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Les pratiques sociales des APS
La pratique de la natation des malgaches : cas de la ville de Mananjary
RATSARATSIRY Vincent
Choisir comme référence la pratique domestique culinaire (qui est bien sociale, contrairement aux apparences superficielles), c’est ainsi imposer un certain concret, dans le matériel (chauffage, récipients, mesures), les objets et matières à transformer, les problèmes à se poser, les éléments et la structure du savoir, tepar contraste un certain abstrait.
Ce travail, que nous avons engagé à propos de l’initiation aux techniques de fabrication, nous parait encore plus important pour l’initiation et la formation scientifique depuis l’École élémentaire. Notre expérience est que les problèmes sont rarement posés ainsi, même dans les commissions mêlant des personnes d’origines différentes, mais ne faisant pas l’effort de « décentration » nécessaire par rapportaux pratiques familières. Pourtant, les décisions sur les contenus des programmes, les matériels d’enseignement, les compétences des maîtres sont d’abord des choix de pratiques de référence. Comment leur donner une cohérence et permettre la critique, sans explicitation ?
Ce n’est pas seulement la notion d’objet qui, primitivement abstraite, nous est devenue familière par l’usage depuis un passé lointain ; nous voyons dans notre expérience récente, des notions très abstraites et difficilement assimilables au début, se colorer de concret à mesure que se formait l’habitude, qu’elles s’enrichissaient de souvenirs et d’associations d’idées.
Dans le même ordre d’idées9, D’Hainaut, tout en proposant une typologie très « disciplinaire » des démarches intellectuelle et socio affective, insiste sur des « modes de pensée privilégiés », dont on peut penser qu’ils ont un lien avec les pratiques de référence. Par exemple, dans la Commission La garrigue, les incompréhensions entre scientifiques et techniciens ont persisté très longtemps.
La notion de pratique de référence fonctionne avantout comme opérateur de différenciation pour assurer une cohérence de baseMais. un enseignement a aussi pour but de maîtriser les relations entre pratiques (par exemple, les transformations du savoir qui permettent de passer de la chimie à la cuisine dome stique, ou de l’ingénierie mécanique au travail de l’ouvrier). Le problème peut maintenant être posé sur la base des différenciations mises en évidence, il n’est pas résolu.
Se saisissant ainsi, pour les préciser, des concepts d’activité et de médiation de l’activité, la théorie du symbolique se doit d’intégrer le problème de la connaissance à une sociologie de l’action, mais cela, au prix d’un déplacement de la valeur de la sociologie. Plutôt que de faire de l’application des canons de la science positive moderne le préalable extérieur de la sociologie, Freitag va d’abord saisir cette dernière de l’intérieur (et, avec elle, toutes les formes antérieures de la réflexion théorique) commeun moment particulier de la pratique sociale d’ensemble , cette dernière étant comprise aussi bien comme production collective des normes – qui donnent leur forme aux actions particulières – que comme reproduction d’une société donnée dans les actes ainsi normés.
L’existence de toute action sociale « normée » suppose en effet un certain degré d’action sur la norme de l’action : le sujet humain agissant toujours en fonction d’une forme idéale prédéfinissant son agir, cette forme doit leel-même, dans certaines circonstances, devenir objet d’action. C’est cette réflexivité constitutive de l’action humaine que Freitag va mettre au centre de la société historique (avec lanotion d’institutionnalisation) pour faire ressortir le caractère conflictuel (politique) et explicite de l’action sur les normes dans ce type de société. Il pourra ensuite replacer cette formeparticulière de l’action de second degré dans une typologie plus générale des modes de reproduction formels de la société, typologie qui constitue l’introduction à la sociologie générale.
Ce phénomène se traduit statistiquement aujourd’huipar le fait que, par exemple, un fils d’ouvrier a plus de chance de devenir ouvrier lui-même que de quitter sa classe sociale, et de même qu’un fils de cadre auraplutôt tendance à devenir cadre à son tour que de changer de classe sociale.
Ils montrent, par l’exemple des étudiants, comment la position sociale des parents constitue un héritage pour les enfants. Certains héritent de bonnes positions sociales, d’où les Héritiers, tandis que d’autres au contraire sont les déshérités.
Dans le mode historique de reproduction de la société que Freitag nomme politico-institutionnel, on assiste à l’unification et à la hiérarchisation dans le conflit social des capacités d’action sur les pratiques, unification et hiérarchisation dont le principe devient un pouvoir légitime et dont les résultats s’accumulent comme normes institutionnalisées, idéologiquement reconnues comme supérieures à celles de la culture commune.
