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Etapes de realisation d’un circuit en microelectronique
Description des techniques et systemes de lithographie
Lithographie par contact et proximite
L’image aerienne creee par le systeme d’exposition est projetee sur la resine et se propage a travers son epaisseur. L’intensit de l’image aerienne alors qu’elle se propage dans la resine dimi-nue a cause du phenomene d’absorption (d’autres e ets modi ent egalement sa distribution par exemple le defocus). Le degr d’absorption est un parametre cle de la resine en photolithogra-phie. Si elle est trop faible, le temps d’exposition devra ^etre long ce qui aboutit a une diminution du rendement. Si l’absorption est trop elevee, des di erences importantes de developpement ap-paraissent entre le sommet et le bas de la resine, ce qui ne permet pas d’obtenir des pro ls acceptables.
La sensibilit verticale d’une resine a la dose d’exposition correspond a sa courbe de contraste. Cette courbe relie la hauteur de resine apres developpement a la dose recue durant l’exposition. La Figure 1.18 presente deux courbes de contraste, l’une pour une resine positive et l’autre pour une resine negative. Dans le cas d’une resine positive, la resine n’est pas developpee lorsque la dose est inferieure a D0 tandis qu’elle est totalement developpee pour une dose superieure a Dtc (pour dose-to-clear). Le comportement inverse est obtenu avec une resine negative.
La surface des miroirs est eclairee uniformement. Chaque miroir peut pivoter de maniere a reduire ou a augmenter sa re exion a l’illumination incidente. En utilisant un systeme de contr^ole numerique, il est donc possible de soumettre la resine a une dose variable spatialement. L’architecture d’un systeme DMD est presentee sur la Figure 2.1 ci-dessous. On retrouve plu-sieurs elements en commun avec un appareil de photolithographie, notamment la presence d’une source lumineuse, d’une lentille de projection qui applique egalement un facteur de reduction avant de projeter l’intensit lumineuse sur la resine.
L’utilisation des DMD est tres avantageuse car elle ne necessite pas la creation d’un masque chaque fois qu’une nouvelle exposition doit ^etre testee. En outre, il est possible d’implementer une boucle de retroaction en utilisant un diviseur de faisceau et une photo-diode a n de corriger dynamiquement l’intensit lumineuse re echie par la matrice de miroirs par rapport a la cible desiree. La resine principalement utilisee avec cette technique est le Poly(methyl methacrylate) (PMMA). [Ma et al., 2015, Totsu et al., 2006, Deng et al., 2017] presentent des applications de la lithographie DMD pour la realisation d’elements micro-optiques comme des matrices de pyra-mides, des re ecteurs paraboliques ou encore des microlentilles. Les dimensions de ces structures sont de plusieurs dizaines de micrometres, largement au-dela des dimensions d’inter^et pour cette these. [Luo and Zhang, 2017] explorent les possibilites o ertes par la double lithographie DMD a n de creer un matricage de microlentilles sur une surface courbe. Cette technique consiste a faire subir deux expositions successives a la resine avec deux doses di erentes.
Malgre tous ses avantages la technique de lithographie DMD sou re d’une vitesse d’ecriture trop faible pour envisager un transfert industriel. De plus, la taille des champs et des motifs atteignables ne permet pas d’envisager cette approche pour atteindre les dimensions attendues dans le cadre de cette these.
Chaque point de la resine peut ^etre exposee a une dose precise. Apres exposition la resine est developpee comme en lithographie classique. La relation entre niveau d’intensit et epaisseur de resine apres developpement (courbe de contraste) peut ^etre obtenue simplement gr^ace a des expositions tests suivies d’une mesure pro lometrique. En utilisant cette relation, [Loomis et al., 2016] propose un algorithme permettant de determiner la valeur de dose a appli-quer en chaque point de la resine de maniere a obtenir une forme donnee apres developpement. Il applique son algorithme a la realisation d’une matrice de microlentille de plusieurs dizaines de micrometres de diametre.
