Description de l’anacardier
Historique
De son nom scientifique Anacardium occidentale L., l’anacardier est un arbre originaire du Brésil (Lacroix ,2003; Lyannaz, 2006). Il a été découvert par les Espagnols (Lyannaz, 2006) et les Portugais l’ont introduit dans leurs colonies d’Afrique et d’Asie (Lautié et al, 2001; Trekpo, 2003); en premier lieu au Mozambique et dans l’état du Kerela en Inde. Une tribu d’Indiens les Tupi, le désignait par«Acaju». Afin de le différencier du bois précieux acajou, les Français ont raccourci le terme pour en faire « cajou ». L’Inde qui était de loin, le plus gros producteur de noix de cajou fut dépassée aujourd’hui par la Côte d’ivoire, qui est devenue le premier pays producteur mondial avec 25% de part de marché (BBC ,2016).
Description botanique
La position systématique de l’anacardier est la suivante :
– Règne : Végétal
– Embranchement : Spermaphytes
– Sous-embranchement : Angiospermes
– Classe : Dicotylédones
– Ordre : Sapindales
– Famille : Anacardiacées
– Genre : Anacardium
– Espèce : occidentale
Noms vernaculaires :
– Français : anacardier, cajou
– Anglais : cashew
– Portugais : acaju
– Dioula : finsan
L’arbre produit un feuillage épais, une noix et un pédoncule élargi et sucré, appelé « faux fruit» ou pomme de cajou (photo 1). Les fleurs mâles ou hermaphrodites, blanches ou jaunes, pâles striées de rose sont nombreuses, regroupées en panicule terminales et odoriférantes. La pomme, ronde à piriforme, peut atteindre en moyenne 12 cm de long et 8 cm de large avec un poids de 70 à 90 g (Ohler, 1979). La noix est considérée comme son fruit au sens botanique (Lautié et al., 2001), elle pèse le tiers du poids du fruit entier.
Ce fruit est un akène dont le péricarde est une coque dure renfermant une amande. La noix peut mesurer en moyenne 19 mm à 53 mm de long et 14 mm à 35 mm de large selon la variété. L’amande contenue dans la noix, est de couleur blanche et recouverte d’une pellicule brun rougeâtre ou rose. Son poids moyen varie en général de 0,30 à 3,20 g (Ohler ,1979).
L’anacardier est un arbre qui a un port hémisphérique globuleux de type arbre fruitier. Cependant, sa hauteur totale dépasse rarement 8 à 10 m. Mais dans son aire d’origine, il peut atteindre jusqu’à 20 m de haut et son tronc peut atteindre 1 m de diamètre (à hauteur de poitrine, soit 1,3 ou 1,5 m de haut, selon les pays). Le tronc a une écorce grise, assez lisse avec un bois dur et résistant à l’eau.
Ecologie de l’anacardier
Distribution
A partir du Brésil, l’anacardier s’est répandu sur le continent américain, surtout en Amérique latine et jusque dans l’extrême Sud des Etats-Unis, en Floride. Il a été introduit par les Portugais dans leurs colonies d’Asie (Inde) et d’Afrique (Mozambique) entre 1563 et 1578 (De Logu et Haeveler, 1994). C’est ainsi qu’on le trouve aujourd’hui dans les régions tropicales de ces continents, notamment à Goa, dans la région orientale de l’Inde, à Madagascar et dans les pays d’Afrique orientale tels que le Mozambique, la Tanzanie d’où sa culture s’est étendue au Kenya.
L’anacardier est également retrouvé en Afrique occidentale, des côtes guinéennes aux territoires malien et burkinabé. Sa culture s’est même étendue au Septentrion du Natal et du Transvaal en Afrique du Sud (Ohler, 1979). En résumé l’anacardier se rencontre aujourd’hui pratiquement partout entre 31° de latitude Nord et 31° de latitude Sud sous des dénominations très variables (Lautie et al, 2001).
Facteurs climatiques et édaphiques
Du point de vue du climat, la croissance de l’anacardier est optimale dans les régions où la pluviométrie annuelle est comprise entre 800 et 1800 mm avec une saison sèche bien marquée d’au moins 5 mois (Djaha et al, 2008). L’ensoleillement est nécessaire pour la floraison et la fructification qui ont lieu durant la saison sèche. L’anacardier est sensible au froid et à l’altitude. Au-dessus de 600 m d’altitude la production diminue considérablement sauf si la chaleur est importante (Lacroix, 2003). La saison sèche de cinq à sept mois favorise une bonne fructification et une bonne conservation des noix. Dans la plupart des grandes régions productrices de noix de cajou, les moyennes journalières des températures minimales oscillent entre 15° et 25°C et les moyennes des températures maximales entre 25° et 35° C. Les minima et maxima absolues sont respectivement de 5° et 45° C. Durant la saison sèche, où a lieu la fructification, l’humidité relative ne doit pas être très élevée (65 à 80%), pour éviter les maladies fongiques. L’anacardier est très rustique parce qu’il s’adapte à presque tous les types de sols. Néanmoins, en condition de culture fruitière, il préfère les sols sablonneux, sablo-argileux, avec un pH oscillant entre 4,5 et 6,5 (Dogo et al, 1999). Les sols doivent être meubles, profonds et bien drainés. En condition de sècheresse et de pauvreté du sol, la nappe phréatique doit être située entre 3 m et 10 m de profondeur (Guira ,2008). Les sols rocheux ou cuirassés, les bas-fonds, sont à éviter car le pivot croit très vite et est sensible aux obstacles indurés et à l’inondation. Il peut atteindre après le semis, 0,8 mètres en deux mois. Au Burkina Faso, l’anacardier est essentiellement rencontré dans toute la zone Ouest du pays. Dans la région des Cascades, l’arbre trouve ses conditions optimales de développement.
