des riches.

Une pareille situation s’observe aujourd’hui dans l a quasi-totalité des pays démocratiques du monde. Les dirigeants de ces pays sont des richards. L’intérêt particulier l’emporte toujours sur l’intérêt général. Chez Platon, la démocratie reste finalement le seul régime qui permette aux cancres d’accéder au pouvoir par le simple jeu d’élection. Tels sont, en bref, les traits caractéristiques du régime démocratique, et nous comprenons maintenant les raisons pour lesquelles Platon a adressé une critique sévère à tout pouvoir qui se veut être démocratique.

La critique de la tyrannie

Après avoir analysé la position de Platon sur l’oligarchie et la démocratie, nous allons maintenant étudier la manière dont ce dernie conçoit le pouvoir tyrannique. D’abord ce pouvoir politique est apparu en Grèce au VIème siècle avant notre ère avec comme novateur Pisistrate. En effet, cet homme politique avait usurpé le pouvoir à Athènes, et parvient à conserver ce pouvoir jusqu’à sa mort en 527 avant Jésus-Christ.
Ce régime politique fut fondé par l’usurpation et onduitc par un chef doté d’un pouvoir absolu, totalement émancipé du contrôle de la loi. Gouvernement d’un seul « dévié », selon l’acception grecque, la tyrannie ste toujours l’exercice d’un pouvoir fondé sur un coup de force, et affranchi des lois. La tyrannie devient, en ce sens, un gouvernement absolu et oppressif. Pour les Grecs, en revanche, le tyran est capable d’apporter la paix et la prospérité à la cité. Il uffisait qu’il eut assez d’habilité pour tenir en équilibre les forces sociales en présenceet pour paraître aux yeux du peuple ou des notables, un homme sage, modéré, grâce à qui la tranquillité était maintenue ; le tyran intelligent savait se ménager des soutiens, ainsi qu’Aristote l’a bien montré en réfléchissant sur la figure de Pisistrate. Ce n’était donc pas nécessairement un délirant, un Néron qui menaçait de conduire l’Etat à la catas trophe.

Toutefois aux yeux de Platon, ce régime politique n’est pas l’apanage de l’homme qui a soif de la liberté. Car l’individu qui vit dans une cité tyrannique est dépourvu de sa liberté. En ce sens, pour Platon, ce régime politique ne convient pas à la cité idéale, tout simplement parce que la tyrannie comporte plusieurs vicissitudes. Dans un passage de la République,Platon nous montre les méfaits du tyran et de la tyrannie ; ainsi affirme-t-il : « Le tyran est un parricide et un triste soutien des vieillards, et nous voilà arrivés, ce semble, à ce que tout le monde ap pelle la tyrannie : le peuple, selon le dicton, fuyant la fumée de la oumission à des hommes libres, est tombé dans le feu du despotismedes esclaves, et en échange d’une liberté excessive et inopportune, a evêtur la livrée de la plus dure et de la plus amère des servitudes »27.
Selon Platon, le tyran est un homme qui, détenant le pouvoir supérieur, l’exerce avec cruauté et sans respect de la loi. Dans sa vision personnelle, la tyrannie reste un pouvoir politique qui ne possède aucune constitution garantissant la liberté des individus ainsi que l’organisation de la cité. Dans la philosophie politique platonicienne, le pouvoir tyrannique est toujours pris sans aucune autorisation constitutionnelle, et est certainement un régime qui détruit le bien de la cité. Le tyran est toujours mal vu, il est considéré comme un homme méchant qui ne se soucie on plus du peuple. C’est en jetant ses yeux sur toutes les vicissitudes du régime tyrannique que l’auteur de la Républiqueaffirme ceci : « Par conséquent, l’âme tyrannisée ne fera pas du out ce qu’elle veut, je parle de ce que veut l’âme tout entière ; sans c esse et violemment entraînée par un désir furieux, elle sera en plein trouble et de remords »28.

Pour Platon, l’âme du tyran sera toujours pauvre et irrassasiée. Ce régime tyrannique reste en outre, conçu au fond de la réflexion platonicienne comme étant un composé de deux constitutions à la fois et de deux éléments nocifs. Ces deux constitutions sont : la constitution oligarchique et la constitution démocratique. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre la formule aristotélicienne selon laquelle, « que la tyrannie possède à la fois les vices de la démocratie et ceux de l’oligarchie ».

