Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Lithostratigraphie du craton
Le Craton Ouest Africain est essentiellement constitué de formations d’âge Archéenne et paléo-protérozoïque. Ces dernières sont recouvertes, dans certaines parties, par des bassins d’âge paléozoïques et phanérozoïque.
Les formations archéennes
Les formations archéennes du COA sont essentiellement représentées dans sa partie occidentale et exclusivement dans les deux dorsales (figure 1):
la dorsale Réguibat est formée dans sa partie occidentale par des gneiss, orthogneiss et chornockites archéens d’environ 2.7 Ga (Beckinsale et al., 1980) et dans sa partie orientale par des granites et autres formations volcaniques et volcanosédimentaires du protérozoïque inférieur ( Birimien) (figure 2). Ces deux domaines sont séparés par des zones de cisaillement correspondant à la faille de Zednès.
l’archéen de Kénéma-Man, daté de 2.7 Ga, est formé de gneiss métamorphisés dans le faciès granulite durant les cycles orogéniques du Léonien (3.0 à 2.7Ga) et du Libérien (2.7 à 2.6 Ga) (in Feybesse et Milesi, 1994). Ce domaine archéen est séparé de celui du Baoulé-Mossi (Birimien) par la faille de Sassandra.
Les formations paléoprotérozoïques (Birimiennes)
La succession lithologique des formations paléoprotérozoïques a été longuement discutée et différents modèles lithologiques ont été proposés :
Kesse (1985) et le B.R.G.M. (1986 et 1989), proposèrent une redéfinition du Birimien, le premier à partir d’une synthèse de différents travaux (Dabowski 1972 ; Cornélius, 1974 ; Asihène et Banning, 1975 ; Senger 1978 ; Kesse (1985 et 1986) ; in Milési et al, 1989), le second sur la base d’arguments qui sont pour l’essentiel structuraux et radiogéniques. La succession lithostratigraphique proposée est la suivante :
• un ensemble inférieur BI essentiellement flyschoïde, qui serait affecté par trois phases de déformation. La première phase Dl est tangentielle, et les deux phases D2 et D3 sont transcurrentes. Cet ensemble débute par des volcanites et plutonites basiques tholéïtiques qui ont été reconnues en Côte d’Ivoire dans la région d’Ity-Toulepleu et de Ziemougoula. Il se poursuit par une séquence argileuse et silto-gréseuse avec des intercalations de quartzites, arkoses, grauwackes et conglomérats. Cette séquence est surmontée par des grès et conglomérats à tourmaline, ainsi que par des carbonates.
• un ensemble lithostratigraphique supérieur B2, à dominante volcanique associé à des intercalations de roches volcanosédimentaires. Ils s’y intercalent des formations fluviodéltaiques d’aspect analogue au Tarkawaien du Ghana. Cet ensemble serait seulement affecté par les phases transcurrentes D2 et D3.
le modèle francophone suggère l’antériorité du Birimien supérieur par rapport au Birimien inférieur proposé par le modèle précédent. Il est proposé au Niger par Pouclet et al (1990) ; en Côte d’Ivoire par Tagini (1971) et Vidal (1987) et au Sénégal par Witschard (1965) et Bassot (1966). Ce modèle est confirmé par les données pétrogénétiques et géochronologiques de Dioh (1986) ; Ndiaye (1986) ; Diallo (1983 et 1994) ; Ngom (1985 et 1995) et par des données géochronologiques d’Abouchami et al (1990) ; Boher et al (1992) ; Gueye et al (2007).
Evolution structurale et métallogénique du craton
Ledru et al (1989) identifient, dans certains segments du Craton Ouest Africain, trois phases majeures de déformation qui caractérisent l’évolution structurale du Craton Ouest Africain.
La phase D1 intervient autour de 2,1 Ga entre le dépôt des ensembles B1 et B2. Elle est responsable de l’architecture du contact entre les formations archéennes et paléoprotérozoïques dans la dorsale de Leo-Man (faille de Sassandra) (figure 2) avec la mise en place de grandes structures chevauchantes interprétées comme le résultat d’une collision.
La deuxième phase D2 transcurrente est responsable de la formation de grands plis régionaux ainsi que d’une première génération de décrochements généralement sénestres (Bassot et Dommanget, 1986) de direction NS à NE-SW. Elle intervient autour de 2096 Ma (Feybesse et al (1989). Cette phase D2 est d’intensité variable, marquée par une schistosité subverticale S2 et par des plis dans les faciès sédimentaires et volcanosédimentaires.
La troisième phase D3 est également transcurrente. Entre les zones de cisaillement, elle est coaxiale et se marque par une schistosité de crénulation subverticale S3 N50° à N70° et par des plis droits P3. Dans certaines régions, la phase D3 reprend des décrochements sénestres D2 et les P3 reprennent aussi les plis P1 et P2 (Diène 2012).
D’autres auteurs parlent d’Eburnéen I et d’Eburnéen II. En effet Bard (1974) identifie deux cycles orogéniques : le Burkinien ou Eburnéen I et l’Eburnéen II ou Eburnéen au sens strict. Le Burkinien est daté de 2,19 à 2,14 Ga par Lemoine et al., 1985. Il affecte des formations dabakaliennes qui sont caractérisées par une tectonique tangentielle vers 2,17 Ga (Cahen et al., 1984) et un métamorphisme épi à mésozonal. L’Eburnéen est daté de 2,12 à 2,07 Ga par Feybesse et al., 1989 ; Abouchami et al., 1990. Il affecte les formations Birimiennes des domaines Baoulé-Mossi, Yetti-Eglab et des boutonnières Kédougou-Kéniéba et Kaye.
Selon Milési.et al (1989), le cycle métallogénique éburnéen, riche en or et en métaux de base, s’étendrait sur une période de 150 Ma :
Pendant le dépôt du Birimien 1, des minéralisations stratiformes à Mn, Fe, Au, Zn-Ag se mettent en place vers 2150 Ma au sommet de la pile lithologique. Cette période s’achève par les minéralisations aurifères des conglomérats tarkwaiens.
La seconde période métallogénique tardi-orogénique apparaît avec les derniers stades cassants des tectoniques Dl et D2. Elle est marquée par des minéralisations mésothermales : colonnes à arsénopyrite aurifère disséminée, puis filons de quartz à or natif et paragénèse à CuPb-Zn-Ag-Bi, datés à environ 2001 Ma.
LA BOUTONNIERE DE KEDOUGOU-KENIEBA
La boutonnière de Kédougou-Kéniéba (BKK) se situe dans la partie occidentale du COA, au Sud-est du Sénégal. C’est dans cette boutonnière qu’affleure le socle précambrien du Sénégal. Elle est limitée à l’Ouest par la chaîne des Mauritanides, et sur tous les autres côtés par les sédiments d’âge Protérozoïque supérieur‐ Cambrien du Bassin de Taoudenni. Les structures majeures sont généralement orientées Nord-Sud à NE-SW. Les séquences volcano‐ sédimentaires du Paléoprotérozoïque, plus connues sous le nom de formations Birimiennes ont une très grande importance métallogénique dans la mesure où elles renferment la majorité des gisements découverts dans la région. Elle est recoupée par deux structures géologiques majeures auxquelles sont associées notamment les minéralisations aurifères : la Faille Sénégalo‐ Malienne et la ‘Main Transcurrent Zone’ (MTZ).
Théveniaut et al (2010) subdivisent la boutonnière de Kédougou-Kéniéba en deux Groupes, recoupés par des suites magmatiques : le Groupe de Mako à l’Ouest et celui de Dialé-Daléma à l’Est, les suites magmatiques du paléoprotérozoïque (Suite de Sandikounda – Soukouta, suite de Saraya et la suite de Boboti.) et d’autres suites d’âge méso à néo-protérozoïque (suite de Boundou – Dioé, de Sambarabougou, de Kédougou et de Noumoufoukha.
