NOTION DE RISQUE-PAYS DANS LE DOMAINE DE LA FINANCE INTERNATIONALE
Le risque et sa fonction d’évaluation
La libéralisation des marchés financiers et les mouvements de capitaux à l’échelle internationale, donnent lieu à une succession de crises, parce que les économies nationales sont sensibles aux variations économiques externes réelles ou monétaires du système mondial. Et l’ouverture de plus en plus forte des économies engendre des bouleversements financiers qui se transforment en crises internationales et c’est sous cette situation d’instabilité qu’on peut introduire le concept du risque-pays. L’intensification accrue des phénomènes de rupture dans la sphère financière émergente ces dernières années, a fait de l’analyse risque-pays une approche évolutive qui devient de plus en plus complexe. L’économie et la finance internationale ont fait de cette dernière une composante essentielle de décision stratégique des entreprises en terme d’investissement, d’exportation, de partenariat, de fusion, d’acquisition etc. L’analyse du risque-pays devient essentiel dans le cadre de la mondialisation de l’économie mais elle recouvre à la fois un champ beaucoup plus large, qui comprend l’économie, la géopolitique et l’histoire.
La littérature relative au risque-pays
Le premier article de référence a été rédigé par Steve REBOCK en 1971, il était préoccupé par les conséquences du risque politique ,qui à l’époque , s’exprimait essentiellement à travers de nombreuses nationalisations , touchant des secteurs variés : industries pétrolière ; les mines et les banques. Par la suite de nombreuses études ont examiné les conditions les conditions dans lesquels s’effectuent ces nationalisations, sachant qu’en 1975 y’avait eu 83 expropriations dont 28 Etats différents, ce qui donne l’équivalent de 14 % de toutes les nationalisations intervenues entre 1960 et 1992. A partir des années 80, les chercheurs se sont intéressés beaucoup plus au risque-pays lié à l’octroi de prêts aux Etats en voie de développement, et c’est bien sur le moment où ces derniers commencer à ressentir des difficultés de remboursements, sachant que les montants étaient de plus en plus élevés.Les auteurs (comme Cosset et Roy et Eatton ; et Gersovitsz et stiglitzen en 1986) se sont alors attachés à distinguer les risque d’insolvabilité, des risques d’illiquidité ou de défaut de paiements. Cette période a été marquée par la suspension des remboursements du Mexique, qui inaugurera toute une série de renégociation de dette, menées dans le cadre du Club de Paris et du Club de Londres, et aboutit à la restructuration de l’endettement extérieur des pays émergents ( Plan Baker, Plan Brady…etc) Parallèlement les chercheurs ont tenu compte des changements qui se sont produits dans l’environnement des affaires des pays en voie de développent. Steve KOBRIN a dit dans l’un de ses articles (11), que le risque-pays tendait à se diversifier : sachant qu’en 1980 on n’a enregistré que 5 expropriations de sociétés étrangères (12) ; par contre le risque politique s’est transformé en risque administratif et financier. La généralisation des cours de change flottants ( émergence rapide du risque de change, en tant que danger majeur dans le processus d’internationalisation des firmes) d’où l’émergence de quelques travaux comme Cosset et Doutriaux (13) en 1985, et le développement de discriminations diverses (fiscales , juridiques, bureaucratiques) à l’égard des entreprises étrangères :On pourra donc dire que l’élargissement du risque-pays a donné lieu à la mise en place de nouvelles pistes de recherches et d’investigations. Parmi ces dernières on peut désigner les études portant sur l’évaluation du risque. Des auteurs essayent de mesurer le risque politique et adaptent des techniques de plus en plus sophistiquées en tentant toujours de prévoir au mieux le déclenchement d’éventuelles crises comme par exemple Fitzpatrick. Des essais empiriques sur le risque économico-financier comme celui de Cosset et Roy de 1991 se relèvent contributifs aux progrès de l’analyse risque-pays. On peut également distinguer entre risque économique, financier et le risque politique. L’analyse risque-pays d’un autre coté permet d’examiner le processus de plusieurs organismes d’évaluations et de mesurer le degré d’association entre ces derniers, et a titre d’exemple sur les auteurs qui ont travaillé sur cette approche nous avons : Gautrieaud en 2000; Oetzel, Betts et Zenner en 2000 ; Simpson en 1997 et Cosset, Claude et Roy en 1991. Cette littérature a en commun de considérer que le risque-pays est le fruit de l’environnement macroéconomique, financier politique et social. La littérature la plus récente essaye d’examiner l’impact du risque sur l’investissement. Des analyses permettent d’identifier les facteurs risque-pays qui affectent l’investissement étranger comme : Siingh et Jun en 1995 ; Meldrun en 2000 ; Henisz et Zelner en 1999 ; Lahmann en 1999 et Boudjedra en 2004 et Guessoum en 2004.
