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ENSEMBLES STATISTIQUES, THERMOSTATS
Thermostat de Berendsen
La cellulose est construite par la répétition de l’unité de dimère cellobiose (Fig. I-15) qui est formée par deux monomères de glucose cyclique β, dont l’une est retournée de 180º par rapport à l’autre. La longueur et la largeur de la cellulose dans la nature sont respectivement 100 nm et 20 nm en moyenne, mais sur certaines espèces, la longueur peut atteindre 1000 nm et la largeur 20 nm [Elazzouzi-Hafraoui et al. 2007].
Les macromolécules de cellulose associées forment des microfibrilles aux états cristalline et amorphe (Fig. I-16), qui sont elles-mêmes associées en couches pour former les parois des fibres végétales. Le monomère de la cellulose est le cellobiose. Dans le bois, le degré de polymérisation « DP » est compris entre 5000 et 10000. La structure de la cellulose permet de former des macromolécules grâce aux liaisons hydrogène qui s’établissent entre les groupements hydroxyles de la cellulose et d’autres molécules. Le taux de cristallisation de la cellulose dans le bois est entre 60% et 70% [Trouy-Triboulot and Triboulot 2012]. La figure I-16 expose la coexistence de cellulose cristalline et amorphe dans les parois végétales.
Autrement dit, les hémicelluloses présentées dans le bois sont principalement des xylanes et des glucomannanes. La composition des hémicelluloses est différente pour des bois feuillus et pour des bois résineux. Les hémicelluloses des bois feuillus sont majoritairement composées de xylane et les hémicelluloses des bois résineux sont composées principalement de glucomannanes.
La proportion de ces trois types de monomère varie de manière importante en fonction du végétal, de l’espèce, de l’organe et du tissu. Il n’est donc pas possible de définir précisément la structure chimique de la lignine, car presque toutes les lignines présentent des variations chimiques dues à l’association des monolignols, dérivés indirects d’un acide aminé servant de source pour la biosynthèse de lignines, par différentes liaisons chimiques sans caractère ordonné ni répétitif pour former après réduction, méthylation et déshydrogénation, un polymère amorphe et hydrophobe.
Les composants minéraux sont normalement analysés à partir des cendres après combustion totale du bois à 600-800 ºC. Les principaux composés minéraux sont le potassium, le calcium, le magnésium et la silice.
Le modèle atomistique de xylane est composé par l’unité répétitive de dimère D-xylopyranose avec la liaison 1-4β. (Fig. II-1) Seule la configuration 4C1 a été considérée pour la construction des cycles. Chaque monomère a été construit à partir des paramètres standards issus de la cristallographie au niveau de la longueur de liaisons, angles interne des liaisons.
La forme géométrique d’un disaccharide est majoritairement dominée par la liaison glycosidique [French et al. 1993]. Afin de construire la configuration d’une chaîne de xylane, il est nécessaire d’établir la conformation autour de la liaison glycosidique entre deux monomères. L’orientation relative de deux unités saccharides peut être exprimée à l’aide de deux paramètres portant respectivement sur les deux angles de torsion autour de la liaison glycosidique : Φ = O5’-C1’-O1’-C4 et Ψ = C5-C4-O1’-C1’.
Les hélices de la chaîne de xylane ont été générées par le programme POLYS, abréviation de « Polysaccharide » [Engelsen et al. 1996]. POLYS nécessite en entrée les géométries de différentes unités de monosaccharide et les angles de torsion Φ et Ψ. Le monomère provient de l’étude préliminaire du disaccharide et a été implanté dans le MONOBANK [Pérez and Delage 1991].
La génération des conformations de chaînes aléatoires contenant un grand nombre de monomères a été effectuée en utilisant le programme METROPOL [Boutherin et al. 1997].
La chaine de xylane est formée à partir d’un disaccharide initial, en ajoutant un monomère suivant à l’aide de valeurs Φ et Ψ aléatoires. Le nouveau résidu, décrit par Φ et Ψ, sera accepté si l’énergie de la nouvelle conformation est inférieure ou égale à celle de la conformation précédente. Sinon, un test de « Metropolis » intervient : on génère tout d’abord un nombre aléatoire entre 0 et 1, ensuite, on compare ce nombre avec le facteur de Boltzmann e-ΔE/kBT, où ΔE est l’écart d’énergie, kB est la constante de Boltzmann et T est la température.
Si le nombre généré est inférieur au facteur, la nouvelle conformation sera acceptée, sinon, Φ et Ψ se voient affecté de nouvelles valeurs aléatoires, la génération de la chaine recommencera jusqu’à ce que la nouvelle conformation soit acceptée.
Ensuite, la structure générée fait l’objet d’une thermalisation par dynamique moléculaire. Suit la génération de quatre trajectoires dans l’ensemble NVT sous la température 300 K. Les modèles atomistiques concernant le xylane [Mazeau et al. 2005] contiennent 3 extractions de trajectoire de 500 pas de temps chacune sous forme de fichier PDB « Protein Data Bank ». Chaque trajectoire ne comporte qu’une chaine de xylane. Les degrés de polymérisation (DP) dans ces trois trajectoires (Fig. II-2) sont respectivement 5, 10, 25. La représentation visuelle des modèles atomistiques sont illustrée dans la figure II-2.
La surface (110) est l’une des deux surfaces dominantes, (110) et (1-10), dans les microfibrilles de cellulose [Mazeau et al. 2012, Van Daele et al. 1992, Hanley et al. 1992, Helbert et al. 1998a, Helbert et al. 1998b, Revol 1982, Sassi and Chanzy 1995, Sassi et al. 2000, Sugiyama et al. 1985]. De plus, il a été constaté par Résonnance magnétique nucléaire (RMN, ou NMR en anglais) que les chaînes du xylane sont préférentiellement en interaction avec la surface (110), beaucoup plus qu’avec la surface (1-10) [Bergenstråhle et al. 2008, Larsson et al. 2004].
Dans le cadre de la thèse, seule une trajectoire atomistique de l’absorption d’une chaîne de xylane de DP = 5 sur la surface (110) de la cellulose a été utilisée pour la modélisation de potentiel gros grain de xylane-cellulose, les deux autres surfaces (1-10) et (100) sont également prises en compte, les intensités des potentiels d’interaction xylane-cellulose étant ajustées à l’aide du ratio entre l’énergie d’adsorption du xylane sur ces surfaces et cette même énergie dans le cas de la surface (110), ratio obtenu, dans chaque cas, par dynamique moléculaire atomistique.
Le cristal de cellulose a été construit à partir des paramètres de la structure Iβ cristal, illustré dans la figure II-4, déterminé par diffraction des Rayon X et diffusion de Neutrons [Nishiyama et al. 2002], dont les paramètres de cristal sont a = 0,77848 nm, b = 0,82018 nm, c = 1,38010 nm, α = β = 90º, γ = 96,5º, les données correspondantes à la structure géométrique sont illustrées dans la figure II-4. La cellule a été dupliquée dans l’espace pour former 8 couches de celluloses de 8 chaines chacune.
Les 8 couches ont été équilibrées dans l’ensemble NPT, sous une température de 300K et une pression de 1 atm [Mazeau 2005]. Ensuite, le paramètre de la cellule de direction b a été manuellement augmenté afin de créer une membrane de cellulose exposant deux surfaces équivalentes et parallèles à (110). Le modèle atomistique final ne contient que 3 couches de cellulose qui sont déployées dans une boîte de simulation avec PBC dans toutes les directions après le retrait de 5 couches de cellulose. Ce modèle représente une surface accessible des microfibrilles natives de cellulose. Seuls les groupes fonctionnels de la couche externe de la cellulose sont actifs. Les coordonnées du reste des atomes de la cellulose sont fixées.
Une chaîne de xylane de 5 monomères a été générée selon la description résumée dans la section II.1.1.1, elle est ensuite mise au-dessus de la surface (110) de la cellulose avec une orientation aléatoire. Une trajectoire de ce système xylane-cellulose a été ensuite générée [Mazeau and Charlier 2012] dans l’ensemble canonique NVT. La représentation visuelle du modèle xylane-cellulose est présentée dans la figure II-5.
Pour les interactions intermoléculaires, deux types de modèles du potentiel sont pris en compte : la force Van der Waals et la force électrostatique.
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Table des matières
Introduction Générale
I. Bibliographie
Résumé du chapitre I
I.1 Dynamique moléculaire
I.1.1 Modélisation multi-échelle des matériaux
I.1.2 Principe de la dynamique moléculaire
I.1.3 Termes d’interaction, champs de force
I.1.4 Intégrateur Verlet-Vitesse
I.1.5 Ensembles statistiques, thermostats
I.1.6 Recherche de voisins
I.1.7 Conditions aux limites périodiques
I.2 Modélisation Gros Grain
I.2.1 Coarse-Graining
I.2.2 Champs de forces gros grain
I.3 Composition des cellules du bois
I.3.1 Xylologie du bois
I.3.2 Structure de la cellule du bois
I.3.3 Constituants chimiques de la cellule du bois
I.4 Modélisation des assemblages de polymères des parois végétales
I.4.1 Modèles atomistiques
I.4.2 Modèles gros grain
II. Modèle Gros Grain
Résume du chapitre II
II.1 Matériels
II.1.1 Modèles atomistiques
II.1.2 Logiciel de dynamique moléculaire
II.1.3 Logiciel de visualisation VMD
II.2 Définition des grains
II.2.1 Stratégie de conversion CG
II.2.2 Gain et Compromis
II.2.3 Modèles Gros Grain
II.2.4 Fixation de la cellulose
II.3 Potentiels intramoléculaires du xylane
II.3.1 Procédures de modélisation
II.3.2 Modèles du xylane de 5, 10 et 25 xyloses
II.3.3 Calibration de modèles de potentiels intramoléculaires
II.3.4 Validation des potentiels intramoléculaires
II.4 Potentiel intermoléculaire xylane-xylane
II.4.1 Dérivation de la distribution cible
II.4.2 Ajustement à posteriori du potentiel xylane-xylane
II.5 Potentiel intermoléculaire xylane-cellulose
II.5.1 Traitement de la trajectoire atomistique
II.5.2 Calibration initiale du modèle de potentiel
II.5.3 Optimisation du potentiel
II.6 Conclusions
III. Applications et Résultats
Résumé du chapitre III
III.1 Constructions des configurations initiales
III.1.1 Générations des chaînes de xylane
III.1.2 Générations des surfaces et cristaux de cellulose
III.1.3 Générations des systèmes xylane-cellulose
III.2 Interaction d’une chaine de xylane avec une surface de cellulose
III.2.1 Adsorption d’une chaîne de xylane sur une surface de cellulose
III.2.2 Arrachement d’une chaîne de xylane d’une surface de cellulose
III.3 Multicouche de xylane sur la cellulose
III.3.1 Phase amorphe de xylane sur une surface de cellulose
III.3.2 Phase amorphe de xylane sur un monocristal de cellulose
III.4 Conclusions
Conclusions et Perspectives
Conclusion
Perspectives
Références bibliographiques
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