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Acryliques
Ce sont des adhésifs à deux composants. Dans certains cas, la résine acrylique est appliquée sur l’un des substrats et le durcisseur sur l’autre. Lorsque les deux supports sont pressés, le catalyseur diffuse dans la résine et provoque un durcissement très rapide (quelques minutes). Les joints souples obtenus ont une très bonne résistance au cisaillement et au pelage. Les adhésifs acryliques les plus courants sont les cyanoacrylates et les méthacrylates (ANNEXE A). Ils sont obtenus par polymérisation anionique (cas des cyanoacrylates) ou par polymérisation radicalaire (cas des méthacrylates).
Anaérobies
Lorsqu’ils sont enfermés entre deux surfaces à l’abri de l’air, les adhésifs anaérobies prennent en masse. La vitesse de prise dépend de la nature des substrats (quelques minutes pour les métaux, plusieurs heures pour les plastiques). Ils sont essentiellement utilisés pour le blocage et le freinage des écrous, ou comme produit d’étanchéité.
Les renforts ou charges
Les renforts, ou charges, sont des additifs, rajoutés à la formulation initiale d’un adhésif afin d’en modifier de manière sensible les propriétés mécaniques, électriques ou thermiques, d’améliorer sa mise en œuvre, les aspects de surface, ou bien simplement pour réduire le prix de revient du matériau. Ils peuvent être d’origine naturelle (charges cellulosiques, farines de bois, d’écorces ou de noyaux de fruits, fibres végétales, amidons), synthétique ou minérale. Ces ajouts sont essentiels pour les résines techniques développées pour améliorer le comportement au crash dans l’industrie automobile : de petites particules d’élastomères sont dispersées dans la matrice et agissent comme absorbeur d’énergie.
Les techniques d’assemblages collés
La géométrie finale du joint collé est très importante. Les adhésifs sont efficaces quand ils travaillent essen-tiellement en cisaillement. Ils supportent beaucoup moins bien les efforts de traction et de pelage par exemple. Ainsi, les collages en bout supporteront très peu d’efforts mécaniques (FIG. I.2). Il est préférable d’utiliser des collages par recouvrement ou des collages en en angle6.
En plus de la géométrie de l’assemblage, il est aussi possible de jouer sur la longueur de recouvrement pour augmenter la résistance à la rupture. Plus la surface collée sera importante et plus la résistance le sera aussi.
Applications pour l’automobile
Les premiers collages de métaux dans l’automobile ont été les collages de raidisseurs sur la face interne des capots, à partir de 1954. Auparavant soudés par points, l’utilisation du collage a permis un gain de temps, un meilleur aspect de surface et une rigidité accrue, avec une bien meilleure répartition des contraintes et la suppression des risques de corrosion.
L’utilisation du collage structural dans l’automobile remonte à 1960, avec une première utilisation industrielle du soudo-collage par NISSAN MOTORS sur l’anneau arrière de certains modèles.
Par la suite, le potentiel de cette technique a été largement utilisé pour les assemblages multi-matériaux : verre / métal (pare-brise et certaines vitres arrières), métal / composite (ailes, pare-chocs), . . .. Ces conceptions multi-matériaux ont permis des économies de poids importantes, qui se traduisent par des consommations de carburant plus faibles.
Les applications plus structurales se sont aujourd’hui développées. L’utilisation de colle de structure permet d’augmenter la rigidité des caisses (statique et dynamique), ce qui se traduit par un confort de conduite et un confort acoustique (diminution des vibrations) accrus. L’absorption d’énergie par les colles et la répartition uniforme des contraintes le long des liaisons ont permis des progrès très important en matière de sécurité, notamment pour la résistance au crash (FIG. I.3).
L’utilisation du collage permet aussi une réduction par deux du nombre de points de soudure, tout en conservant des propriétés mécaniques identiques. Cela peut se traduire par un allègement de 100 kg par véhicule. La figure I.4 montre les applications des liaisons continues (collage, soudage laser et soudage plasma) pour un véhicule moderne (caisse en blanc). La longueur des liaisons collées peut ainsi atteindre les 150 mètres sur les modèles haut de gamme.
Les structures collées permettent d’atteindre la rigidité maximale d’une conception. Leur rigidité est équivalente à celle d’une structure monolithique de même géométrie malgré un module d’élasticité des adhésifs de deux ordres de grandeur plus faible que les aciers.
Le soudo-collage est aujourd’hui massivement employé par certains constructeurs spécialistes (BMW série 7, MERCEDES Classe S) et de façon plus ciblée chez les généralistes (RENAULT Modus, ClioIII, . . .).
Décapage chimique
Le décapage chimique permet l’élimination des couches d’oxyde fragilisées, polluées ou peu actives qui se trouvent à la surface d’un substrat métallique. Il permet d’en reformer une autre avec des propriétés spécifiques à la solution acide utilisée. On effectue un traitement acide sur le fer et ses alliages et un traitement à base d’acide nitrique ou sulfurique dans le cas des aciers inoxydables.
Traitement électrochimique
En plus d’une attaque chimique, on peut pratiquer une anodisation du substrat. Une couche d’oxyde est ainsi formée, dont l’épaisseur varie suivant la solution d’anodisation. Par exemple, pour l’aluminium, on peut citer l’acide chromique, l’acide sulfurique, l’acide phosphorique. Le métal joue le rôle d’anode, et l’oxygène réagit par échange ionique pour produire un film d’alumine. Une partie de ce film est dissoute par l’acide, ce qui crée des pores à la surface dans des structures géométriques particulières. Les dimensions sont de l’ordre de quelques dizaines de nanomètres maximum pour les cellules, et d’une dizaine de micromètres pour l’épaisseur d’oxyde. Comme pour l’attaque chimique, ces pores vont augmenter la surface de contact réelle entre l’adhésif et le substrat.
Promoteur d’adhésion
Une fois les surfaces préparées, il peut être nécessaire d’appliquer des primaires d’adhésion.Ces composés remplissent deux rôles :
– un rôle de protection des surfaces traitées pour éviter toute nouvelle souillure avant le collage (absorption d’eau, de gaz, de poussières) qui diminuerait les propriétés adhésives
– un rôle d’amélioration du mouillage et de l’adhérence colle/substrat en créant des points d’ancrage sur une surface où la colle n’adhérerait pas sans primaire
Les promoteurs les plus répandus sont les organo-silanes. Ils ont une formule semi-développée de la forme Y (CH2)nSi(OR)3, avec n compris entre 0 et 3. (Y) constitue le groupement organo-fonctionnel qui réagit avec l’adhésif et (OR) est le groupement ester hydrosoluble qui va s’ancrer sur la surface métallique. A la surface du substrat, une réaction de polycondensation se produit : les molécules directement en contact avec la surface métallique sont chimisorbées et forment des liaisons hydrogène ou bien des liaisons covalentes côté de l’adhésif, il peut y avoir une réaction chimique si le groupement (Y) est bien choisi (groupement époxy par exemple)27. Il peut aussi y avoir aussi interpénétration des chaînes polymères du primaire et de l’adhésif. Le traitement primaire permet d’avoir ainsi des liaisons fortes, les liaisons covalentes, à toutes les interfaces de l’assemblage, assurant un maximum de résistance à la rupture.
Traitement mécanique
Abrasion
Elle consiste à poncer la surface à encoller au moyen de revêtements abrasifs. Elle va entraîner une érosion de la couche d’oxyde superficielle d’une part et créer une rugosité d’autre part. Celle-ci peut permettre un ancrage mécanique plus important, elle va aussi surtout augmenter considérablement la surface de contact si le mouillage est bon.
Sablage
Il se fait par projection d’une poudre abrasive (oxydes durs, corindons ou alumine), de composition et de taille contrôlées, à grande vitesse sur la surface à encoller. Comme pour l’abrasion, ce procédé permet d’éliminer les couches d’oxyde fragiles et peu actives et en former d’autres par oxydation dans l’atmosphère. Il permet aussi d’augmenter la rugosité par la déformation de la surface du substrat après impact des particules. Il modifie aussi l’énergie de surface du substrat . Cependant, le sablage peut aussi amener des éléments contaminants à la surface du substrat traité : des particules ou des fragments de particules du sablage qui sont restées incrustées à la surface.
Ultrasons
Cette technique utilise les vibrations haute fréquence pour séparer les particules faiblement liées au substrat. Les ultrasons sont souvent utilisés après un traitement mécanique (sablage ou abrasion) ou un traitement chimique pour séparer les particules non solidaires de la surface créée après un décapage.
Les éprouvettes dites « massiques » sont de petites plaques de colle, d’épaisseur comprise entre 1 et 2 millimètres, de largeur comprise entre 6 et 10 mm, et de longueur comprise entre 30 et 50 mm, qui sont découpées dans ces grandes plaques réticulées. Ces éprouvettes sont utilisées pour les mesures de vieillissement (page 95), ainsi que pour les essais de DMTA (page 60) ou Pendule de Torsion (page 61).
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Table des matières
II.1 Matériaux utilisés
III Caractérisation de l’assemblage et de ses constituants
III.2.1 Anisotropie induite
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