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L’ÉMERGENCE ET LA MONTÉE DES ÉTUDES SUR LA CSR
La responsabilité sociale de l’individu a été, dans un premier temps, étudiée en Sociologie par Berkowitz et Lutterman (1968), qui ont développé à cet effet une échelle de mesure. Ainsi, elle correspond à une responsabilisation individuelle des choix de consommation dans le but d’atteindre un bien-être collectif (Bisaillon, 2005). Un individu socialement responsable a plus tendance à placer ses pratiques individuelles dans une logique collective afin de valoriser son droit d’exprimer sa position et d’affirmer, en conséquence, la cohérence de son identité avec celle du groupe auquel il appartient.
C’est en 1972 que le terme « Consommation Socialement Responsable » (Socially Conscious Consumer) a été utilisé pour la première fois par Anderson et Cunningham (1972). Le concept du « consommateur préoccupé par l’environnement », développé par Kinnear et al. (1974), constitue un des premiers questionnements théoriques sur la responsabilité individuelle du consommateur à l’égard de la dégradation de l’environnement. Mais,le concept de CSR ne sera développé demanière détaillée qu’avec Webster en 1975.
Dans le contexte français, les travaux de François-Lecompte (2005, 2009), avec Valette-Florence (2004, 2006) et avec Prim-Allaz (2009), sont considérés comme étant les plus avancés dans le champ de la recherche sur la CSR. Ces recherches ont abouti à la construction d’une échelle de mesure multidimensionnelle pour étudier ce comportement et identifier les motivations, freins et les principaux déterminants à la CSR.
En effet, « la montée en puissance des préoccupations sociales, écologiques et éthiques» (Delpal et Hatchuel, 2007, p. 1) est sans doute un des faits marquants en matière de la consommation.
Par conséquent, de nombreuses pratiques de la CSR se développent (Jacques, 2009 ; Gallais, 2010), accompagnées par une multiplication des guides pratiques du « urs » (Laville et Balmain, 2006 ; Corre, 2008). Dans la mesure où les consommateurs deviennent de plus en plus socialement responsables (Durif et al., 2010 ; Flipo et Seidel, 2010), « le thème de la CSR […] a paru comme étant un des enjeux futurs du métier du marketeur» (Bakini et al., 2013, p. 126)
Plusieurs raisons expliquent la montée de ces préoccupations (François-Lecompte, 2005) : La multiplication des crises sanitaires, surtout dans le domaine agroalimentaire (Canel-Depitre, 2001).
La prise de conscience par les consommateurs des dégradations environnementales et des effets négatifs de ses décisions d’achat (ou de non d’achat) sur la planète (Strong, 1996).
Le rôle que les médias jouent dans l’éveil de la conscience des individus sur les problèmes liés à la consommation.
La montée des valeurs éthiques des consommateurs, qui se traduit par la prise en compte des valeurs telles que l’altruiste, le partage, etc.
L’APPROCHE BIDIMENSIONNELLE DE ROBERTS (1995)
Concrètement, cette forme positive se traduit par l’achat des produits verts, équitables et biologiques, le plus souvent labellisés, afin de mettre en valeur les garanties que ces produits offrent pour le consommateur en termes de respect de la nature ou des conditions du travail. De même, la forme positive de la CSR peut se manifester par des actions de buycott.
Ainsi, le tableau 6 regroupe les principaux labels et normes offrant des garanties sociales ou environnementales aux consommateurs. Ces différents labels figurent sur différents types de produits, allant de l’alimentation jusqu’aux produits de beauté. Nous exposons, par la suite, les principales catégories des produits labellisés, en fournissant quelques exemples. Il s’agit, notamment, des produits équitables, écologiques et biologiques.
En comportement de consommation, Rokeach (1973) définit la valeur comme une « croyance durable selon laquelle certains modes de comportement et certains buts de l’existence sont personnellement ou socialement préférables à un autre mode de comportement ou but de l’existence opposé ou convergent » (p. 5). Les valeurs forment des convictions stables chez un individu et occupent une position centrale à l’intérieur de son système cognitif (Kamakura et Novak, 1992). Pour aller plus loin, la valeur possède deux dimensions : une dimension personnelle (croyance préférée) et une autre sociétale (croyance mobilisée et acceptée par les membres d’une société donnée) (Darpy, 2012).
Gierl et Stumpp (1999) considèrent que les valeurs, en tant qu’expression des états existentiels souhaités ou lignes de conduite, fonctionnent comme un déclencheur central du comportement de consommation. Ainsi, c’est en fonction du degré des relations entretenues entre les trois dimensions du système de conviction personnel (attitudes ou valeurs globales, attitudes ou valeurs spécifiques et attitudes liées au produit) qu’un comportement de consommation sera mis en œuvre (voir figure 4).
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Table des matières
INTODUCTION GÉNÉRALE
PARTIE I – UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
INTERDISCIPLINAIRE : LA CSR ET LA PS
INTRODUCTION DE LA PARTIE I
CHAPITRE 1. PRINCIPES ET FONDEMENTS DU COMPORTEMENT DE CONSOMMATION SOCIALEMENT RESPONSABLE
Section 1. La consommation socialement responsable : origine et définition
Section 2. La sensibilisation des enfants aux actions responsables au cœur du processus de socialisation
Conclusion du chapitre 1. Principes et fondements du comportement de consommation socialement responsables
CHAPITRE 2. LA PRATIQUE SPORTIVE
Section 1. La pratique sportive des enfants
Section 2. La pratique sportive au sein des structures fédératives
Conclusion du chapitre 2. La pratique sportive
PARTIE II – PRÉCISIONS MÉTHODOLOGIQUES RELATIVES À L’INFLUENCE DE LA PS AU SEIN DES CLUBS FÉDÉRATIFS SUR LA SAR DES ENFANTS
INTRODUCTION DE LA PARTIE II
CHAPITRE 3. ÉTUDE QUALITATIVE ET FORMULATION DU CADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE
Section 1. L’étude qualitative exploratoire
Section 2. Modèle conceptuel et formulation des hypothèses de la recherche
Conclusion du chapitre 3. Étude qualitative et formulation des hypothèses de la recherche
CHAPITRE 4. OPÉRATIONNALISATION DES DEUX CONSTRUITS : APPLICATION DU PARADIGME DE CHURCHILL (1979) RÉVISÉ PAR DERBAIX ET PECHEUX (2000)
Section 1. Phase exploratoire et test de la fiabilité
Section 2. Phase confirmatoire et estimation de la validité
Conclusion du chapitre 4. Opérationnalisation des deux construits : application du paradigme de Churchill (1979)
PARTIE III – PRÉSENTATION ET DISCUSSIONS DES RÉSULTATS DE LA RECHERCHE
INTRODUCTION DE LA PARTIE III
CHAPITRE 5. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE LA RECHERCHE
Section 1. Les analyses préalables aux tests des hypothèses
Section 2. Rappel du modèle conceptuel et récapitulatif des hypothèses de la recherche
Section 3. Mise en perspective des résultats statistiques de la recherche
Conclusion du chapitre 5. Présentation des résultats de la recherche
CHAPITRE 6. DISCUSSIONS, IMPLICATIONS, LIMITES ET VOIES DE RECHERCHE FUTURES
Section 1. Discussions des principaux résultats
Section 2. Les implications, limites et voies de recherche futures
Conclusion du chapitre 6. Discussions, implications, limites et voies de recherche futures
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE
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