Lithostratigraphie de la boutonnière
Le Groupe de Mako
Le Groupe de Mako est situé dans la partie occidentale de la boutonnière (figure 3). Il correspond à d’importantes coulées volcaniques basiques associées à des gabbros, des péridotites, des dolérites et des diorites en massifs concordants. Les basaltes sont essentiellement structurés en coussin de taille variable généralement supérieure au décimètre. Ce complexe volcanoplutonique est interstratifié avec un ensemble vo1canodétritique et sédimentaire largement dominant sur la bordure orientale du Groupe. Ces ensembles sont généralement orientés Nord-Sud à NNE-SSW et intrudés par les granitoïdes syntectoniques du batholithe de Badon-Kakadian et par des petits massifs syntectoniques à tarditectoniques tels que les massifs de Mamakono, de Soukourtou et de Tinkoto (Witschard, 1965 ; Bassot, 1966 ; Dia, 1988 ; Ngom, 1989 et 1995 ; Diallo, 1994 et 2001 ; Dioh et al., 1990). Le Groupe de Mako est daté entre 2213 Ma et 2168 Ma (Bassot et Caen-Vachette, 1984 ; Dia et al., 1997; Gueye et al., 2007 ; Dabo et Aïfa, 2013)
Le Groupe de Dialé-Daléma
Le Groupe de Dialé-Daléma constitue la partie orientale de la BKK. Les roches de ce Groupe sont limitées, à l’Ouest et en contact anormal avec les formations du Groupe de Mako par la MTZ (figure 3). Le Groupe de Dialé-Daléma est constitué de deux segments : Dialé à l’Ouest et Daléma à l’Est (cours de licence 2016). Ces deux segments sont séparés par le batholite de Saraya. Ce Groupe qui affleure aussi bien au Sénégal qu’au Mali est recouvert en discordance au Sud et à l’Est par les formations du Précambrien supérieur et du Primaire (Falaise de la Tambaoura). L’organisation des mégastructures est NE-SW à Nord-Sud.
Le segment Dialé.
La partie ou segment Dialé est constituée de calcaires métamorphiques (marbres rubanés de Bandafassi et d’Ilimalo, marbres conglomératiques d’Ibel), de grauwackes variés, de conglomérats polygéniques et surtout de schistes très variés. Ces roches sont associées à des basaltes épimétamorphiques faiblement représentés à l’affleurement. On note aussi des sills et des dykes doléritiques.
Le segment Daléma
Des études récentes menées par Théveniaut et al. (2010) ont permis de donner, de la base vers le sommet, la succession lithologique suivante :
• une importante formation de flyschoïde à niveau de cherts et d’épiclastites ;
• un niveau de grès et de conglomérat à tourmaline qui est minéralisé en Au ;
• une formation carbonatée associée à des siltites, des conglomérats et des épiclastites, et à des volcanites et pyroclastites. Cette formation est recoupée par des dykes calco– alcalins et contient également le gisement de fer de la Falémé. Les minéralisations ferrifères forment un chapelet d’amas situés au contact entre les niveaux carbonatés et les roches du complexe volcano-plutonique et hypovolcanique.
• Des pyroclastites andésito-basaltiques à rares blocs de basalte tholéiitiques précèdent localement les pyroclastites rhyodacitiques et dacitiques. Les zircons rencontrés dans ces derniers ont été datés à 2117 Ma.
Les dykes basiques et intermédiaires intrusifs dans ces formations sont datés à 2,072 Ga (Clavez, 1989). Les ensembles sédimentaires sont d’âge compris entre 2165 – 1 et 2096 – 8 Ma (Hirdes and Davis, 2002, Cavez et al., 1990 in Dabo et Aïfa, 2013).
Contexte structural de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba.
La BKK, comme toutes les autres formations paléoprotérozoïques du Craton Ouest Africain, a été affectée par une déformation tectonique polyphasée. Ces phases de déformation d’âge Eburnéen sont à l’origine de la mise en place de plusieurs structures tectoniques dont deux mégastructures d’importance économique capitale dans la mesure où elles concentrent la plupart des gisements d’or découverts dans la région. Il s’agit de : la Zone Transcurrente Principale ou Main Transcurrent Zone (M.T.Z) et la faille Sénégalo-Malienne ou Sénégalo-Malian Shear Zone (S.M.S.Z).
