Les banques représentent un maillon essentiel du système monétaire national et international, elles assurent le volet financier des échanges physiques de biens et de services entre les différentes entités, les organismes et les Etats à travers le monde. Ce rôle important que jouent les banques en plus de leur vocation de collecte de fonds et d’octroi de crédits nous amène à s’interroger non seulement sur la gestion de la trésorerie mais surtout sur les outils utilisés pour son optimisation.
La bonne réussite d’une banque dépend de la bonne gestion de la trésorerie, car celleci est devenue l’un des pôles stratégiques de la structure dont la gestion requiert une certaine délicatesse étant donné qu’elle oriente la répartition et l’affectation des ressources.
En effet, la maîtrise de la trésorerie découle des outils utilisés pour sa gestion, il est donc important de chercher les moyens d’améliorer ces outils et comment les perfectionner, d’une part pour réduire les risques et d’une autre pour faciliter la gestion de la trésorerie bancaire.
Le concept de la gestion de la trésorerie
L’optimisation du cash reste au cœur des discussions dans les institutions financières, ce constat a vivement inspiré de nombreux auteurs qui se sont penchés sur la question afin d’aider les dirigeants à assurer la pérennité de ces institutions à travers une gestion optimale des ressources financières dont elle dispose.
Définition de la trésorerie
Définition 1 : Le concept de la trésorerie est l’un des plus difficiles à définir dans le domaine financier, il apparait pourtant important d’essayer de cerner cette notion car la trésorerie joue un rôle fondamental dans la gestion financière d’un organisme qu’il s’agisse du secteur privé ou du secteur public les considérations dans la pratique puissent varier d’un secteur à l’autre .
Définition 2 : La trésorerie se définit comme étant l’ensemble des liquidités dont dispose une entreprise à un instant précis et qu’elle peut immédiatement utiliser pour faire face à des décaissements .
Définition 3 : Selon le dictionnaire Hachette, la trésorerie représente l’ensemble des ressources immédiatement disponibles d’une entreprise ou d’un particulier, qui lui permettent de faire face aux dépenses. De cette définition, il découle que la trésorerie est l’ensemble des disponibilités financières d’une personne physique ou morale qui lui permet d’assurer ses dépenses quotidiennes .
Définition 4 : La trésorerie est la traduction financière de l’intégralité des actes de gestion de l’entreprise, qu’il s’agisse du cycle d’exploitation, du cycle d’investissement ou des opérations hors exploitation.
Définition 5 : La trésorerie d’une entreprise à un instant donné est égale à la différence entre ses emplois de trésorerie (placements financiers et disponibilités) et son endettement bancaire et financier à court terme. C’est le cash dont elle dispose quoiqu’il arrive (même si la banque décidait de cesser ses prêts à court terme). Autrement dit, elle est égale à la différence entre le fonds de roulement fonctionnel de l’entreprise (FR) et son besoin de fonds de roulement (BFR).
Cette définition, fait jaillir les différentes composantes de la trésorerie que sont le BFR et le FR, et le lien avec l’environnement bancaire. De plus il ressort que l’existence de disponibilités (en caisse) n’implique pas automatiquement l’existence d’une trésorerie excédentaire. En effet, il faut prendre en compte les prévisions de trésorerie c’est-à-dire les encours de placement et les crédits à court terme. Il s’agit alors d’assurer l’équilibre des recettes et des dépenses à tout moment en contractant les emprunts nécessaires ou en plaçant les fonds disponibles, et en tout lieu en effectuant les mouvements de fonds nécessaire .
Définition 6 : Selon MEUNIER la trésorerie nette se distingue de la trésorerie potentielle pour lui la trésorerie nette représente soit le financement à court terme nécessaire à l’entreprise pour combler l’écart provenant de la différence entre le fond de roulement net et le besoin en fonds de roulement, soit le placement à court terme effectué par l’entreprise grâce à l’écart positif (trésorerie excédentaire).
Les différentes sources de la trésorerie bancaire
Si l’on peut définir la trésorerie comme étant l’ensemble des moyens de financements liquides ou à court terme dont dispose un agent économique, on peut se demander d’où les banques tirent leurs ressources. A partir de ce point, il sera question de passer en revue les différentes sources de la trésorerie dont dispose une banque commerciale.
L’épargne
L’épargne est le cerveau moteur de tout développement, elle constitue la principale source de revenus des banques commerciales. Elle est constituée des dépôts à vue et des dépôts a termes.
Les dépôts à vue : comprennent les dépôts effectués par les clients de la banque, les particuliers, les entreprises commerciales, les entreprises industrielles, avec l’intention de pouvoir en disposer rapidement. C’est-à-dire la restitution des sommes déposées à tout moment sur simple demande a celui à qui elle doit être faite. La principale qualité de l’épargne à vue est la disponibilité ; son principal défaut est sa faible rentabilité. Ces dépôts sont enregistrés dans des comptes à vue ou des comptes chèques postaux ou encore des comptes courants dont le solde est généralement créditeur.
Les dépôts a termes : constitués par des dépôts effectués par des tiers avec l’intention de n’en disposer qu’à un terme fixe, c’est-à-dire pas après une certaine échéance ou encore après signification d’un préavis plus ou moins long. La banque peut donc disposer de ces fonds pendant un temps plus ou moins long.
Ces comptes de dépôts à vue sont automatiquement renouvelés pour un terme identique lorsque le dépositaire n’a pas averti la banque de sa décision de mettre fin aux dépôts.
Les moyens propres
Il s’agit du capital social et des réserves constituées par affectation dans des emplois durables de la banque, pour une question de gain de confiance de la part des clients, ainsi que dans le cadre du marketing, les banques sont tenues à effectuer leurs activités dans des bâtiments très somptueux, ainsi le client n’a aucune peur de perdre son argent.
Le marché interbancaire
C’est un marché réservé uniquement aux banques, il est question de crédits entre banquiers, c’est à dire des avances que les banquiers s’accordent mutuellement avec intérêt pour une période d’un à douze mois, le taux d’intérêt y est déterminé par les lois de l’offre et la demande. Quand ces genres d’opérations sont ramenés à un délai de très court terme, on parle de, ainsi toute banque commerciale à excédent de liquidité mettra de l’argent à la disposition des autres banques en besoin.
La banque centrale
La banque centrale est la principale prêteuse des fonds aux banques commerciales, cela peut se faire par plusieurs procédés tels que le réescompte des effets des banques commerciales, l’intervention sur le marché monétaire par le mécanisme d’open Maret (Marché des obligations et des bons de trésors), les avances en compte courant .
Les transferts nationaux et internationaux
Au niveau national: les opérateurs économiques, au lieu de se déplacer avec des fonds, ils donnent ordre à leurs banquiers de transférer des fonds d’un lieu à un autre dans le même pays.
Au niveau international: c’est lorsque deux pays différents interviennent, que l’opérateur d’un pays donne ordre a son banquier de transférer l’argent vers une banque d’un autre pays. Ces ressources sont collectées sous de différentes commissions à savoir :
Les commissions de change : perçues sur les mouvements de recettes et de dépenses dès lors qu’ils sont libellés en devise.
Les commissions de transfert : perçues sur tous les mouvements de devises destinées à l’étranger en cas de paiement d’une opération d’importation, règlement des dividendes, remboursement sur effets de commerce et chèques appliqués sur des flux de devises entrantes.
Les commissions d’encaissement sur effets de commerce et les crédits documentaires : ces commissions sont pratiquées de différentes manières selon qu’ils s’agissent d’exportation ou d’importation .
Détermination de la trésorerie
Dans le sens courant la trésorerie est tout ce qui est liquide, ce qu’on appelle encore l’encaisse. La liquidité est très importante pour les institutions financières car ces dernières sont particulièrement exposées à des demandes de remboursement imprévues et immédiates. C’est la caractéristique typique des activités de prêt et de dépôt. Pour rester crédible et pouvoir continuer ses activités, une banque doit être capable de faire face sur le champ à des retraits d’argent parfaitement légaux et à des demandes de crédit.
En analyse financière, on définit la trésorerie comme étant la différence entre le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement. La fixation du niveau de la trésorerie qui relève normalement de la politique financière, est la résolution conjointe d’un problème de rentabilité et d’un problème de risque.
La notion de la trésorerie, telle qu’elle vient d’être décrite, a l’avantage d’être explicative, des difficultés éventuelles de la trésorerie d’une banque. Par contre, présentant la trésorerie comme un solde, il convient maintenant d’examiner les composants : les actifs de trésorerie (qui sont en quelque sorte les emplois à la disposition du trésorier) et les passifs de trésorerie (représentant les ressources et plus généralement tout financement à court terme).
La trésorerie peut donc être également définie comme la différence entre les valeurs de l’actif (valeurs mobilières de placement et les disponibilités à court terme) et les valeurs du passif (les dettes exigibles à court terme). Il apparait aussi que l’existence d’une encaisse (disponibilité) n’est pas liée à l’existence d’une trésorerie positive. Les éléments de la trésorerie examinés, notamment l’encaisse, sont destinés à faire face aux besoins immédiats. Mais cette fonction peut également être efficacement remplie par une « quasi trésorerie», notamment les « réserves de financement » ; c’est ce qu’on appelle la trésorerie potentielle. Si la plupart des tâches du trésorier sont consacrées au suivi de la trésorerie réelle, il doit néanmoins suivre, de manière plus ou moins formalisée, la trésorerie potentielle.
Au jour le jour, on gère la trésorerie différemment selon l’existence et la disponibilité de la trésorerie potentielle. Celle-ci, face à des flux aléatoires, permet d’approcher « le zéro par la négative ». C’est un des principes clés de la gestion de la trésorerie au jour le jour. Selon l’approche bilancielle, les éléments qui rentrent dans la détermination de la trésorerie procèdent de l’analyse des postes du bilan, ainsi la structure bilancielle peut être un indicateur de positionnement pour la banque. Le bilan enregistre les principales opérations bancaires en les distinguant selon leur nature et les agents vers lesquels elles sont destinées. Il constitue un outil pertinent qui permet d’appréhender le positionnement stratégique de la banque .
|
Table des matières
Remerciement
Dédicaces
Liste des abréviations
Résumé
Sommaire
Liste des tableaux
Listes des figures
Introduction
Chapitre 1 : Généralités sur la gestion de la trésorerie bancaire
Introduction
Section 1 : le concept de la gestion de trésorerie
Section 2 : Les principales opérations de la trésorerie bancaire et ses conditions d’optimisation
Section 3 : Les outils de gestion de la trésorerie bancaire
Section 4 : La gestion des risques liés à la trésorerie
Conclusion du chapitre 1
Chapitre 2 : L’organisation du marché monétaire dans la gestion de la trésorerie
Introduction
Section 1 : Le marché monétaire dans le marché de capitaux
Section 2 : Les compartiments du marché monétaire
Section 3 : Les moyens de refinancement à court terme
Section 4 : Analyse de la gestion de la trésorerie bancaire
Résumé du chapitre 2
Chapitre 3 : Etude de cas la Banque Nationale d’Algérie
Introduction
Section 1 : présentation de l’organisme d’accueil
Section 2 : Présentation de la direction des marchés monétaire et financier
Section 3 : Etude de cas de la BNA (Direction des marchés monétaire et financier)
Conclusion du chapitre 3
Conclusion
Bibliographie
Les Annexes
