RELATIONS ENTRE LE PLAN D’OCCLUSION ET DES PLANS DE REFERENCES CEPHALOMETRIQUES

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INTERCUSPIDIE MAXIMALE (I.C.M.)

POSSELT la définit comme étant le rapport intermaxillaire au moment où s’est produite l’intercuspidation, après fermeture, c’est la position « la plus crânienne » de la mandibule. Pour ABJEAN en 1977 c’est la position mandibulaire de fermeture où les arcades dentaires présentent le maximum de points ou surfaces de contact et DAWSON la même année de dire que cette position est sans rapport avec les positions condyliennes.
 Le surplomb
Dans le sens vestibulo-lingual l’arcade maxillaire est plus large et plus longue que l’arcade mandibulaire et les dents maxillaires surplombent leurs homologues mandibulaires.
Le surplomb au niveau antérieur correspond à la distance qui sépare dans le plan sagittal les faces vestibulaires des incisives mandibulaires du bord libre de leurs homologues maxillaires. Sa valeur normale est fixée à 2mm mais des valeurs allant jusqu’à 4mm peuvent être tolérées selon les races. Le surplomb au niveau des dents postérieures, correspond à la distance qui sépare les crêtes cuspidiennes vestibulaires des prémolaires et molaires maxillaires à la face vestibulaire de leurs homologues mandibulaires. Le surplomb diminue de façon progressive au fur et à mesure qu’on va vers les dents postérieures (Figure 1).
 Le recouvrement
En occlusion d’intercuspidation maximale, les dents maxillaires recouvrent leurs homologues mandibulaires dans le sens vertical. Ce recouvrement normalement mesuré entre le bord libre des incisives maxillaires et celui des incisives mandibulaires. L’identification de sa valeur normale à un nombre n’a pas de sens clinique dans la mesure où les hauteurs coronaires varient d’un individu à un autre. Il n’est donc pas déterminé que par la proportion ou le pourcentage de hauteur coronaire mandibulaire recouverte par les dents maxillaires. Jusqu’à 1/3 ou 30% de hauteur coronaire d’incisive mandibulaire recouverte on estime que le recouvrement est correct. Le recouvrement incisif dépend d’une inter-action de facteurs anatomiques et fonctionnels qui concourent à l’équilibre inter incisif, le surplomb et le recouvrement incisif étant liés l’un à l’autre. Le recouvrement des dents mandibulaires par les dents maxillaires, dans les secteurs latéraux, dépend de la hauteur des cuspides et de la profondeur des fosses. Il se réduit progressivement dans le sens mésio-distal.
Cette disposition est nécessaire pour permettre des conditions de simultanéité des contacts dentaires au cours de la fermeture. (Figure 2) [18].
 Les structures statiques en occlusodontie
Les structures statiques qui participent à la stabilité de l’occlusion sont au niveau :
-des dents cuspidées : les fosses centrales ou marginales, les crêtes marginales et les cuspides d’appui.
-des dents antérieures : les crêtes marginales et le cingulum des dents maxillaires, les bords libres incisifs et les pointes canines des dents mandibulaires.
Il faut adjoindre à ces éléments ceux qui permettent le calage du bol alimentaire ou d’un aliment dur devant être brisé, comme les reliefs des versants internes des tables occlusales, qui doivent être orientés selon une direction identique au maxillaire et à la mandibule en position travaillante. Les fonctions statiques nécessitent des contacts dento-dentaires [81].

RELATION CENTREE (R.C.)

La relation centrée correspond à la position la plus reculée et la plus haute des condyles mandibulaires dans les cavités glénoïdes du temporal. L’occlusion en relation centrée doit coïncider à peu prés avec l’I.C.M. [18]
C’est un rapport entre la mandibule et le crâne lorsque les condyles sont situés dans leur cavité glénoïde dans une position la plus reculée mais sans contrainte et où sont encore possibles des mouvements de latéralité et un léger mouvement de rétrusion [41].
Pour LEJOYEUX [36] le premier reflexe acquis est le reflexe occlusal qui est à l’origine de la relation intermaxillaire centrée, reflexe apparaissant dés l’éruption des dents temporaires. Une autre caractéristique de la R.C., est la superposition de l’axe condylien et de l’axe charnière « hinge axis » ; ceci servira pour le transfert des modèles sur articulateurs.
La R.C. désigne la position d’occlusion la plus reculée physiologique ou fonctionnelle et sert de référence, de points de départ pour les restaurations prothétiques. Elle est cependant différente de la position de rétraction. [36]

