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Les transferts thermiques radiatifs
Les transferts thermiques conductifs.
Solutions technologiques pour la mesure de température
Les écoulements laminaires en microfluidique permettent également de créer de forts gradients de température au sein d’un même microcanal (Figure 1.4). Pour cela il suffit de contrôler précisément le débit de deux fluides entrants à des températures différentes. [Lucchetta 2005]
Le premier matériau utilisé pour la fabrication de dispositifs microfluidiques est le silicium. Ce dernier bénéficie, grâce aux recherches en microélectronique, d’un éventail de technologies très complet et bien contrôlé. Le silicium permet d’obtenir des propriétés de surface contrôlées au niveau atomique et profite d’une large gamme de traitement de surface susceptible de modifier ses propriétés. Néanmoins, les problèmes d’étanchéité, l’opacité du silicium dans le visible et la lourdeur des installations et des procédés technologiques nécessaires à la fabrication de micro systèmes en silicium en font un matériau de moins en moins utilisé pour les applications biologiques.
Les oxydes de silicium (verre, quartz…) ont profité de la majorité des développements technologiques du silicium. Ainsi une grande partie des étapes de dépôt et de collage de la filière silicium ont été adaptées aux oxydes de silicium (Figure 1.18). Leurs propriétés de surface sont également bien contrôlées et de nombreux traitements chimiques ou physiques permettent de les modifier. Les technologies sur oxydes de silice sont également lourdes et les problèmes d’étanchéité et de scellement des dispositifs restent importants. Toutefois la transparence dans le visible de ces matériaux en font une bonne alternative au silicium.
Figure 1.18 : Dispositif verre/verre intégrant des électrodes pour le contrôle du flux dans les microcanaux. [Plecis 2008]
Les technologies couplant le verre et le PDMS présentent de nombreux avantages. La possibilité de coller de manière covalente un bloc de PDMS sur un substrat en verre permet de profiter des atouts des deux technologies. Ainsi il est possible de profiter des technologies disponibles sur les oxydes de silicium et des propriétés mécaniques du PDMS. Le PDMS permet la fabrication de dispositifs multicouches incluant des vannes par simple moulage (Figure 1.19). [Quake 2000] L’élasticité du PDMS et la forte adhésion entre le verre et le PDMS permettent de résoudre facilement les problèmes d’étanchéité des dispositifs. Néanmoins le PDMS a deux défauts majeurs dus à ses propriétés de surface. Tout d’abord, en raison de sa faible énergie de surface, les dépôts de métaux et de diélectrique, nécessaires à l’intégration d’éléments de chauffe et de mesure, n’adhèrent pas sur le PDMS. Ces dépôts de couches minces peuvent cependant être directement effectués sur la lamelle de verre. De plus les propriétés de surface du PDMS sont difficiles à contrôler car les molécules de PDMS sont constamment en mouvement les unes par rapport aux autres. Néanmoins de nombreuses méthodes de fonctionnalisation de surface ont été mises au point afin de contrôler les propriétés de surface du PDMS. Cette technologie a connu un grand succès et les dispositifs à base de verre et de PDMS sont pour l’instant ceux qui concentrent la majorité des recherches pour les applications biologiques.
La possibilité de fabriquer des dispositifs microfluidiques avec d’autres polymères que le PDMS a aussi été beaucoup étudiée. Chacun d’entre eux ayant des particularités susceptibles d’être plus adaptées à une application donnée. Néanmoins, aucun d’entre eux n’a trouvé un spectre d’applications aussi large que le PDMS dans le cadre de la biologie sur puce. Les recherches les plus abouties concernent le PMMA (Figure 1.20). Ce dernier a l’avantage d’avoir une surface mieux contrôlée que le PDMS, de ne pas être perméable à la vapeur d’eau et surtout d’être compatible avec certaines méthodes de dépôts de métaux et de diélectrique. Néanmoins un soin particulier doit être apporté pour obtenir une bonne étanchéité entre les connectiques fluidiques et le PMMA. D’autre part sa rigidité complexifie l’intégration de vannes.
Le PDMS est un élastomère transparent très utilisé pour le moulage de dispositifs microfluidiques. Le PDMS est rarement utilisé seul, il est souvent collé sur un substrat en verre pour former le dispositif final. Les assemblages de verre et PDMS permettent d’utiliser les avantages des deux technologies. Les canaux microfluidique sont moulés dans le PDMS et le substrat en verre est utilisé comme tel ou modifié à l’aide de couche mince de métaux, de diélectrique ou de traitements chimiques de surface. Après réticulation, le PDMS peut être collé de manière covalente à la lamelle de verre à l’aide d’un traitement plasma.
Le PDMS possède des qualités très utiles pour de nombreuses applications microfluidiques. Cet élastomère est transparent, biocompatible et économique. Toutefois, c’est surtout la possibilité de fabriquer des dispositifs microfluidiques multicouches intégrant des valves qui explique son succès. Deux couches de PDMS contenant des microcanaux peuvent être assemblées entre elles à l’aide d’un traitement plasma. La procédure pour fabriquer un dispositif multicouche en PDMS est décrite dans la figure 1.22 :
Les technologies bicouche de PDMS peuvent être utilisées pour fabriquer une valve intégrée contrôlée en pression. Contrairement au silicium et à la majorité des polymères utilisés en microfabrication, le PDMS peut être facilement déformé à l’aide de forces ayant un ordre de grandeur compatible avec les contraintes acceptables par le dispositif. Ainsi en appliquant une pression dans un canal, il est possible de boucher le canal situé en dessous et de fabriquer ainsi une vanne. L’intégration de vannes dans un dispositif microfluidique a donné lieu à de nombreuses applications, que se soit pour le tri cellulaire, l’isolation d’une partie du dispositif, le contrôle des flux à l’intérieur du dispositif ou l’intégration de pompes péristaltiques (figure 1.23).
Nous avons choisi d’utiliser des couches métalliques de platine car la dérive de la résistance électrique du platine en fonction de la température est presque linéaire dans notre gamme de température (0-100°C). Néanmoins le platine en couche mince ne se comporte pas comme un bloc de platine brut. Les dépôts en couche mince sont formés d’un assemblage polycristallin de platine dont les propriétés varient en fonction des paramètres de dépôts. De plus pour des raisons technologiques [cf. annexe A] les couches de platine que nous utilisons sont entourées d’une fine couche de chrome ou de titane. Ceci a pour conséquence de modifier la courbe de variation en température de la résistance de nos pistes métalliques. Néanmoins comme nous pouvons le voir ci après, la variation en température de la résistance de nos pistes conserve sa linéarité. (Figure 1.24)
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Table des matières
SUJET : CONTROLE DE TEMPERATURE ET ETUDE DES TRANSFERTS THERMIQUES DANS DES DISPOSITIFS MICROFLUIDIQUES.