Les changements dans la vision du risque–pays par les entreprises
Compte tenu des changements profond que connaît l’environnement des entreprises au niveau mondial, les analystes du risque-pays ont été amenés à faire évoluer leurs visions de ce domaine. Plusieurs aspects méritent d’être retenus : dispersion des faits générateurs du risque, la montée en puissance du risque systémique, et l’apparition des risques localisés au niveau des pays industrialisés est dus à une sorte de à une nouvelle réglementation. Contrairement aux années 70 et 80, où le risque-pays se matérialisait surtout à travers des nationalisations et donc des décisions souveraines des Etats, la période actuelle est marquée par une très grande variété des manifestations du risque-pays. Ainsi en matière de risque politique, l’apparition des faits générateurs de risque s’étend du risque de destruction (guerre civile en Angola ou en Bosnie) au risque administratif (contrôle des changes en Malaisie). Le risque politique est donc devenu multiforme et ne se limite plus aux décisions injustes d’un Etat, mais englobe aussi les collectivités locales. L’interdépendance du risque politique et du risque économique est expliquée par le cas russe. Une détérioration de l’appareil d’Etat liée à des évènements politiques tels que la maladie de Eltsine et la corruption généralisée financée par l’émission de bons de Trésor libellés en roubles. Survient la crise de l’été 1998. Les investisseurs internationaux s’efforcent de retirer leurs capitaux de Russie ; le rouble s’effondre ; l’inflation repart à la hausse ; le premier ministre doit démissionner, quelque mois plus tard la guerre reprend en Tchétchénie. Cet enchaînement se retrouve dans d’autres circonstances (en Indonésie par exemple où la chute de Suharto coïncide avec l’effondrement de la roupie et la récession généralisée, en fin 1997.
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : NOTION DE RISQUE-PAYS DANS LE DOMAINE DE LA FINANCE INTERNATIONALE
CHAPITRE PRELIMINAIRE : LE RISQUE ET SA FONCTION D’EVALUATION
Introduction
Section 1 : La fonction de risque
Section 2 : La fonction d’évaluation de risque
Conclusion
CHAPITRE I : LE RISQUE-PAYS ET SES CARACTERISTIQUES
Introduction
Section 1 : Définitions, typologies et évolution du risque-pays
Section 2 : L’organisation et la gestion du risque-pays
Section 3 : La mesure du risque-pays
Section 4 : Les techniques de couverture de risque-pays
Conclusion
CHAPITRE II : LES ACTEURS DE NOTATION DU RISQUE-PAYS
Introduction
Section 1 : La notation du risque pays dans un cadre global
Section 2 : Les principales agences de notation
Section 3 : La comparaison des méthodologies de notation
Section 4 : Le cadre juridique des agences de notation
Conclusion
DEIXIEME PARTIE : LA NOTION DU RISQUE-PAYS APPLIQUEE AU CAS DE L’AGERIE
CHAPITRE III : L’ALGERIE FACE A LA NOTATION DE L’ICRG
Introduction
Section 1 : Le Guide International du Risque-Pays
Section 2 : La présentation des indicateurs relatifs au risque économique
Section 3 : L’élaboration et l’interprétation des notes
Conclusion
CHAPITRE IV : L’ESTIMATION DU MODELE ECONOMETRIQUE
Introduction
Section 1 : la présentation du modèle économétrique
Section 2 : La présentation du logiciel de travail STATISTICA
Section 3 : L’estimation des paramètres du modèle et l’interprétation des résultats
Conclusion
CONLUSION GENERALE
ANNEXES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TABLES DES MATIERES
RESUMES
Télécharger le rapport complet
