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Techniques utilisées pour la ca-ractérisation des nitrures
Microscopie Electronique en Transmission (TEM)
Principaux modes de microscopie
Il faut tout d’abord considérer une image haute résolution (TEM ou STEM) contenant une succession de rangées atomiques. Les fréquences d’apparition des séquences atomiques donnent lieu à la pré-sence de spots dans la transformée de Fourier de l’image (FFT). A chacune d’elles est associée une amplitude et une phase, renseignant sur l’intensité et la position des plans atomiques dans l’espace réel. Ces fréquences peuvent fluctuer notamment en fonction des déformations du réseau cristallin.
Le processus de traitement par GPA consiste premièrement à sélectionner, avec un masque générale-ment gaussien, un spot dans l’espace de Fourier (et donc à isoler une fréquence) correspondant à la famille de plans que l’on souhaite étudier. A partir de la transformée inverse, on obtient des images d’amplitude et de phase géométrique. Les images de phase traduisent la régularité des franges dans la direction considérée, et donnent donc accès à la déformation. La déformation est en effet propor-tionnelle à la dérivée de la phase mesurée. Le cas à deux dimensions est illustré sur la Figure 23.
La déformation locale est mesurée par rapport à une référence, nécessairement située sur la même image et dont le paramètre de maille est connu. Contrairement à la technique de N-PED que nous allons décrire dans la section suivante, celle-ci nécessite une image haute résolution pour le traite-ment, ce qui impose des dimensions réduites au mieux à quelques centaines de nm² pour la cartogra-phie de déformation. La résolution de cette méthode est directement liée à la taille du masque dans l’espace réciproque (typiquement 0,5 nm-1 soit 2 nm). Cette technique permet de mesurer des défor-mations avec une sensibilité de l’ordre de 10-3 [36] [40].
Plus précisément, lorsque le faisceau d’électrons atteint un atome, les électrons cèdent leur énergie aux électrons de valence du matériau semi-conducteur, induisant ainsi la présence de trous dans la bande de valence. La recombinaison des électrons injectés dans la bande de conduction et des trous présents dans la bande de valence, se fait via l’émission de photons selon différents mécanismes. Dans le cas d’un semi-conducteur, les transitions impliquées correspondent soit à la transition de la bande de conduction vers la bande de valence, i.e. au gap du matériau, soit à des transitions entre les bandes et des niveaux dans la bande interdite, ou à des transitions entre niveaux dans la bande interdite, cf. Figure 30 [1]. Dans ce sens, en termes de spectroscopie, la cathodoluminescence donne des informa-tions semblables à la photoluminescence, sur le matériau et ses impuretés tels que les centres de recombinaison non radiatifs, des niveaux donneurs et accepteurs situés dans la bande interdite, etc
[53]. S’il est également possible de réaliser des mesures en photoluminescence résolues spatialement, le procédé est plus long et moins direct qu’en cathodoluminescence.
Une autre façon de contourner le problème consiste à utiliser un échantillon extrêmement mince, de manière à n’avoir des interactions que sur la partie focalisée de la poire, comme le montre la partie supérieure de la Figure 34. A titre d’exemple, lorsqu’on utilise un faisceau d’électrons de 10 keV dans GaN massif, les interactions se font sur une dimension totale de 500 nm. A l’inverse sur un échantillon très mince (disons d’épaisseur <100 nm), la dimension d’interaction n’est plus que de 30 nm. Ainsi, la résolution spatiale s’améliore si l’épaisseur est très réduite, et ce d’autant plus si on augmente la tension. Ce cas de figure permet donc d’améliorer la résolution tout en augmentant la quantité de signal reçue.
En revanche, cette technique de préparation est difficilement compatible (en l’état) avec une analyse ultérieure par cathodoluminescence. En effet, la réalisation d’une lame par faisceau d’ions (et d’autant plus par des ions Ga+), induit une amorphisation en surface de la lame entrainant une réabsorption du signal de luminescence émis par l’échantillon lors d’une caractérisation par CL. Elle complique aussi l’imagerie haute résolution TEM par la présence de nombreux artefacts [59] [60] [61]. On re-tiendra néanmoins son aspect pratique, puisqu’il s’agit probablement de la technique la plus rapide pour préparer une lame TEM à partir d’un échantillon massif.