Les sociétés particulières, dont aucune ne peut être éduite strictement à l’une ou l’autre de ces manières d’agir sur les normes – quant à son existence ou en tant que société humaine – trouvent cependant, dans l’un ou l’autre de ces modes de régulation, le principe de leur unité en tant qu’ordre social. Cette unité tendra pour cela à se présenter, soit comme ensemble cohérent de significations immanentes aux rapports sociaux et au monde (culture), soit comme capacité unifiée d’action légitime suresl normes (pouvoir), soit comme système mouvant de déterminations factuelles des conditions de l’agir (contrôle). C’est donc une phénoménologie des divers types d’unité de la sociét qu’expose d’abord la théorie des régulations de l’action, et c’est d’elle que partira ensuite le sociologue quand il voudra étudier les types historiques concrets de société, types concrets dont l’observation par la tradition sociologique lui avait permis de dégager les concepts d’action, de régulation de l’action ; puis, plus précisément avec Freitag, de reproduction des ystèmes de régulation de l’action.
A la lumière de ces théories, la pratique corporell au sein d’une société dépend donc de différents paramètres. Ainsi, la pratique de la natation est facile quand on vit dans un environnement entouré d’eau. Dans la vie d’un homme, l’existence de l’obligation est très importante. S’il travaille sur l’eau comme pêcheur, il est obligé de savoir nager, pour qu’il exerce son métier avec sûreté, et afin de pouvoir sauver les autres ou lui-même, en cas d’incidents. Dès lors, le métier devient une pratique sociale de référence dans la vie d’un homme. C’est cette logique qui nous permet d’avance r qu’il est fort probable, pour notre région d’étude, de produire des champions en natation.
En somme, ce chapitre a parlé des modèles théoriques, à savoir la pratique sociale et la pratique sociale des APS. Mais nous avons aussi vu la pratique de la natation chez les malgaches, spécialement les gens vivant sur les côtes. Dans ce qui suit, nous allons définir ce que c’est l’apprentissage social, c’est-à-dire sous quelles conditions l’apprentissage en société va être efficace.
De même, l’apprentissage de la natation est conditionné par l’environnement qui l’entoure. Il dépend de la présence de l’élément aquatique et d’une piscine, et ensuite des modes de vie de la société ou de la localité.
Voilà pourquoi la structure des relations sociales au sein d’un groupe influence énormément l’apprentissage. Le fait d’être isolé dugroupe ou d’y tenir un rôle de premier plan marque d’une empreinte particulière les efforts que fait l’enfant pour apprendre.
Qu’est-ce qui distingue l’apprentissage en groupe d e celui qui s’accomplit individuellement ? Le processus d’apprentissage est semblable dans les deux cas, mais les motifs et les relations qui interviennent ne sont pas les mêmes. Lorsque l’apprentissage est un processus social, ce ne sont pas les besoins et les objectifs propres de l’individu qui déterminent son activité, mais ceux du groupe dontil fait partie. Concevoir l’apprentissage comme un processus social, cela signifie envisager l’acte d’apprentissage individuel comme se déroulant dans un contexte social.
Cette satisfaction est toujours sentie comme un « effet positif » et elle transcende, par conséquent, le niveau des aspirations de l’enfant, tel que Lewin l’a expliqué. Mais comme, en fin de compte, ce n’est pas lorsque l’enfant collabore avec ses camarades pour apprendre qu’il trouve la satisfaction de ses besoins, il doit y avoir une corrélation entre les succès qu’il obtient dans son apprentissage et les rapports sociaux qui existent au préalable dans la classe.
Sans un minimum de motivation, rien ne pourra se faire, ni être créé. Elle est notre force motrice, qui nous invite à passer à l’a ction et rend vivant et efficace ce que nous faisons. Quand elle s’absente, ce qui nous animait hier semble avoir perdu de sa saveur. On se sent lourd, sans énergie. Mieux comprendre quels sont nos ressorts et nos freins peut nous aider à la retrouver au moment où elle nous fait défaut. Quelques méthodes simples, issues de la psychologie d’entreprise, peuvent nous permettre de nous reconnecter à nos ressources internes.
Se manifestant habituellement par le déploiement d’une énergie (sous divers aspects tels que l’enthousiasme, l’assiduité, la persévérance), la motivation est trivialement assimilée à une « réserve d’énergie ». Mais plus qu’ ne forme d’« énergie potentielle », la motivation est une instance d’intégration et de régulation d’une multitude de paramètres, relatifs aux opportunités d’un environnement et auxsollicitations d’une situation. Aussi, le rôle de la motivation est-il proportionné aux degrés d’ambiguïté et d’ambivalence d’une situation : elle doit dissiper la complexité voire la confusion des données et leur conférer différentes valeurs, avant d’en tirer une conclusio en termes de comportement ; qui sera le choix et l’investissement dans la direction préférée.
· la « concurrence psychologique » des attentes individuelles, par exemple, choisir entre l’action et le repos ;
· les situations collectives où – face aux mêmes exigences – les motivations individuelles sont le facteur de différenciation des conduites : apprentissage, compétitions, activitéscollectives, etc.
· Une déception, une perte douloureuse ;
· Une déperdition de stimulations, d’encouragements ;
· Un trop plein de soucis ;
· Un manque ou un excès de responsabilités …
· Traverser une phase de profondes mutations intérieures, au cours de laquelle nos valeurs, voire nos besoins fondamentaux, sont remis en question.
