Les activités spécifiques réalisées dans les classes

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Le schéma corporel

Le schéma corporel reçoit son nom par P Bonnier en 18939. Il vient d’une notion neurologique de représentation du corps propre. Ses analyses se faisaient sur des constatations cliniques sur des sujets qui présentaient des altérations de la conscience de leur corps suite à des lésions cérébrales. Par la suite, ses travaux sont repris par H. Head qui parlera de « modèle postural du corps » car d’après lui : « Comme nous changeons perpétuellement de position, nous sommes toujours en train de construire un modèle postural de nous-mêmes en constante transformation. » 10
Selon ce neurologue, le cerveau contiendrait un modèle interne représentatif des caractéristiques et des grandeurs biomécaniques du corps qui nous permettrait notamment de situer notre corps dans l’espace, d’avoir une représentation topographique de notre corps et de chacune de ces parties grâce aux sens proprioceptifs et kinesthésiques.
P. Shilder, vient apporter dans sa définition du schéma corporel une ambiguïté en parlant « d’image du corps » car selon son point de de vue, il n’y a pas de réelle différence entre ces deux notions.
On peut donc conclure que la notion de « schéma corporel » qui a été créée bien avant la psychanalyse, a été reprise et différenciée de « l’image corporelle » grâce aux conceptions freudiennes. Il y a donc en fonction du domaine de recherche choisi des ambiguïtés entre les termes et en fonction des chercheurs des nuances dans les différentes définitions.

Document pédagogique accompagnant

Le parcours santé permet de garder un fil conducteur entre les apprentissages. Dès la maternelle, on demande aux enfants de décrire l’extérieur de leur corps mais aussi d’en prendre soin, de l’écouter, de le respecter et de l’entretenir. En faisant un lien entre le corps en lui-même ainsi que son alimentation ou encore son hygiène, on peut mieux comprendre à quoi il nous sert. Il va permettre également d’initier les apprentissages sur ce qu’il y a, à l’intérieur de notre corps. « Le parcours éducatif de santé :
– s’appuie sur l’expérience acquise par les acteurs et vise à la reconnaître, la mutualiser et l’enrichir;
– s’appuie sur la démarche d’analyse des besoins et des demandes des élèves, conduite dans le cadre des projets d’école et d’établissement, et pour laquelle les personnels sociaux et de santé apportent leur expertise ; les interventions éducatives en santé associées aux enseignements permettent une meilleure prise en compte des déterminants de santé liés à la réussite scolaire ;
– peut prendre appui sur des objectifs définis au sein de la stratégie nationale de santé ;
– a une visée opérationnelle ; il décrit concrètement ce qui est mis en œuvre à destination des élèves ; il est communiqué à leurs familles dont la coopération et l’implication constituent une priorité dans la perspective d’une coéducation ;
– précise ce qui est proposé à tous les élèves et ce qui concerne spécifiquement ceux à besoins éducatifs particuliers du fait de leur situation sociale, d’une situation de handicap ou de maladie chronique. »12

Les enjeux sociaux

Nous vivons depuis notre naissance dans une communauté, la science nous catégorise, et il faut que l’enfant prenne conscience qu’il appartient à l’espèce humaine et plus largement aux êtres vivants. Nous sommes tous différents et pourtant, au fur et à mesure des apprentissages, l’élève va pouvoir observer des similitudes entre son corps et celui de ses camarades. Il va se rendre compte de l’universalité des caractéristiques humaines.
Connaître son corps va lui permettre d’agir avec lui pour communiquer avec les autres, aussi bien avec les parties de son corps, qu’avec les parties de son visage. Les expressions du corps peuvent être travaillées tous les jours et durant des ateliers spécifiques autour de projet sur le théâtre ou sur les émotions. Maîtriser ce genre de communication va permettre de limiter la frustration, et peut même se transmettre.

Le développement de l’enfant en maternelle

Le cycle 1, se constitue des élèves de petite section, de moyenne section, de grande section. Il est indispensable de prendre en compte le vécu de l’élève. Grâce à des études, nous pouvons globalement suivre l’évolution d’un enfant en fonction de son âge. C’est pour cela que je vais donc reprendre brièvement les différents stades du développement de l’enfant, dans le domaine physique, affectif, et moteur.Pour autant, il ne faut pas catégoriser les élèves. Ces études doivent nous servir comme indicateur de bon développement, un indicateur de progrès pour suivre l’évolution de l’enfant.
Tableaux du développement de l’enfant 13 (Coupé dans les sous parties suivantes)
D’après ce tableau, on remarque que c’est vers 3-4 ans que l’on identifie plusieurs parties de son corps. Théoriquement 3 ans est l’âge de l’entrée en maternelle, et donc cela ne devrait pas poser de problème à mon étude car mes relevés sont au mois de Janvier. Par contre je peux voir qu’il y a « dessine un bonhomme » vers 5-6 ans, cela voudrait donc dire qu’avant cet âge la représentation graphique n’est pas réellement un bonhomme. Il y a un seuil d’éléments à représenter.

Le dessin du bonhomme

L’évolution du dessin du bonhomme

Depuis que les élèves sont en petite section, beaucoup d’enseignants demandent de dessiner un bonhomme. Nous savons bien que derrière cette pratique, nous demandons à l’enfant de se dessiner lui-même ou autrui. Par le dessin, l’enfant ouvre inconsciemment « un espace projectif où il s’exprime »15. Les psychologues et les scientifiques, peuvent analyser ce dessin et l’interpréter pour faire un état des lieux du bien-être, ou de la souffrance de l’enfant.
Henri Wallon et Liliane Lurçat nous rappellent que :
« Le dessin de l’enfant est parfois prétexte à des interprétations qui n’ont pas leur place au sein de l’école. Le schéma corporel, concept souvent mal défini, fait l’objet d’applications pédagogiques dont la légitimité n’est pas toujours fondée sur des acquis clairement explicités»16
En effet, en tant que professeur des écoles, ce dessin du bonhomme, qui est mis en place mensuellement ou encore périodiquement, doit nous permettre de voir comment l’enfant se représente au sein d’une classe, au sein d’un niveau et de voir également comment il peut progresser. Ce bonhomme est un indicateur pour nous et non un sujet d’analyse.
Pour mieux comprendre son évolution et son intérêt dans cette étude, je m’appuie sur ce que dit R.Baldy : « il existe donc une relation entre l’évolution du dessin enfantin et celle de la représentation de l’espace chez l’enfant et pour comprendre la première il faut s’intéresser à la seconde. »17
Lors d’un entretien avec Madame Sophie Briquet-Duhazé, pour mieux comprendre l’évolution de ce dessin, je souhaite m’inspirer de ses recherches effectuées dans le livre Enseignement-apprentissage à l’école maternelle. « Pour décrire l’évolution du bonhomme, R.Baldy (2002) analyse successivement la richesse, le vocabulaire graphique, la qualité des dessins et le type de bonhomme »
Le dessin du bonhomme exige aussi que l’enfant possède un répertoire de formes graphiques, dont on peut suivre l’évolution. Nous allons donc voir les différents types de bonshommes que nous pouvons rencontrer, cela d’après le livre de René Baldy :
–Le bonhomme rond
Il se caractérise par une forme ovoïde fermée à l’intérieure de laquelle des lignes s’entrecroisent. Si l’on se réfère aux travaux de GH.Luquet, ce bonhomme est le point zéro du dessin figuratif. Il va servir de référence pour observer l’évolution des bonshommes des enfants. En effet selon René Baldy, cette représentation va émerger du gribouillage de l’enfant vers 3 ans. A la suite de cette représentation des éléments seront ajoutés en fonction de la capacité de l’enfant à faire évoluer son geste graphique. Pour conclure, lorsque l’enfant se situe dans la phase du bonhomme « rond », il se centre sur la globalité et attribue à son tracé une valeur de bonhomme grâce au langage.
–Le bonhomme en « pièces détachées »
