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Données radiologiques
Les données des radiographies standards, scanners, IRM (imageries par résonance magnétique) ainsi que des imageries corps entiers (TEP-scanners ou scintigraphies au technecium 99m) ont été relues par un radiologue spécialisé en ostéo-articulaire en aveugle des données cliniques et des traitements reçus par le patient.
Une atteinte osseuse était retenue lorsqu’il existait au moins une des 2 lésions élémentaires suivantes : une ostéite et/ou une hyperostose. L’ostéite était définie par la présence d’une ostécondensation (fibrillaire importante, homogène avec épaississement des travées osseuses) au scanner et/ou d’un œdème osseux à l’IRM de caractère extensif >20mm (cut-off utilisé dans les autres études portant sur le SAPHO[12]). L’ œdème osseux est un hypersignal T2 sans limite nette et sans destruction de l’os minéralisé sous-jaccent. L’hyperostose était définie par une hypertrophie des pièces osseuses et/ou par la mise en évidence d’ossifications ligamentaires.
Une atteinte articulaire d’origine inflammatoire était retenue à l’imagerie devant un pincement global de l’articulation, associé à la présence d’érosions +/- hyeperostosantes atteignant les 2 versants et centrées sur l’articulation. Ces lésions pouvaient être accomagnées par la présence de liquide articulaire si la modalité de l’imagerie permettait ces analyses [18]. A partir de ces définitions, nous avons classé les différentes atteintes observées en imagerie de la façon suivante :
– Atteinte osseuse thoracique : atteinte de la clavicule, du manubrium sternal, du sternum et ankylose sterno-costale (atteinte chondro-sternale..)
– Atteinte osseuse extra-thoracique axiale : spondylite, atteinte spondylodiscale et atteinte iliaque et/ou sacrée
– Atteinte osseuse extra-thoracique périphérique : atteinte intéressant les autres localisations osseuses (os longs….)
– Atteinte articulaire thoracique antérieure : atteinte des articulations sterno-claviculaires et manubrio-sternale
– Atteinte articulaire extra-thoracique axiale : atteinte des articulations costo-vertébrales, des articulations inter-apophsaires postérieures, des articulations sacro-iliaques, des articulations occipito-atloidienne (C0-C1) et atloido-axoidienne (C1-C2) et des articulations coxo-fémorales L’atteinte de l’articulation acromio-claviculaire n’a pas été considérée. Elle n’est habituellement pas touchée dans cette pathologie et est souvent le siège de remaniements dégénératifs d’interprétation difficile. Nous n’avons pas rapporté d’atteinte de la synchondrose ischio-pubienne qui peut églement être rencontrée dans le SAPHO.
Selon les données de l’imagerie ostéo-articulaire, nous avons classé les patients selon deux groupes. Le premier groupe était constitué de tous les patients présentant une atteinte osseuse prédominante. Le second regroupait les patients présentant une atteinte articulaire prédominante ou mixte lorsqu’il n’était pas possible de déterminer laquelle des atteintes (osseuse ou articulaire) dominait le tableau radiologique. Voici 3 exemples de patients classés selon la méthode présentée ci-dessus (Images 1 et 2).
Image 1 : Scanner thoracique (1A) et IRM thoracique (1B) d’un patient classé dans le groupe avec atteinte osseuse. Notez l’hyperostose claviculaire bilatérale (augmentation de taille des pièces osseuses), disparition de la dédifférenciation cortico-médullaire, minéralisation hétérogène associant des plages d’hyperdensité et d’ostéolyse, érosions des extrémités médiales claviculaires sans atteinte du versant sternal de l’articulation. Oedème osseux extensif de la partie interne de la clavicule droite accompagnée d’une inflammation des parties molles en regard à l’IRM (1B). Absence d’arthropathie sur les 2 modalités d’examens.
Image 2 : IRM thoracique d’une patiente classée dans le groupe atteinte articulaire (2A) présentant une arthropathie sternoclaviculaire avec œdème osseux extensif centré sur l’articulation et présence de liquide articulaire. Scanner thoracique d’un patient classé dans les atteintes mixtes (2B) présentant à la fois des signes d’arthropathies sternoclaviculaire et manubriosternale (pincement articulaire global, érosions…), ainsi que des signes osseux (ankylose, hyperostose et ostéite claviculaire et manubriale).
Image 3 : Scanner thoracique d’une patiente classée dans le groupe atteinte osseuse. Ankylose globale du thorax antérieur.
Lorsqu’aucune donnée radiologique n’était disponible pour la relecture, le classement du patient a été réalisé sur la base de la description de l’imagerie disponible dans le compte rendu radiologique (4 patients).
Les données cliniques rhumatologiques
Chaque patient du groupe « atteinte osseuse » a fait l’objet d’une seconde analyse selon les données cliniques disponibles dans leur dossier. La présence d’une atteinte articulaire périphérique clinique associée à l’atteinte osseuse reclassait le patient dans le groupe articulaire/mixte. Était considérée comme une atteinte périphérique, les arthrites et synovites cliniques des articulations du carpe, des MCPs (métacarpo-phalangiennes), IPPs (inter-phalangiennes proximales, IPDs (inter-phalangiennes distales), des coudes, des épaules, des genoux, des chevilles et des articulations des pieds.
Traitements
Tous les traitements per os pris par le patient et la durée de leur maintien ont été recueillis. Pour réaliser une analyse statistique pertinente avec des effectifs suffisants, il a été décidé de regrouper l’ensemble des immunosuppresseurs et de constituer 2 groupes de traitements spécifiques basés soit sur les DMARDs (Disease modifying anti-rheumatic drugs), soit sur les bisphosphonates. Les DMARDs regroupent à la fois les DMARDs conventionnels, les cs-DMARDs (méthotrexate, hydroxychloroquine, léflunomide, sulfasalazine), les biomédicaments, les b-DMARDs (anti-TNFa, Anti-IL-12/23, Anti-IL-17, Anti-IL-1, anti-IL6R) ainsi que les DMARDs ciblés synthétiques, les ts-DMARDs (inhibiteurs de JAK/STAT Janus kinase/signal transducers and activators of transcription).
La réponse à chacun des traitements a été définie de façon qualitative selon 2 modalités : efficacité ou échec. Un traitement a été considéré comme efficace s’il apportait une amélioration des symptômes ostéo-articulaires d’au moins 50% (cut-off admis dans la littérature [8]), avec une maintenance thérapeutique sans échappement tout au long du suivi. A été considéré comme échec, la survenue d’un effet indésirable, une inefficacité ou un échappement après une efficacité initiale observée. L’amélioration des symptômes cutanés n’a pas été prise en compte dans l’évaluation de l’efficacité.
Aspect éthique
L’étude a reçu l’approbation du Comité d’Ethique local pour la recherche non interventionnelle sur données existantes et/ou hors loi Jardé (Protocole E2021-40).
Analyses statistiques
Les données qualitatives ont été exprimées en effectif (n) et en pourcentages. Toutes les variables quantitatives sont exprimées en médiane avec leur deuxième et troisième quartile après avoir vérifié par un test de Shapiro-Wilk que ces données ne suivaient pas une loi normale. Nous avons comparé les données démographiques, cliniques et thérapeutiques dans les deux groupes définis par l’atteinte osseuse ou l’atteinte articulaire/mixte. Ont été utilisés un test du c2 pour les données qualitatives, et un test non paramétrique de Mann-Withney pour les données quantitatives. Afin d’identifier un éventuel effet centre, nous avons comparé les attitudes thérapeutiques dans chaque centre, en utilisant un test du X2. Un test exact de Fisher a été utilisé lorsque les conditions du c2 n’étaient pas respectées (effectif inférieur à 5). Dans chaque groupe, pour rechercher une influence de certains facteurs sur la survenue d’une rémission (exposition tabagique, durée entre les premiers symptômes de la maladie et le diagnostic, présence d’une atteinte cutanée, première ligne de traitement spécifique utilisée DMARD ou BP…), nous avons utilisé un test d’indépendance du c2 pour les variables qualitatives, et un test de Mann-Withney pour les variables quantitatives.
Pour l’ensemble des tests, nous avons retenu un seuil de significativité à 5%. Le logiciel de statistique utilisé était SPSS d’IBM version 23.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
TABLE DES MATIERES
LISTE DES ABREVIATIONS
I. INTRODUCTION
II. MATERIELS ET METHODES
1. Patients
2. Données radiologiques
3. Les données cliniques rhumatologiques
4. Traitements
5. Aspect éthique
6. Analyses statistiques
III. RESULTATS
1. Données démographiques et radio-cliniques de la cohorte des 34 patients adultes atteints de SAPHO en considérant la population totale et les 2 groupes d’intérêt
a) Inclusion des patients dans l’étude et classement dans les groupes définis par une atteinte osseuse ou articulaire/mixte
b) Données démographiques et manifestations clinico-radiologiques globales
c) Répartition des atteintes ostéo-articulaires
(1) Distribution des atteintes osseuses
(2) Distributions des atteintes articulaires axiales
(3) Distributions des atteintes articulaires périphériques
2. Analyse des thérapeutiques utilisées dans le SAPHO
a) Analyse des habitudes de prescription
(1) Traitements reçus avant introduction de BPs ou de DMARDs
(2) Choix thérapeutiques des prescripteurs en fonction de l’atteinte ostéo-articulaire dominant le tableau clinique
(3) Face à une même maladie, l’attitude des prescripteurs diffère-elle d’un centre à un autre ?
b) Analyse d’efficacité
(1) Efficacité des traitements selon les atteintes rhumatologiques prédominantes présentées par le patient
(articulaire/mixte versus osseuse)
(2) Recherche de facteurs influençant la survenue de la rémission
(3) Rémission du SAPHO en fonction de l’atteinte ostéo-articulaire et du nombre de lignes de traitements utilisés
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION
VI. BIBLIOGRAPHIE
RESUME
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