REFLEXIONS SUR LA MISE EN PLACE D’UN TOURISME COMMUNAUTAIRE

Activités Génératrices (AGR) de Revenus des natifs

               Nous constatons une hétérogénéité des habitants de la zone d’étude en termes de catégories socioprofessionnelles. La population du sixième arrondissement est très cosmopolite. D’un côté, les natifs se concentrent principalement dans le secteur primaire: 80% d’entre eux sont des agriculteurs soit 4036 individus (Brèdes, légumes et principalement la riziculture) et des éleveurs (bœuf (378 éleveurs/1 065t), porc (311 éleveurs/899t), mouton (07 éleveurs/ 25t), volaille (764 éleveurs/7 558t), lapin (08 éleveurs/35t), et pisciculture (02 éleveurs),). La riziculture dans la zone d’étude est caractérisée par un assez bon rendement. La récolte se fait une seule fois par an, environ au mois de décembre et janvier. Les riziculteurs d’Ambohimanarina utilisent plusieurs catégories de riz qui peuvent être englobées sous le terme « Vary aloha, un terme cultural se rapportant à toute variété semée en pépinière vers la fin de l’été austral et repiquée dès que la température remonte13. Les variétés les plus utilisées sont le riz à grain long ou « vary lava », le riz à « caryopse rouge » ou « vary lava mena », le X432, connu sous la dénomination de « Varin-dravalomanana », Le « Botohavana », une variété à caryopse blanc et finalement le « vary chine » et le « vary botry » connu également comme étant la variété 1632.

Définition du tourisme communautaire

                 Comme il a été dit précédemment, le tourisme communautaire est une facette du tourisme alternatif. Il répond au principe du développement commun sur le plan économique, mais il reste à savoir s’il est conforme sur le plan social et environnemental. L’une des définitions que l’on retrouve le plus souvent et de laquelle s’inspirent plusieurs auteurs s’inspirent est celle de Trejos et Chiang qui définissent le tourisme communautaire comme un tourisme « local et gérée par la communauté, qui, par conséquent, reçoit une bonne partie des bénéfices ». Le tourisme communautaire se distingue principalement par l’importance que l’on accorde à l’implication de la communauté tant au moment de la mise en œuvre du projet touristique que dans les objectifs et les retombées de celui-ci. Toutefois, encore peu connu, le tourisme communautaire n’a toujours pas de définition officielle. Cette participation qui est la composante fondamentale de la démocratie se définit selon Gride comme l’ensemble des normes, des pratiques et des mécanismes qui permettent aux citoyens de contribuer à la vie d’une organisation ou d’exercer une influence sur la marche des affaires d’une communauté.

Gestion communautaire

               Le tourisme communautaire n’est autre que l’application du concept de gestion communautaire dans le domaine du tourisme qui est une forme de gestion impliquant la communauté. La gestion communautaire est également qualifiée de «gestion participative», «gestion multipartite», « gestion intégrée » ou encore de « gestion enracinée localement ». La participation en est l’élément central et résulte des politiques de décentralisation26 mise en œuvre par l’Etat. Il s’agitde doter la population locale d’un pouvoir de décision en rapport avec la gestion d’un projet la concernant directement. L’objectif est de rendre les habitants acteurs de leur propre développement en leur assurant des sources de revenus fiables, pérennes et équitables. La gestion communautaire connaît beaucoup de succès depuis à peu près une quarantaine d’années maintenant. Depuis son invention, les champs d’application de la gestion communautaire n’ont cessé de s’élargir. Désormais, cette nouvelle forme de gestion est utilisée dans presque tous les domaines de la vie quotidienne: gestion de l’approvisionnement en eau potable, gestion des déchets, gestion d’infrastructures communautaires, gestion des ressources naturelles.

Harmonisation des points de vue

               La mise en œuvre des politiques publiques requiert une harmonisation des points de vue entre les acteurs concernés. La théorie des politiques publiques prône que la participation de tous les acteurs concernés dont la population locale garantit le succès d’un projet. Or, les différents acteurs ne sont pas motivés par les mêmes intérêts, ce qui rend difficile la coopération entre eux. Pour harmoniser les points de vue des acteurs, il faudrait donc engager le dialogue et amener toutes les parties prenantes à la table des négociations pour rapprocher les points de vue divergents. La négociation peut se définir comme une situation où des acteurs interdépendants cherchent par la discussion à mettre un terme à un différend en élaborant une solution acceptable pour tous. Les processus en jeu dans une négociation sont complexes car il y a place pour la compétition et la coopération. Chacun des acteurs peut chercher à obtenir au maximum au détriment des autres. Il s’agit donc de trouver une solution intégrative qui intègre les intérêts de chacun. Mais encore faut-il que chaque acteur accepte de faire des concessions pour atteindre un compromis.

Le fitsapana maraina

              Les visites de condoléances matinales communément désignés par les habitants d’Ambohimanarina de « fitsapana maraina » sont d’usage dans cette zone même si l’on ne connaît pas la personne décédée. Cette coutume caractérise Ambohimanarina des autres arrondissements de la CUA. Une personne est chargée notamment de se rendre dans chaque village de la zone pour signaler le décès. Cette personne est appelée « mpiantso faty » et il est rémunéré par la famille du défunt. La visite des condoléances se fait très tôt dans la matinée du jour de l’enterrement du défunt (jusqu’à 06 heures du matin) dans un terrain assez grand pour pouvoir accueillir toutes les personnes qui vont venir.

Analyse documentaire (J-C A.)

                 D’après le chapitre III à la page 48 de l’ouvrage intitulé « Tantaran’Ambohimanarina » écrit par le pasteur Randriamorasata publié en 1982, le premier facteur interne en faveur de la mise en place d’un tourisme communautaire dans le sixième arrondissement de la CUA concerne l’existence de valeur commune partagée par tous les habitants du sixième arrondissement de la CUA. « Manana fomba amam-panao maha hafa azy, noho ny manodidina rehetra AMBOHIMANARINA, indrindra fa ny FIRAISAN-KINA, nentim-paharazana. Marihina amintsika anefa araka ny MPONINA eo AMINY, fa tsy taranak’olona iray izy rehetra, fa samy manana ny karazany avy 53» L’existence de valeur commune partagée par ses habitants représente un énorme atout en faveur du tourisme communautaire pour le sixième arrondissement en ce qu’elle représente un gage pour la réussite de tout projet ayant trait avec la gestion communautaire. En effet, la gestion communautaire requiert la participation de l’ensemble des parties prenantes en rapport avec un projet quelconque. La réussite du projet de gestion communautaire exige donc une coopération entre tous les acteurs concernés. Or, cette coopération ne sera pas possible si les acteurs concernés sont hétérogènes et motivés par des intérêts divergents. Dans notre cas, on constate une certaine homogénéité de la culture des habitants du sixième arrondissement de la CUA. De ce fait, ils sont donc capables de travailler ensemble. En effet, les habitants d’Ambohimanarina partagent les mêmes valeurs: « le firaisankinan’Ambohimanarina » qu’on peut traduire littéralement par la solidarité entre les habitants d’Ambohimanarina. Bien que les immigrants surpassent largement les natifs en nombre, ces derniers ont toujours été capables de conserver leurs cultures. En effet, dans la plupart des cas lorsqu’un lieu devient le théâtre d’une migration massive la population locale perd leurs cultures. Mais dans notre cas, il n’y a pas eu acculturation. Au contraire, ce sont les nouveaux venus qui ont adopté les valeurs culturelles locales. Le « firaisan-kinan’Ambohimanarina » se manifeste dans un premier temps à travers la solidarité entre les habitants lorsqu’une personne dans la zone décède. Elle s’observe ensuite, par le respect des fady de la zone et les fady liés à la riziculture par les habitants dont la prohibition de planter tous types d’oignons, l’interdiction du port de viande de chèvre et sa nonconsommations. L’histoire rapporte notamment le cas d’un frère et de sa sœur originaires de l’extrême Sud de Madagascar (Antandroy) qui ont transgressé l’interdiction en y emmenant une chèvre54. Tous les deux sont portés disparus jusqu’à ce jour, un exemple ayant servi de leçon aux habitants.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
1. CADRE GENERAL DE L’ETUDE
1.1. Domaine de définition
1.2. Cadrage théorique et méthodologique
2. INTERPRETATION DES RESULTATS
2.1. Présentation des données de recherche
2.2. Vérification des hypothèses
3. PERSPECTIVES DE MISE EN PLACE D’UN TOURISME COMMUNAUTAIRE DANS LA ZONE D’ETUDE
3.1. Importance de la mise en place du tourisme communautaire
3.2. Elaboration du mode de gestion du tourisme communautaire
CONCLUSION GENERALE

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