Les petites et moyennes entreprises (PME), depuis plusieurs années, sont devenues un acteur incontournable dans l’économie et jouent un rôle moteur de la croissance économique. Aussi, elles occupent une place primordiale dans les économies nationales aussi bien développées que celles en développement. Selon le Ministère de L’industrie et des Mines les entreprises en Algérie sont à 90% des PME, particulièrement des TPE. Elles contribuent largement à la croissance et à l’essor économique par la création de richesses et d’emplois.
Afin d’assurer leur fonctionnement et leur développement, les PME doivent se procurer des ressources nécessaires aussi bien en interne qu’externe pour satisfaire leurs besoins de financement. Aussi, elles font souvent face à des difficultés pour s’assurer des ressources financières indispensables pour le déroulement de leurs activités et leurs extensions. Le recours au financement bancaire est souvent la solution la plus appropriée pour elles.
L’importance des PME dans l’activité économique
Les économies les plus prospères et les plus performantes dans le monde, se sont toutes basées, et continuent de le faire, sur les petites et moyennes entreprises, qui jouent un rôle clé dans la création de valeur ajoutée et des emplois. Depuis les années 70, les PME sont considérées comme un vecteur économique de développement, générant des emplois et de la richesse.
Caractéristiques des PME
Définitions et caractéristiques
Les définitions de la PME peuvent se distinguer selon des critères de référence endogènes à l’entreprise afin de délimiter le concept de cette dernière. Pour décrire la PME selon ces critères, deux approches coexistent : l’une quantitative et descriptive, et l’autre analytique et qualitative. Ces deux approches sont distinctes mais restent complémentaires. En effet, la première approche ne touche que les éléments les plus apparents à l’entreprise, alors que la seconde prend en considération la relation de l’entreprise avec son environnement.
l’approche quantitative
La PME est une unité de production ou de distribution, une unité de direction et de gestion, sous l’autorité d’un dirigeant entièrement responsable de l’entreprise dont il est souvent propriétaire et qui est directement lié à la vie de l’entreprise .
l’approche qualitative
Appelée aussi approche analytique car elle rejoint plus la réalité socio-économique.
Il s’agit d’étudier et d’analyser certains critères qui semblent utiles afin d’éclairer le concept des PME , telle que la dimension humaine et la qualité de la gestion de l’entreprise, le rapport Bolton et les approches multicritères.
a) La dimension humaine et la qualité de la gestion de l’entreprise
Selon le critère dimension humaine et la qualité de gestion, est considérée comme PME, toute unité de production ou de distribution, une unité de direction ou de gestion sous l’autorité d’un dirigeant entièrement responsable de l’entreprise, dont il est souvent propriétaire, et qui est liée directement à la vie de cette dernière. Autrement dit, « la PME est l’entreprise dans laquelle, le chef d’entreprise assume personnellement les responsabilités financières, techniques, sociales et morales de l’entreprise ; quel que soit la forme juridique de celle-ci » .
b) Le rapport Bolton
Au début des années 1970, en Grande Bretagne un travail d’envergure fut entrepris afin de conceptualiser la petite entreprise comme entité socio- Économique. Une commission sous la présidence de J.E BOLTON, est chargée d’analyser la problématique de la PME, cette étude rejoint le « Small Business Administration » en ce qui concerne les critères de définition des PME qui reposent sur les critères suivants :
Une part de marché relativement restreinte ;
Une gestion personnalisée de l’entreprise par son propriétaire.
Il ne s’agit donc pas d’une structure managériale formalisée, le propriétaire est présent à tous les niveaux de gestion et ne délègue pas le pouvoir de décision. Ce rapport met donc à son tour l’accent sur les éléments liés à la personnalité des dirigeants de PME .
Les approches multicritères
A côté de l’élément humain on trouve d’autres caractéristiques plus descriptives utiles pour l’élaboration d’une définition qualitative, qui peut être subdivisée en trois groupes soit celles qui introduisent les stratégies ou les objectifs de la direction, celles qui se basent sur l’évolution ou le stade de développent ou d’organisation de l’entreprise, enfin, celles qui touchent au secteur ou au type de marché dans laquelle elle évolue. Selon le premier groupe, la PME peut être vue comme étant toute entreprise dont la stratégie est intuitive et peu formalisée, dans laquelle l’entrepreneur prend des décisions en se basant sur sa propre expérience ainsi que son intuition, en ce qui concerne les objectifs de direction, ne sont considérés comme PME, que les unités dont les objectifs sont la rentabilité et l’indépendance de gestion.
Le deuxième groupe, quant à lui, considère que toutes les entreprises suivent plus ou moins le même sentier d’évolution, en naissant d’abord petites et en passant ensuite par différents stades jusqu’à devenir grandes sinon très grandes. Mais ces typologies posent plusieurs problèmes :
– D’une part, la plupart des PME demeurent toujours petites, même après 50 ou 100 ans, ou encore certaines entreprises naissent déjà grandes et bien organisées
– D’autre part, il existe différents sentiers d’évolution pour les entreprises selon les secteurs, les marchés, les conjonctures, etc.
