Le terme paludisme vient des mots latin « palus » = marais et « udus »= chargé d’eau. Il est synonyme de « malaria » provenant de l’italien ancien « mal’aria » qui veut dire mauvais air. (PAGES, 1966) Le paludisme est une maladie parasitaire due à un hématozoaire du genre Plasmodium qui a été introduit chez l’Homme par une piqûre d’une femelle d’un moustique du genre Anopheles. (DANIS, MOUCHET, 1991) .
Mode de transmission du paludisme
Trois entités entrent en jeu dans la transmission du paludisme ; tels sont les parasites (hématozoaires du genre Plasmodium), les vecteurs (moustique femelle du genre Anopheles) et l’Homme. Le paludisme est une maladie parasitaire due à l’introduction et à l’action pathogène d’un hématozoaire du genre Plasmodium dans l’organisme humain (DANIS, MOUCHET, 1991). Cinq espèces de ce genre sont responsables de la maladie dans le monde, à savoir l’espèce Plasmodium falciparum, P. vivax, P. ovale, P. malariae et P. knowlesi. Le P. falciparum est le plus répandu aussi bien dans le monde qu’à Madagascar et le principal responsable des majeurs cas graves du paludisme (ANOFEL, 2014).
Ces parasites appartiennent dans la classification suivante : (RADAVIARISON, 2012)
– REGNE : ANIMAL
– SUPER EMBRANCHEMENT : PROTOZOAIRES
– EMBRANCHEMENT : SPOROZOAIRES
– SOUS EMBRANCHEMENT : APICOMPLEXA
– CLASSE : SPOROZOEA
– ORDRE : HAEMOSPORIDA
– FAMILLE : PLASMODIIDAE
– Genre : Plasmodium
– Espèce : P. falciparum P. vivax ; P. malariae ; / P. ovale; P. knowlesi.
Ces hématozoaires sont inoculés dans l’organisme humain par l’intermédiaire d’une piqûre d’un moustique femelle du genre Anopheles. En effet, au cours d’une piqûre, les anophèles infestés injectent les plasmodies sous forme de sporozoïtes avec leurs salives dans les vaisseaux sanguins de l’Homme. Une fois à l’intérieur de l’organisme humain, les sporozoïtes rejoignent le foie pour continuer leur croissance. A l’intérieur duquel, ils se transforment en trophozoïtes. Ces derniers, à leurs tours, se divisent en formant des schizontes matures très volumineux. Après une à trois semaines, ces schizontes volumineux déforment l’hépatocyte en repoussant leurs noyaux en périphérie. A maturité, ces schizontes s’éclatent et libèrent les mérozoïtes qui vont pénétrer dans les globules rouges. (C’est la phase hépatique). (MOUCHET, et al., 2004) .
En acquérant le centre des globules rouges, les mérozoïtes se multiplient à nouveau jusqu’à ce qu’ils lysent les globules rouges parasités. C’est ce qui déclenche les symptômes du paludisme. Une fois que les globules rouges parasités sont détruits, ils vont envahir d’autres globules rouges. (C’est la phase sanguine). Les mérozoïtes se transforment à maturité en gamétocytes. (MOUCHET, et al., 2004) .
Situation du paludisme dans le monde
A l’échelle mondiale, le paludisme est dû à cinq espèces plasmodiales : Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium malariae, Plasmodium ovale et Plasmodium knowlesi dont P. falciparum est le plus répandu en Afrique. Ces parasites sont transmis à l’Homme par soixantaine d’espèces d’anophèles. (DANIS, MOUCHET, 1991 ; ANOFEL, 2014) .
Selon le rapport de l’OMS sur la situation du paludisme en 2015 dans le monde, la lutte contre le paludisme avance dans un sens croissant. En effet, entre 2000 et 2015, l’incidence du paludisme et la mortalité ont diminué respectivement de 37% et de 60%. Selon les dernières estimations de l’OMS, publiées en décembre 2015, 214 millions des cas de paludisme ont été comptés et 438000 personnes décédées de la maladie, pour l’année 2015. (AUBRY, GAÜZER, 2015) La transmission du paludisme est encore élevée dans les zones intertropicales entre la 30° de latitude Nord et 30° de latitude Sud. Quatre-vingt-quinze (95) pays et territoires étaient confrontés à une transmission continue du paludisme, plus particulièrement, en Afrique subsaharienne. Dans cette région, 89% des cas de paludisme et même 91% des décès dus à cette maladie sont comptabilisés. (AUBRY, GAÜZER, 2015) .
Situation du paludisme à Madagascar
Selon la stabilité de la transmission de paludisme, Madagascar présente deux profils épidémiologiques, à savoir : (MININSTERE DE LA SANTE PUBLIQUE, 2015)
– Le paludisme stable à transmission pérenne le long des côtes. Les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont les plus vulnérables.
– Le paludisme instable à transmission saisonnière sur les Hautes Terres Centrales et dans le Sud subdésertique. Dans ces régions, toute la population est à risque et les épidémies peuvent survenir avec un fort taux de mortalité. Son incidence atteint son apogée après la saison de pluie (entre Décembre et Avril).
En fonction de la durée et de l’intensité du paludisme, Madagascar se subdivise en quatre faciès épidémiologiques (cf. Annexe I), tels que :
– Le faciès équatorial constitue la côte Est. Il est caractérisé par une transmission forte et pérenne tout au long de l’année.
– Le faciès tropical constitue la côte Ouest. Il se caractérise par une transmission saisonnière le long de plus de 6 mois.
– Le faciès subdésertique forme le Sud de l’île où la transmission est épisodique et courte et prenant des allures épidémiques.