Il se peut aussi, qu’à l’orée d’un nouveau projet, une expérience ancienne, mal digérée, fasse un retour dans le présent, freinantainsi notre énergie et la construction de l’avenir. Si, dans ce cas, une réflexion personnelle ne s’avère pas suffisante, il est souhaitable de se faire accompagner par un professionnel. Cela permet d’approfondir la question et de dénouer ce qui fait obstacle à une avancée vers duneuf.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE GENERAL DE LA RECHERCHE
Chapitre I. NOTION DE PRATIQUE SOCIALE
1.1 Definition des concepts
1.1.1 Pratique
1.1.2 La pratique sociale
1.1.3 Les pratiques sociales des APS
1.2 La pratique de la natation des malgaches : cas de la ville de Mananjary
1.2.1 RATSARATSIRY Vincent
1.2.2 RATSARAMANANA Julien
1.2.3 TSARAMANANA André Valérien
1.3 La notion de pratique sociale de référence
1.3.1 Les raisons des choix de contenus
1.3.2 Est-il possible d’étendre l’usage de la notion de pratique sociale de référence ?
1.3.3 Propositions d’applications
1.3.3.1 La « pédagogie de l’environnement »
1.3.3.2 Les discussions didactiques
1.3.3.3 Réexamen des contenus des disciplines d’enseignement
1.3.4 Pratique organisationnelle
1.3.4.1 Le mode d’être symbolique
1.3.4.2 La société comme structure à priori de normes et somme des pratiques empiriques
1.3.4.3 Reproduction sociale
1.3.4.4 Les modes de reproduction formels de la société
Chapitre II. L’APPRENTISSAGE SOCIAL
2.1 Le conditionnement social de l’apprentissage
2.2 L’apprentissage, un processus social
2.3 L’influence de certains besoins sur l’apprentissage en groupe
2.4 La motivation
2.4.1 Comment on la perd ?
2.4.1.1 Des facteurs de nature externe
2.4.1.2 Des facteurs de nature interne
2.5 Pratique utilitaire
2.5.1 Le siècle du sport
2.5.2 Un esprit sain dans un corps sain
DEUXIEME PARTIE : APPROCHE METHODOLOGIQUE
Chapitre III. LA METHODOLOGIE
3.1 Localisation géographique
3.1.1 Les traits caractéristiques
3.1.1.1 Le relief
3.1.1.2 Le climat
3.1.1.3 La végétation et les sols
3.1.1.4 Les voies de communication
3.1.2 La population
3.1.2.1 La composition ethnique
3.1.3 L’économie
3.1.3.1 L’artisanat
3.1.3.2 L’élevage
3.1.3.3 L’agriculture
3.1.3.4 La pêche
3.1.4 Interprétation du cadre géographique
3.2 Cadre historique et culturel
3.2.1 Les grands faits historiques
3.2.1.1 La Monarchie
3.2.1.2 Période coloniale
3.2.1.3 Période de la République
3.2.2 Les croyances et la religion
3.2.2.1 Dieu
3.2.2.2 Zavavirano ou Zazavavindrano (sirènes)
3.2.2.3 Lôlorano
Chapitre IV. COLLECTE DES DONNEES
4.1 Enquête
4.1.1 Type d’enquête
4.1.2 Méthode de collecte
4.1.3 Echantillonnage
4.1.4 Les questionnaires
4.1.5 Les interviews
4.2 Les données récoltées
4.2.1 Tableau sur la pratique de la natation
4.2.1.1 Pour les Lycéens
4.2.1.2 Pour les scouts
4.2.1.3 Pour les quartiers
4.2.2 Interprétation des résultats
4.2.2.1 Tableau des pourcentages
4.3 Les enfants et la pratique
4.4 Sur le plan de l’Education
4.5 Sur le plan de l’encadrement
4.6 Etat des lieux des infrastructures et de la pratique de la natation
Chapitre V. LA NATATION A MADAGASCAR
5.1 Les résultats des championnats nationaux
5.2 Interprétation des résultats
TROISIEME PARTIE : SUGGESTIONS
Chapitre VI. ACTIONS ET NIVEAUX D’INTERVENTION
6.1 Sur le plan social
6.1.1 Encadrement par les parents
6.1.1.1 Les parents comme superviseurs
6.1.1.2 Auto familiarisation avec l’eau
6.1.2 Encadrement par les associations
6.1.2.1 Les associations de scouts
6.1.2.2 Calendrier des activités au sein des associations
6.1.3 Encadrement par les autorités de la ville
6.1.3.1 Proposition de calendrier
6.1.3.2 Les compétitions et les entités concernées
6.2 Sur le plan scolaire
6.2.1 L’organisation de la formation
6.2.2 Formation des responsables régionaux
6.2.3 Formation des encadreurs en natation
6.2.4 Les compétitions
6.2.5 Récapitulation
6.3 Sur le plan infrastructure
6.3.1 La nouvelle piscine
6.3.1.1 Les sources de financement
6.3.1.2 La réalisation du projet
6.3.2 La réhabilitation de l’ancienne piscine municipale
6.3.2.1 Les sources de financement
6.3.2.2 La réalisation du projet
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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