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L’écriture automatique
Etant donné que les surréalistes refusent d’être soumis à la raison et à la logique qui imposent toutes les règles ; ils procèdent à une technique nommée l’ « écriture automatique ».
Cette technique consiste à reproduire sans interruption la dictée de la pensée insoumise à la raison. Elle permet d’exprimer sans calcul et sans détour les manifestations de l’inconscient. André BRETON l’explique dans le manifeste du surréalisme : « (…) La première phrase viendra toute seule, tant il est vrai qu’à chaque seconde il est une phrase étrangère à notre pensée consciente qui ne demande qu’à être extériorisée » 2.
Le hasard objectif
Cette technique consiste à éliminer toute élaboration relative à la raison. Les coïncidences et les rencontres non programmées sont les bases du hasard objectif. Les rencontres qui ont lieu dans un monde objectif sont inexplicables et hasardeuses. Il faut se fier au hasard, car il est le signe de la surréalité, il permet de dépasser le réel. Louis ARAGON l’explicite dans Le paysan de Paris : «Je ne veux plus me retenir des erreurs de mes doig ts, des erreurs de mes yeux. Je sais maintenant qu’elles ne sont pas que des pièges grossiers, mais de curieux chemins vers un but que rien ne peut me révéler, qu’elles. A toute erreur des sens correspondent d’étranges fleurs de la raison»1.
La femme
Le surréalisme attribue aux femmes le pouvoir de révéler ce qui est caché. Autrement dit, elles permettent de percer le mystère. Les surréalistes divinisent les femmes, ils leur attribuent le statut de médium. Pour eux, l’émotion causée par la présence de la femme est unmoment de mystère. « Elles sont les messagères de l’Eve nouvelle, elles semblent promettre la réconciliation de la veille et du rêve » 2.
La théorie du roman surréaliste
Le roman est le genre par excellence de la représentation de la réalité. Compte tenu des principes surréalistes, comment les surréalistes perçoivent-ils le roman ?
Les critiques du roman réaliste
Les surréalistes se méfient du roman parce que ce dernier implique des normes et des règles à respecter. En effet, ils procèdent à une critique acerbe du roman réaliste en avançant des arguments typiquement surréalistes.
Premièrement, ils ont porté leurs critiques sur « les marques de vraisemblable » en dénonçant les informations qui sont destinées à rendre le récit plus réel. Pour eux, les romanciers essaient de donner des précisions sur chaque élément au point d’étaler leur objectif quiconsiste à « aller au-delà des apparences ».
Deuxièmement, les surréalistes condamnent les descriptions qu’ils qualifient de « style d’information pure ». Ils pen sent que les descriptions ne sont que des ornements inutiles. En effet, elles sont considérées comme des « moments nuls ». Pour André BRETON, la description : « (…) ce n’est qu’une superposition d’images de cat alogue, l’auteur en prend de plus en plus à son aise » 1.
Les surréalistes condamnent les portraits. Pour eux, les détails physiques ou les caractéristiques des personnages sont les fruits d’un choix imprévisible des auteurs réalistes. André BRETON les tourne en dérision en racontant une anecdote : « Quelqu’un suggérait à un auteur de ma connaissance, à propos d’un ouvrage qui allait paraître et dont l’héroïnepouvait trop bien être reconnue, de changer au moins encore la couleu r de ses cheveux. Blonde, elle eût chance, paraît-il, de ne pas trahir une femme brune. Eh bien ! Je ne trouve pas cela enfantin, je trouve cela scandaleux » 2.
Enfin, les surréalistes n’admettent pas le rôle joué par la psychologie. Les auteurs veulent toujours résoudre des énigmes dont les solutions sont déjà trouvées. Par conséquent, cela influe sur le schéma de l’intrigue. Autrement dit, l’intrigue devient « une simple partie d’échecs ». Les sentiments et la passion sont soumis « aux analyses logiques ». En effet, les actions de chaque personnage sont déjà organisées à l’avance.
Les surréalistes se méfient du roman. Mais, ils proposent une nouvelle théorie du genre romanesque qui coïncide veca leur vision.
Les principes du roman surréaliste
Pour les surréalistes, le roman doit être marqué par des faits insolites et inexplicables. Ainsi, les surréalistes multiplient ces faits insolites dans le but de créer une réalité.
A l’encontre des auteurs réalistes qui multiplient les précisions pour accréditer les récits, les surréalistes augmentent « les marques d’invraisemblable ». Ces faits insolites engendrent l’étrangeté. Par la voie de cette étrangeté, les récits surréalistes présententune image irrationnelle.