Chaque partie du corps est dessinée comme une entité indépendante de tout. L’espace est éclaté. La figuration des différents éléments du bonhomme semble ponctuer leur énumération verbale, ce qui montre que cette catégorie de dessins suggère un rapport direct entre graphisme et langage. Cette représentation vient de l’incapacité de l’enfant à coordonner les éléments du bonhomme à son corps. Cela est dû à la fois selon R. Baldy «à l’élaboration mentale trop vague de la complexité de l’organisme humain, mais aussi par une habilité graphomotrice encore insuffisante pour assurer l’agencement correct des différentes formes graphiques dans l’espace de la feuille ». Pour conclure, ce type de bonhomme est proche du premier bonhomme rond. En effet il s’agit d’une représentation abstraite de trait et de rond, explicité par l’enfant qui ne parvient pas à intégrer le tout et les parties dans un même dessin.
–Le bonhomme « têtard »
Selon R. Baldy, (2007,2008) ces bonshommes rudimentaires progressent vers un bonhomme nommé « têtard ». Ce bonhomme est généralement composé d’une forme ovoïde, contenant les éléments du visage, autour de laquelle rayonnent des traits représentant les membres. Si les bras peuvent manquer, les jambes sont en général figurées par deux traits plus ou moins verticaux et plus ou moins longs. Parfois, ces deux traits d’une longueur excessive traversent toute la feuille comme si, une fois lancé, le mouvement de tracé ne pouvait plus s’arrêter.
–Le bonhomme « intermédiaire »
Il est nommé « intermédiaire » par GH.Luquet car il se situe entre le bonhomme « têtard » et le bonhomme « conventionnel » et parce que le tronc ne possède pas encore une existence graphique.
Selon R.Baldy, l’enfant dessine le bonhomme têtard comme il sait le faire, puis bricole une solution pour figurer le tronc, soit en rattachant les bras aux traits représentant les jambes, soit en matérialisant l’espace vide situé entre les jambes (espace noirci, trait horizontal, nombril, boutons, etc.), soit en ajoutant le ventre au terme de la procédure du bonhomme têtard. Certains comme Osterrieth et Cambier (1976), parlent de structures « tronc-jambes » et «tête-tronc ». Révélateurs de la dynamique du développement, les pseudos têtards montrent que le bonhomme conventionnel n’émerge pas brusquement, mais résulte des efforts de l’enfant pour adapter son dessin à de nouvelles exigences figuratives. Ils sont en réalité très révélateurs de la dynamique développementale en montrant que le dessin conventionnel du bonhomme n’émerge pas brusquement mais résulte d’une adaptation active et progressive des procédures à de nouvelles exigences figuratives.
–Le bonhomme « conventionnel additif »
Entre 4 et 5 ans, le bonhomme que l’on peut qualifier de conventionnel prend figure humaine. Il est conçu comme une liste de parties bien différenciées, verbalisables, figurées par des formes bien séparées dont l’addition constitue le dessin. L’exécution de ce dessin n’exige qu’une planification locale : un rond pour la tête, un autre pour le tronc, quatre traits ou « tubes » pour les membres. D’allure géométrique, figé dans l’immobilité du symbole, c’est généralement un adulte figuré en pieds, debout, de face, nu, souvent avec le nombril mais généralement pudique, assez mal proportionné (la tête est trop grosse par rapport au tronc), avec une bouche souriante signifiée par un trait incurvé vers le haut, un nombre de doigts approximatif, etc. Autant de caractéristiques inhérentes au schématisme qui caractérise les dessins de cette période. Ce bonhomme peut être filiforme quand les membres sont figurés par un trait ou « tube » quand ils sont figurés par un double trait.
–Le bonhomme « contour »
Maintenant, le dessin est conçu comme une totalité fusionnant l’ensemble des parties dans un contour plus ou moins général. Certains dessins figurent la silhouette complète du bonhomme, tracée d’un seul trait, d’autres englobent une partie des éléments : par exemple, la tête, les épaules, les bras et le torse sont englobés dans le même contour. L’exécution, planifiée globalement, exige un geste fluide et modulé favorisé par l’automatisation de l’écriture cursive. Le bonhomme, qui jusque-là était paralysé, peut maintenant, courir, se baisser, se mettre de profil, éprouver des émotions et même se métamorphoser par l’imagination en bonhomme animal.
Cette énumération ne rend pas toujours compte de la grande diversité des dessins que nous pouvons rencontrer. Entre ces types de dessins il n’y a pas de rupture franche mais bien des formes intermédiaires. Il ne faut pas oublier qu’en parallèle l’enfant va acquérir une certaine aisance graphique, plus ou moins rapidement, pouvant influencer l’élaboration de son bonhomme.