ARTICULE

Pour ABJEAN (1971) l’articulé est un frottement fonctionnel, représenté par la trajectoire en contact d’une occlusion à une autre, mettant en jeu la cinématique mandibulaire, alors que l’occlusion n’est qu’un rapport statique.
 Articulé statique : Il représente le rapport des dents antagonistes lors d’une occlusion particulière (centrée, latéralité, propulsion et rétropulsion).
 Articulé dynamique : C’est celui qui concerne le glissement des dents antagonistes les unes sur les autres lors des diverses occlusions.

COURBES DE COMPENSATION

Elles traduisent les courbes occlusales dans le plan frontal et sagittal ; et leur combinaison aboutit à la courbe totale d’occlusion.
 Courbe de SPEE : Ligne d’occlusion
C’est une courbe de compensation sagittale postérieure ayant une importance dans nos restaurations prothétiques. Elle présente une courbure à concavité supérieure.
Pour Dawson c’est une courbe qui fait référence à la courbe antéropostérieure des surfaces occlusales qui, partant de la canine mandibulaire, et suivant les pointes cuspidiennes vestibulaires des prémolaires et molaires, se termine au bord antérieur de la branche montante de la mandibule (Figure 3).
C’est cette définition qui nous semble la plus significative illustrant toutes les caractéristiques de cette courbe de compensation sagittale à localisation postérieure, et rappelant la théorie de sa genèse.
 Courbe de Wilson
C’est aussi une courbe de compensation postérieure mais frontale.
On la définit comme une ligne imaginaire tracée dans le plan frontal passant par le sommet des cuspides des molaires de chaque coté de l’arcade et qui décrit une courbe à concavité supérieure pour les molaires mandibulaires et à concavité inférieure pour les molaires maxillaires. Cette courbe ne peut exister que grâce à un arrangement de l’axe des unités dentaires postérieures :
– Inclinaison « Ad Linguam » des unités postéro-inférieures :
– Inclinaison « Ad Vestibulum » des unités postéro-supérieures.

DIMENSION VERTICALE D’OCCLUSION (D.V.O.)

La dimension verticale d’occlusion est la hauteur de l’étage inférieur de la face quand les arcades sont en occlusion centrée.
 Dimension verticale d’occlusion
C’est la hauteur de l’étage inférieur de la face lorsque les dents sont en intercuspidie maximale. Malgré sa disparition chez l’édenté total, il faut pourtant la déterminer et la transférer sur l’articulateur en vue de la construction prothétique.
 Dimension verticale de repos
C’est la hauteur de l’étage inférieur de la face lorsque la mandibule est en position de repos, c’est-à-dire dans une position d’équilibre tonique des différents muscles s’insérant sur elle. Cette position a longtemps été considérée comme unique et constante. En fait elle varie continuellement chez le même individu. Elle est modifiée par de nombreux facteurs endogènes et exogènes tels que l’âge, les facteurs psychiques, la fatigue, la douleur, le type squelettique, la posture, l’encombrement des maquettes d’occlusion, la température ambiante, la maladie, etc. Ainsi pour Atwood, la posture mandibulaire correspond à une « zone posturale» dont la largeur varie en permanence [47,48].