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : MICROTHERMIQUE ET DISPOSITIF MICROFLUIDIQUE
1.1 PROPRIETES THERMIQUES A L’ECHELLE MICROMETRIQUE
1.1.1 Les transferts thermiques radiatifs
1.1.2 Les transferts thermiques conductifs.
1.1.3 Les transferts thermiques convectifs.
1.2 SOLUTIONS TECHNOLOGIQUES POUR LA MESURE DE TEMPERATURE
1.2.1 Les thermocouples
1.2.2 Les couches minces métalliques : Les RTD
1.2.3 Les couches minces d’oxyde métalliques ou de semi-conducteurs : Les thermistances
1.2.4 Les couche mince d’ITO
1.2.5 Les marqueurs fluorescents
1.2.6 Les caméras infrarouges
1.3 SOLUTIONS TECHNOLOGIQUES POUR LES ELEMENTS DE CHAUFFE ET DE REFROIDISSEMENT
1.3.1 Les Couches minces métalliques
1.3.2 Couche mince d’ITO
1.3.3 Injection de fluide à différentes températures
1.3.4 Microcaloducs
1.3.5 Micro Peltier
1.3.6 Autres : Laser et réaction chimique
1.4 : METHODES DE CONTROLES DE TEMPERATURE POUR LA BIOLOGIE CELLULAIRE
1.4.1 introduction
1.4.2 Contrôles de température pour la biologie : Solutions externes
1.4.3 Contrôles de température pour la biologie : Solutions intégrées
1.5 MATERIAUX ET TECHNOLOGIES DISPONIBLES
1.6 SOFT LITHOGRAPHIE (PDMS) ET DISPOSITIF MULTICOUCHE
1.7 METHODE DE MESURE
1.8 CONCLUSIONS
CHAPITRE 2 : MICROCONDUCTIMETRE THERMIQUE ET NANOFLUIDE
2.1 ETAT DE L’ART SUR LES NANOFLUIDES
2.1.1 Les nanofluide à base de nanotubes
2.1.2 Les nanofluide à base de nanoparticules sphériques
2.2 LE MICROCONDUCTIMETRE
2.2.1 But et motivation du microconductimètre
2.2.2 Etat de l’art
2.2.3 Technologies utilisées
2.2.4 Théorie simple : le cas du fil chaud
2.2.5 Résultats théoriques
2.2.6 Simulations numériques
2.2.7 Procédure expérimentale
2.2.8 Résultats expérimentaux
2.2.9 Conclusions sur le conductimètre thermique
2.3 MESURES SUR LES NANOFLUIDES
2.3.1 Mesures sur les nanofluides à base de nanotubes
2.3.2 Mesures sur les nanofluides contenant des nanoparticules sphériques
2.3.3 Discussions
2.3.4 Conclusions sur les nanofluides
2.4 CONCLUSIONS SUR LE MICROCONDUCTIMETRE ET LES NANOFLUIDES
CHAPITRE 3 : MESURES DE PROPRIETES THERMOCHIMIQUES: MICROCALORIMETRIE
3.1 CALORIMETRIE ET MICROFLUIDIQUE
3.1.1 Introduction à la calorimétrie
3.1.2 Mélange en microfluidique
3.1.3 La microcalorimétrie : état de l’art
3.2 MICROCALORIMETRE
3.2.1 But et motivation
3.2.2 Présentation du dispositif
3.2.3 Procédure technologique
3.2.4 Montage
3.3 RESULTATS EXPERIMENTAUX
3.3.1 Considérations et expériences préliminaires
3.3.2 Mesures de concentrations et d’enthalpies
3.3.3 Réaction enzymatique
3.3.4 Discussions
3.4 CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
CHAPITRE 4 : CONTROLE DE TEMPERATURE A BASE DE RESISTANCES INTEGREES : APPLICATION A LA MICRO-PCR
4.1 INTRODUCTION
4.2 PRESENTATION DU DISPOSITIF
4.2.1 Etat de l’art
4.2.2 But, principe et structure du dispositif
4.2.3 Technologies utilisées
4.3 RESULTATS
4.3.1 Montage expérimental
4.3.2 Caractérisation thermique
4.3.3 Application à la biologie
4.4 CONCLUSIONS
CHAPITRE 5 : CONTROLE DE TEMPERATURE A BASE DE MICROCANAUX : APPLICATION A LA BIOLOGIE CELLULAIRE
5.1 PRESENTATION DU PROJET ET DU DISPOSITIF
5.1.1 But et motivation du projet
5.1.2 Principe du dispositif
5.1.3 Montage expérimental
5.1.4 Technologies
5.1.5 Etude théorique du dispositif : Analogie des résistances thermiques
5.1.6 Etude théorique du dispositif : Analogie avec un échangeur de chaleur
5.2 CARACTERISTIQUES THERMIQUES DU DISPOSITIF
5.2.1 Influence de la vitesse du flux
5.2.2 Influence de l’objectif
5.2.3 Positionnement dans le canal
5.2.4 Décalage de la mise au point
5.3.1 Contrôle du cytosquelette
5.3.2 Mouvement des iMTOCs
5.3.3 Déformation du noyau
5.3.4 Mouvements du SPB
5.3.5 Contrôle du fuseau mitotique
5.3.6 Contrôle de protéines thermosensibles : synchronisation cellulaire
5.4 CONCLUSION LE CONTROLE DE TEMPERATURES POUR LA BIOLOGIE CELLULAIRE CONCLUSIONS GENERALES
BIBLIOGRAPHIE
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