L’endoscopie œsogastroduodénale (EOGD) est l’examen de référence dans l’exploration du tube digestif haut. Sa découverte a été une véritable révolution dans le diagnostic et la prise en charge des pathologies œsogastroduodénales. Il s’agit d’un examen pratiqué couramment dans les centres hospitaliers en Occident depuis plus d’un siècle. Au Sénégal, l’introduction de l’endoscopie digestive haute remonte à plus de 40 ans [6]. Depuis lors, elle connait une vulgarisation importante en rapport avec le développement du système de santé. Il s’agit d’un examen qui peut être pratiqué à tout âge avec souvent une hétérogénéité des lésions en fonction des tranches d’âges. Depuis environ une décennie, la mise en place au Sénégal d’un programme de santé appelé plan « SESAME » a permis d’offrir gratuitement des soins aux personnes âgées de plus de 60 ans. Ainsi, assistait-on à une meilleure accessibilité pour cette population, à certains examens comme l’endoscopie digestive.
RAPPELS SUR L’ANATOMIE ET L’ENDOSCOPIE DU TUBE DIGESTIF HAUT
RAPPELS ANATOMIQUES SUR LE TUBE DIGESTIF HAUT
Œsophage
L’œsophage est un long tube destiné à transporter les aliments de la bouche à l’estomac. Son origine se situe au niveau du cartilage cricoïde à hauteur de C6 à 15 cm de l’arcade dentaire. Son trajet long de 25 cm comprend trois segments :
● un segment cervical qui descend presque verticalement en arrière de la trachée ;
● un segment thoracique qui passe dans le médiastin postérieur ;
● un segment abdominal : au niveau de la partie basse du thorax l’œsophage franchit le hiatus œsophagien du diaphragme pour donner sa portion abdominale.
L’œsophage abdominal est un segment court situé à la partie haute et postérieure de l’abdomen et recouvert au niveau de sa face antérieure par le péritoine. La lumière œsophagienne est cylindrique avec deux rétrécissements ; un premier au niveau de son croisement avec l’aorte et la bronche souche gauche dénommée rétrécissement aorto-bronchique et un deuxième rétrécissement au niveau du sphincter inférieur en regard du hiatus œsophagien du diaphragme. Cette lumière est recouverte par une muqueuse rose claire.
Estomac
L’estomac est une poche du tube digestif intercalée entre l’œsophage et le duodénum destinée à contenir le bol alimentaire et à assurer la première phase de la digestion par le brassage et la sécrétion du suc gastrique. Il est en forme de « J » ou de cornemuse ; il comprend deux faces : antérieure et postérieure, deux bords : un bord gauche ou grande courbure, un bord droit ou petite courbure et deux orifices : un orifice supérieur permettant sa communication avec l’œsophage et un orifice inférieur qui le communique au duodénum. La paroi antérieure est à gauche. Il s’agit de la face visible du côté de la surface abdominale que l’on peut voir par trans illumination. La paroi postérieure est à droite. La grande courbure correspond au fundus et au corps et la petite courbure correspond à l’antre pylorique. L’estomac est recouvert par une muqueuse rose rougeâtre avec des plis. Sa couleur dépend du degré de vascularisation et de distension ; plus la distension est importante, plus la muqueuse parait pâle. L’estomac distendu présente un réseau vasculaire discret qui peut s’accentuer dans le tiers supérieur lors d’une insufflation maximale. Les plis gastriques normaux sont disposés longitudinalement sur la petite courbure et sous forme d’un réseau sur la grande courbure et sur les parois antérieure et postérieure. Il est tapissé par un épithélium cylindrique.
Duodénum
Le duodénum est un tube compris entre l’estomac et le jéjunum. Il a une forme variable en « V », en « U » ou en anneau avec quatre segments :
➤ Un premier segment ou D1 oblique en haut et à droite ;
➤ Un deuxième segment D2 ou para-lombaire qui descend verticalement de L1 à L4;
➤ Un troisième segment D3 ou para-vertebrale horizontale passant en avant de L4 ;
➤ Un quatrième segment ou D4 quasi verticale qui monte de L4 à L2.
Le duodénum comprend également deux angles : le genu supérius entre D1 et D2 qui est aigu et le genu inferius entre D2 et D3 qui est un angle obtus. Au niveau de la face interne de D2 il existe deux orifices : la petite caroncule servant d’abouchement au canal pancréatique accessoire ou canal de Santorini et la grande caroncule où s’abouchent les voies biliaires et le canal pancréatique principal ou canal de Wirsung.