[Khazi et al., 2018] utilise egalement la lithographie directe par laser, et concentre son etude sur le transfert des formes obtenues dans le substrat par gravure Reactive Ion Etching (RIE).
[Lima et al., 2019] utilise un dispositif d’ecriture directe laser avec 128 niveaux dont la resolution laterale est de 600nm. La lon-gueur d’onde du laser est de 405nm. Le dis-positif utilise est tout-en-un : le laser est fourni avec un logiciel permettant de rensei-gner le pro l resine souhaite de maniere a generer l’exposition ideale, cette derniere etant ensuite a nee gr^ace a la courbe de contraste de la resine, determinee experimentalement. Des microlentilles, pyramides, et extrusions sont illustrees. Les dimensions laterales de ces objets depassent plusieurs centaines de na-nometres. L’impact du hardbake et du trans-fert de la forme par RIE est egalement etudie dans l’article. La Figure 2.2 a gauche illustre les di erentes etapes entre l’exposition et le trans-fert dans le silicium de motifs pyramides. La resolution atteignable par l’ecriture directe la- ser ne permet pas de l’envisager pour adresser les dimensions d’inter^et dans cette these.
Le nombre d’altitudes atteignables dans la resine avec l’exposition multiple est egal a n+1 ou n correspond au nombre d’expositions. En 2017, [Fallica et al., 2017] utilise la double exposition dans un stepper Extr^eme Ultra-Violet (EUV) avec un masque a interferences. Plusieurs reseaux de di raction a trois niveaux d’altitude sont obtenus pour un periode minimale de 100nm et une hauteur de 80nm. L’utilisation d’une source EUV permet d’atteindre une resolution horizontale d’environ 40nm.
L’exposition multiple n’est pas un candidat serieux pour realiser des formes complexes a l’echelle micrometrique a cause du nombre de masques necessaires devenant tres rapidement un facteur limitant. M^eme en supposant un budget masque non limite, le resultat dans la resine ne serait pas forcement de qualite en raison des problemes d’alignements entre chaque masque et chaque exposition.
C’est cette technique qui est aujourd’hui utilisee par STMicroelectronics pour realiser les matrices de microlentilles abordees dans la partie contexte.
La technique du uage consiste a realiser une photolitho-graphie classique a n de creer des formes dans la resine (cube, cylindre, parallelepipede..) puis a les faire fondre par echau ement thermique. La forme nale est le resultat de phenomenes physiques complexes. Dans le cas ou n formes di erentes doivent ^etre realisees sur le m^eme sub-strat, cette etape doit ^etre repetee n fois. C’est notamment le cas de la double matrice de microlentilles presentee sur la Figure 2.5 ci-dessous dont les etapes de proced sont resumees graphiquement sur la Figure 2.4 ci-contre. Expo + dév Fluage.
L’optimisation de la forme des microlentilles necessite un travail empirique et iteratif : la forme obtenue apres uage ne correspond pas forcement a celle attendue. De nombreux parametres in uent sur la mise en forme de la resine : les forces d’adhesion, la mouillabilite des interfaces, l’angle de contact entre resine et substrat sur les bords des structures… Il arrive egalement que la resine reticule durant l’etape de uage : les cha^nes polymeres se solidi ent entre elles et perdent en mobilite. En n, un phenomene de perte de masse est egalement observ lors de l’etape de mise en forme, d^u a une evaporation.
La mise en forme par uage n’est pas non plus une solution lorsque les formes recherchees mesurent plusieurs centaines de micrometres jusqu’a l’echelle du millimetre. Dans ce cas, le temps de durcissement de la resine est bien trop long pour ^etre industriellement viable. La resine n’est pas durcie uniformement et ces inhomogeneites de durcissement resultent en un gradient d’indice optique nefaste.