D’autre part, le récit surréaliste doit s’en tenirà la présentation des faits sans donner d’explication. Autrement dit, contrairement aux récits réalistes, les récits surréalistes ne privilégient pas l’analyse des sentiments, ni de la passion des personnages. En effet, la psychologie ne trouve pas sa place dans les récits surréalistes : « La psychologie renoncera à bâcler aux dépens des êtres et des événements ses grands devoirs inutiles pour tenir vraiment entre deux lames une fraction de seconde et y surprendre les germes des incidents » 1.
Quant à la description, les surréalistes l’évitent. Ainsi, ils multiplient les photographies et les décors insolites comme dans Le Paysan de Paris.
Enfin, les romans surréalistes sont marqués par les témoignages de leurs auteurs. Les actions sont présentées en désordre pour montrer qu’il s’agit d’un témoignage. Les auteurs surréalistes accumulent les coïncidences ou les rencontres fortuites pour mettre en valeur leur théorie concernant « le hasard objectif ».
Bref, le récit surréaliste est basé sur l’irrationalisme. Comment se manifeste cette attitude surréaliste dans les œuvre s de J.GRACQ ? Quelle est la place de cet auteur dans le surréalisme ?
La place de J. GRACQ dans le surréalisme
J. GRACQ n’a pas pu accéder au statut d’écrivain « surréaliste » malgré son admiration pour le chef de file de ce mouvement. Il est classé parmi
« les écrivains de la deuxième génération » comme André Pieyre de MANDIARGUES. Les surréalistes ne l’ont pas tenu à l’écart, mais c’est le romancier lui-même qui n’a pas voulu être accepté c omme membre intégrant de ce mouvement. Il a toujours été en contact avec les surréalistes tout en restant en marge. Son choix s’explique par le fait qu’il n’a pas voulu s’engager dans la politique. Quel a été son parcours littéraire ?
Le parcours littéraire de Julien GRACQ
Le parcours littéraire de Julien GRACQ est particulier dans la mesure où il a toujours été obligé de franchir des obstacles. En effet, dès le début de sa carrière, Julien GRACQ a dû faire face à un problème. L’auteur a voulu éditer son premier roman intitulé Au château d’Argol, mais les éditions GALLIMARD ont refusé son manuscrit. L’auteur n’a point contacté d’autres éditeurs jusqu’au jour où il a confié son manuscrit à José CORTI qui n’est autre qu’un libraire éditeur en relation étroite avec les surréalistes. Par conséquent, son rapport avec le mouvement surréaliste commence le jour où CORTI a accepté son livre. Ce lien va s’affermir grâce à la parution de ce mêm e livre. André BRETON y voit « un aboutissement du surréalisme ». Cette « r econnaissance littéraire » s’est transformée en amitié en 1939, année où il fait connaissance d’André BRETON.
Quant à la célébrité, Julien GRACQ la doit à la parution de son oeuvre intitulée Le Rivage des Syrtes. Ce livre a obtenu le prix Goncourt que l’auteur a refusé pour dénoncer la critique infligée aux œuvres littéraires. En effet, il est devenu l’auteur de la satire des prix littéraires intitulé La littérature à l’estomac. Il y démontre que les auteurs sont obligés de satisfaire ceux qui s’empressent de faire la critique de leur œuvre au point d’oublier que la lecture est une question d’amour. Il disait :
« La demande harcelante de grands écrivains fait que presque chaque nouveau venu a l’air de sortir d’une forcerie : il se dope, il se travaille, il se fouaille les côtes, il veut être à la hauteur de ce qu’on attend de lui » 1.
Pour Julien GRACQ, l’existence de nouveaux écrivains vedettes fausse le rapport entre le lecteur et l’œuvre, car le lecteur a déjà un préjugé. Ainsi, il a commencé sa lutte pour la dignité de l’œuvre littéraire ou « la cause de la lecture». Malgré tous ses efforts, Julien GRACQ ne pouvait pas éviter la polémique.
Outre Le Rivage des Syrtes, quels sont ses autres romans ?
Les autres romans de Julien GRACQ
Julien GRACQ se distingue par ses cinq romans dont certains sont traduits en langues étrangères. Ces œuvres ont un p oint commun, ils sont caractérisés par « la quête et l’attente », car ce sont les thèmes de prédilection de Julien GRACQ.
Le premier roman intitulé Au château d’Argol a été publié en 1938. Le second livre a comme titre Un beau ténébreux. Le romancier l’a écrit quand il a été emprisonné en Silésie en automne 1940. Vuque l’œuvre n’a pas été achevée, l’écrivain a continué sa rédaction une fois libéré. Le troisième roman, Le roi pêcheura été écrit en 1943, mais sa parution a attendu l’année 1948. Ce livre a conduit son auteur à l’échec et à la honte, car le public ne l’a pas apprécié. Un balcon en forêt, le quatrième roman est paru en 1958 et Le Rivage des Syrtes en 1951.