Les phases de déformation tectonique
Trois phases de déformation Eburnéennes ont été caractérisées dans le secteur de la Daléma (Ledru et al, 1989 et 1991 ; Dabo et Aïfa, 2010 et 2011). Une phase D1 marquée par une schistosité S1 orientée N70°-100° et par des plis P1 souvent très oblitérés, de géométrie variable (Dabo et Aïfa, 2010). Le style de déformation associé à cette phase reste encore mal connu, probablement lié à une tectonique tangentielle ou péribatholitique (Ledru et al., 1989 et 1991 ; Pons et al., 1992). Une phase de déformation D2, avec trois stades (Dabo et Aïfa, 2010) : (i) une compression D2a ; (ii) une transpression senestre D2b ; (iii) et des chevauchements D2c. La direction principale de raccourcissement associée à cette déformation serait entre N110°et 130°. Une phase de déformation D3 caractérisée par un style transcurrent dextre, associé à une schistosité S3 orientée entre N45° et N140° et des plis P3 en forme de Z (Dabo et Aïfa, 2011).
Les structures majeures dans la BKK
La Main Transcurrent Zone (M.T.Z)
La Main Transcurrent Zone (MTZ) ou zone transcurrente principale est globalement orientée NE-SW devenant N-S au Nord (figure 3). C’est une grande zone de cisaillement ductile (Milési et al (1989) qui définirait un mouvement transcurrent sénestre séparant deux grands domaines géologiques (le Groupe de Mako et le Groupe de Dialé-Daléma). Diène, (2012) l’assimilent à un système de failles avec un cisaillement sénestre. Les gisements de Sabodala (5,6 Moz) et Massawa (2,6 Moz) ont été découverts au niveau de la MTZ dans les formations volcaniques et volcanosédimentaires Birimiennes du Groupe de Mako.
La faille Sénégalo-Malienne
Communément appelée Sénégalo-Malian Shear Zone (SMSZ), elle est orientée NNE-SSW à N-S vers le Nord de la boutonnière. Elle sépare la formation de Koffi à l’Est et la Daléma à l’Ouest (figure 2). C’est une grande zone de cisaillement présentant un mouvement senestre et qui concentre plusieurs gisements d’or dont les plus importants se trouvent au Mali (Sadiola 13,3 Moz, Loulo 6,3 Moz, Gounkoto 6 Moz, Yatéla 3,2 Moz, Yaléa 2,4 Moz) etc.
Comme dans tous les autres pays du monde, ces grandes zones de cisaillement sont des sites de prédilection pour la recherche de l’or car elles sont très propices à la circulation de fluides hydrothermaux qui reconcentrent l’or.
En dehors de ces deux structures majeures et de la Faille de Sabadola (Ngom, 1985), plusieurs autres systèmes de failles ont été cartographiés notamment dans le Groupe de Mako où Diène, (2012) distinguent des failles précoces orientées Nord-Sud, des failles principales orientées NE-SW, des failles secondaires orientées Nord-Sud et des failles tertiaires structurées Est-Ouest à ENE-WSW et NW-SE.
CONTEXTE GEOLOGIQUE LOCAL
Le secteur de Boto, qui concentre la quasi-totalité des travaux, se situe dans le Groupe de Dialé-Daléma (dans la BKK) et plus précisément dans le segment de la Daléma.
Le secteur est essentiellement recouvert par de la latérite qui est parfois indurée (cuirasse) avec un relief dominé par des collines, des plateaux, des cours d’eau, de grands escarpements. Les affleurements sont très peu représentés à cause de la couverture latéritique mais les sondages ont permis d’identifier une grande variété lithologique dans la région.
Dans le secteur, les roches sédimentaires sont largement dominantes avec des pélites, des grès, des grauwackes et des turbidites (alternance de grès et de pélites). Mais on trouve aussi de vastes intrusions de nature granitique, syénitique, gabbroïque, monzonitique et dioritique. En outre, on y retrouve des roches volcaniques et pyroclastiques, des horizons ferrugineux, des dykes tardifs de dolérite et une multitude de filons de quartz parfois associées à la tourmaline.
Les structures tectoniques sont généralement orientées NE-SW, avec une séquence lithologique se faisant Est-Ouest. Le pendage des couches est en général sub-vertical.
A l’issue de différents travaux, le secteur a été divisé en deux parties : la grille GJ et la grille Est. La grille Est a été ciblée et l’ensemble des efforts de recherche ont été concentrés dans cette dernière.