– Le faciès des Hauts Plateaux et des marges où le paludisme est épidémique. (MININSTERE DE LA SANTE PUBLIQUE, 2015) .
Pour le cas de paludisme sévissant l’île, à partir de l’année 2011, une réascension de la morbidité est observée; elle est égale à 3,1% pour tout âge confondu. De ce fait, en 2013, le paludisme représente la 5ème cause de morbidité au niveau du CSB pour tout âge confondu. (MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE, 2015) Quant au taux de mortalité, en 2013, il est de 19% chez les enfants moins de 5 ans s’il est de 8,32% pour tout âge confondu. Ce fort taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans s’explique par la diminution de la lutte anti-vectorielle réalisée (MID et CAID) et au retard de la prise en charge surtout celle des enfants. (MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE, 2015) Entre l’an 2000 à 2014, la réduction de l’incidence du paludisme à Madagascar est encore faible, (inférieur à 50%). (OMS, 2015) Ce paludisme est causé sur l’île par 4 espèces de Plasmoduim (P. falciparum, P. vivax, P. malariae et P. ovale) avec une prédominance de P. falciparum à plus de 90% des cas (SUC, 2014). Ces parasites sont transmis par 3 espèces d’anophèles qui sont dites espèces vectrices (cf. annexe II), à savoir : (AUBRY, GAÜZER, 2015)
– Anopheles gambiae sl. comprenant An. gambiae ss. et An. arabiensis
– Anopheles funestus
– Anopheles mascarensis .
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : GENERALITES
I. Généralités sur le paludisme
I.1. Histoire du paludisme
I.2. Mode de transmission du paludisme
I.3. Situation du paludisme dans le monde
I.4. Situation du paludisme à Madagascar
II. Généralités sur les vecteurs du paludisme
II.1. Classification systématique des vecteurs du paludisme
II.2. Cycle biologique des anophèles
II.3. Morphologie externe
II.3.1. Œuf
II.3.2. La larve
II.3.3. La nymphe
II.3.4. L’adulte ou imago
II.4. Cycle gonotrophique
II.4.1. La recherche d’un hôte et la prise du repas sanguin
II.4.2. La digestion du sang et la maturation ovarienne
II.4.3. La recherche de lieu de ponte et la ponte
II.5. Ecologie et comportement des anophèles
II.5.1. Ecologie et comportement des larves
II.5.2. Ecologie et comportement des adultes
II.6. Complexes d’espèces
III. Lutte contre les vecteurs du paludisme
III.1. Types de luttes anti-vectorielles
III.1.1. Lutte biologique
III.1.2. Lutte physique
III.1.3. Lutte chimique
III.1.4. Lutte génétique
III.2. Stratégie de lutte anti vectorielle
III.2.1. Lutte anti-larvaire
III.2.2. Lutte contre les anophèles adultes
III.3. Situation actuelle de Madagascar sur la lutte anti-vectorielle
IV. Généralités sur les insecticides
IV.1. Types d’insecticides
IV.1.1. Insecticides d’origines naturelles
IV.1.2. Insecticides synthétiques
IV.2. Problèmes de résistances des vecteurs aux insecticides
Deuxième partie : METHODOLOGIE
I. Recherches bibliographiques
II. Site d’étude
II.1. Situation géographique
II.2. Climat et végétation
II.3. Situation du paludisme dans la zone d’étude
III. Matériels et méthodes utilisés lors du travail sur terrain
III.1. Recherches des gîtes larvaires et des gîtes de repos des anophèles
III.2. Capture des anophèles
III.2.1. Capture des larves d’anophèle
III.2.2. Captures des anophèles à l’état adulte
III.3. Transport des anophèles collectés
III.3.1. Matériels utilisés
III.3.2. Méthode de transport
III.4. Triage et identification des espèces d’anophèles capturés
III.4.1. Identification des Anophélinées des autres moustiques
III.4.2. Identification des anophèles mâles et des anophèles femelles
III.4.3. Détermination des espèces des anophèles femelles
III.5. Elevage des stades larvaires d’anophèles
III.5.1. Matériels d’élevage
III.5.2. Mécanisme d’élevage
III.6. Tests de sensibilités aux insecticides des anophèles
III.6.1. Matériels utilisés
III.6.2. Méthodes de la réalisation des tests de sensibilités
IV. Matériels d’enregistrement
Troisième partie : RESULTATS, INTERPRETATIONS ET DISCUSSIONS
I. Résultats et interprétations
I.1. Résultats des captures d’anophèles
I.1.1. Collectes des larves d’anophèles
I.1.2. Captures des anophèles aux stades adultes
I.2. Résultats des identifications des anophèles adultes capturés
I.3. Résultats de l’élevage
I.4. Résultats des tests de sensibilités
I.4.1. Test de sensibilité avec l’insecticide Deltaméthrine 0,05%
I.4.2. Test de sensibilité avec l’insecticide Pirimiphos-méthyl 0,25%
I.4.3. Test de sensibilité avec l’insecticide Propoxur 0,1%
I.5. Comparaison des tests de sensibilités d’An. gambiae s.l. d’une souche sauvage et d’une souche d’élevage
II. Discussions
II.1. Composition de la faune anophélienne
II.2. Facteurs influant la présence des espèces anophéliennes
II.2.1. Facteurs liés aux conditions du milieu de vie des anophèles
II.2.2. Facteurs anthropiques
II.3. Tests de sensibilités des An. gambiae s.l. aux insecticides
II.4. Facteurs influant sur la sensibilité des populations d’anophèles
II.4.1. Facteurs liés aux insectes
II.4.2. Facteurs liés aux conditions d’expositions
III. Intérêts du travail
Quatrième partie : INTERETS PEDAGOGIQUES
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