Résumé du corpus
Pour fuir une vie oisive et oublier un chagrin d’amour, Aldo, héros narrateur, demande à son gouvernement de l’affecter loin d’Orsenna. Il reçoit une réponse favorable et est nommé « observateur » dans le sud, sur le front des Syrtes. La fonction de l’unité où il va travailler consiste à surveiller la mer des Syrtes et à observer le comportement des armées du Farghestan, pays avec lequel la République d’Orsenna est en guerre froide depuis trois siècles. Les deux Etats évitent de franchir la ligne limite qui les sépare. Le « rivage des Syrtes », la région où Aldo travaille, est presque en ruine. A Amirauté comme tout ailleurs, le calme règne. Aldo passe ses après-midi à contempler les cartes de la mer des Syrtes et par cette occasion celle du Farghestan. Marino, le capitaine avec qui il travaille, l’a surpris et le prie de quitter la province pour éviter les tentations susceptibles de déséquilibrer la paix, mais en vain. A Maremma, la capitale de cette province, Aldo rencontre Vanessa Aldobrandi, héritière et fille d’un traître. Vanessa a invité ldoA à l’accompagner à Vezzano, île d’où l’on voit de loin le volcan Tängry. Depuis, le désir d’aller voir ce volcan de plus près s’est ancré dans l’esprit d’Aldo.
L’équipage dirigé par Aldo effectue une croisière de reconnaissance, à bord du Redoutable, un navire de guerre. Au lieu de respecter la ligne limite qui sépare les deux Etats, Aldo décide de continuer vers le Tängry où trois coups de canon résonnent. A la suite de cet événement, le capitaine Marino disparaît, personne ne sait s’il s’est suicidé ouombét accidentellement à l’eau.
Las d’être en état d’inertie, le peuple et le gouvernement d’Orsenna manifestent de la reconnaissance pour l’initiative d’Aldo, car ils sont en « attente » d’un événement.
En résumé, les surréalistes rejettent la narrationtraditionnelle. Ils ont proposé une nouvelle théorie romanesque qui exclut l’usage de la description. Toutefois, notre corpus est marqué par la surabondance des éléments descriptifs.
Nombreux sont les spécialistes en analyse structurale du récit et en critique littéraire qui ont proposé leur théorie concernant la narration et la description.
Pour mener à bien notre analyse, nous avons jugé qu’il est nécessaire d’avoir un cadre théorique qui va nous servir de repère.
Ainsi, dans la partie suivante, nous allons situer la narration et la description dans un cadre théorique. Pour ce faire, nous estimons que c’est la théorie de GENETTE qui est la mieux appropriée car elle nous permet d’exploiter l’environnement de ces deux concepts.
UNE RECONNAISSANCE TARDIVE DE LA DESCRIPTION
Nous avons déjà évoqué dans l’introduction généraleque la distinction entre la narration et la description n’existe que depuis peu de temps. Autrement dit, la pratique littéraire a fait de la description un élément presque inutile avant le XIX° siècle. D’où vient cette négligence ? Pourquoi ce retard de distinction entre narration et description ?
Méfiance face à la description
Cette méfiance pourrait s’expliquer par la valeur accordée à chacune de deux représentations littéraires (narration et description). Autrement dit, la pratique littéraire avant le XIX° siècle a jugé que la description est moins importante que la narration. Ainsi, la description est considérée comme un élément facultatif dans le contexte narratif. Cette réticence face à la description entraîne la confusion entre les deux représentation littéraires, car la description est enchevêtrée dans la narration. Tout efois, la tradition scolaire est l’un des facteurs qui ont permis de distinguer la description de la narration en montrant que l’opposition entre elles réside dans leur contenu respectif. Nous allons les définir pour comprendre leur fonctionnement.
Définitions
Nous allons prendre les définitions de GENETTE.
La narration
La narration c’est l’exposition d’une suite des faits. C’est : « La représentation d’actions et d’événements »1.
C’est le fait de rendre visibles ou de mettre en relief les événements. C’est la narration qui assure l’enchaînement des faits étant donné que les actions ont une relation entre elles. Par conséquent, la narration a pour objet l’action et les événements.
La description
D’après GENETTE, la description est : « la représentation d’objets ou de personnages » 1.
C’est le fait de rendre plus perceptibles les objets et les images. Ainsi, la description peut mettre en évidence des éléments visuels (paysages, portraits) ou abstraits (la psychologie des personnages). Ces deux définitions mettent déjà en relief le fait que la narration est plus « active », tandis que la description est plutôt « contemplative ». On entrevoit déjà une certaine méfiance face à la description. Cette conception est renforcée par les fonctions assumées par la description.
Les fonctions de la description
Le premier rôle de la description consiste à : « décorer » 2.
Elle est utilisée pour donner une certaine esthétique au récit. Ainsi, même si la description occupe une place importante dans l’économie du récit, même si elle est très détaillée, on la considère toujours comme une « digression » ou un ornement gratuit. A cause de c e rôle typiquement « esthétique », nombreux sont les auteurs qui évite nt de décrire de peur de,perdre le vrai sens du récit. Nombreux sont les romans où les paragraphes qui comportent une description sont autonomes, voire séparés par des blancs typographiques ; ce qui emmène les lecteurs à les ignorer ou à les considérer comme des passages facultatifs.
La seconde fonction de la description, qui se développe grâce aux auteurs réalistes comme Balzac, est : « d’ordre explicatif ou symbolique » 1.
La description de l’habillement et du portrait physique est en rapport avec la psychologie ou l’« état d’âme » du personna ge. La description sert à justifier le caractère des personnages ; ce qui implique qu’elle encadre seulement l’histoire. Autrement dit, elle n’est pas obligatoire dans la mesure où les lecteurs peuvent toujours comprendre le récit sans ou avec la présence de la description. Ces rôles ont fait de la description une catégorie littéraire plutôt rejetée.
Dans le contexte narratif, quelle relation entretiennent la narration et la description ?
Le rapport entre la narration et la description
La narration et la description entretiennent une relation de complémentarité. Toutefois, la narration prime la description.
La prédominance de la narration
La narration est dépendante de la description. Cependant, elle tient toujours la première place. Quant à la description, elle est subordonnée à la narration, parce qu’elle est soumise aux éléments du récit : « La description est tout naturellement ancilla nar rationis, esclave toujours nécessaire, toujours soumise, jamais émancipée »1.
Néanmoins, il faut souligner que la description peut être indépendante de la narration, car : « il est plus facile de décrire sans raconter que de raconter sans décrire »2.
Cette relation entre la narration et la description conduit à se demander si les deux représentations littéraires présentent une évolution chronologique.
Evolution temporelle
Les événements présentés par la narration se déroulent dans le temps. En effet, il existe une évolution temporelle des actions ou des événements ; c’est ce qu’on appelle « la succession temporelle des événements ». Ce qui explique le passage d’un état initial à un état final.
Contrairement à la narration, la description a sa particularité. Elle est caractérisée par l’absence de « cette évolution chronologique ». Ainsi, on ne peut trouver ni une situation initiale ni un point d’aboutissement. On constate une sorte d’arrêt dans le passage descriptif et les personnages ou les objets présentés ne sont pas inscrits dans une durée .
En résumé, la description est dépendante de la narration. Pour mieux connaître le point de vue des écrivains concernant la description, nous allons voir comment elle est considérée par quelques courants littéraires.
LA CONSIDERATION DE LA DESCRIPTION DANS LE ROMA N CLASSIQUE ET REALISTE
Nous avons choisi ces deux courants littéraires car ils ont utilisé la description de manière à transmettre leurs messages.
La description dans le roman classique
Le classicisme a rassemblé plusieurs écrivains, mais nous nous sommes intéressé à Mme de la FAYETTE, car c’est l’écrivain qui a inauguré le roman psychologique.
Mme de la FAYETTE procède à la description pour montrer le fonctionnement de la passion des personnages.
Dans La Princesse de Clèves, la description est en rapport avec le sentiment des personnages. La scène du « portrait dérobé » va nous servir d’exemple : « (…) Mme de Clèves aperçut par un des rideaux qui n’était qu’à demi fermé, M de Nemours, le dos contre la table, qui était au pied du lit, et elle vit que, sans tourner la tête, il p renait adroitement quelque chose sur la table. Elle n’eut pas de peine à deviner que c’était son portrait, et elle en fut si troublée (..) » 1.
D’après cet extrait, on note la description minutieuse des gestes des personnages. La description sert à montrer tous les troubles, l’embarras éprouvés par la princesse. Elle permet de voir que la princesse est amoureuse du duc.
Mme de la FAYETTE se sert de la description pour montrer le fonctionnement de la passion des personnages. Cet écrivain a inauguré l’utilisation de la description dans le contexte narratif. Cependant, cette catégorie littéraire semble encore floue dans la pratique littéraire pendant et après cette période.
La description dans le roman réaliste
Le XIX° siècle est la genèse de la reconnaissance de la description. Les auteurs réalistes ont commencé à intégrer la description dans leurs récits. Ils se proposent de représenter le réel dans leurs œuvres. Cette attitude a influencé le rôle joué par la description. C’est-àdire- que la description assume d’autres fonctions qu’elle n’a pas connues auparavant.
Nous allons prendre un extrait du livre intitulé Le Père Goriot de Honoré de BALZAC (où l’on décrit la pension Vauquer) : « (…) La cheminée en pierre, dont le foyer toujours propre atteste qu’il ne s’y fait de feu que dans les grandes occasions, est ornée de deux vases pleins de fleurs artificielles, vieillies et encagées, qui accompagnent une pendule en marbre bleuâtre du plus mauvais goût. Cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue et qu’il faudrait appeler l’odeur de pension » 1.
Les objets sont décrits de manière minutieuse. La fonction de la description dans le récit est de donner une image de la pièce et de tous les milieux sociaux. De même, p our les portraits physiques, ils servent à expliquer le caractère des personnages. Ainsi, les objets, les costumes, les conditions sociales révèlent les personnalités des personnages.
Bref, si la description sert à montrer la psychologie des personnages chez Mme de la FAYETTE, elle sert à expliquer ou à justifier l’image ou le milieu social des personnages chez BALZAC.
En résumé, les courants littéraires se servent de al description, mais ils n’ont pas réussi à démontrer son importance dans le cœur de l’histoire. C’est à dire que la description est toujours l’esclave de la narration dans la mesure où les écrivains s’en servent seulement pour encadrer l’histoire au lieu d’en susciter.
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Table des matières
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE
I – JULIEN GRACQ ET LESURREALISME
A – Les caractères du surréalisme
1 – Définition
2 – Les principes du surréalisme
a – La liberté de l’esprit
b – Révolte et Révolution
c – La surréalité
3 – Les outils du surréalisme
a – Le rêve
b – L’imagination
c – L’écriture automatique
d – Le hasard objectif
e – La femme
4 – La théorie du roman surréaliste
a – Les critiques du roman réaliste
b – Les principes du roman surréaliste
B – La place de Julien GRACQ dans le surréalisme
1 – Le parcours littéraire de Julien GRACQ
2 – Les autres romans de Julien GRACQ
3 – Résumé du corpus
II – UNE RECONNAISSANCE TARDIVE DE LA DESCRIPTION
A – Méfiance face à la description
1 – Définitions
a – La narration
b – La description
2 – Les fonctions de la description
B – Le rapport entre la narration et la description
1 – La prédominance de la narration
2 – Evolution temporelle
C – La considération de la description dans le roman classique et réaliste
1 – La description dans le roman classique
2 – La description dans le roman réaliste
DEUXIEME PARTIE : LE FONCTIONNEMENT DE LA DESCRIPTION DANS LE RIVAGE DES SYRTES
I – LA PLACE PREPONDERANTE DE LA DESCRIPTION
A – L’aspect quantitatif de la description
1 – La pluralité de la description
2 – La répartition de la description
B – L’aspect qualitatif de la description
1 – Organisation de l’espace
2 – Les éléments de la description
a – Les personnages
b – Les lieux
c – Les objets
II – LA PLACE DE LA DESCRIPTION DANS LE RECIT
A – La construction de la description gracquienne
1 – La focalisation interne
2 – La description visuelle
a – Le regard et l’impression de saturation
b – Le regard et l’impression de vide
3 – Le mouvement du regard
B – L’influence de la description sur l’intrigue
1 – Le rapport entre la description et l’événement
a – La description déclenche l’événement
b – La description anticipe l’événement
c – La description poursuit l’événement
2 – Les valeurs narratives de la description
a – La description suscite la menace
b – La description imprécise crée le suspense
TROISIEME PARTIE : LE RIVAGE DES SYRTES UNE ŒUVRE SURREALISTE
I – LES FONCTIONS SURREALISTES DE LA DESCRIPTION
A – Le cadre spatial surréaliste
1 – La description invalide le réel
2 – La description donne un motif onirique aux paysages
B – Les jeux d’images
1 – La juxtaposition des images
2 – Le décalage de sens
II – LE PORTRAIT DE LA FEMME SURREALISTE
A – La description donne une image mystérieuse à la femme
1 – La présence latente de la femme
2 – L’ambiguïté de la femme
B – La résurgence féminine
1 – La parfaite image de la femme
2 – L’image négative de la femme
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
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