Observation théorique de la délocalisation

Les délocalisations sont apparues comme solutions aux problèmes modernes de l’économie comme la recherche du profit maximum et comment faire face à la concurrence. Elles ont été rendues possible par la diffusion de plus en plus rapide de l’information permise par la création de l’ordinateur après la Seconde Guerre Mondiale, par les moyens modernes de transports comme les avions, les camions, les bateaux modernes et plus généralement par l’utilisation encore plus abondante du pétrole à partir de 1950. L’arrivée et la démocratisation d’internet dans les années 90 ont permis des délocalisations dans le secteur tertiaire. Le secteur tertiaire c’est-à-dire celui des services est le secteur qui semble pour le moment le moins touché car il nécessite des emplois qualifiés. Au contraire, le secteur secondaire, de l’industrie a fortement décliné durant les années 70-80 dans les pays riches avec les premières vagues de délocalisations concernant surtout l’industrie textile, l’assemblage d’appareils électroniques et les jouets et ce, principalement vers les pays asiatiques et notamment vers la Chine. Mais aujourd’hui avec la diffusion de plus en plus rapide de l’information permettant le travail à distance, la donne est complètement différente. En effet, tous les centres d’appels ont été délocalisés vers le Maghreb pour la France et vers l’Inde pour les pays anglophones. Aujourd’hui, les délocalisations se font des pays riches vers les pays pauvres ou en développement. Mais le choix du pays ne se fait pas par hasard car chaque pays peut avoir ses spécialités.

Observation Théorique de la délocalisation 

L’imposition de la délocalisation est issue du phénomène plus large de mondialisation. C’est une stratégie indispensable des entreprises multinationales, de même que son accélération ces dernières années, suscite plusieurs craintes à propos de ses effets et fait l’objet d’une certaine confusion. Il semble donc pertinent de clarifier ce concept, qui n’est pas facile à définir, en s’attardant sur les différents types de délocalisation ainsi que sur les objectifs et les facteurs qui ont favorisé ce phénomène.

La délocalisation

Pour bien comprendre le concept de délocalisation et appréhender ses effets, il est essentiel de bien définir son sens. En effet, la délocalisation est souvent confondue avec d’autres concepts (comme la désindustrialisation , l’externalisation  , etc.). Certains économistes donnent une définition stricte de la délocalisation alors que d’autres s’appuient une définition plus large.

La définition stricte « offshore in-house sourcing »

La délocalisation au sens strict ou « direct » est le type de délocalisation le plus concret; elle suppose: la cessation totale ou partielle de la production de certains biens ou services dans le pays du siège de l’entreprise considérée, parallèlement à la création d’une filiale ou à l’expansion d’une filiale existant à l’étranger et produisant les mêmes biens ou services. Il s’agit en fait de transférer à l’étranger certaines étapes du processus de production, les biens et services résultant de ces activités étant ensuite exportés du pays d’accueil vers le pays du siège .

D’après l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), trois caractéristiques doivent être réunies pour que l’on puisse parler d’une délocalisation :

➤ Premièrement, la fermeture totale ou partielle de l’unité de production dans le pays d’origine ;
➤ Deuxièmement, le transfert de l’activité de production par le biais de l’ouverture d’une filiale (préexistante ou non) dans le pays d’accueil ;
➤ Finalement, la réimportation du produit délocalisé au pays d’origine, ou bien son exportation à partir des filiales vers les marchés visés par les exportations.

L’économiste Olivier Bouba-Olga donne également une définition stricte de la délocalisation: « nous définirons la délocalisation comme la fermeture (éventuellement progressive) d’une unité de production implantée sur un territoire, accompagnée de sa réouverture sur un autre territoire ». L’auteur adopte ainsi une définition stricte de la délocalisation qui implique la fermeture de l’entreprise en vue de sa réouverture à l’étranger. Il conteste par ailleurs les définitions avancées par d’autres auteurs car selon lui, celles-ci conduisent à des restrictions qui empêchent la bonne compréhension du phénomène, et donc une mauvaise mesure de son importance.

On trouve également des auteurs qui ont donné des définitions plus strictes indiquant que:

« La délocalisation se définit comme la fermeture d’une unité de production dans un pays, suivie de sa réouverture à l’étranger, en vue de réimporter sur le territoire national les biens produits à moindre coût, et/ou de continuer à fournir les marchés d’exportation à partir de cette nouvelle implantation. » En fait, à partir de ces définitions, on voit que la délocalisation au sens strict s’élabore généralement par un investissement direct à l’étranger (IDE). L’OCDE définit l’IDE comme suit:

« L’IDE est une activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d’une entité résidant dans un autre pays. Cette opération peut consister à créer une entreprise entièrement nouvelle (investissement de création) ou, plus généralement, à modifier le statut de propriété des entreprises existantes (par le biais de fusions et d’acquisitions). Sont également définis comme des investissements directs étrangers d’autres types de transactions financières entre des entreprises apparentées, notamment le réinvestissement des bénéfices de l’entreprise ayant obtenu l’IDE, ou d’autres transferts en capital. » À partir de cette définition, la délocalisation d’une entreprise multinationale à l’étranger via l’IDE peut s’établir principalement de deux manières, qui sont détaillées ci-après.

La première manière consiste en la création d’une unité de production à l’étranger, que ce soit une filiale ou une succursale . Un investisseur direct doit détenir au moins 10% des droits de vote dans l’entreprise d’investissement direct pour avoir de l’influence sur la gestion de l’entreprise concernée . Cela le distingue de l’investissement de portefeuille qui ne cherche pas «à influer sur la gestion de l’entreprise (…) et qui s’intéresse principalement aux revenus découlant de l’acquisition et de la vente d’actions et autres valeurs mobilières, sans chercher à exercer un contrôle ou une influence sur la gestion des actifs correspondant à son investissement ».

Toutefois, et indépendamment du type d’IDE, « ces délocalisations directes sont relativement limitées en nombre, mais elles ne constituent que le sommet apparent de l’iceberg des délocalisations de production  ». De cette façon, une délocalisation peut également s’effectuer autrement que par un IDE, ce qui nous conduit à une définition plus large de la délocalisation.

La définition au sens large « Offshore outsourcing » 

Selon cette définition, tout transfert d’une activité de production à l’étranger constitue une délocalisation. L’économiste Philippe Villemus appuie une définition large de la délocalisation. Au sens précis du terme, la délocalisation, quels que soient les produits ou services concernés, consiste à transférer une activité productive, jusque-là « internalisée » (traitée en interne) ou sous-traitée, à l’étranger de préférence, pour vendre ensuite ces produits dans le pays d’origine. Autrement dit, les produits sont fabriqués dans un lieu différent de celui où ils sont consommés .

Citons également la définition plus large d’Alain Henriot et Eric Lahile: « Il y a délocalisation lorsqu’une firme transfère tout ou partie de son activité d’une « zonesource » (pays d’origine) pour l’implanter dans une zone géographique située hors du territoire national ». Le sénateur Jean Arthuis est parmi les premiers qui ont abordé le sujet de la délocalisation et de ses effets sur l’emploi en France. Il appuie une définition très large de la délocalisation. Pour cela, il évoque la séparation des lieux de production des lieux de consommation des marchandises.

Les délocalisations consistent, pour des produits qui pourraient être fabriqués et consommés dans une même aire géographique, à séparer les lieux de production ou de transformation des marchandises, des lieux de leur consommation. En d’autres termes, il s’agit pour le gestionnaire de fabriquer là où c’est le moins cher et de vendre là où il y a du pouvoir d’achat . Ainsi, le transfert d’une activité de production ou de services à l’étranger vient se substituer à une production nationale, sans qu’elle soit nécessairement accompagnée d’une implantation à l’étranger. Généralement, ce type de délocalisation se manifeste essentiellement en sous-traitance internationale .

Selon l’OCDE, la délocalisation au sens large concerne les « firmes non affiliées » et elle répond à certaines caractéristiques qui sont les suivantes:
❖ Arrêt partiel ou total d’une activité de production de biens ou de services dans le pays déclarant avec une réduction des effectifs.
❖ La même activité arrêtée partiellement ou totalement sera sous-traitée de manière régulière auprès d’une autre entreprise non affiliée ou d’une autre institution à l’étranger.
❖ L’entreprise qui a donné l’ordre et sous-traite à l’étranger des biens ou des services, importe ensuite ces biens et ces services qui auparavant étaient produits au sein de cette entreprise pour satisfaire la demande intérieure du pays déclarant (pays du donneur d’ordre).
❖ Dans le cas de la sous-traitance à l’étranger, il est possible qu’une firme délocalise certaines de ses activités à travers un processus d’externalisation sur le marché intérieur.

La firme domestique qui a reçu l’ordre de sous-traiter les activités peut ensuite les sous-traiter à l’étranger et importer elle-même les biens et services soustraités pour les livrer ensuite à la première firme qui lui a donné l’ordre . La sous-traitance est un mécanisme qui se propage depuis les dernières décennies dans l’organisation de la production des entreprises. Elle traduit le rapport entre le donneur d’ordre et le sous-traitant. Ainsi, le donneur d’ordre confie à un sous-traitant une tâche qu’il ne préfère pas réaliser lui-même pour deux raisons :

o Soit le donneur d’ordre ne détient pas le savoir-faire nécessaire pour l’accomplissement de cette tâche et « compte sur les services d’un sous-traitant ou d’un groupe de sous-traitants qui possèdent des équipements ou des machines spécialisées ainsi qu’une main-d’œuvre qualifiée pour accomplir des tâches complexes et précises ». C’est alors ce qu’on appelle la sous-traitance de spécialité.
o La deuxième raison est que le donneur d’ordre ne dispose pas de la capacité nécessaire « pour entreprendre la fabrication de la composante, de la pièce ou du matériel spécifique », et c’est donc pour répondre à la demande du marché qu’il décide de sous-traiter. Cette sous-traitance est dite de capacité .

Une entreprise peut recourir à la sous-traitance internationale pour l’accomplissement de certaines tâches de production afin de se concentrer sur les activités de conception, de recherche et la commercialisation de produits. Chargé d’une partie de la production, le sous-traitant s’occupe de la fixation des salaires et des conditions de travail. Pour résumer, Il nous semble que la délocalisation est un phénomène beaucoup plus large que la simple fermeture d’une entreprise pour sa réouverture à l’étranger, et qu’il englobe d’autres formes plus complexes. Dès lors, pour les fins de notre recherche, nous adopterons une définition large de la délocalisation. Le désaccord autour de la définition de la délocalisation a abouti à une classification de cette dernière en deux types.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : Observation théorique de la délocalisation
Chapitre I : La délocalisation
Section 1 : La définition stricte « offshore in-house sourcing »
Section 2 : La définition au sens large « offshore outsourcing »
Chapitre II : Les types de délocalisation
Section 1 : Délocalisation horizontale: « market seeking »
Section 2 : La délocalisation verticale: « efficiency seeking »
Chapitre III : Les motivations de la délocalisation
Section 1 : La recherche de la compétitivité
Section 2 : La conquête de nouveaux marchés
Partie II : La délocalisation à Madagascar
Chapitre I: Généralités sur l’emploi
Section 1 : Présentation et définition
Section 2 : Position de l’emploi à Madagascar
Chapitre II : Système de délocalisation d’Entreprise à Madagascar
Section 1 : Entreprises multinationales
Section 2 : Madagascar comme pays d’accueil
Chapitre III : Analyse et bilan de la délocalisation
Section 1 : Pays d’origine
Section 2 : Pays d’accueil
Section 3 : Perspectives
CONCLUSION GENERALE

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