La grande caroncule ou ampoule de Vater est une formation polyploïde saillante ou plane, d’aspect légèrement feuillu et dont la surface est de couleur jaune orangé, par comparaison à la muqueuse environnante ; la localisation normale de la grande caroncule est dans un pli longitudinal à la partie moyenne de D2 mais elle peut se situer au bord d’un diverticule ou parfois même dans un diverticule. La petite caroncule ou papille accessoire est une deuxième protubérance, moins visible, située en amont et en avant de la grande caroncule. La lumière de D2 est en permanence ouverte. Le bulbe est la zone élargie, tapissée d’une muqueuse lisse, pâle qui s’étend depuis le pylore jusqu’au génu supérius. Le deuxième segment (D2) s’étend entre le génu supérius et le génu inférius. Il est bordé par des plis circulaires (valvules conniventes).
RAPPELS SUR L’ENDOSCOPIE
Historique
Depuis toujours les médecins ont cherché à pénétrer l’intérieur du corps humain pour en observer des anomalies. Il a fallu attendre 1868 pour voir apparaitre les premiers gastroscopes. En effet, Adolf Keissmaul, en assistant au spectacle d’un avaleur de Sabres, eut l’idée d’introduire un tube métallique rigide dans l’estomac, guidé sur un flexible introduit préalablement dans l’œsophage. Au départ, la gastroscopie était très fréquemment utilisée par les chirurgiens. Il a fallu attendre le milieu du XXe siècle pour que les gastroentérologues l’utilisent. L’endoscopie a été à l’origine d’un progrès considérable dans la description des lésions digestives. Les progrès de l’appareillage et de l’instrumentation (aiguilles à sclérose, matériel de ligature, sonde à électrocoagulation, anses diathermiques, pinces à corps étrangers, prothèses…) ont permis de traiter de façon médicale des pathologies qui, jadis, nécessitaient le recours à la chirurgie : hémostase des varices œsophagiennes et /ou gastriques, ablation des tumeurs, extraction de corps étrangers, mise en place de prothèse œsophagienne… Depuis une dizaine d’années la vidéo-endoscopie a détrôné les endoscopes à fibres optiques car ce perfectionnement technologique permet de remplacer les 19 fibres de verre par une transmission numérique de l’image qui apparait sur un écran de télévision. La qualité de l’image est nettement améliorée, la fatigue de l’opérateur est réduite, l’enseignement rendu plus simple, et enfin l’information peut désormais être stockée sur un support papier ou vidéo. De nos jours, la pratique de l’endoscopie exige de la part de l’opérateur une connaissance, du matériel endoscopique, des procédures de nettoyage de désinfection et stérilisation, des indications et contre-indications de cet examen et des principes de l’anesthésie. Ces exigences permettent la réalisation d’examens endoscopiques de qualité, dans des conditions optimales d’acceptabilité et de sécurité pour le patient.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR L’ANATOMIE ET L’ENDOSCOPIE DU TUBE DIGESTIF HAUT
I. RAPPELS ANATOMIQUES SUR LE TUBE DIGESTIF HAUT
II. RAPPELS SUR L’ENDOSCOPIE
1. Historique
2. Appareillage
2.1. Caractéristiques techniques des endoscopes œsogastroduodénaux
2.1.1. Les fibres optiques
2.1.2. Les Vidéo-endoscopes
3. Technique de l’endoscopie œsogastroduodénale
3.1. Préparation du malade
3.2. La Prémédication
4. Aspect endoscopique normal du tube digestif haut
4.1. Œsophage
4.2. Estomac
4.3. Duodénum
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. Patients et méthode
1. Patients
2. Méthode
II. Résultats
1. Résultats globaux
1.1. Age et sexe des patients
1.1.1. Répartition des patients selon le sexe
1.1.2. Répartition des patients selon l’âge
1.2. Indications des EOGD
1.3. Aspect endoscopiques
1.3.1. Endoscopies normales
1.3.2. Endoscopies pathologiques
2. Résultats analytiques
2.1. Analyse des indications
2.2. Analyse des résultats endoscopiques
2.2.1. Endoscopies normales
2.2.2. Résultats pathologiques
3. Discussion
1. Résultats descriptifs
1.1. Age et sexe des patients
1.2. Les aspects endoscopiques
1.3. Résultats analytiques
1.3.1. Analyse des indications
1.4. Analyse des résultats
1.4.1. Endoscopies normales
1.4.2. Résultats pathologiques
CONCLUSION
REFERENCES