Les observations et les hypothèses

À la suite de mes observations menées en classe, je décide d’analyser les séances d’activités physiques. Je remarque, avec l’aide de mes tuteurs, que pour varier mes séances, je dois introduire du matériel à manipuler ou encore me servir de matériel comme support (parcours de motricité). Il faut également que je différencie mon enseignement en recourant aux variables didactiques dans les cinq directions de la trame de variance (le corps, le matériel, l’espace, le temps et l’autre) afin de répondre au plus près des besoins moteurs des enfants et de mettre en place des jeux parallèles ; en effet les habiletés motrices n’étant pas les mêmes à 3, 4 ou 5 ans. Un autre élément m’interpelle durant mes séances d’activités physiques. Lors de l’échauffement qui se fait grâce à des positions de yoga, j’utilise du vocabulaire en lien avec ce qui est demandé dans les attendus de fin de cycle du domaine explorer le monde, c’est-à-dire le vocabulaire du corps. Ce temps doit permettre d’établir un lien entre ce qui est dit et ce que l’on doit faire. Des temps de langage permettent d’amener les enfants à dépasser le « faire » pour parvenir à « penser le faire ». Il est incontournable de mettre des mots sur les actions produites et d’acquérir un vocabulaire précis.
Ma première hypothèse concerne donc l’importance du corps en mouvement, pour prendre conscience de son corps par rapport à l’espace et aux objets qui l’entourent.
Première hypothèse : Les activités ciblées en pratique physique permettent une évolution de la conception du schéma corporel.
Le corps et ses représentations entrent également dans le domaine « Explorer le monde ». L’enfant va apprendre à se situer dans l’histoire humaine et va pouvoir aborder l’évolution de l’homme. À son échelle, en cycle 1, à travers des activités de biologie, l’enfant peut découvrir le fonctionnent de son corps et des différents systèmes. Enfin, parler de son corps ainsi que de ses représentations c’est aussi évoquer la croissance. Un enfant grandit et subit des changements physiques, moteurs, cognitifs, affectifs. Grâce à l’interdisciplinarité nous pourrons faire le lien avec des notions de mathématiques, afin de travailler sur les mesures. Un enfant change en taille et en masse.
Ma seconde hypothèse concerne donc l’importance du bagage lexical pour parler des parties du corps afin de permettre par la suite de développer la représentation que l’on a de son corps. Deuxième hypothèse : les activités ciblées en sciences permettent une évolution de la conception du schéma corporel.

Les activités spécifiques réalisées dans les classes

Afin de réaliser ce mémoire, je choisis de faire les deux activités ciblées dans la classe 1. En effet, afin de valider ou non mes hypothèses concernant l’impact des activités ciblées sur la conception du schéma corporel, je souhaite comparer mes relevés avec une classe qui aurait eu, comme le préconise les programmes de 2015, un « projet » sur le corps, et donc favoriser l’interdisciplinarité.
Pour la classe 2, des activités ciblées en sciences, plus particulièrement sur les articulations seront mises en place. Ces séances seront élaborées par moi-même puis discutées avec ma collègue pour qu’elle puisse au mieux se rapprocher de mes attentes. Je ne souhaite pas faire cette séance dans cette classe qui n’est pas la mienne, car cela pourrait engendrer des facteurs supplémentaires pouvant influencer sur les résultats.
Pour la classe 3, des activités ciblées en pratique physique seront mises en place. L’emploi du temps des élèves est composé quotidiennement d’activités physiques. Je vais donc proposer à ma collègue d’ajouter 15 minutes quotidiennes supplémentaires, pour pratiquer du Yoga. En effet cela va pouvoir allier la pratique de son corps avec un enchaînement d’actions à décrire, ainsi que des parties du corps à citer. Pour la même raison que la classe 2, également dans un souci de temps, je ne prendrai pas en charge c’est séance mais ce sera la titulaire de la classe.

Les outils de relevés

Dans un souci de délai, j’ai effectué mon premier relevé le 30 mars 2018, puis j’ai demandé à mes collègues de mettre en place les activités ciblées dans leur classe. J’ai effectué mon second relevé le 13 Avril 2018.
Le dessin du bonhomme
Je demande aux élèves de prendre une feuille blanche et d’écrire leur prénom. Dans les trois classes, une seule consigne est donnée. « Fais un bonhomme avec tout ce qu’il faut ». Ils ont à leur disposition des feutres de toutes les couleurs. Une fois que les activités ciblées sont terminées, je vais leur demander à nouveau de me dessiner un bonhomme avec tout ce qu’il faut. Comme la pratique de classe est différente entre les trois classes, ce deuxième dessin ne se fait pas le même jour pour les trois classes mais bien après la fin des activités.
La grille d’analyses
Je décide de faire une grille d’analyses pour noter les caractéristiques que je retrouve dans les différents types du bonhomme. Non pas pour analyser le dessin en lui même, mais pour voir si l’enfant suit l’évolution évoquée selon R. Baldy. En effet, je me suis inspirée de cette méthodologie suite au cours de Madame Sophie Briquet-Duhazé, Maître de Conférences HDR en Sciences de l’Education, Université de Rouen.
Dans un second temps, à la lecture du mémoire sur les facteurs pouvant influencer l’évolution du dessin du bonhomme chez les élèves de maternelle de Maëva Foucher23 , Je décide de reprendre cette grille. Elle a pour but d’identifier le type de bonhomme et les éléments essentiels qui peuvent figurer dans les dessins du bonhomme. D’après ses explications d’ analyse :
– Une première partie va nous permettre de situer le dessin du bonhomme selon les caractéristiques établies par R. Baldy.
– Une deuxième partie pour noter la présence ou non des éléments principaux dits constitutifs sur le dessin, ainsi que les éléments secondaires dits de détails.
– Une troisième partie afin d’étudier sa topographie. En effet nous cherchons à voir comment les éléments sont placés.
–Une quatrième partie pour constater si les parties du corps sont dessinées de manière réaliste. En résumé l’analyse de cette partie sera faite de façon globale pour voir si l’élève a su projeter les connaissances obtenues lors des activités sur un dessin, en y ajoutant des éléments de détails supplémentaires ou alors en passant à une catégorie de bonhomme.
Les entretiens avec les élèves
Les relevés de mots sont assez fastidieux : en effet, il faut plus ou moins 10 minutes par enfant. J’étale donc mes relevés sur deux matinées. Je demande à chaque élève de venir avec moi dans le couloir, de s’asseoir sur une chaise et je lui demande « cite-moi des parties de ton corps ». Je leur demande s’ils ont bien compris et, si ce n’est pas le cas, je reformule avec des mots plus simples : « Tu vois ton corps c’est tout ça et tu me donnes le nom de chaque endroit de ton corps ».
J’écris les mots cités au fur et à mesure qu’il me parle. Lorsqu’ils sont trop longs je relance avec un « et encore ? » ou alors je demande « Est ce que tu penses que tu m’as tout dit ». L’entretien se termine quand l’enfant n’a plus rien à me dire.
Je renouvelle ce protocole quand les activités ciblées sont terminées au sein de la classe.
La grille d’analyses
Pour mieux exploiter les résultats obtenus, je souhaite faire une analyse à la fois du comportement de l’élève mais également une analyse des mots obtenus. J’entends par cela que je note au stylo les mots au fur et à mesure qu’ils sont dits, je garde donc l’ordre dans lesquels ils me sont dits. Cette grille a pour but :
– Dans une première partie nous allons pouvoir essayer de comprendre comment l’élève « trouve les mots dans sa tête » car il n’a pas de support visuel.
– Dans une deuxième partie je mets les mots cités et je surligne les groupes de mots. En effet lorsqu’un enfant dit visage, très naturellement les mots qui s’enchaînent sont : nez-bouche-yeux
– Puis dans une troisième partie je ferai un tri pour voir si les élèves parlent plus précisément du visage ou du corps ou si les mots donnés sont en lien avec les activités.
En résumé, je souhaite voir à travers cette analyse si les élèves arrivent globalement à ressortir le vocabulaire soit lié aux articulations, soit lié aux activités motrices.

Les conditions de relevés

Le dessin du bonhomme

En amont de ce projet de mémoire, j’ai comme toute enseignante demandé de faire ce travail du dessin du bonhomme en septembre, la première semaine. En effet, mon objectif, ainsi que celui de ma binôme, était d’observer simplement l’évolution de ce bonhomme et de décorer l’étiquette du porte-manteau. En faisant ce travail pour les trois niveaux à des moments différents, j’ai pu constater que certains facteurs pouvaient influencer la façon dont ce dessin était dessiné :
– Le moment de la journée : lorsque le moment du dessin du bonhomme était sur un temps « libre » comme par exemple le matin sur le temps d’accueil, l’élève prenait son temps. Lorsque le dessin se faisait sur des créneaux d’ateliers avant la récréation, l’élève voulait rapidement finir pour avoir le temps de sortir en premier pour avoir un vélo. Cela influence beaucoup sur la concentration, et donc sur le détail du bonhomme.
– Le nombre d’enfants faisant l’activité : en début d’année, de nombreux enfants prennent le travail sur table comme une « évaluation ». De plus, la relation enseignante-élèves n’était pas établie, donc beaucoup d’enfants ne voulaient pas faire l’exercice par peur de mal faire, ou d’être probablement jugé. J’ai pu observer que durant cette activité autonome, les élèves communiquent sur les éléments présents ou non sur leur dessin.
Lorsque l’un disait « Moi j’ai fait les épaules », tous les élèves décidaient de représenter les épaules. C’est un comportement appréciable et très recherché, cependant, pour cette étude, cela induit d’autres variables qui peuvent complexifier les résultats et donc induire des erreurs.
– le matériel mis à disposition : l’affiche au-dessus des porte-manteaux étant déjà colorée, la consigne était de faire un bonhomme avec un feutre noir. Lorsqu’ils n’utilisent qu’une couleur, les détails du bonhomme sont moins visibles. Je décide donc de leur laisser la possibilité d’utiliser plusieurs couleurs de crayons, feutres, crayons de couleur (mais la gomme est proscrite, car le dessin doit rester identique à la première volonté de l’enfant, et non rectifié.)

Les relevés des parties du corps

Je décide de laisser passer une journée entre le dessin du bonhomme et le relevé. Je ne veux pas que l’élève s’appuie sur ce qu’il a dessiné pour me citer des parties du corps. N’étant pas seule dans la classe lors des relevés, je décide de m’isoler dans le couloir. Je prends une chaise pour l’élève et moi afin qu’il me regarde. Je lui explique dans un premier temps que moi aussi je suis à l’école et que j’ai besoin de son aide pour faire mon travail. L’élève se sent donc rassuré de cet isolement du reste de la classe. Je lui dis que j’ai une question à lui poser et que je vais noter tout ce qu’il va me dire, je lui laisse tout le temps qu’il veut, « Cite-moi les parties de ton corps ». Encore une fois, plusieurs facteurs sont à prendre en compte. J’ai pu le constater lors de premiers relevés faits en septembre :
– la fréquentation du couloir à ce moment de la journée : un couloir unique permet au trois classes d’accéder aux toilettes, et, à certains moments de la journée, un bon nombres d’élèves font des aller-retours. Cela peut déconcentrer l’élève qui est questionné.
– le calme de la classe : on se place juste à coté de la classe. Selon l’activité qui est proposée en classe, l’agitation peut déconcentrer l’élève qui va être impatient de rejoindre ses camarades.
–La stimulation lors de l’exercice : je m’aperçois que mon comportement n’est pas neutre et induit la quantité de réponses des élèves. Lorsque je leur dis : « oui c’est bien encore » « et tu penses à quoi d’autres » « est-ce que tu as d’autres choses qui te viennent à l’esprit » les élèves vont ajouter des mots. Je constate également que lorsqu’ils sont à court d’idées et que je les stimule verbalement, ils vont continuer leur énumération avec des mots concernant d’autres catégories que celle du corps.( par exemple les chaussures.)
– le moment de la journée : c’est un travail qui demande à l’élève d’être concentré. Après un repas ou une récréation l’élève va avoir tendance à se plonger dans ses pensées et cela augmentera le temps d’hésitation entre les mots. De plus, j’ai pu observer plus de répétitions dans ces moments-là.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela clepfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
1-Le cadre théorique
1.1 Les définitions
1.1.1 Le corps humain
1.1.2 L’image du corps
1.1.3 Le schéma corporel
1.2 Quels sont les enjeux ?
1.2.1 Le bulletin officiel
1.2.2 Document pédagogique accompagnant
1.2.3 Les enjeux sociaux
1.3 Le développement de l’enfant en maternelle
1.3.1 Le développement cognitif
1.3.2 Le développement langagier
1.3.3 Le développement sensoriel et moteur
1.4 Le dessin du bonhomme
1.4.1 L’évolution du dessin du bonhomme
1.4.2 L’évolution du dessin de l’enfant
2- Le cadre de travail
2.1 Le protocole
2.1.1 La population
2.1.2 Les observations et les hypothèses
2.1.3 Les activités spécifiques réalisées dans les classes
2.2 Les expérimentations
2.2.1 Plans de séquences
2.2.2 Les outils de relevés
2.2.3 Les conditions de relevés
3- Les résultats
3.1 Les résultats de la classe 1 ayant des activités ciblées en science et en pratique physique
3.1.1 Les résultats des élèves de moyenne section
3.1.2 Les résultats des élèves de grande section
3.2 Les résultats de la classe 2 ayant des activités ciblées en science uniquement
3.2.1 Les résultats des élèves de moyenne section
3.2.2 Les résultats des élèves de grande section
3.3 Les résultats de la classe 3 ayant des activités ciblées en pratique physique uniquement
3.3.1 Les résultats des élèves de moyenne section
3.3.2 Les résultats des élèves de grande section
4-L’analyse des résultats
4.1 Dessin du bonhomme
4.1.1.L’« autrement »
4.1.2. Le « plus »
4.2 Les mots de vocabulaires
4.3 Les limites du protocole
Conclusion
Bibliographie

Télécharger le rapport complet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *