Tourisme & tourisme hivernal

Tourisme & tourisme hivernal

Environnement et domaines skiables suisse

Les territoires alpins, aujourd’hui aménagés pour les habitants et touristes, ont connu, lors des trois derniers siècles, une popularité croissante. En effet, ces territoires, dans un premier temps redoutés, sont de nos jours recherchés et aménagés pour l’agrément des touristes du monde entier. Le tourisme dans les Alpes fut marqué par le début de l’alpinisme en 1787. En effet, l’ascension du Mont Blanc par le Genevois Horace Bénédict renforça l’image des montagnes, qui deviennent à partir de ce jour, un véritable terrain de jeu (Granet-Abisset, 2020). Les premiers loisirs sur neige se développèrent entre le XIXᵉ et le XXᵉ siècle en Suisse. Le tourisme hivernal, quant à lui, est né en 1879 à Saint-Moritz, lorsque des touristes britanniques apportèrent leur goût pour les sports d’hiver (Le temps, s.d). Puis, c’est en 1934 que la première installation d’un téléski vit le jour dans la station de Saint Moritz. Ainsi, les Alpes suisses ont connu un engouement de consommateurs de plus en plus nombreux (Suisse Convention Bureau, 2015).

En 150 ans, les domaines skiables ont connu une réelle évolution et ne cessent d’innover afin de s’adapter aux besoins des consommateurs. Aujourd’hui, la Suisse compte un peu plus de 200 stations de ski dont 48 sommets situés à plus de 4 000 mètres (Skiinfo, 2020). Les stations de sports d’hiver sont distinguées par leur altitude. En effet, les stations de ski, dites de haute altitude se situent au-dessus de 1 800 mètres. Celles-ci, peuvent garantir un enneigement, normalement tout au long de la saison. Par ailleurs, les domaines skiables de moyenne et de basse altitude, qui se situent en-dessous de 1 800 mètres ont un enneigement beaucoup plus aléatoire (Bonnemains, A., 2014).

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies, un changement climatique est certain pour le XXIᵉ siècle. Ainsi, le secteur du tourisme devra s’adapter aux changements climatiques (Scott & McBoyle, 2007). En matière de tourisme hivernal, certaines stations, ayant développé des activités autour des sports d’hiver, souffriront d’un manque de neige. En effet, le ski dépend des conditions d’enneigement et les conséquences du changement climatique seront, à l’avenir, défavorables pour cette économie. Les hivers pauvres en neige affectent directement les entreprises de remontées mécaniques et plus particulièrement celles situées dans les stations de moyenne et de basse altitude. En effet, la rentabilité d’un domaine skiable est directement liée à son enneigement. Selon la « règle des 100 jours », on admet que la rentabilité d’une station de ski est garantie seulement si la pratique de sports d’hiver, tel que le ski, est réalisable durant au moins 100 jours par saison. Selon cette règle, la sécurité d’enneigement est garantie uniquement pour les domaines skiables qui se situent à plus de 1 200 mètres. Cependant, avec le réchauffement climatique globale de 1 à 2° C, cette altitude risque de subir une élévation de 150 à 300 mètres (Abegg, 2005).

Dans son livre

La Suisse se réchauffe, Martine Rebetez évoque le dérèglement climatique ainsi que les problèmes liés à l’enneigement. Depuis le XXᵉ siècle en Suisse, les températures au nord des Alpes ont augmenté de 1,3ᵒ C à 1,7ᵒC, et au sud, celles-ci ont augmenté de 1,0ᵒC. Cette augmentation de températures s’est principalement déroulée dans les années 1920, 1940 et 1970. Selon les prévisions, ce phénomène ainsi que le réchauffement global de la planète vont se poursuivre au XXIᵉ siècle (2011, p.36). Au-delà d’un changement de températures, différentes études prévoient une augmentation des précipitations intenses directement liées au réchauffement planétaire. Sur l’ensemble de la planète, les précipitations seront plus variables avec d’un, côté des précipitations plus fortes et plus concentrées, et de l’autre, davantage de sécheresses. Pour la Suisse, les études menées prévoient surtout davantage de fortes précipitations (2011, p.44). Ces divers phénomènes ont une influence directe sur l’enneigement et leurs conséquences sont négatives pour l’économie alpine de moyenne et de basse altitude. L’enneigement qui est lié à la température ainsi qu’aux précipitations peut varier d’une station de ski à l’autre.

En effet, l’enneigement est influencé par le nombre et la hauteur des précipitations ainsi que par la température de l’air, le vent et le rayonnement solaire, lui-même dépendant de la nébulosité. La température doit effectivement être suffisamment basse pour que la pluie des précipitations tombe sous forme de neige. Ainsi, c’est pourquoi l’augmentation des précipitations en Suisse n’implique pas une augmentation de l’enneigement pour les stations de basse et moyenne altitude, car, à ces altitudes, les précipitations tomberont davantage sous forme de pluie en raison de l’augmentation des températures.

Toutefois, ceci profitera aux stations de hautes altitudes, pour qui, le niveau d’enneigement ne dépend que peu des températures mais plutôt de la fréquentation des précipitations. En Suisse, les domaines étant situées en dessous de 1 500 mètres rencontrent un enneigement faible lorsque les températures hivernales sont douces. Au contraire, les domaines étant situés à plus de 2 000 mètres, profiteront d’un hiver enneigé seulement si les précipitations sont nombreuses (2011, p.45). Au cours du dernier siècle, l’enneigement à haute altitude n’a pas vraiment connu de diminution. En revanche, l’enneigement a fortement diminué dans les régions de moyenne et basse altitude. Cette baisse de neige s’est surtout produite à partir de l’hiver 1987-1988. De cet hiver-là jusqu’en 2000, les stations à environ 1 000 mètres d’altitude ont vu leur enneigement diminuer d’un tiers. Pour les années à venir, la Suisse doit s’attendre à une augmentation toujours plus élevée des températures ainsi qu’une forte diminution de l’enneigement pour les domaines de basse et moyenne altitude. En effet, avec une variabilité des précipitations toujours plus intense, les longues périodes sans neige risquent de s’accroître en alternance avec des périodes d’enneigement abondantes (2011, p. 46-47-48).

Tourisme & tourisme hivernal Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), le tourisme confirme sa croissance en 2019 et se positionne comme étant un secteur économique important. En effet, l’année 2019 a atteint 1,5 milliard d’arrivées de touristes internationaux, soit une hausse de 4% par rapport à l’année 2018. Pour l’année 2020, l’OMT prédisait une croissance de 3% à 4% sous l’impulsion de grands événements sportifs, comme les Jeux Olympiques de Tokyo, et de manifestations telles que l’Expo 2020 à Dubaï (UNWTO, 2020a). Suite à la pandémie du coronavirus (COVID-19), l’OMT prévoit désormais une baisse des arrivées de touristes internationaux de 20% à 30% pour 2020. En effet, les restrictions mondiales sur les voyages affectent directement le secteur. Le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikasvili, a déclaré : « De tous les secteurs économiques, le tourisme est l’un des plus durement frappés. Cependant, notre secteur reste soudé pour faire face à cette immense urgence sanitaire » (UNWTO, 2020b). Au-delà des restrictions mondiales sur les voyages, cette pandémie risque de détruire un nombre important d’emplois du secteur. En effet, environ 80% des organisations touristiques sont des petites et moyennes entreprises (PME) qui pourraient connaître des difficultés en raison de la crise mondiale du COVID-19 (UNWTO, 2020b). En suisse, le tourisme est, bien évidemment, également touché par la crise due au COVID-19.

En effet, au-delà des restrictions de voyages, toutes les manifestations publiques de plus de 100 personnes sont annulées jusqu’à fin avril (annonce du Conseil fédéral, le vendredi 13 mars 2020). Les stations de ski ont dû fermer dès le 15 avril, donc bien avant la fin de la saison officielle (la Liberté, 2020). Par conséquent, de grands événements sportifs se sont vus être annulés également. La finale du Freeride World Tour des Xtreme de Verbier, par exemple, n’a pas pu avoir lieu en raison de la pandémie (Pinton, 2020). De plus, comme beaucoup de manifestations, la Patrouille des Glaciers qui devait avoir lieu du 29 avril au 3 mai 2020 a été également annulée. Plus de 5 000 concurrents se préparaient à prendre le départ depuis Zermatt ou Arolla afin d’expérimenter « la reine des courses de ski-alpinisme » (Hugon, 2020).

L’annulation de tels événements qui augmentent les arrivées touristiques, touche directement le secteur du tourisme. Selon une enquête menée par l’institut Tourisme de la HES-SO Valais-Wallis et, en collaboration avec HotellerieSuisse et Suisse Tourisme, la probabilité de faillite, dû à la crise du coronavirus, des acteurs du tourisme suisse est estimée à 19% en moyenne. Cette étude a été menée auprès de l’hôtellerie, de la parahôtellerie, des remontées mécaniques et de la restauration. Le risque de faillite est cependant moins élevé dans les cantons des Grisons et du Valais. En effet, ces cantons, réputés pour leurs saisons hivernales, auraient de toute manière fermé leurs établissements en avril. Au-delà du risque de faillite, depuis l’apparition du COVID-19 en Suisse, les acteurs du tourisme doivent faire face à de grandes pertes de chiffres d’affaires. En moyenne un hôtel perd entre 260 000 et 280 000 francs par mois entre les mois de mars à mai (Institut Tourisme de la HES-SO Valais-Wallis, 2020).

Naissance du mouvement slow Le mouvement slow est né dans les années 1980, suite à l’apparition des nouveaux modes de vies du XXᵉ siècle. Ce mouvement est survenu en opposition au stress de la vie ainsi qu’à la « fast life » qui rythme la vie contemporaine (Diestchy, M., 2015). En effet, les membres du mouvement slow luttent contre le culte du « toujours plus vite » (Honoré, C., 2004, p.47). Le mouvement slow a été depuis appliqué à divers domaines tels que la nourriture, la recherche scientifique, la mode et le tourisme, par exemple (Diestchy, M., 2015). Afin de comprendre ce mouvement qui défend un style de vie plus calme et moins agressif pour l’environnement, il est nécessaire de définir le terme slow. Dans son livre Éloge de la lenteur, Carl Honoré qualifie l’adjectif comme ayant une connotation négative.

En effet selon la définition de l’Oxford English Dictionary, qu’il reprend, slow signifie « Qui ne comprend pas tout de suite, monotone, inintéressant, ayant des difficultés d’apprentissage, ennuyeux, mou léthargique » (Honoré, C., 2004, p.58). Selon cette même source, les partisans de la lenteur peuvent être perçus comme étant des gens paresseux et peu énergiques (2004, p.58). Or, le mouvement slow prône au contraire des valeurs positives que ce soit sur les personnes, le pratiquant ou l’environnement. Traduit de l’anglais, slow signifie lent en français. Selon la définition du dictionnaire Le Robert, lent signifie quelque chose qui « Manque de rapidité, met plus de temps » (Le Robert, 2020). Par ailleurs, selon le dictionnaire Larousse, l’adjectif lent fait également référence à l’espace. En effet, sa définition est « Qui se déplace en parcourant relativement moins d’espaces que d’autres dans un même temps » (Larousse, 2020). Ainsi, le mouvement slow fait référence autant au temps qu’à l’espace.

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Table des matières

Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des abréviations
Introduction
1. Question de recherche et objectifs de l’étude
2. Méthodologie
3. Revue de la littérature
3.1 Environnement et domaines skiables suisse
3.2 Tourisme & tourisme hivernal
3.3 Les tendances touristiques
3.4 Naissance du mouvement slow
3.5 Les divers concepts « slow »
3.6 Slow tourism
3.6.1 Les motivations à la pratique du slow tourism
3.7 Comparaison du slow tourism aux autres formes de tourisme
4. Présentation et analyse de la station des Rasses
4.1 Description de la station
4.2 Analyse des défis touristiques
4.3 Analyse SWOT
5. Présentation et analyse de l’enquête quantitative, partie 1
5.2 Les informations sociodémographiques
5.3 Connaissances et point de vue concernant le slow tourism
5.4 Analyse et synthèse de la partie 1 de l’enquête quantitative
6. Analyse des entretiens qualitatifs semi-directifs
6.1 Les objectifs lors de la création des associations/entreprises
6.2 La hausse de la fréquentation et le lien avec le slow tourism
6.3 Les objectifs pour les années futures
6.4 Le slow tourism comme élément de dynamisation d’un lieu
6.5 Synthèse de l’analyse des entretiens qualitatifs semi-directifs
7. Présentation et analyse de l’enquête quantitative, partie 2
7.1 L’envie de pratiquer du slow tourism
7.2 Les habitudes des sondés en matière de voyages
7.3 Analyse et synthèse de la partie 2 de l’enquête quantitative
8. Analyse Benchmark
8.1 Méthodologie de l’analyse benchmark
8.2 Les vallées de la Mayenne, France
8.3 Morges, Suisse
8.4 La forêt d’Anlier, Belgique
8.5 Green Pyrenees, France-Espagne-Andorre
8.6 Récapitulatif de l’analyse benchmark
8.7 Conclusion – Benchmark
9. Recommandations et discussion
9.1 Recommandations fondamentales
9.2 Recommandations complémentaires
10. Conclusion
Références

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