Biologie de l’anacardier
Germination
Dans de bonnes conditions de semis, la germination des noix a lieu au bout de deux à trois semaines. En germant, la graine s’ouvre du côté de la suture dans la partie la plus épaisse.
La radicule croît rapidement vers le bas et l’hypocotyle pousse verticalement vers le haut et entraine les cotylédons hors de la coque. La terre se soulève et se fendille, laissant apparaître les cotylédons puis la gemmule qui se développe rapidement en une tigelle feuillée.
Croissance et cycle de production
L’anacardier est une espèce à croissance rapide. Ses racines à l’âge de 9 mois ont une longueur égale à environ 1,5 à 2 fois la hauteur du plant (Lacroix, 2003). Dans de bonnes conditions l’anacardier croit à raison de 1 m par an et le diamètre de son houppier augmente en moyenne 1,5 à 2 m par an pendant les cinq ou six premières années (Ohler, 1979). La phase de floraison commence vers l’âge de deux ou trois ans. La pleine floraison se situe vers la septième année (Olossoumaï et Agbodja, 2001; Bakry et al., 2003; Guira ,2008;INSAE, 2009). Cette floraison a lieu dans la seconde moitié de saison sèche. Les fleurs apparaissent aux endroits de la couronne qui sont en contact avec les rayons solaires; chaque fleur a cinq sépales, cinq pétales, une étamine et 6-14 staminodes (en général 8 ou 9), un ovaire simple, atrophié chez les fleurs staminées (CIRAD-GRET, 2002 cité par Bama, 2014). La fructification a lieu en fin de saison sèche et s’effectue en deux étapes: la noix de cajou qui se développe en premier lieu atteint son volume maximum (en 30-35 jours) avant que le pédoncule qui, jusque-là normal commence à se développer considérablement et très rapidement. Il devient charnu et se transforme ainsi en pomme de cajou. Pendant ce temps, la noix perdant de l’humidité diminue de volume et durcit (Olossoumaï et Agbodja 2001; INSAE, 2009).
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Table des matières
Introduction
Chapitre 1: Synthèse bibliographique
1.1. Description de l’anacardier
1.1.1. Historique
1.1.2. Description botanique
1.2. Ecologie de l’anacardier
1.2.1. Distribution
1.2.2. Facteurs climatiques et édaphiques
1.3. Biologie de l’anacardier
1.3.1. Germination
1.3.2. Croissance et cycle de production
1.4. Multiplication de l’anacardier
1.4.1. Voies de multiplication de l’anacardier
1.4.1.1. Multiplication par semis (voie sexuée
1.4.1.2. Multiplication végétative (voie asexuée)
1.5. Greffage
1.5.1. Notion du greffage
1.5.2. Conditions de la réussite
1.5.3. Choix des porte-greffes et des greffons
1.5.4. Méthode de greffage de l’anacardier
1.5.5. Avantages du greffage de l’anacardier
1.6. Système de culture
1.7. Filière anacarde au Burkina Faso
1.7.1. Historique
1.7.2. Atouts et contraintes de la production
1.8. Utilisations de l’anacardier
Chapitre 2: Matériel et méthodes
2.1.: Zone d’étude : Région des Cascades
2.1.1. Coordonnées géographiques
2.1.2.: Milieu biophysique
2.1.2.1. Reliefs et Sols
2.1.2.2. Végétation
2.1.2.3. Climat
2.1.2.4. Hydrographie
2.1.3. Systèmes de production
2.1.4.: Structure d’accueil: La station de recherche de Banfora
2.1.4.1. Situation géographique
2.1.4.2. Activités de la station de recherche de Banfora
2.2. Matériel
2.2.1. Matériel végétal
2.2.1.1. Porte-greffes
2.2.1.2. Greffons
2.2.2. Autres matériels
2.2.2.1. Matériel de greffage
2.2.2.2. Matériel de pépinière
2.3. Méthodes
2.3.1. Identification et marquage des « accessions » pour le prélèvement des greffons
2.3.2. Description de l’étude
2.3.2.1. Site de l’étude
2.3.2.2. Facteurs étudiés
2.3.2.3. Mise en place et conduite de l’essai
2.3.2.3.1. Production des porte-greffes
2.3.2.3.2. Entretien des plants en pépinière
2.3.2.3.3. Opérations de greffages
2.3.2.4. Méthodes d’observations
2.3.3. Traitement et analyse des données
Chapitre 3 : Résultats et discussion
3.1. Expérimentation sur le greffage
3.1.1. Germination des porte-greffes
3.1.1.1. Discussion
3.1.2. Croissance des porte-greffes
3.1.2 .1. Discussion
3. 1.3. Greffage
3.1.3.1. Taux de réussite du greffage en fonction des traitements
3.1.3.1.1. Discussion
3.1.3.2. Analyse des résultats par facteurs étudiés
3.1.3.2.1. Discussion
3.1.3.3. Rapidité de la reprise en fonction des facteurs étudiés
3.1.3.3.1. Discussion
Conclusion
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