LES DIFFERENTES STRUCTURES DE LA CITE PLATONICIENNE

LA NECESSITE DE L’EDUCATION DES HOMMES DANS LA CITE

Action qui vise à faire de l’enfant un homme complè tement accompli, l’éducation est au cœur de la pensée antique et objet constant de débats, car elle engage le type d’homme qu’on cherche à promouvoir. Les maîtres de l’âge classique se sont tous prononcés sur ce sujet. L’éducation qui suppose uneactivité de l’esprit permet aux hommes de sortir de leur minorité, pour reprendre l’expression de Kant, c’est-à-dire d’accéder à l’exercice propre de leur faculté de connaître en toute liberté. La finalité de l’éducation doit précisément consister à faire advenir ce à quoi la nature de l’homme le destine à être, et c’est pourquoi il y a dans ce processus une véritable téléologie : l’enfant doit devenir autonome d’accomplir l’humani té qui est en lui. C’est d’ailleurs dans cette vision que Platon a suffisamment mis du temps afin de pouvoir démontrer les significations ainsi que les valeurs de l’éducation dans la cité.

Significations et valeurs de l’éducation dans la cité platonicienne

Signalons, pour commencer, que si Platon préconise une éducation profonde, ce n’est que dans le but de bien préparer les enfants à être capables de bien répondre aux exigences de la cité idéale. En effet, pour Platon,dès sa naissance, l’enfant doit être inséré dans une formation capable de le transformeren un individu vertueux. Nous pouvons remarquer, ici, que l’enfant vient au monde sans l’avoir choisi et sans aucune connaissance de ce qu’il est et de ce qu’il doit fa ire de mieux pour son bien et pour celui de son prochain. Il est en quelque sorte dépourvu de toutes connaissances. ALAIN, dans « Propos sur l’éducation », suivis de la pédagogie enfantine, définit très bien l’enfant : « J’appelle enfant l’être humain en pleine croissance avant la formation, avant les passions, qui s’y rattache avant qu’il ait le souci de gagner sa vie ou ce qui est la même chose, avantqu’il pense s’instruire, par directe expérience, donc nourrir, gouverné et protégé par la famille »29.
Pour Platon, avoir une conscience bonne et un esprit ouvert prônant une meilleure vision de la cité, l’enfant doit être instruit, ildoit être un enfant éduqué. ROUSSEAU montre également dans l’« Emile » ou de l’éducation, l’importance de l’éducation dans la formation de l’enfant. Ainsi affirme-t-il :

« Nous naissons faibles, nous avons besoin de la force ; nous naissons dépourvus de tout, nous avons besoin d’assistance ; nous naissons stupides, nous avons besoin de jugement, tout ce que nous avons besoin étant grands nous est donné par l’éducation»30.
Il est philosophiquement démontré que l’éducation,proposée par Platon, occupe une très grande importance dans le développement del’esprit de l’individu. C’est pour dire qu’elle garde une place significative et fait, par conséquent, sortir l’individu de son état initial, c’est-à-dire de son ignorance. Autrement dit, selon Platon, l’éducation prépare l’homme à mener une vie heureuse, une vie dans laquelle le respect de soi et d’autrui sera les seuls projets à mettre en évidence. Nous pouvons constater que l’éducation, proposée par Platon, a comme finalitéla formation de l’individu ; elle lui permet de veiller sur la multiplicité des intérêtsparticuliers. Platon l’analyse comme une technique de socialisation, et fait de l’individu un instrument de bonheur pour lui-même, mais aussi pour ses semblables. Il est vrai que les individus élevés comme il faut par l’éducation deviennent ordinairement bons. En ce sens, il ne faut point mésestimer l’éducation platonicienne, car elle est à l’origine des plus grands biens qui puissent modeler le comportement des individus. Il affirme dans la République: « L’éducation de l’enfant et de la jeunesse, répondis-je, car si nos jeunes gens sont bien élevés et deviennent des hommes raisonnables, ils comprendront aisément d’eux-mêmes tout cela etce que nous laissons de côté pour le moment, la propriété des emmes,f les mariages, et la procréation des enfants, choses quiselon le proverbe, doivent être aussi communs que possible entre amis»31.

L’éducation que propose Platon est donc un aspect de réforme, comme nous l’avons mentionné ci-haut, et rend à l’individu un développement de sa faculté intellectuelle ; en d’autres termes, elle permet à l’individu de se projeter à la lumière, de pouvoir connaître, non seulement les choses, mais aussi de pouvoir régner sur la cité, dans les meilleures conditions de droit et de l’ordre social, en vue de sauvegarder le bonheur et l’unité de la cité. Henri-Irène MARROU,dans son Histoire de l’éducation dans l’Antiquité, montre très bien que c’est l’éducation qui forme des sujets vertueux et justes. Ainsi affirme-t-il : « On donne le nom éducation, une formation pour qui, dès l’enfance, entraîne un sujet à la vertu et lui inspire le désir passionné de devenir citoyen accompli ; sachant commander et obéir selonla justice »32.

Remarquons, ici, que l’éducation devient la source et le fondement de tout savoir, qu’elle est inséparable de la morale. C’est grâce à elle que la cité vivra dans le bonheur. Force est de constater, ici, que Platon n’est pas seulement un philosophe, mais il est aussi un pédagogue, un moraliste. L’éducation, que prône Platon, ici, rend donc honnêtes les enfants.
En effet, dans la vision platonicienne, la seule solution de toutes les vicissitudes qui animent la cité, c’est avant tout l’éducation ;car, c’est à partir d’elle que nous avons droit à la connaissance. De ce fait, si le peuple d emeure toujours dans l’ignorance, c’est tout simplement parce qu’il n’est pas formé à la manière comme il faut, c’est-à-dire, à la manière souhaitée.

L’éducation, selon Platon, est finalement disposéepour combattre ces maladies qui freinent le développement de son projet politique afin de promouvoir une bonne organisation de la cité idéale ; l’effort de Platonest centré sur la nécessité d’une organisation stricte des principes de cette éducation. Nous pouvons constater que le centre d’intérêts de cette éducation n’est rien d’autre que l’instruction des hommes dans le but d’avoir des sujets qui savent protéger la cité sur tous les plans.
L’organisation d’un système éducatif préoccupe sérieusement notre auteur, Platon. Rappelons qu’il s’agit d’un mode d’organisation fon dée sur la base de l’éducation de l’individu. C’est de ce sens qu’il faut comprendre la formule de PIERRE KAHAN extrait de L’Education : « Approche philosophique ».

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Table des matières

Introduction
Première partie : Historique de la cité à l’époque de Platon
Chapitre I : Les différentes menaces
I.1.1. Les traits caractéristiques de la cité selon Platon
I.1.2. Socrate et sa mission dans la cité
I.1.3. L’accusation de Socrate et sa mort
Chapitre II : Le déclin des systèmes politiques vu par Platon
I.2.1. La critique de l’oligarchie
I.2.2. La critique de la démocratie
I.2.3. La critique de la tyrannie
Deuxième partie : Les différentes structures de la cité platonicienne
Chapitre I : La nécessité de l’éducation des hommes dans la cité
II.1.1. Significations et valeurs de l’éducation dans la cité platonicienne
II.1.2. L’éducation considérée comme un devoir étatique
II.1.3. La place de la méthode dans l’éducation platonicienne
Chapitre II : Les diverses disciplines nécessaires à la formation des futurs dirigeants et gardiens de la cité parfaite
II.2.1. L’importance de la musique comme formation de l’esprit.
II.2.2. La nécessité de la gymnastique comme formation du corps
II.2.3. La dialectique comme principe d’existence et de connaissance
Troisième partie : Réflexion générale sur la cité platonicienne
Chapitre I : Les théories suscitées pour l’organisation de la cité
III.1.1. La sagesse
III.1.2. Le courage
III.1.3. La tempérance
III.1.4. La justice
Chapitre II : La répartition des classes dans la cité
III.2.1. Rôle de la classe d’or dans la cité
III.2.2. Rôle de la classe d’argent dans la cité
III.2.3. Rôle de la classe d’airain dans la cité
Chapitre III : Les limites de la théorie platonicienne
III.3.1. La politique platonicienne : L’aristocratie
III.3.2. Morale et politique chez Platon
Conclusion
Bibliographie

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