Aujourd’hui, plus que dans le passé, les organisations en général sont de plus en plus confrontées à des problèmes internes de gestion. Pour qu’une organisation arrive à survivre et à atteindre les objectifs pour lesquels elle a été créée, il lui est nécessaire de mettre en place un pilotage à la fois efficace et efficient combinant intelligence et perspicacité des facteurs clés de succès.
En effet, l’instabilité de l’environnement et la multiplication des facteurs de risques ont fait des risques une préoccupation déterminante pour les acteurs des organisations au point que le risque est devenu l’une des variables principales de la réflexion stratégique et organisationnelle des dirigeants d’entreprises et organisations.
Gestion comptable, gestion budgétaire et reporting financier
Née depuis l’Antiquité, la comptabilité n’a de cesse d’évoluer, passant d’une comptabilité dite primitive à une comptabilité simple de recettes et de dépenses. Aujourd’hui, on parle de comptabilité à partie double. Cette évolution est essentiellement due entre autres à l’évolution du nombre de transactions entre une organisation et ses partenaires.
La comptabilité
Divers points seront abordés à ce niveau.
Notion de comptabilité
La comptabilité est une science qui a pour but selon DE LAUZAINGHEIN & al. (in Fourastie, 1959), l’enregistrement en unités monétaires des mouvements de valeurs économiques, en vue de faciliter la conduite des affaires financières, industrielles et commerciales.
Plus proche de nous, ERSA (2000 : 7), la décrit comme une technique d’information quantitative décrivant, en unités monétaires l’activité et la situation de l’entreprise, permettant ainsi d’informer les dirigeants et les gestionnaires de l’entreprise, ainsi que tous les partenaires économiques.
Ces définitions ci-dessus ne semblent guère s’éloigner de celle donnée par l’acte uniforme portant organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises (AUOHCE), stipulant en son article 1 que toutes entreprises au sens de l’article 2 du même acte, doivent mettre en place une comptabilité destinée à l’information externe comme à son propre usage. Par conséquent elle doit :
classer, saisir, enregistrer dans sa comptabilité toutes opérations entraînant des mouvements de valeur qui sont traitées avec des tiers ou qui sont constatées ou effectuées dans le cadre de sa gestion interne ;
fournir, après traitement approprié de ces opérations, les redditions de comptes auxquelles elle est assujettie légalement ou de par ses statuts, ainsi que les informations nécessaires aux besoins des divers utilisateurs.
Les types de systèmes comptables
La comptabilité des entreprises dans l’espace OHADA (Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique) répond à un cadre harmonisé et à des règles. C’est le cas au Sénégal où le référentiel en vigueur est le plan comptable OHADA. Cependant, il faut noter que pour les projets, comme pour les organisations intergouvernementales, il n’existe pas de plan comptable spécifique. Ceux-ci doivent s’adapter en fonction des réalités de leurs activités et parfois des exigences des partenaires.
La comptabilité d’engagement
Selon GANDY (2011 : 10), la comptabilité d’engagement consiste à comptabiliser les factures dès la date de facturation. Elle est tenue en partie double. Selon DEGOS (2010:24), la comptabilité en partie double est une technique d’enregistrement des opérations matérielles qui permet, en les classant selon deux critères, de décrire la constitution et la modification du patrimoine économique de l’entreprise. Le support principal de ce double classement est le compte.
Préconisée par les normes comptables internationales IASB (International accounting Standards Board), car étant plus apte à fournir une information fiable et pertinente, la comptabilité d’engagement possède outre des avantages, des inconvénients.
En termes d’avantages, elle permet entre autres de fournir des informations sur :
les opérations antérieurement conclues et ayant donné lieu à des mouvements de fonds;
les dépenses et charges futures (charges à payer) ;
le suivi des dettes auprès des fournisseurs ou autres tiers et des créances auprès des clients ou autres tiers ;
les recettes à encaisser ultérieurement (subventions à recevoir) ;
l’ensemble des engagements pris ou reçus par l’entreprise, à travers ses comptes annuels (compte de résultat, bilan et annexes).
En termes d’inconvénients,
Compte tenu du décalage observé entre les différents flux de trésorerie enregistrés et ceux apparaissant sur le relevé bancaire, la comptabilité d’engagement impose :
l’établissement d’un rapprochement bancaire entre le solde des comptes bancaires en comptabilité et le relevé bancaire ;
la comptabilité d’engagement nécessite plus de temps au niveau de la saisie comptable durant l’exercice par rapport à une comptabilité de trésorerie.
Pour des organisations ayant un nombre peu important d’opérations à traiter, elle peut s’avérer complexe et économiquement lourde à mettre en place.
La comptabilité de trésorerie
Contrairement à la comptabilité d’engagement, celle-ci est basée sur les encaissements et décaissements. En effet, les recettes et dépenses ne sont effectivement comptabilisées qu’en cas de mouvement de trésorerie. Par conséquent, les produits acquis (mais non encore perçus) et les charges engagées (mais pas encore payées) n’ont pas à être enregistrées.
Utilisée par les T.P.E (Très Petites Entreprises), dont le chiffre d’affaire ne dépasse pas les seuils fixés par (AUOHCE). Les seuils sont fixés en termes de recettes annuelles et sont respectivement de 30 000 000 F CFA pour les entreprises de négoce, 20 000 000 F CFA pour les entreprises artisanales et 10 000 000 F CFA pour les entreprises de services. Cette comptabilité, tout comme le premier type étudié, présente à la fois des avantages et des inconvénients.
En termes d’avantages, la comptabilité de trésorerie permet :
un gain de temps dans la saisie des opérations ;
d’avoir un classement très simple des documents, en classant les factures derrière le relevé bancaire qui constate le décaissement ou l’encaissement.
En termes d’inconvénients,
elle implique de mettre en place, un tableau de suivi des factures non payées aux fournisseurs car la comptabilité de trésorerie ne permet pas de mettre en évidence les factures restant à payer durant l’exercice ;
elle implique de mettre en place aussi, un tableau de suivi des factures non réglées par les clients car la comptabilité de trésorerie ne permet pas de mettre en évidence les factures restant à se faire régler durant l’exercice.
La gestion comptable
Selon KOTTER & al (2008 :11), la gestion est l’art de conduire rationnellement les activités d’une organisation quelle que soit sa nature avec des moyens (matériels, humains, financiers) mis à sa disposition en vue d’atteindre les objectifs fixés dans un temps et un espace déterminé.
La gestion, c’est aussi mettre en place, les outils qui permettent le partage d’informations, la discussion de stratégies et la prise de décisions en toute transparence. La gestion par conséquent permet de fixer les priorités.
Le Processus de gestion comptable
Notion de Processus
Selon CATTAN & al (in Périgard, 1987), un processus est une succession de tâches réalisées à l’aide de moyens tels que le personnel, les équipements, le matériel, les informations, les procédures. Le résultat final escompté est un produit. Il présuppose :
des entrées mesurables ;
une valeur ajoutée ;
des sorties mesurables ;
la possibilité de réitérations ;
Pour la norme ISO 9000 (2005 :11), le processus est un ensemble d’activités corrélées ou interactives qui transforme des éléments d’entrée en éléments de sortie. La norme va plus loin en précisant certains éléments que sont :
note 1 : les éléments d’entrée d’un processus sont généralement les éléments de sortie d’autres processus ;
note 2 : les processus d’un organisme sont généralement planifiés et mis en œuvre dans des conditions maîtrisées afin d’apporter une valeur ajoutée ;
note 3 : lorsque la conformité du produit résultant ne peut être immédiatement ou économiquement vérifiée, le processus est souvent qualifié de « procédé spécial ».
En synthèse, l’on pourrait retenir qu’un processus peut être défini comme la succession logique d’une suite d’opérations utilisant des intrants et permettant d’aboutir à un produit final.
Processus de gestion comptable
Le processus de gestion comptable, est l’ensemble des activités qui permettront de :
pouvoir vérifier quelles sont les opérations qui ont été saisies en comptabilité ;
s’assurer que toute opération saisie est convenablement traitée jusqu’à sa présentation dans les états de synthèse ;
vérifier l’exactitude des calculs arithmétique des traitements ;
vérifier la bonne utilisation des comptes.
Cependant, pour aboutir à ces points ci-dessus cités, un travail préalable doit être effectué à savoir :
La gestion budgétaire
Notion de gestion budgétaire
Selon LOCHARD (1998 :18), la gestion budgétaire est un mode de gestion consistant à traduire en programme d’actions chiffrées, appelés « budgets », les décisions prises par la direction avec la participation des responsables.
La notion de budget est définie par SELMER (2009 :18), pour qui un budget peut être considéré comme un ensemble cohérent d’hypothèses et de données chiffrées prévisionnelles, fixées avant le début de l’exercice comptable, décrivant l’ensemble de l’activité.
Une troisième définition, vient englober ces deux premières. En effet, selon DORIATH (2001 :1), la gestion budgétaire est une modalité de la gestion prévisionnelle traduite par :
la définition d’objectifs traduisant ce que l’entreprise souhaite pouvoir faire ;
une organisation permettant la prévision sous forme de budgets cohérents entre eux, épousant ainsi l’organigramme de l’entreprise en englobant toutes les activités de l’entreprise (fonctionnelle et opérationnelle) ;
la participation et l’engagement des responsables dans le cadre d’une gestion centralisée ;
le contrôle budgétaire par la confrontation périodique des réalisations avec le budget, mettant en évidence les écarts et permettant toutes mesures de régulation pour les écarts remarquables.
Les objectifs de la gestion budgétaire
Selon GUEDJ (1998 : 246-248), l’objectif de la gestion budgétaire est l’amélioration des performances économiques de l’entreprise :
dans le sens d’une amélioration de la communication interne, car c’est avant tout une méthode de coordination favorisant les échanges entre les hommes ;
En effet, la gestion budgétaire aide à atteindre cet objectif puisqu’elle permet aux responsables d’agir sur les variables qui sont contrôlables par eux et de préférence par anticipation grâce à un processus de questionnement continu ; permettant ainsi aux responsables de poser le problème de leurs décisions à ceux :
• des décisions des autres services de l’entreprise ;
• des ressources de l’entreprise ;
• de la politique générale de l’entreprise ;
• de l’évolution de l’environnement .
en s’assurant de la compatibilité des différents budgets partiels à l’égard des objectifs généraux et des moyens de l’entreprise ;
en s’assurant de la cohérence entre les différents budgets.
On ne peut parler de gestion budgétaire sans pour autant évoquer le type du de budget mise en œuvre.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE
Chapitre 1 : Gestion comptable, gestion budgétaire et reporting financier
1.1 La comptabilité
1.1.1 Notion de comptabilité
1.1.2 Rôle de la comptabilité
1.1.3 Les types de systèmes comptables
1.1.3.1 La comptabilité d’engagement
1.1.3.2 La comptabilité de trésorerie
1.2 La gestion comptable
1.2.1 Le Processus de gestion comptable
1.2.1.1 Notion de Processus
1.2.1.2 processus de gestion comptable
1.3 La gestion budgétaire
1.3.1 Notion de gestion budgétaire
1.3.2 Les objectifs de la gestion budgétaire
1.3.3 Typologie des budgets
1.3.3.1 Le budget de fonctionnement
1.3.3.2 Le budget programme
1.3.3.3 Le budget des immobilisations
1.3.3.4 Le budget par objet de dépenses
1.3.3.5 Le budget base zéro
1.3.3.6 Le budget de trésorerie ou projection
1.3.4 Le Processus budgétaire
1.3.4.1 Le Processus budgétaire dans les OSBL
1.3.5 Quelques principes d’exécution budgétaire
1.3.6. Les procédures d’exécution du budget
1.4 Le reporting financier
1.4.1 Notion de reporting
1.4.2 Les objectifs du reporting financier
1.4.3 Les Principes du reporting
1.4.4 Contenu et périmètre du reporting
1.4.5 Périodicité du reporting
1.4.6 La démarche du reporting financier
1.4.6.1 Les sources d’information du reporting financier
1.4.6.2 Les opérations de retraitement
1.4.6.3 Les opérations de finalisation du reporting financier
Chapitre 2 : le risque
2.1 Notion de risque
2.2 Typologie des risques
2.3 Les risques liés à la gestion comptable
2.3.1 Les risques informatiques
2.3.1.1 Les risques humains
Les plus récurrents, ces risques peuvent se décliner sous plusieurs formes
2.3.1.2 Les risques techniques
2.3.2 Les risques liés aux processus de gestion comptable
2.4 Les risques liés à la gestion budgétaire
2.5 Les risques liés au reporting
Chapitre 3 : Approche méthodologique
3.1. Modèle d’analyse
3.2 Techniques de collecte des données
3.2.1 La revue documentaire
3.2.2 L’entretien
3.2.3 L’observation
3.3 Analyse des données
3.3.1 Présentation des données
3.3.2 Interprétation des données
DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE L’ETUDE
Chapitre 4 : Présentation de la CONFEJES
4.1 Historique et missions
4.1.1 Historique
4.1.2 Missions et objectifs
4.2 Fonctionnement de la CONFEJES
4.3 Activités de la CONFEJES
4.4 Les ressources de la CONFEJES
Chapitre 5 : Description des procédures
5.1 Description de la gestion comptable
5.1.1 Les documents de synthèse
5.1.2 Les différentes opérations comptables
5.1.2.1 Les opérations d’achat de biens et de services
5.1.2.2 L’enregistrement comptable
5.1.2.3 Classement de la liasse comptable
5.1.2.4 la gestion des missions
5.1.2.5 la gestion de la réception de cotisations reçues des membres et partenaires de l’organisation
5.1.2.6 Les mouvements d’entrée et de sortie
5.1.2.7 La gestion des comptes bancaires
5.2 La gestion budgétaire
5.2.1 L’élaboration du budget
5.2.2 Le contrôle des engagements
5.2.3 Le suivi du budget
5.3 La gestion du reporting
5.3.1 Les sources du reporting à la CONFEJES
5.3.2 Les étapes de la gestion du reporting à la CONFEJES
Chapitre 6 : Identification, analyse des risques liés aux gestions comptable, budgétaire et au reporting financier et recommandations
6.1 Identification et analyse des risques
6.1.1 Les risques liés à la gestion comptable
6.1.1.1 Les opérations d’achats de biens et de services
6.1.1.2 Le règlement des factures fournisseurs, enregistrement et classement
6.1.1.3 La gestion des missions
6.1.1.4 La gestion des cotisations reçues des membres
6.1.1.5 Les mouvements d’entrée et de sortie
6.1.1.6 La gestion des comptes bancaires
6.1.2 Les risques liés à la gestion budgétaire
6.1.2.1 L’élaboration du budget
6.1.2.2 Le contrôle des engagements
6.1.2.3 Le suivi budgétaire
6.1.3 Les risques liés au reporting financier
6.2 Recommandations
6.2.1 Recommandations liées à la gestion comptable
6.2.2 Recommandations liées à la gestion budgétaire
6.3.3 Recommandations liées au reporting financier
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