MISE EN PLACE DE L’OCCLUSION

L’homme est un individu diphyodonte qui présente successivement une dentition temporaire puis une dentition permanente.
Les dents temporaires ou dents de lait sont au nombre de 20 et apparaissent en bouche entre l’âge de 6 mois (incisive inférieure) jusqu’à environ 30 mois (mise en place de la deuxième molaire) selon la séquence suivante : incisives-1ères molaires-canines-2èmes molaires.
Cette denture temporaire reste fonctionnelle pendant 3ans et demi (Figure 4).
Les premières dents permanentes apparaissent vers 6ans (1ère Molaire). Leur émergence se poursuit jusqu’à l’âge de 12ans. Les diphysaires (dents successionnelles) remplacent les dents temporaires alors que les monophysaires (dents accessionnelles) ne remplacent aucune dent. Cette denture permanente comporte 28 dents excepté les dents de sagesse dont la présence (entre 18 et 25 ans) est parfois aléatoire.
La séquence d’éruption la plus rependue est : 1ère Molaire-incisives-1ère prémolaire-canine-2ème prémolaire-2ème Molaire.
Le diagramme de Hurme (Figure 5) illustre les âges moyens d’éruption des dents permanentes. Une relation normale entre les deux arcades dentaires est présente lorsque les dents supérieures antérieures mordent légèrement par-dessus de celles du bas. Il doit aussi y avoir un engrenage et une relation très précise entre les dents postérieures des deux arcades. Il ne doit pas y avoir d’espaces importants, de rotation des dents ou de dents qui se chevauchent (manque d’espace). Cet agencement idéal des dents procure habituellement le meilleur équilibre entre l’esthétique et la fonction pour la dentition.
Les arcades dentaires temporaires s’articulent comme les arcades dentaires permanentes, à la manière des dents d’un engrenage. Une dent est en rapport d’occlusion avec deux dents de l’arcade antagoniste. Il y’a deux exceptions à cette règle : ce sont l’incisive centrale mandibulaire et la 3ème molaire maxillaire (Figure 6).
L’occlusion chez l’adulte est en grande partie sous la dépendance de la morphogénèse des arcades. La denture temporaire représente le schéma directeur de la denture permanente. Le secteur latéral est une zone stratégique qui va directement conditionner les futurs rapports des premières molaires permanentes. Or, le remplacement des dents temporaires par les dents permanentes est la résultante d’un délicat compromis de gestion d’un espace prédéterminé dans un intervalle de temps déterminé [63].

CONTACTS DENTAIRE DE L’OCCLUSION

Les objectifs de l’articulation dento-dentaire qui constitue le déterminant antérieur de l’occlusion sont [81]
– Permettre le calage de la mandibule en position d’occlusion d’intercuspidation maximale (OIM),
– Assurer le calage réciproque des couples de dents antagonistes,
– Fournir un guide aux déplacements mandibulaires (guide antérieur et latéral),
– Assurer la préhension, la section, le calage, et la comminution du bol alimentaire,
– Distribuer les forces musculaires qu’elles reçoivent, en les transmettant aux récepteurs parodontaux. Par là même ces forces contribuent aux contrôles neurophysiologiques qui les recrutent, et les régulent.
Lors de l’occlusion dents maxillaires recouvrent les dents mandibulaires. Les prémolaires et molaires présentent des reliefs (cuspides, fosses et fossettes) qui s’emboitent les uns dans les autres à la manière d’un engrenage. L’implantation des dents n’est pas verticale. Il existe une orientation externe (vestibulaire) des dents postérieures maxillaires et une orientation interne (palatine ou linguale) des dents mandibulaires.
Les molaires maxillaires recouvrent les molaires mandibulaires. L’engrainement se fait par la rencontre des cuspides dans les fosses des dents antagonistes. La cuspide du coté de la joue est appelé vestibulaire, celle du coté de la langue est appelée linguale. Les dents postérieures, molaires et prémolaires, sont faites pour mastiquer et supporter des pressions importantes.
Les incisives et les canines sont les plus longues que les dents postérieures et ne s’emboitent pas. Les incisives sont destinées à la préhension des aliments; les canines à les couper et à les dilacérer. Elles ont aussi un rôle de guide des mouvements mandibulaires de propulsion (mouvement antérieur) et de diduction (mouvement latéral de la mandibule).
La propulsion est possible grâce au désengrènement des dents postérieures provoqué par la rencontre des incisives qui font descendre la mandibule pour pouvoir se mettre en bout à bout puisque les incisives mandibulaires dépassent les incisives maxillaires (Figure 7) [4].

OCCLUSION ENGRENANTE ET SURFACES DE CONTACT

L’occlusion engrenante est caractéristique des mammifères et peut être assimilée à un engrenage de mécanique hautement spécialisé dont les déplacements peuvent s’effectuer dans les trois sens de l’espace (Figure 8).
– Les dents s’articulent dans le sens vestibulo-lingual de la façon suivante :
Cuspides vestibulaires mandibulaires en relation avec le sillon mésio-distal maxillaire et cuspides linguales maxillaires en relation avec le sillon mésio-distal mandibulaire.
– Dans le sens mésio-distal : les dents mandibulaires sont en mésioclusion d’une demi-cuspide (molaires) ou d’une demi-dent (canines) par rapport aux dents maxillaires, ce qui correspond à la définition de la classe I d’Angle. Ainsi, une dent s’articulera avec deux dents antagonistes, sauf les incisives centrales mandibulaires et les troisièmes molaires maxillaires.
– Rapport des faces occlusales en intercuspidie maximale (I.C.M.) :
L’intercuspidie maximale est une situation dans laquelle les dents des deux arcades présentent un maximum de points de contacts (Figure 9). Les surfaces occlusales étant convexes, les zones de contacts interarcades sont punctiformes, aussitôt après la phase de constitution de la denture adulte jeune, puis deviennent progressivement des surfaces d’appui avec l’âge.
Figure 9 : Points et surfaces de contact occlusal au maxillaire
En I.C.M., les forces occlusales transmises par les cuspides d’appui doivent être axiales et passer par une zone proche du centre de résistance de la dent.
Le nombre et la disposition des points de contact en I.C.M. concourent à la stabilité des unités dentaires, les contacts bilatéraux étant également répartis.
Un tel agencement des rapports d’occlusion correspond à des relations de la classe I d’Angle, en I.C.M. et des rapports cuspides-embrasures des faces vestibulaires des dents cuspidées et cuspides-fosses centrales ou marginales, au niveau lingual.
Les rapports d’occlusion en I.C.M. doivent concourir à la stabilité des unités dentaires et à la liberté des différentes excursions fonctionnelles. Ils ne peuvent pas cependant être considérer comme une position de référence, c’est la relation centrée qui constitue, pour l’orthodontie, la position de référence la plus satisfaisante, en raison de sa précision de détermination et de sa fiabilité. [18] Une occlusion n’est jamais parfaite. Bien que la meilleure relation peut être qualifiée de bonne, excellente, optimale, idéale, esthétique ou fonctionnelle, il y’a plusieurs facteurs qui influencent la mise en place de l’occlusion de sorte qu’on ne peut prétendre atteindre la « perfection ».

LE PLAN D’OCCLUSION PROTHETIQUE (P.O.P) II.1. DEFINITIONS

Le plan d’occlusion prothétique est le plus souvent considéré comme plan de superposition.
-Pour DAWSON c’est une surface virtuelle, théoriquement déterminée par le bord libre des incisives et des pointes cuspidiennes.
En réalité il représente la courbe moyenne des surfaces occlusales.
-SANGIUOLO, lui, détermine un plan d’occlusion sur lequel seront montées les dents artificielles. Il précise aussi que c’est un plan sur lequel se situent les unités dentaires qu’elles soient naturelles ou prothétiques.
-J. B. FRANKLIN le décrit comme une ligne réunissant les points déterminés par la bissectrice de l’espace interdentaire antéropostérieur entre les premières molaires et les incisives médianes. Mais il ajoute que si ce plan ne correspond pas exactement au plan occlusal, il conviendra d’utiliser le plan général des molaires et des prémolaires.
-RAMFJORD et ASH : Le plan d’occlusion est un plan imaginaire passant par les bords libres des incisives centrales mandibulaires et par le sommet des cuspides disto-vestibulaires des deuxièmes molaires mandibulaires.
-GYSI pour sa part, conçoit le plan d’occlusion prothétique comme celui passant par le bord libre des incisives centrales inférieures et le bord distal des deuxièmes molaires.
-RICH (1982) a évalué la fiabilité du plan HIP (plan qui part de la papille incisive aux encoches hamulaires se situant derrières les trigones rétromolaires Figure 10) dans l’établissement du plan d’occlusion et déduit un parallélisme entre ces deux plans [67].
Papille incisive
Il découle de tous ces renseignements que l’unanimité ne s’est pas encore faite autour de la définition et des déterminants du plan d’occlusion prothétique. En prothèse adjointe totale c’est un plan orienté idéalement, selon lequel les deux arcades dentaires artificielles se rejoignent pour assurer :
– Un bon engrenage des dents prothétiques.
– Un rétablissement de l’esthétique.
– Une reconstitution des fonctions oro-faciales.
Le plan d’occlusion prothétique sera déterminé selon un plan de référence choisie sur le système cranio-facial.

HISTORIQUE

La notion du plan d’occlusion ne date pas de notre siècle. Elle est aussi vielle que le métier de l’art dentaire. C’est ainsi que Augsburger cite toute une chronologie trouvée dans presque tous les ouvrages.
C’est en 1880 que Camper [28] définit un plan anthropométrique qui passe par deux points osseux difficilement repérables sur le patient. Jusqu’à nos jours c’est ce plan qui sert de base à l’orientation du plan d’occlusion.
On a essayé de le repérer par rapport à la lèvre supérieure qui joue un rôle esthétique mais pas efficace dans la physiologie.
Certains auteurs ont orienté le plan d’occlusion par rapport aux crêtes maxillaires ou mandibulaires. D’autres encore par rapport aux conduits auditifs externes (C.A.E.) dont la localisation varie selon le niveau du conduit considéré (milieu, bord supérieur ou inférieur).
DRISCOLL propose en 1884 d’incliner le plan d’occlusion en haut et en arrière sur la prothèse du haut, et en bas et en avant pour celle mandibulaire pour améliorer la rétention.
Les modifications de l’orientation du plan d’occlusion en prothèse sont très importantes depuis le début de notre siècle. C’est ainsi que RUPPE énonce dés 1920 que c’est un plan parallèle au plan de CAMPER. Cette théorie est appliquée jusqu’à nos jours malgré l’évolution du concept concernant le plan d’occlusion.
Vingt ans plus tard KURTH émet une hypothèse selon laquelle ce parallélisme est modifié dans le sens sagittal suivant l’importance des crêtes.
WRIGHT en 1949 découvre et étudie en détail les rapports bien définis entre les bords de la langue et le plan d’occlusion des dents antérieures.
Ce n’est qu’à partir de cette époque que la physiologie est prise en considération avec cet auteur. L’auteur continue même en disant que le montage des molaires postéro-maxillaires est souvent difficile pour ne pas dire impossible quand ce plan est pris comme plan de référence.
Puis LANDA (1957) porte une critique sur le plan d’occlusion en disant de ne pas le placer trop prés de la crête mandibulaire en vue d’établir la stabilité de peur de violer tous les principes biologiques les plus élémentaires en altérant ainsi les fonctions linguales, musculaires et phonétiques. D’autres auteurs le suivent tels que YASAKI qui suggère en 1961 de situer le plan d’occlusion prothétique au même niveau que les bords latéraux de la langue. Il en est de même pour BOCCALETI qui oriente ce plan en fonction de l’inclinaison condylienne s’accordant ainsi à la cinématique mandibulaire de chaque patient.
KOLLER et al. (1992) se sont opposés au parallélisme entre le plan de Camper et le POP et concluent que le plan d’occlusion prothétique chez l’édenté, lorsqu’on utilise une ligne de référence crânienne, doit être parallèle a un plan incliné en arrière et en bas de 7° par rapport au plan de Camper (Figure 11) [31].
Plusieurs auteurs font appel à la céphalométrie pour déterminer l’orientation du P.O.P. Parmi eux certains se sont référés chez des sujets jeunes normodentés pour trouver une corrélation angulaire entre le P.O.P. et des plans de référence squelettiques crânio-faciaux [28, 29, 33, 49, 64, 73,80] N’DINDIN (2000) a montré que la piézographie fournit l’orientation physiologique du plan d’occlusion sans passer par la céphalométrie. Selon lui c’est un moyen sûr et assez simple pour obtenir une orientation fonctionnelle du plan d’occlusion [56].
Le concept de l’orientation du plan d’occlusion a ainsi subi des variations importantes depuis ses débuts jusqu’à nos jours et continue toujours par marquer les esprits des chercheurs et praticiens de l’art dentaire restaurateur.

INTERET

FISSORE disait : « l’acte thérapeutique, qui permet d’obtenir l’harmonie occlusale, doit être le plus limité possible et il est donc fondamental d’en planifier toute thérapeutique.
Il est donc important de ne pas perpétuer ou créer une instabilité occlusale si notre but est de donner une occlusion garantissant une certaine durée à nos travaux ».
Le traitement occlusal préprothétique doit aller au-delà de la simple suppression des interférences occlusales flagrantes : il doit viser à rétablir en premier lieu un plan d’occlusion (P.O.) acceptable. Ce nouveau P.O. doit orienter la morphologie des futures reconstitutions prothétiques. Ainsi donc, la nécessité de l’orientation du P.O. s’impose comme point de départ de nos constructions prothétiques. C’est après les travaux de J. LEJOYEUX et E. LEJOYEUX que nous pouvons dire que l’orientation du P.O. doit être considérée comme un élément majeur.
La position des surfaces occlusales doit former un plan en harmonie avec le type facial. Ceci est un élément à préserver. Mais nous signalons que nous n’avons pas envisagé l’étude des types faciaux dans notre travail.
Simplement c’est pour signifier que toute thérapeutique restauratrice part du général pour aboutir au particulier, propre à chaque individu.
Le complexe manducateur comporte les unités dentaires avec leurs éléments de propriocepteurs, ligamentaires, les articulations temporo-mandibulaires (A.T.M.), les systèmes neuromusculaires et vasculaires. Un trouble occlusal aussi minime soit-il aura toujours des répercussions sur au moins un de ses éléments.
Le rétablissement d’un bon P.O.P. en prothèse adjointe revêt un intérêt particulier. Alors que tous les enregistrements des déterminants de l’occlusion tels que la pente condylienne, l’angle de BENNETT, les inclinaisons cuspidiennes, ou encore la trajectoire incisive sont réalisés avec le maximum de rigueur scientifique, l’orientation du P.O.P. se ferait selon des méthodes arbitraires.
Il s’agit de déterminer un plan d’occlusion qui devra être adapté au cas à traiter pour donner toute valeur aux déterminants occlusaux dont l’angulation est exprimée par rapport à ce plan d’occlusion. On comprend alors aisément que c’est par une estimation que cette détermination se réalise. C’est ainsi que de nombreuses études et recherches ont été menées jusqu’alors pour essayer de rendre plus fiable ce facteur primordial qu’est le P.O.P.

METHODES DE DETERMINATION DU P.O.P.

Il existe plusieurs méthodes pour déterminer le P.O.P. dont la plus classique est la technique de Camper.
La technique classique ou technique de Camper :
Pour Camper le plan d’occlusion est parallèle au plan passant par l’épine nasale antérieure et le centre du conduit auditif externe (plan de référence sur le système cranio-facial) quand d’autres écoles utilisent le plan de Francfort comme plan de référence.
La technique de Camper utilise la maquette d’occlusion supérieure grâce à laquelle le plan d’occlusion sera trouvé en deux étapes successives.
Le réglage du segment antérieur : il à un double but : esthétique et phonétique.
– But esthétique :
La maquette supérieure est en bouche, les lèvres sont au repos, le volume du bourrelet doit redonner à la lèvre son contour le plus harmonieux, il ne doit pas être important donc par conséquent effacer les sillons naso-géniens et il ne doit pas être insuffisant et accentuer les dépressions sous les ailes du nez.
Il dépasse de 2mm le versant muqueux de la lèvre supérieure pour satisfaire l’impératif esthétique qui est la visibilité des bords libres des incisives supérieures au repos.
– But phonétique :
La phonation permet de contrôler la position du bord libre du bourrelet déjà déterminée. A l’émission des labiaux dentales : le Fe et le Ve, le bord supérieur de la lèvre inférieure doit effleurer le bord libre du bourrelet (Figure 12)
A : Plan de Fox parallèle à la ligne bipupillaire. B : Plan de Fox parallèle plan de Camper.
Le réglage du segment postérieur : Dans la majorité des écoles, le plan de référence est le plan de Camper, pour cela on utilise un plan de Fox simple composé de deux fourchettes, une interne et une externe.
La fourchette interne est appliquée sur le bourrelet est la fourchette externe qui se trouve dans le même plan nous permet de rechercher le parallélisme issu avec le plan de Camper repéré avec une réglette allant du point sous nasal au centre du conduit auditif externe (tragus) (Figure 12)
Lorsque le bourrelet supérieur est réglé, son bord libre représente le plan d’occlusion prothétique et c’est selon ce plan que seront montés les dents au laboratoire après prise d’occlusion, DVO, DVR et relation centrée.
Autres techniques :
– Technique de Paterson :
Elle a pour ambition de confier au patient l’orientation physiologique et mécanique du plan d’occlusion prothétique.
Les deux maquettes supérieure et inférieure sont réglées de telle sorte qu’elles rétablissent les contours les plus harmonieux du visage. Une cannelure suffisamment rétentive est creusée sur la surface occlusale de chaque bourrelet. Elle permet de fixer un mélange abrasif constitué de poudre carborandum et de plâtre en parties égales. Celui-ci s’élèvera de 2mm au dessus du niveau occlusal. Le patient est prié de déplacer horizontalement sa mandibule, les deux surfaces occlusales restant en contact. Les mouvements de latéralités et de propulsion se succèdent pendant plusieurs minutes.
– Technique piézographique :
La piézographie est l’enregistrement de l’espace neutre laissé après la perte des dents et le montage des dents dans cet espace.
Le P.O.P. en piézographie obéit à une prédétermination mandibulaire et non maxillaire. Il sera déterminé sur la maquette piézographique. Au niveau postérieur :
• Du coté lingual : Le P.O.P. est situé à la jonction muqueuse papillée-muqueuse lisse de la langue.
• Du coté vestibulaire, il est situé à la convexité des fibres horizontales du buccinateur pendant la protrusion des lèvres (Figure 13).

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Table des matières

 INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’OCCLUSION ET LES PLANS DE REFERENCES CEPHALOMETRIQUES
I. L’OCCLUSION DENTAIRE
I.1. Définitions
I.2. Terminologie
I.2.1. Occlusion balancée ou équilibrée
I.2.2. Intercuspidie maximale I.C.M.
I.2.3. Relation centrée
I.2.4. Articulé
I.2.5. Courbes de compensation
I.2.6. Dimension Verticale d’Occlusion D.V.O.
I.3. Mise en place de l’occlusion
I.4. Contacts dentaire de l’occlusion
I.5. Occlusion engrenante et surfaces de contact
II. LE PLAN D’OCCLUSION PROTHETIQUE (P.O.P)
II.1. Définition
II.2. Historique
II.3. Intérêt
II.4. Méthodes de détermination du P.O.P.
III. LIGNES ET PLANS CEPHALOMETRIQUES
III.1 le plan d’occlusion céphalométrique
III.2 le plan de Francfort
III.3 le plan de Camper
III.4 le plan bispinal
III.5 la ligne SNa
DEUXIEME PARTIE : RELATIONS ENTRE LE PLAN D’OCCLUSION ET DES PLANS DE REFERENCES CEPHALOMETRIQUES
I. MATERIELS ET METHODES
I.1. Sujets
I.1.1. Critères d’inclusion
I.1.2. Critères de non inclusion
I.2. Le plan de Fox
I.3. Les radiographies et clichés
I.4. Le tracé céphalométrique
I.5. Traitements statistiques des données
II. RESULTATS
II.1. Caractéristiques de la population d’étude
II.2.
Variations angulaires du POS avec les plans horizontaux selon le sexe
II.3. Fréquence de l’angle POS / PBS
II.4. Fréquence de l’angle POS / PF
II.5. Fréquence de l’angle POS / SNa
II.6. Fréquence de l’angle POS / PC

III.DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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