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L’enseignement à domicile avec un précepteur
L’éducation en internat
Les sœurs de la Providence sont présentes depuis la fin du XVIIe siècle à Fécamp et vivent en communauté dans les deux, puis trois lieux d’implantation de leur congrégation.
Elles enseignent dans toute la région et dirigent, par exemple, les deux écoles de filles d’Étretat, l’école communale et l’école libre. L’inspecteur, en 1883, suggère un changement de congrégation pour l’école communale d’Étretat car, le jour de son inspection, il trouve la AMF Écoles libres 1808-1958 1R11. Lettre du sous-préfet du 1er mai 1823 sœur de l’école libre enseignant le soir dans l’école communale publique. Il pense, après enquête dans la région, qu’elle « vient pour choisir les meilleures élèves et les entraîne avec elle dans l’école libre » or il ne souhaite pas que l’école communale devienne « la pépinière de l’école libre » et suggère que « chacun reste chez soi178 ».
Dans les campagnes proches de Fécamp, ce sont surtout des religieuses de la congrégation du Sacré-Cœur-de-Jésus de Saint-Aubin179, souvent seules dans le village, installées plus tardivement dans les années 1850 : C’est le cas pour les villages de Saint-Léonard (depuis 1854), Yport (1849 avec deux sœurs), Vattetot-sur-Mer (1840), Froberville (1849), Épreville (1851), Tourville (1850). Aux Loges ce sont deux sœurs de la communauté d’Ernemont de Rouen depuis 1841180.
Malgré la Révolution l’héritage de l’Ancien Régime est très présent. Jean-François Condette estime que le rôle majeur de l’école tenue par l’Église « est certes d’alphabétiser les petits Français, mais aussi et surtout de former de bons chrétiens, poursuivant la politique de reconquête catholique initiée par la Contre-Réforme181 ». La présence des enseignants religieux est de plus en plus forte au cours du XIXe siècle.
En ce début de XIXe siècle seule une congrégation est implantée à Fécamp : les sœurs de la Providence, en place depuis plus d’un siècle en dépit d’une absence d’environ quatorze ans entre 1792 et 1806.
Seule congrégation enseignante déjà présente avant la Révolution, l’Institut des sœurs de la Providence perdure aujourd’hui encore sous la forme d’une petite communauté religieuse à Fécamp. Leurs écoles existent toujours mais avec des enseignants laïques.
Sous la Convention Nationale, le décret du 8 juillet 1793278 (loi du 28 juin 1793) prévoit la prise en charge des enfants les plus pauvres : « La Nation se charge de l’éducation physique et morale des enfants connus sous le nom d’enfants abandonnés. Ces enfants seront désormais désignés sous la dénomination d’orphelins ». Cette loi offre des secours aux familles dont le revenu du travail ne peut suffire à élever des enfants. Quand l’enfant atteint dix ans, l’aide diminue puis s’arrête à ses douze ans, mais les frais d’apprentissage seront pris en charge par la nation pendant deux années. Les orphelins, pris en charge par l’hospice, sont placés chez des nourrices rémunérées qui les gardent jusqu’à leur entrée en apprentissage ou dans l’agriculture279.
Le décret du 19 janvier 1811280, sous Napoléon 1er, sépare les enfants confiés à la charité publique en trois catégories :
les enfants trouvés : ceux qui sont laissés dans les tours d’abandon des hospices ou dans les hospices mais sans qu’on connaisse le nom des parents.
les enfants abandonnés : ceux qui sont reconnus par leurs parents mais ces derniers ne donnent plus de nouvelles.
les orphelins pauvres : ceux dont les parents sont décédés et « n’ont aucun moyen de subsistance ».
Mathias Gardet et Fabienne Waks analysent la situation au XIXe siècle. Selon eux tous ces enfants seuls, parfois vagabonds ou ramassés par la police sous cette catégorie, sont perçus comme une menace pour la société, en particulier urbaine. Le choix politique consiste alors à envoyer les enfants abandonnés, souvent issus de l’exode rural, chez des nourrices en campagne « en réimplantant ces « petites fleurs des pavés » en plein champ, mère nature devenant source de rédemption281 ».
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Table des matières
Introduction
1 De Napoléon à Louis XVIII : les débuts d’une éducation surveillée par l’État
1.1 La situation économique et sociale au début du XIXe siècle
1.2 La situation éducative au début du XIXe siècle
1.3 Classe et éducation
1.4 Genre et éducation
1.5 Les pauvres parmi les pauvres : les orphelins.
Conclusion
2 De Charles X à Napoléon III: la place prépondérante des congrégations
2.1 La situation économique et sociale au milieu du XIXe siècle
2.2 Les grandes étapes éducatives de la Restauration au second Empire
2.3 Deux illustres Fécampois : Jean Lorrain et Guy de Maupassant
2.4 Bienfaisance et philanthropie au XIXe siècle
2.5 L’éducation des filles
2.6 L’éducation des garçons : les Frères des écoles Chrétiennes
2.7 Les écoles communales de garçons
2.8 Les enfants de trois à six ans
2.9 Les orphelins
Conclusion
3 La Troisième République : l’État reprend en main l’éducation
3.1 La situation économique et sociale sous la Troisième République
3.2 L’éducation des filles sous la Troisième République
3.3 L’Institution Waroquet : un Institut secondaire pour les garçons
3.4 L’école des Frères : fermeture d’une école gratuite et ouverture d’un pensionnat
3.5 Les prémices d’une nouvelle ère éducative
3.6 1886-1906 : Une ère républicaine de constructions scolaires modernes
3.7 La formation militaire des jeunes garçons
3.8 La laïcisation de 1892
3.9 Une progressive reprise en main de l’enseignement par l’État
3.10 Les orphelins sous la Troisième République
Conclusion
Conclusion
Annexes
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