Alimentation de l’enfant de 0 a 24 mois et de la femme allaitante

Madagascar est classée parmi les pays les plus pauvres du monde en 2014 selon l’UNICEF. Une donnée récente informe qu’en 2010 plus de la moitié soit 67% des Malgaches vivent dans l’extrême pauvreté, autrement dit en-dessous du seuil de la pauvreté. En général, le taux de la pauvreté est plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain respectivement de 62% et de 35%. Cela réduit l’opportunité d’accès au panier alimentaire minimal de 2 133 calories par jour (Lauwerier 2014) [16]. La coexistence de la pauvreté et de la faim entraînerait sans aucun doute un état complexe de carences multiples et concomitantes en calories et en micronutriments.

Les groupes vulnérables notamment, les enfants de moins de trois ans et les femmes allaitantes, s’exposent aux problèmes de malnutrition, responsables de la mort de 10 Millions d’enfants dans le monde. Dans les pays en développement, 30% de la population et presque un tiers des enfants sont chroniquement sous-alimentés. Les deux tiers des 150 millions d’enfants malnutris au niveau planétaire se trouvent en Asie et la statistique révèle que, chaque année, 3,6 millions sur 11 millions de naissances de bébés de petits poids, c’est-à-dire de moins de 2,50 kg, sont en Afrique subsaharienne et le reste en Asie. (UNICEF, 2013) .

D’ailleurs, le moment le plus important pour la satisfaction des besoins nutritionnels de l’enfant se situe pendant la période des 1 000 jours qui va de la grossesse au deuxième anniversaire de l’enfant, durant laquelle les besoins nutritionnels s’accroissent pour soutenir la croissance et le développement rapide du nourrisson (UNICEF 2013) [40]. De ce fait, un certain nombre de phénomènes pourrait perturber directement la croissance telle que la pratique d’allaitement inadéquat, c’est-à-dire l’allaitement maternel non exclusif, l’alimentation complémentaire inadaptée à un âge approprié, la difficulté d’accès ou d’utilisation de divers types d’aliments et l’apport insuffisant en nutriments. A titre d’exemple, au niveau mondial, 39 % des nourrissons de moins de 6 mois ont été nourris exclusivement au sein en 2011. Selon l’UNICEF 58 % sont allaités durant toute la période recommandée, c’est-à-dire jusqu’à l’âge de deux ans, ce pourcentage est plus faible en Afrique subsaharienne, 37 %. A Madagascar, l’initiation précoce à l’allaitement de moins d’une heure après la naissance atteint 72% ; et 51% des nourrissons sont exclusivement allaités au sein durant les six premiers mois. Le taux d’introduction d’aliments solides, semi-solides et mous pour les enfants âgés entre 6 et 8 mois est de 86%. La durée moyenne de l’allaitement maternel à Madagascar en 2003-2004 est de 21,6 mois. (UNICEF 2013) .

GENERALITES

ALLAITEMENT MATERNEL

-Le terme allaitement maternel s’applique à l’alimentation du nouveau-né ou du nourrisson par le lait de sa mère. C’est le meilleur moyen de fournir une alimentation idéale pour la croissance et le développement du nourrisson (Lauwerier 2014) .

Colostrum

Le colostrum est un liquide formé par la glande mammaire à partir du septième mois de la grossesse en vue de l’allaitement dans les 3 ou 4 jours qui suivent l’accouchement. Il est extrêmement nutritif par sa propriété anti-infectieuse. Les cellules vivantes, les immunoglobulines et les anticorps présents dans le colostrum qui constituent la première immunisation du nourrisson, réduisent le risque de décès au cours de cette période.

Le démarrage précoce de l’allaitement maternel ne permet pas seulement de sauver des vies et de favoriser les contractions utérines, mais pourrait aussi éliminer l’hémorragie utérine (FAO, PAM, 2013)[35] (AKRÉ, 1992) .

Caractéristique du Colostrum

Le colostrum est un liquide épais de couleur jaunâtre ressemblant à de la crème, de faible volume mais de forte densité. Le colostrum convient le mieux aux besoins particuliers du nouveau-né.

Composition du Colostrum

Le colostrum se compose essentiellement de protéines, de vitamines liposolubles (A, E, et K), des sels minéraux, du sodium, du zinc, et voire même des immunoglobulines et d’autres substances protectrices. Il contient moins de lactose, de graisses et de vitamines hydrosolubles que le lait mature. (AKRÉ, 1992) .

LAIT MATURE

Le lait mature est un liquide obtenu par la transformation du colostrum au-delà des 3 ou 4 jours qui suivent l’accouchement.

En général le lait maternel est constitué de protéine, de graisse, de lactose, de vitamines, de sels minéraux et des oligoéléments.

❖ Protéines
La concentration des protéines dans le lait maternel est faible chez tous les mammifères. La teneur moyenne en protéines du lait humain est de 1,15 g/100 ml, sauf au cours du premier mois où elle est de 1,3 g/100 ml; alors que le besoin quantitatif en protéines tourne autour de 20 g. par jour entre 6 mois et 3ans. De toute évidence, cette faible teneur du lait maternel en protéines semble assez suffisante pour assurer une croissance optimale au nourrisson. (ANTENNA, 1999) .

❖ Graisses
La teneur en graisses est en moyenne de 2 g/100 ml dans le colostrum à 44,5 g/100 ml dans le lait parvenu à maturation, autrement dit au quinzième jour du postpartum. Cette teneur reste relativement stable par la suite, les plus fortes étant généralement enregistrées en fin de matinée et en début d’après-midi. Des variations pourraient se produire également au cours d’une tétée. Chez certaines femmes, la concentration en graisses en fin de tétée est de quatre à cinq fois plus forte qu’au début.

❖ Lactose
Le lactose est le principal glucide du lait humain, d’autant plus que celui-ci contient en petite quantité du galactose, du fructose et d’autres oligosaccharides. Le lactose fournit environ 40% des besoins énergétiques. Aussi participe-t-il au développement du système nerveux central.

❖ Vitamines
Le lait maternel est très riche en vitamine A dont la teneur s’avère très variable en fonction du régime alimentaire maternel. D’une manière générale elle est assez suffisante pour couvrir les besoins du nourrisson.

La vitamine K est très abondante dans le colostrum et dans le premier lait mature toutefois elle diminue progressivement au cours de la deuxième semaine.

Le lait maternel est généralement moins riche en vitamines E et D, la teneur en vitamine E qui n’est que de l’ordre de 0,15 µg/100 ml s’avère insuffisante pour couvrir le besoin du nourrisson durant quelques années.

❖ Sels minéraux
Le fer, le phosphore, le calcium, le magnésium, le zinc, le potassium et le fluor sont les sels minéraux en permanence dans le lait maternel mais en une faible concentration.

❖ Oligo-éléments
L’enfant nourri au sein ne risque de souffrir ni de carence ni d’excès d’oligoéléments, car d’ordinaire, la concentration en cuivre, en cobalt et en sélénium semble plus élevées dans le lait humain.

Durée et fréquence des tétées

La prise du lait maternel à la demande par le nourrisson permet de régulariser ses besoins nutritionnels. Dans ce cas, il a besoin de téter fréquemment à sa guise de jour comme de nuit. (ANNE, 2002) .

Allaitement Maternel Exclusif(AME)

L’allaitement est exclusif lorsque le nouveau-né ou le nourrisson reçoit uniquement du lait maternel sans aucun ingestat, solide ou liquide, y compris de l’eau. L’UNICEF et l’OMS préconisent deux choses, primo l’allaitement exclusif en colostrum dès la première heure qui suit la naissance. Secundo, le nourrisson ne prend que du lait maternel, en fonction de la demande, de jour comme de nuit, à l’exclusion de toute autre nourriture même de l’eau. En cas de maladie et/ou de convalescence, l’on doit augmenter la fréquence de l’allaitement. (UNICEF, 2015) [41] (UNICEF, 2013) [40].

Aliment de complément

A partir du sixième mois, le lait maternel ne suffit plus pour couvrir entièrement les besoins nutritifs du nourrisson. L’OMS recommande en plus du lait maternel, d’autres aliments comme des aliments de sevrage appropriés, qui sont disponibles localement et préparés dans de bonnes conditions d’hygiène (ANTENNA, 1999) [3]. Ces aliments de sevrage se donnent deux à trois fois par jour entre 6 et 8 mois, puis trois fois par jour entre 9 et 11 mois. Entre 12 et 24 mois, l’on donne aux enfants trois repas et deux en-cas nutritifs à la demande entre les repas. L’apport nutritif doit comporter suffisamment de calories, de protéines et de nutriments pour couvrir les besoins nutritionnels d’un enfant qui grandit. Les aliments devraient être préparés et donnés dans de bonnes conditions d’hygiène pour réduire autant que possible les risques éventuels de contamination.

ALIMENTATION DES ENFANTS DE 0 À 24 MOIS

Le Colostrum

Soixante-quinze virgule dix-sept pourcent des femmes d’Ambohimandroso donnent le colostrum à la première heure de la naissance du bébé contre soixante-onze virgule soixante-un % à Iaritsena. A cause de l’éloignement, les femmes d’Iaritsena n’accouchent pas souvent à l’hôpital. Des études antérieures affirment que les mères qui accouchent dans les centres de santé ont beaucoup plus enclin à donner le lait à l’heure qui suit la naissance par rapport à celles restant à domicile. (RAKOTONIRINA et al, 2001)[28].

L’ensemble de ces résultats paraît encore faible par rapport à la situation à Fianarantsoa en 2000 et en 2001, où respectivement 84% et 77% des mères donnent le colostrum aux bébés à la première heure de la naissance [29]. Sous l’effet de l’opinion populaire, des mères considèrent le Colostrum comme sale et différent du lait maternel et de par sa caractéristique visqueuse, sa couleur jaunâtre, elles le jettent, 33,10% à Ambohimandroso, contre 27,74% à Iaritsena. Et cela se voit le plus souvent chez les femmes qui n’accouchent pas dans les formations sanitaires : deux femmes sur trois accouchent à domicile ou en dehors de formation sanitaire. (UNICEF 2016)[42](OMS et al, 2012)[22]. L’encouragement des mères à accoucher aux centres de santé parait indispensable.

Fréquence de l’allaitement

La fréquence de la tétée à la demande est très importante dans les deux communes rurales avec 64,14% à Ambohimandroso et 72,92% à Iaritsena. Dans ce cas, les enfants d’Ambohimandroso sont apparemment à l’abri du retard de croissance par rapport à ceux d’Iaritsena. ″Actuellement bons nombres de gens sont convaincus que les nourrissons allaités exclusivement au sein et fréquemment sur demande grandissent mieux.″ (RALISON, 2011) .

AME

L’OMS et l’UNICEF préconisent dans leur recommandation l’AME ou l’Allaitement Maternel Exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois, ce qui permet une croissance normale jusqu’à cet âge, période où l’enfant jouit dans cette condition d’un développement normal staturo-pondéral réduisant le risque d’atteindre la malnutrition chronique.

Ce travail révèle un taux d’AME de 68,97% à Ambohimandroso contre à 71,24% à Iaritsena. Ces valeurs avoisinent le niveau national de 2003/2004, de l’ordre de 67%, mais paraissent inférieures à celle de Fianarantsoa II en 2005 qui est de 97%. Toutefois, ces taux semblent supérieurs à la valeur nationale de 2014, 39%, (LAUWERIER, 2014)[16] (RAZAFINDRAVONONA et al,2004) [33] (RIVOMIHASIMANDA, 2005) .

Au-delà de 6 mois, l’alimentation strictement lactée fait courir au bébé le risque d’une malnutrition protéino-énergétique, puisque le lait maternel n’arrive plus à couvrir ni le besoin du nourrisson ni le besoin propre de la mère. Le taux d’introduction d’aliment de complément pour les moins de 4 mois dans les deux communes reste faible : 1,38% à Ambohimandroso et 5,88% à Iaritsena. De toute façon, le taux à Iaritsena est supérieur à celui d’Ambohimandroso. A part la sensibilisation faite par les agents du CSBII durant la consultation prénatale ou CPN et l’accouchement, le projet SEECALINE œuvre dans les localités en matière d’éducation nutritionnelle. La chance de recevoir des conseils et de l’éducation sur l’allaitement maternel devient une réalité même dans les hameaux plus éloignés mais la majorité des femmes, pour une raison ou une autre, ne se sentent pas concernées, et se montrent maintes fois indifférentes voire récalcitrantes.

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : GENERALITES
I. ALLAITEMENT MATERNEL
I.1 – Colostrum
I.2 – Caractéristique du Colostrum
I.3 – Composition du Colostrum
II. LAIT MATURE
II.1 – Durée et fréquence des tétées
II.2 – Allaitement Maternel Exclusif(AME)
II.3 – Aliment de complément
III. ALIMENTATION DES FEMMES ALLAITANTES
III.1 – État nutritionnel des femmes allaitantes
III.2 – Besoins nutritifs des femmes allaitantes
Deuxième partie : METHODOLOGIE
I. MILIEU D’ETUDE
I.1 – Présentation du milieu d’étude
I. 2 – Situation alimentaire et nutritionnelle
I.3 – Santé
I.4 – Us et coutumes
II. COLLECTE DES DONNÉES
II.1 – Période d’étude
II.2 – Collecte des données sur l’allaitement maternel
II. 2.1 – Sélection et identification des participantes
II.2.2 – Détermination de l’âge de l’enfant
II.2.3 – Caractéristiques de l’allaitement
II.3 – Recueil des données sur les femmes allaitantes
II. 3.1 – Diagnostic de l’état nutritionnel des mères allaitantes
II.3.2 – Consommation alimentaire des femmes allaitantes
II.3.3 – Traitement des données et analyses statistiques
Troisième partie : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I. ALLAITEMENT MATERNEL
I.1 – Utilisation du Colostrum
I.2 – Allaitement maternel à la demande
I.2.1 – Allaitement à la demande
I.2.2 – Nombre des tétées de jour et de nuit
I.3 -Allaitement Maternel Exclusif ou AME et aliments de complément
II. AGE DE SEVRAGE DEFINITIF
III. CARACTERISTIQUES DES ENFANTS ET DES MERES
IV. POIDS, TAILLE ET INDICE DE MASSE CORPORELLE DES MERES
V. CONSOMMATION ALIMENTAIRE
IV.1 – Quantités de Calories et de Nutriments
IV.2 – Taux de couverture des besoins
IV.3 – Relation entre l’IMC et la couverture des besoins
Quatrième partie : DISCUSSION
I. ALIMENTATION DES ENFANTS DE 0 À 24 MOIS
I.1 – Le Colostrum
I.2 – Fréquence de l’allaitement
I.3 – AME
I.4 – Age de sevrage définitif
I.5 – L’alimentation des mères durant l’allaitement
I.6 – Niveau d’instruction de la mère
II. POIDS, TAILLE ET INDICE DE MASSE CORPORELLE OU IMC DE LA MÈRE
III. LE TAUX DE COUVERTURE DES BESOINS
III.1 – Calories
III.2 – Protéines
III.3 – Lipides
III.4 – Glucides
III.5 – Calcium
III.6 – Fer
III.7 – Vitamine A
III.8 – Vitamine B1
III.10-Vitamine PP
III.11 – Vitamine C
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
RÉSUMÉ

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