Les ensembles lithologiques de la grille Est
D’Ouest en Est, la géologie de la grille-Est est constituée de trois zones distinctes (figure 6) :
à l’Ouest on distingue essentiellement des séquences pélitiques à turbiditiques carbonatées constituées d’une alternance de niveaux centimétriques à métriques de pélites carbonatées et de grès feldspathiques. Par endroits, ces turbidites sont recoupées par des dykes de dolérite et des niveaux métriques de roche à quartz tourmaline (QT). A l’Ouest, cette unité est intrudée par des pyroxénites, des gabbros et des diorites. La déformation affecte les niveaux pélitiques et est marquée par une schistosité orientée Nord-Sud à NNE-SSW à pendage subvertical.
au centre, un corridor de déformation d’environ deux kilomètres orienté NE-SW sépare les séquences des turbidites et des grès. Ce corridor de déformation est essentiellement constitué de sédiments gréseux généralement déformés, de schiste pélitiques, de carbonates métamorphiques (cipolins). On y trouve aussi des diorites, des andésites, des tufs et des structures filoniennes à quartz-tourmaline généralement orientées N25. Ce corridor porte le gisement de Malikoundi et les prospects Boto 2, 4 et 6
A l’Est, se trouvent essentiellement des sédiments gréseux (grès de Guémedji) orientés Nord-Sud à NNE-SSW. Il s’agit généralement d’un grès quartzifère à grain grossier, fortement silicifié et très magnétique. Cette formation gréseuse est par endroits recoupée par des structures filoniennes à quartz tourmaline orientées N45 à N60. On y retrouve les prospects Boto 4 et Boto 6.
Contexte structural de la grille Est
De nombreuses études géophysiques aéroportées et de surface ont été effectuées dans cette zone. L’interprétation de ces données géophysiques combinées aux données de forage, des images Landsat ont permis d’identifier un grand nombre de structures géotectoniques de différentes directions. On distingue des structures NNE-SSW (largement dominante), des structures Est-Ouest à ENE-WSW (N80°) décalées par des failles ESE-WNW senestres.
Le contexte structural actuel est beaucoup plus marqué par la présence d’un corridor de déformation (zone de cisaillement) d’environ 2 km de large orienté NNE-SSW à Nord-Sud. Cette zone de cisaillement senestre est située plus à l’Est du secteur. Elle va de la Guinée au Mali et sépare les « grès de Guémédji » des pélites turbiditiques (figure 6). Elle correspond à une famille de structures orientées NNE-SSW, parallèles à la Faille Sénégalo-Malienne (FSM) et serait une zone de cisaillement associée à cette dernière. Cette zone, constituée d’une lithologie complexe et variée, a enregistré une forte déformation ductile cassante. Elle constitue le principale métallotecte du secteur et porte le gisement de Malikoundi et les prospects Boto 2, 4, et 6.
LE PROFIL D’ALTERATION SUPERGENE
Dans le prospect de Boto 6 et quasiment dans tout le secteur de Boto, il est impossible de faire une description lithologique sans pour autant s’intéresser à l’altération supergène car celle-ci couvre tout le secteur.
L’étude des différentes sections à montrer que le profil de l’altération supergène est constitué de quatre parties successives qui sont : la latérite, la zone tachetée (mottled zone), la saprolite et le saprock (figure 9). De haut en bas, on distingue :
LA LATERITE
Le secteur est essentiellement recouvert par de la latérite. Elle a une épaisseur moyenne apparentes (épaisseur suivant le pendage de forage qui et généralement de 60°) de 5 mètres. La latérite est souvent sous forme de cuirasse (2 mètre d’épaisseur en moyenne) parfois très dure au début. Elle est plus ou moins évoluée avec des faciès vacuolaire tacheté, et renferme souvent des nodules kaolinite. La latérite est souvent à pisolites sub-arrondies à arrondies et contient parfois des blocs de quartz sub-arrondis à arrondis (latérite alluvionnaire à colluvionnaire et alluvions latéritisés)
LA ZONE TACHETEE (MOTTLED ZONE)
La zone tachetée ou zone marbrée n’est pas toujours présente dans le profil de l’altération supergène mais elle est bien représentée dans certains forages avec une épaisseur moyenne apparente de 3 mètres. Cette zone tachetée est le résultat de la pénétration des racines des arbres dans la saprolite au cours d’un régime environnementale précédent. Elle est essentiellement constituée d’argiles bariolées avec des tâches blanchâtres de kaolinite et des oxydes de fer. Elle est souvent plus ou moins latéritisée et ne présente aucune structure permettant de distinguer la nature de la roche mère.
LA SAPROLITE
La saprolite est une roche généralement meuble. Elle résulte de l’altération chimique de la roche-mère, due à l’action du climat, de l’eau ou l’action hydrothermale, sans avoir été transportée. La saprolite contient des minéraux néoformés comme la gibbsite et la kaolinite (issus de l’altération des feldspaths) ainsi que des oxydes de fer. Dans cette dite saprolite, les minéraux primaires sont détruits sauf les plus résistants. Les éléments chimique comme le Ca, Cs, K, Na, Rb, Mg sont lessivés et d’autres comme le Si, Al, Fe, Ni, Co, Cr, Ga, Mn, Ti, V sont partiellement retenus dans les minéraux secondaires (kaolinite, oxyde de Fe et de Mn, etc.) la fabrique de la roche originelle est plus ou moins présente ; sa nature dépend de celle de la roche mère. C’est la zone la plus épaisse dans le profil d’altération supergène (beaucoup plus épaisse au niveau des grès où elle peut atteindre 30 mètres) avec des épaisseurs moyennes apparentes de 16 mètres.
LE SAPROCK
Le saprock est la zone située en-dessous de la saprolite avec une épaisseur moyenne apparente de 4,5 mètres et marque le dernier stade du profil de l’altération supergène. Dans le saprock, l’altération est limitée aux systèmes de ruptures (fractures, failles, joints et autres défaillances) de la roche fraiche. Dans cette zone, les éléments comme As, Au, Cd, Co, Cu, Mo, Ni, Zn, S, Ca, Mg, Fe, Mn, Sr sont lessivés et d’autres comme As, Cu, Ni, Pb, Sb, Zn sont partiellement retenus dans les oxydes de fer, sulfates, arsénates, carbonates. Le saprock montre bien la fabrique de la roche fraiche et est moins altéré que la saprolite.
PRINCIPALES LITHOLOGIES DU SECTEUR DE BOTO 6
Le prospect Boto 6 se situe au Sud-Est du segment Daléma (Groupe de Dialé-Daléma) qui est essentiellement constitué de roches sédimentaires métamorphisées et très déformées (grès, grauwackes, conglomérats, pélites, carbonates, sédiments ferrifères etc.), recoupées par des roches magmatiques volcano-plutoniques allants des termes basiques aux termes acides et des volcano-sédiments (Cf. 1.2.1.2).
Dans le secteur de Boto, la succession lithostratigraphique varie d’Ouest en Est avec des sédiments pélitiques et turbiditiques à l’Ouest et des sédiments grèso-grauwackeux à l’Est. Boto 6 se situe dans la zone de transition entre les pélites turbiditiques et les sédiments grossiers (grès et grauwackes). Cet agencement est bien visible sur les sections 1 et 2 ; la section 3 se situe plus à l’Est et est constituée essentiellement de sédiments grossiers (figure 17). Les volcano-sédiments (tufs andésitiques) sont souvent sous forme de petites intercalations dans ces formations.
Les pélites et les cipolins sont souvent recoupés par des microdiorites et des andésites, on observe aussi des andésites recoupant des grès à une profondeur de 120 à 150m (DBDD-2363). Le secteur comprend donc un ensemble de roches sédimentaires intrudés par des roches magmatiques.
LES ROCHES SEDIMENTAIRES ET VOLCANO-SEDIMENTAIRES
Les roches sédimentaires constituent l’essentiel des sections étudiées. Elles sont représentées par des pélites localement turbiditiques, des carbonates impurs et des sédiments grossiers. De haut en bas on observe la succession lithologique suivante :
Les alluvions
Les alluvions sont des dépôts de sédiment constitués de sable, d’argile, de limons, de galets et de graviers abandonnés par les cours d’eau. Elles se situent souvent entre la latérite et la zone tachetée ou après cette dernière. Elles sont constitués de gros galets et blocs de grès et de quartz sub-anguleux, sub-arrondis à arrondis parfois centimétrique dans une matrice sableuse et souvent argileuse (figure 10). Elles peuvent être intactes ou latérisées sur quelque mètres ou bien complétement latéritisées.
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CONTEXTE GEOLOGIQUE GENERAL ET PRESENTATION DU PERMIS DAORALA-BOTO
CHAPITRE : CONTEXTE GEOLOGIQUE REGIONAL
I. LE CRATON OUEST AFRICAIN
Lithostratigraphie du craton
Les formations archéennes
Les formations paléoprotérozoïques (Birimiennes)
Evolution structurale et métallogénique du craton
II. LA BOUTONNIERE DE KEDOUGOU-KENIEBA
Lithostratigraphie de la boutonnière
Le Groupe de Mako
Le Groupe de Dialé-Daléma
Contexte structural de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba.
Les phases de déformation tectonique
Les structures majeures dans la BKK
II.2.2.1. La Main Transcurrent Zone (M.T.Z)
II.2.2.2. La faille Sénégalo-Malienne
CHAPITRE : PRESENTATION DE LA COMPAGNIE IAMGOLD ET DU PERMIS DAORALA-BOTO
I. PRESENTATION DE LA COMPAGNIE IAMGOLD
II. PRESENTATION DU PERMIS DAORALA-BOTO
Historique du permis
Localisation du permis
III. CONTEXTE GEOLOGIQUE LOCAL
Les ensembles lithologiques de la grille Est
Contexte structural de la grille Est
IV. GEOMORPHOLOGIE ET REGOLITHE DE BOTO
La latérite
Le régime dépositionnel
Le régime érosionel
DEUXIEME PARTIE : ETUDE LITHOLOGIQUE DU PROSPECT BOTO
CHAPITRE : PRESENTATION DES SECTIONS D’ETUDE
CHAPITRE : LE PROFIL D’ALTERATION SUPERGENE
I. LA LATERITE
II. LA ZONE TACHETEE (MOTTLED ZONE)
III. LA SAPROLITE
IV. LE SAPROCK
CHAPITRE : PRINCIPALES LITHOLOGIES DU SECTEUR DE BOTO 6
I. LES ROCHES SEDIMENTAIRES ET VOLCANO-SEDIMENTAIRES
Les alluvions
Les pélites
Les cipolins
Les grès et les grauwackes
Les tufs.
II. LES ROCHES INTRUSIVES
Les microdiorites
Les andésites
III. LES BRECHES
TROISIEME PARTIE : STRUCTURES, HYDROTHERMALISME, MINERALISATION ET MODELISATION DE LA DISTRIBUTION DE LA MINERALISATION DANS LE PROSPECT BOTO
CHAPITRE : STRUCTURES ET MINERALISATION
I. LES STRUCTURES DE LA DEFORMATION DUCTILE
La schistosité
Les plis
Les zones de cisaillement ductile
II. LES STRUCTURES DE LA DEFORMATION CASSANTE
Les fractures
Les failles
Les veines
Les veines à magnétite-pyrite-quartz-hématite-calcite
Les veines à quartz-tourmaline-hématite-pyrite/magnétite
Les autres veines et stockworks
Les brèches hydrothermales
III. INTERPRETATION STRUCTURALE
Les couloirs de cisaillement
La zone à brèchification dominante
CHAPITRE : ALTERATION HYDROTHERMALE ET MINERALISATION
I. L’ALBITISATION
II. LA MAGNETISATION-HEMATISATION
III. LA TOURMALINISATION
IV. LA CARBONATATION
CHAPITRE : ORIGINE ET INTERPRETATION DES STRUCTURES MINERALISEES DANS LE SECTEUR
I. MODE DE MISE EN PLACE DES STRUCTURES ASSOCIEES A LA PHASE HYDROTHERMALE DE MAGNETISATION-HEMATISATION
II. MODE DE MISE EN PLACE DES STRUCTURES ASSOCIEES A LA PHASE HYDROTHERMALE DE TOURMALINISATION
CHAPITRE V : MODELISATION DE LA DISTRIBUTION DE LA MINERALISATION DANS LE SECTEUR
I. LES CORPS MINÉRALISÉS A TENEUR COMPRISE ENTRE 0,1 ET 0,499g/t
II. LES CORPS MINÉRALISÉS A TENEUR COMPRISE ENTRE 0,5 ET 0,99g/t
III. LES CORPS MINÉRALISÉS A TENEUR COMPRISE ENTRE 1 ET 5g/t
IV. LES CORPS MINÉRALISÉS A TENEUR SUPERIEURE A 5g/t
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
Télécharger le rapport complet