Le mode opératoire de préparation de lame par la technique de FIB est décrit sur la Figure 37. Des tranchées sont creusées à l’aide du faisceau d’ions gallium autour de la zone à prélever (Figure 37 b)). L’empilement est ensuite extrait (Figure 37 c)) à l’aide d’une aiguille très finement taillée. Une fois l’empilement grossièrement extrait (Figure 37 d)), il faut le positionner sur une grille TEM et l’amincir (Figure 38). Cette étape est cruciale car les dégâts engendrés par la préparation sont inévi-tables, mais il est possible de réduire leur effet en abrasant par exemple à basse tension.
La morphologie des lames par FIB rend difficile l’obtention d’échantillons très minces, on se limitera en général à 100 nm d’épaisseur. En dessous, la lame a tendance à se voiler et n’a plus de réelle tenue mécanique. De plus, pour une tension de faisceau de 30 kV, l’épaisseur de couche amorphe sur chaque face est d’environ 20-30 nm, contre 10 nm avec un faisceau de 10 kV (concernant le matériau Si, d’après [63]). Il est donc nécessaire de nettoyer la lame à basse tension (typiquement 5 kV) pour retirer un maximum de matière amorphe en fin de préparation.
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Table des matières
Liste des acronymes
Introduction
Chapitre I Nitrures d’éléments III
1.1 Propriétés et applications des nitrures
1.1.1 Propriétés cristallographiques
1.1.2 Propriétés optiques
1.2 Epitaxie des matériaux III-N
1.2.1 Homoépitaxie vs Hétéroépitaxie
1.2.2 Techniques de croissance
1.3 Contraintes liées à l’hétéroépitaxie
1.3.1 Régime élastique
1.3.2 Régime plastique
Chapitre II Techniques utilisées pour la caractérisation des nitrures
2.1 Microscopie Electronique en Transmission (TEM)
2.1.1 Principaux modes de microscopie
2.1.2 Techniques de microscopie
2.2 Cathodoluminescence
2.2.1 Principe de la cathodoluminescence
2.2.2 Cathodoluminescence sur échantillons TEM
2.3 Préparation d’échantillons
2.3.1 FIB (Focused Ion Beam)
2.3.2 Amincisseur ionique
2.3.3 Polissage mécanique – Tripode
2.3.4 Mise en place d’un protocole de préparation par polissage biseau
Chapitre III Hétéroépitaxie de GaN sur Si – Etat de l’art
3.1 Réactivité chimique interfaciale : Melt-back Etching
3.2 Différence de structure : Orientation du substrat Si
3.3 Différence de paramètre de maille
3.4 Couche de nucléation AlN
3.4.1 Interface AlN/Si
3.4.2 Nucléation et croissance de l’AlN
3.5 Réduction de la densité de dislocations dans la couche épitaxiée de GaN
3.5.1 Traitement SiNx
3.5.2 Couches intercalaires AlGaN
3.6 Différence de CTE : Gestion des contraintes
3.6.1 Couches compensatrices de contrainte Al(Ga)N
3.6.2 Stratégies possibles pour les couches intercalaires d’AlGaN
3.6.1 Discussion : AlGaN ou AlN ?
3.6.2 Substrats patternés
3.6.3 Substrats compliants
3.7 Conclusion
Chapitre IV Hétéroépitaxie de GaN sur Si : croissance par procédés MBE et MOCVD et caractérisations
4.1 Croissance d’AlN sur Si
4.1.1 Premières étapes de croissance d’AlN
4.1.2 Coalescence et poursuite de la croissance
4.1.3 Etude de l’interface AlN/Si
4.1.4 Discussions
4.2 Relaxation des contraintes
4.2.1 Mesures de déformations
4.2.2 Comportement des dislocations
4.2.3 Discussions
4.3 Croissance 3D de GaN
4.3.1 Comportement des dislocations
4.3.2 De la nucléation à la coalescence
4.3.3 Traitement SiN
4.3.4 Etude de la variation de contrainte interne
4.3.5 Etude optique du dopage et des impuretés
4.3.6 Discussions
4.4 Conclusion
Chapitre V GaN sur substrat SOI
5.1 Modèles de compliance
5.1.1 Cas d’un substrat rigide standard
5.1.2 Cas d’un substrat compliant
5.2 Structures étudiées
5.2.1 Substrat SOI
5.2.2 Structure des échantillons étudiés
5.3 Etude des déformations
5.3.1 Conditions expérimentales
5.3.2 Résultats et discussions
5.4 Etude des défauts
5.5 Conclusion
Conclusions générales et perspectives
Annexe Traitement des données N-PED
Références bibliographiques
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