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Granulométrie
Détermination du pH
Le traitement chimique de surface peut modifier la mouillabilité des particules. Par exemple, dans le cas de particules de silice, le greffage de chaînes hydrocarbonées à la surface les rend hydrophobes. Selon le taux de greffage, il est possible d’obtenir toute une gamme de silices hydrophiles, partiellement hydrophobes ou totalement hydrophobes, ce qui peut être exprimé par la quantité de groupements hydroxyles libres résiduels à la surface. De telles particules, sans être amphiphiles, présentent une affinité pour les interfaces eau / huile [50].
De plus la modification de la surface des particules peut avoir lieu in situ. Les oxydes ou les métaux sont modifiés chimiquement par l’adsorption d’acides carboxyliques à chaîne courte ou des amines à leur surface. Il est également possible de transformer certaines particules hydrophobes en particules hydrophiles, ou réciproquement, par changement du pH [51-53].
Binks et Lumsdon ont montré que les mêmes particules de silice peuvent stabiliser des émulsions eau dans huile à pH inférieur à 9 et des émulsions H/E à pH supérieur à 12,5. Cette inversion de phase est due au changement de la distribution des particules de silice entre la phase aqueuse et huileuse. A pH
élevé, les groupements silanol SiOH se dissocient en SiO-, ce qui augmente légèrement le mouillage de particules par l’eau et favorise la formation d’émulsions huile dans eau [34].
Dans le cas d’un mélange de particules hydrophobes et hydrophiles stabilisant une émulsion de rapport huile / eau fixé, l’augmentation de la fraction de l’un des types de particules peut conduire à une inversion transitionnelle des phases. Par exemple, dans une émulsion eau dans huile stabilisée par la silice hydrophobe, l’ajout de la silice hydrophile conduit à l’obtention d’une émulsion huile dans eau [54]. Ce phénomène est similaire à celui observé dans le cas des émulsions stabilisées par les tensioactifs où l’ajout d’un co-émulsifiant hydrophobe en présence d’un émulsifiant hydrophile provoque l’inversion de l’émulsion [5].
Cependant, la valeur de l’angle de contact seule ne détermine pas le type de l’émulsion obtenue, notamment, les particules présentant un angle de contact proche de 90°c peuvent stabiliser les deux types d’émulsion. Les interactions entre les deux phases de l’émulsion et les particules stabilisantes jouent un rôle important lors de l’introduction de la deuxième phase de l’émulsion. Yan et coll. ont démontré que les particules doivent résider dans la phase externe d’émulsion avant l’émulsification pour stabiliser des émulsions. Si les particules hydrophobes sont dispersées dans l’eau avant l’émulsification, elles ont peu de probabilité de passer la barrière de l’interface et d’entrer dans la phase huileuse. Un apport d’énergie important serait nécessaire pour forcer ces particules à traverser l’interface [56, 57].
La forme et la rugosité de la surface des particules ont une influence sur leur mouillabilité. Ces deux valeurs impactent également l’hystérèse de la valeur de l’angle de contact. Afin de simplifier les calculs et l’analyse, les modèles de stabilisation d’émulsions de Pickering considèrent généralement des particules sphériques. Cependant, en pratique, les particules stabilisantes sont souvent anisotropes ou rugueuses. Ainsi, les particules d’argile ont une forme de disque, et les particules de silice pyrogénées largement utilisées pour la formation d’émulsion de Pickering forment des agrégats tridimensionnels stables, composés de particules sphériques [56 -58]. Il n’y a pour le moment pas d’étude systématique sur le rôle de la forme des particules dans la stabilisation des émulsions de Pickering. C’est sans doute l’un des facteurs les moins bien compris.
Les particules agrégées s’adsorbent plus fortement à l’interface. Des études ont montré qu’une légère floculation des particules par ajout de sel ou variation du pH conduit à des émulsions stables mais une forte floculation conduit à des résultats négatifs [41].
Pour des émulsions de type huile/eau cette floculation est obtenue par ajout d’électrolytes. L’ajout d’électrolytes comme le NaCl lors de la formulation entraine une diminution du potentiel zêta avec augmentation du pH conduisant à l’agrégation des particules LDH en flocons plus grands. La résistance de la structure des dispersions LDH est renforcée par l’augmentation du pH et la concentration de particules. Une légère variation de l’angle de contact a aussi été observée [19].
Il est rapporté que les dispersions floculées sont plus efficaces dans la stabilisation des émulsions car les particules qui ne sont pas floculées ont plus de mobilité à l’interface que des particules floculées entrainant facilement la coalescence [1 ; 60].
La concentration importante en particules ne signifie pas un recouvrement dense de l’interface. Les équipes de Yan et Levine ont observé que des particules sont dans la phase extérieure d’émulsion, même quand la surface des gouttelettes n’est pas entièrement recouverte [62, 63].
Mais pour une concentration trop faible en particules, la taille moyenne des gouttelettes augmente dans le temps. L’ajout des particules dans la phase externe après préparation d’émulsion provoque la gélification de la phase externe et ne provoque pas de diminution de la taille [32 ; 34]. La formation d’un réseau tridimensionnel de particules floculées dans la phase externe autour des gouttelettes a été observée quand la quantité de particules est suffisante. Cela améliore la stabilité en gênant le contact mutuel des gouttelettes. Par exemple, des particules d’argile forment un réseau dans l’eau et entourent les gouttelettes d’huile [64, 65].
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Table des matières
LISTE DES TABLEAUX
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : GÉNÉRALITÉS SUR LES ÉMULSIONS DE PICKERING
I Concepts de formulation et de stabilisation des émulsions de Pickering
I.1 Définition
I.2 Formulation et caractérisations des émulsions de Pickering
I.2.1 Formulation
I.2.2 Caractérisation
I.2.2.1 Détermination du sens de l’émulsion
I.2.2.2 Granulométrie
I.2.2.3 Viscosité
I.2.2.4 Détermination du pH
I.3 Concept de stabilisation des émulsions de Pickering
I.3.1 Structure et mécanisme de stabilisation de l’interface
I.3.1.1 Structure de l’interface
I.3.1.2 Mécanismes de stabilisation
I.3.2 Mouillage des particules et positionnement à l’interface
I.3.3 Mesure de l’angle de contact
I.3.4 Aspect énergétique
I.3.5 Interactions entre particules à l’interface
II: Type et stabilité des émulsions de Pickering
II.1 Les facteurs expérimentaux influençant le type d’émulsion
II.1.1 La mouillabilité des particules
II.1.2 Localisation initiale des particules
II.2 Les facteurs expérimentaux influençant la stabilité
II.2.1 Taille et forme des particules
II.2.2 Etat de dispersion des particules
II.2.3 Concentration des particules
II.3 Phénomène d’instabilité
II.3.1 Sédimentation et crémage
II.3.2 Floculation
II.3.3 Coalescence
II.3.4 Mûrissement d’Ostwald
II.3.5 Inversion de phase
II.4 Déstabilisations des émulsions de Pickering
III Applications
III.1 L’industrie pharmaceutique et cosmétique
III.2 Préparation des matériaux
DEUXIÉME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
Objectifs :
Cadre d’étude
I Matériel et méthodes
I.1 Matériel
I.2 Matières premières
I.2.1 Phase huileuse
I.2.2 Phase aqueuse
I.2.3 Les particules
I.3 Méthode de préparation
1.4 Caractérisation des émulsions
1.4.1 Détermination du sens des émulsions : Mesure de la conductivité
1.4.2 Examen macroscopique
1.4.3 Taille des gouttelettes
1.4.4 Détermination du pH des émulsions
II Résultats
II.1 Examen macroscopique
II. 2 Sens des émulsions
II. 3 Détermination du pH
II.4 Examen microscopique et Taille des gouttelettes
II.5 Etude du comportement des émulsions en fonction du pH
II.5.1 Milieu Gastrique simulé
II.5.2 Milieu intestinal simulé
III. Discussion
CONCLUSION
REFERENCES
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