Le uage fait toujours l’objet de recherche active, notamment sur les modeles predictifs de uage [Berard-Bergery et al., 2019]. Cependant, il est clair que la variet des motifs atteignables est intrinsequement limitee par la nature de la mise en forme par temperature. Il est par exemple impossible d’obtenir des structures a pente lineaire a l’image d’une pyramide de resine. De plus, des problemes d’alignement apparaissent des lors que plusieurs formes doivent ^etre realisees. En n, les etapes de photolithographie successives nuisent a la cadence et au co^ut de production pour des structures avec di erentes altitudes.
La lithographie grayscale avec masque HEBS reste peu developpee, avec un seul fabricant de masque sur le marche [can, 2020]. Le fabricant de masque fournit un masque de calibration permettant d’obtenir la courbe de contraste de la resine a partir de 200 niveaux de gris di erents. [Yuan et al., 2002] utilise la courbe de contraste obtenue avec le masque de calibration a n de realiser une microlentille de 50µm de diametre. Le temps d’exposition est tres long : plus de 30 minutes. Le masque utilise n’est pas presente, mais est decrit comme un arrangement d’anneaux concentriques dont la densit optique diminue du centre de la lentille vers l’exterieur.
[Yang et al., 2007] utilise egalement un masque de calibration a n de realiser un masque HEBS permettant d’obtenir des matrices de microlentille asymetriques a base hexagonale. Le masque est constitue d’anneaux d’un micrometre d’epaisseur avec des densites optiques di erentes. L’ar-ticle souligne que la courbe de contraste obtenue pour la resine presente des instabilites pour des grandes valeurs de densites optiques. A n d’obtenir une surface lisse, les densites optiques utilisees sont donc restreintes entre 0 et 1.
Plus recemment, [Dillon et al., 2008] etudie l’application de la lithographie HEBS pour realiser un coupleur optique (largeur de 25µm et hauteur de 8µm) et souligne, sur la base de simulations, les limitations inherentes a l’utilisation de la courbe de contraste comme outil de construction du masque. Il utilise un modele photolithographique similaire a celui qui sera decrit dans le chapitre 3 et le modele de developpement de la resine de Mack (3.37). Une calibration complete du modele resine est realisee : les parametres de Dill sont determines en mesurant la transmission de la resine. Le modele de developpement est calibre in situ pendant l’etape de developpement pour plusieurs doses di erentes. La calibration est nalement ajustee sur la base des courbes de contraste de la resine.
Deux simulations de l’etape de developpement sont realisees : la premiere seulement selon la direction z (1D), la seconde en prenant en compte la nature isotrope de l’etape de developpement (2D). L’approche uni-directionnelle donne les resultats les plus proches du design initial mais neglige les e ets lateraux de l’etape de developpement. L’ecart entre le design et le pro l reel est d’autant plus important que l’epaisseur de resine augmente et que les densites optiques varient rapidement sur le masque.
En n, [Dillon et al., 2008] propose une methode d’optimisation de masque, dont le point de depart est le masque obtenu avec l’approche courbe de contraste. Le pro l resine est simule puis le masque est ajuste en utilisant un algorithme de recuit simule. La fonction de co^ut correspond aux moindres carres entre le pro l vise et simule. L’optimisation est realisee sur la base de l’optique geometrique et la simulation donne de bons resultats. Cependant, aucun resultat experimental n’est propose.
La taille, la forme, et la disposition des motifs de chrome sur le masque sont autant de variables qui in uent sur sa transmission. Tous ces parametres sont souvent regroupes sous le terme generique de densit de chrome. La densit de chrome est toujours choisie de maniere a eviter le transfert direct des motifs de chrome dans la resine. A n de respecter cette condition, les motifs de chrome sont dessines de maniere a rester en limite de resolution de l’equipement de photolithographie, donnee par le critere de Rayleigh adapte a la lithographie (1.3).
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Table des matières
Introduction g´en´erale
0.1 Contexte et probl´ematique
0.2 Objectifs de la th`ese
1 Introduction `a la photolithographie
1.1 Loi de Moore, et de More Than Moore
1.2 Etapes de r´ealisation d’un circuit en micro´electronique
1.3 Description des techniques et syst`emes de lithographie
1.3.1 Lithographie par contact et proximit´e
1.3.2 Lithographie par projection
1.3.3 Source lumineuse
1.3.4 Illumination de K¨ohler
1.3.5 Masque
1.3.6 Syst`eme de projection
1.3.7 R´esine
Conclusion
2 Etat de l’art : la microfabrication 3D
2.1 Techniques sans masque
2.1.1 Micro-miroirs digitaux
2.1.2 Ecriture directe par laser
2.2 Techniques avec masque
2.2.1 Lithographie `a exposition multiple
2.2.2 Fluage thermique
2.2.3 Lithographie grayscale avec masque HEBS
2.2.4 Lithographie grayscale avec masque binaire
Conclusion
3 Mod`ele photolithographique
3.1 Mod`ele optique
3.1.1 Hypoth`eses du mod`ele
3.1.2 D´efinition de la source
3.1.3 D´efinition du masque et de son spectre
3.1.5 Calcul de l’image a´erienne
3.1.6 Comparaison mod`ele Abbe et Hopkins
3.1.7 Conclusion mod`ele optique
3.2 Mod`ele r´esine
3.3 Simulation de l’exposition
3.4 Simulation du d´eveloppement
3.4.1 Fonctions de d´eveloppement
3.4.2 R´esolution de la fonction de d´eveloppement
3.4.3 Comparaison du mod`ele de d´eveloppement 1D et 3D
3.4.4 Conclusion mod`ele r´esine
3.5 P´eriodicit´e du mod`ele : notion de densit´e
4 R´ealisation et exploitation du masque FISH
4.1 M´ethodologie de cr´eation de FISH
4.2 Description des principaux masques embarqu´es sur FISH
4.2.1 Microlentilles
4.2.2 Microlentille invers´ee
4.2.3 Pyramide
4.2.4 Piliers
4.3 Conditions de proc´ed´e : empilement, exposition et d´eveloppement
4.4 Descriptions des ´equipements de m´etrologie et des mesures
4.4.1 M´etrologie – Profilom`etre
4.4.2 M´etrologie – Microscope ´electronique `a balayage (SEM)
4.4.3 M´etrologie – AFM
4.5 Conclusion sur la m´etrologie, choix de la r´esine et de l’empilement
4.6 Calibration du mod`ele de d´eveloppement
4.6.1 Fonction de co^ut
4.6.2 Description de l’optimiseur
4.6.3 R´esultats de la calibration
4.6.4 Visualisation des profils calibr´es
4.7 Conclusion
5 Optimisation de masque grayscale
5.1 M´ethodologie d’optimisation de masque
5.2 Optimisation du masque
5.2.1 Choix de l’optimiseur
5.2.2 Initialisation
5.2.3 Param`etres `a optimiser
5.2.4 Fonction de co^ut
5.2.5 Respects des r`egles de dessin du masque
5.2.6 Crit`ere d’arr^et
5.2.7 Retrait des plots de chrome inutiles
5.2.8 Conclusion
5.3 D´etermination de l’image a´erienne cible Itgt `a partir du profil r´esine cible Ptgt
5.4 R´esultats d’optimisation de l’image a´erienne
5.4.1 Microlentille
5.4.2 Pyramide
5.5 Optimisation du masque au profil r´esine
5.5.1 Microlentille
5.5.2 Pyramide
5.5.3 Conclusion
5.6 Cr´eation d’un nouveau masque grayscale optimis´e
5.6.1 Evolution des conditions de proc´ed´e
5.6.2 Profils exp´erimentaux
5.6.3 Conclusion
6 Conclusions et perspectives
6.1 Conclusions
6.2 Am´eliorations et perspectives
6.2.1 Vers un mod`ele lithographique plus pouss´e
6.2.2 R´esine n´egative
6.2.3 Motifs non Manhattans
6.2.4 Utilisation d’une nouvelle norme
6.2.5 Intelligence artificielle
Bibliographie
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