S’agissant des PME en Algérie, la loi N°17-02 du 10 janvier 2017 portant sur la promotion de la petite et moyenne entreprise, les définit comme suit : «la petite et moyenne entreprise, PME est définie, quelque soit son statut juridique, comme étant une entreprise de production de bien et/ ou de service employant une à 250 personnes, dont le chiffre d’affaires n’excède pas 2 milliards de dinars ou dont le total du bilan annuel n’excède pas 500 millions de dinars et qui respecte les critères d’indépendance » .
Classification des PME
Plusieurs critères sont à la base de la classification des PME.
Selon la taille : notamment en fonction de leurs effectifs : les micro-entreprises ou les très petites entreprises ont entre 0 et 9 salariés, les petites entreprises de 10 à 49 salariés, les entreprises moyennes de 50 à 499 salariés, les grandes entreprises plus de 500 salariés.
Selon leur statut juridique : certaines sont individuelles (c’est-à-dire que leur capital n’appartient qu’à une seule personne), d’autres sont des sociétés (SARL, EURL, SNC) et le capital est donc détenu par plusieurs associés.
Les entreprises peuvent aussi être différenciées selon l’origine de leurs capitaux :
• les entreprises publiques appartiennent totalement ou au moins partiellement à l’État.
• les entreprises privées proviennent de capitaux privés.
Selon la taille de leur marché : Certaines exercent leurs activités localement (petit commerce, artisanat, services aux particuliers, professions libérales…). D’autres ont un champ d’action national ou encore international.
Selon leurs activités : Les entreprises industrielles (atelier, usine de transformation ou de montage), les entreprises de transport, et toutes les entreprises qui produisent des produits ou services à l’exception des entreprises financières.
Les besoins et les sources de financement des PME
Les besoins de financement des PME
La création puis le fonctionnement de l’entreprise engendrent des besoins de financement. En effet, avant de pouvoir vendre des marchandises, des produits ou des services, l’entreprise doit acquérir des machines, acheter des marchandises ou des matières premières, rémunérer sa main-d’œuvre… Il existe donc un décalage dans le temps, entre les dépenses et les recettes, qui déterminent les besoins de financement de l’entreprise. Nous aborderons, dans cette section, les besoins de financement des PME, nous distinguerons entre les besoins liés à l’investissement et les besoins liées à l’exploitation.
Le besoin de financement lié à l’investissement
Au moment de sa création, l’entreprise doit se procurer un ensemble de biens destinés à perdurer dans l’établissement pour plusieurs années. En effet, tout au long de son existence, l’entreprise doit réaliser des investissements importants dans le but d’assurer sa survie et son développement.
On appelle « investissement, l’engagement d’un capital dans une opération de laquelle on attend des gains futurs, étalés dans le temps » . Il est également « Le nerf » et « le muscle» en matière de développement et de croissance de l’entreprise. Quelle que soit sa taille, l’entreprise peut engager quatre types d’actions donnant lieu à des investissements :
-Maintenir les capacités de production existantes en procédant à des investissements de remplacement (remplacement d’un matériel ancien, amorti, usé ou obsolète par un matériel neuf). Ces investissements sont très fréquents.
-Améliorer la productivité et pousser à la modernisation et à l’innovation. Ce qu’on appelle les investissements d’expansion ou de capacité. Ils ont pour but d’accroître la capacité de production ou de commercialisation des produits existants et de vendre des produits nouveaux (l’installation d’une capacité nouvelle ou additionnelle).
-Rationaliser la production : ce sont les investissements de rationalisation ou de productivité qui visent la compression des coûts de fabrication.
-Valoriser le capital humain, il s’agit des investissements humains et sociaux tels que les dépenses de formation, dépenses pour l’amélioration des conditions de travail.
Donc, dans sa conception générale, l’investissement est considéré comme la transformation des ressources financières en biens corporels ou incorporels, c’est-à-dire un sacrifice de ressources financières aujourd’hui dans l’espoir d’obtenir dans le futur des recettes supérieures aux dépenses occasionnées par la réalisation de cet Investissement .
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre I : L’importance des PME dans l’activité économique
Introduction
Section 1 : Les caractéristiques des PME
Section 2 : La place des PME dans le tissu économique en Algérie
Conclusion
Chapitre II : Le financement des PME
Introduction
Section 1 : Besoins et sources de financement des PME
Section 2 : Spécificités et difficultés du financement des PME en Algérie
Conclusion
Chapitre III : Le financement des PME dans le contexte du covid-19
Introduction
Section 1 : L’impact de la pandémie du covid-19 sur les PME en Algérie
Section 2 : Les mesures bancaires en faveur des PME : portée et limites
Conclusion
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes
