La période de transition vers la parentalité

Les déterminants de la parentalité

La période de transition vers la parentalité

La parentalité est une expérience universelle qui existe depuis toujours et dans toutes les cultures. C’est, entre autres, ce qui rend le sujet si attrayant. Bien que cette période ait régulièrement été définie comme une crise d’ identité au sens de la théorie d’Erickson, certains auteurs préfèrent parler de transition (Cordova, 2001 ; Feeney, Hohaus, Noller, & Alexander, 2001 ; Hobbs & Cole, 1976). En 1976, les résultats obtenus par Hobbs et Cole lors de leur seconde étude sur la parentalité ont permis de définir cette période comme une transition accompagnée de certaines difficultés à surmonter plutôt que comme une crise importante.La transition à la parentalité s’ amorce avant même la fécondation. Pour plusieurs parents, la responsabilité de s’ occuper des enfants est la tâche la plus importante qu ‘ ils n’ont jamais réalisée , la plus exigeante et qui demande le plus de temps (Holden, 2010) .La décision d’avoir des enfants est une décision très importante qui n’ est pas prise par tous les couples. Différentes raisons poussent des couples à prendre cette décision. Ils désirent une vie familiale, ils ont besoin de s’accomplir sur le plan personnel, ils veulent relever un défi , ils recherchent une source d’amour et d’affection ou recherchent un prolongement filial (Holden, 2010). Les couples qui décident de ne pas avoir d’enfants ont autant de raisons pour se justifier. Ils aiment leur vie telle qu’ elle est et ne veulent pas de changement majeur, ils ne veulent pas assumer cette lourde responsabilité, ils n’ont pas les moyens financiers ou ils préfèrent s’investir dans leur carrière (Holden, 2010). Pour Feeney et al. (2001), chaque individu a sa propre balance intérieure et évalue à sa façon les différents coûts et bénéfices associés à la parentalité . Il établit quatre catégories de coûts: le sentiment de filiation, la responsabilité , le mode de vie et les conséquences sur la relation conjugale. Certaines personnes doutent de leur capacité à s’attacher aux enfants, car ils éprouvent souvent un malaise en leur présence . Ils n’accordent pas la même valeur aux liens de filiation. D’ autres personnes perçoivent la parentalité comme une responsabilité très grande, voire contraignante. Certains n’envisagent la famille qu’avec un mode de vie axé sur le bien-être des enfants. La parentalité est donc perçue comme faisant interférence avec le mode de vie privilégié. Finalement, d’autres anticipent un désinvestissement du couple, voire une séparation ou un divorce.Du côté des bénéfices associés sept catégories: le besoin biologique, à la parentalité , Feeney et al. (2001) proposent un enrichissement émotionnel , un symbole d’amour, le sens de la filiation, la volonté de mieux-faire, la pression sociale et la volonté de réparer. Le désir d’avoir un enfant peut venir d’un besoin biologique, un principe de survie de l’espèce qui dépasse souvent notre conscience. Le fait d’ avoir un enfant répond à ce fort besoin primitif et permet un investissement affectif qui dépasse ce qui a été vécu jusqu’à ce jour. Pour certaines personnes, la parentalité est l’ occasion d’ exprimer la plus imposante forme d’ amour, l’ amour dit inconditionnel. Ceux qui ont un sens de la pérennité développé cherchent à se prolonger en vivant à travers leurs enfants et petits-enfants. Pour d’ autres personnes, avoir des enfants devient l’ occasion de faire mieux que leurs propres parents en ne reproduisant pas les mêmes erreurs. Certains répondent à une pression sociale, voire répondent aux attentes d’autrui. Finalement, il y a les personnes qui croient à tort réparer ou solidifier leur couple en devenant parents.En fait, chacun a ses raisons d’ avoir ou non un ou des enfants. Pour la plupart de ceux et celles qui choisissent de s’aventurer sur le chemin de la parentalité, il reste à choisir quand. La tendance actuelle est d’attendre la trentaine et même plus, parfois. Les choix professionnels des mères sont généralement pointés du doigt pour expliquer cette tendance à retarder la venue d’un premier enfant. Feeney et al. (2001) regrettent que la recherche se soit surtout intéressée au point de vue de la mère et n’ ait pas investigué le processus de décision du couple. Ceci aurait, à son sens, apporté davantage d’ éclairage sur ce nouveau phénomène social.Les rôles parentaux ont beaucoup évolué dans l’histoire et cette progression s’ est accélérée dans les dernières décennies. On est passé de l’ autocratie patriarcale à la démocratie entre les parents, voire avec les enfants (Bouregba, 2002). Cette évolution place les nouveaux parents dans un contexte où tout est possible, mais où les référents sont idéologiques. Les valeurs sont des repères normalement stables qui guident les comportements, attitudes et processus sociaux. Ces valeurs sont actuellement dans une zone d’ instabilité. Selon Cheal (2008), l’ apprentissage des fonctions parentales s’ est d’ abord fait par modeling et l’on considérait le maternage comme un instinct. Avec l’ augmentation des connaissances sur le développement de l’ enfant et sur les déterminants d’ une éducation réussie, les parents ont gagné des responsabilités et sont devenus la principale influence dans la vie de leurs enfants. À l’ arrivée du capitalisme, les responsabilités parentales se sont polarisées . Le père s’ engage dans le monde économique , devient la principale source de soutien financier de la famille. Par conséquent, les responsabilités d’ éducation reviennent à la mère . C’est la base du système familial du « pourvoyeur » qui n’ est pas très loin dans notre héritage culturel.Dans ce modèle, la mère est au centre du monde de l’enfant et c’ est elle qui protège , qui aime et qui encadre les enfants, d’ où l’ expression « il n’y a rien comme l’ amour d’une mère ». Aujourd’ hui, nous savons que le père peut remplir les fonctions anciennement associées à la mère et offrir un environnement d’ amour et de sécurité à l’enfant (Cheal, 2008). La relation père-enfant a gagné du terrain et est maintenant davantage égalitaire à la relation mère-enfant. Malgré tout, il semble que les responsabilités familiales ne soient pas pour autant distribuées équitablement. Le modèle familial actuel le plus fréquent est celui où la mère , tout comme le père, sont sur le marché du travail. La mère a donc gagné en autonomie financière, mais elle demeure en charge des principales responsabilités familiales. Actuellement, ces mères formulent de grandes attentes envers le père et envers les enfants. Selon Cheal (2008), la pression ressentie comme étant la plus lourde est celle du père à qui on demande de prendre une juste part des tâches familiales.D’un point de vue légal, la femme devient mère lorsqu’ elle met au monde un enfant. La fragilité du nourrisson et la vulnérabilité de sa condition biologique créent, pour lui , une urgence immédiate de soins. Quant à la fonction maternelle, on parle davantage d’ un processus qui se met en place durant les premiers mois de la vie de l’enfant (Canon-Yannotti, 2002). Il se produit donc une période d’ adaptation pouvant être traversée plus ou moins facilement. La fonction maternelle ne vient pas de fait, elle dépend de facteurs importants. D’ abord, pour développer le lien psychoaffectif, la mère doit reconnaître l’enfant, pour ensuite l’investir. Elle doit également assurer la compétence des soins. On dit que deux mois sont nécessaires au lien psychoaffectif pour se tisser entre la mère primipare et son bébé et que celle-ci développe l’ assurance de posséder la compétence d’être mère.

Définitions de la parentalité

Pour Holden (2010), la parentalité est un processus dynamique qui s’ adapte au contexte. Les comportements parentaux changent en fonction des comportements de 1’enfant, du contexte au sens large et du temps qui passe. Dans une perspective intrapsychique, la parentalité peut être définie comme une étape de développement qui consolide la phase génitale (Jessner, Weigert, & Foy, 1996). Dans cette façon de concevoir, les motivations inconscientes du désir d’avoir des enfants sont instinctives et inter-reliées au développement psychosexuel du parent. Les motivations peuvent ainsi être différentes d’un individu à l ‘ autre selon leur histoire développementale et leur genre. La transition à la parentalité implique un changement systématique sur le plan développemental , malgré le maintien de traits stables sur le plan de la personnalité (Levy-Shiff, Dimitrovsky, Shulman, & Har-Even, 1998). La parentalité est un processus associé à la fonction parentale qui est unique à chaque relation parent-enfant, mais elle implique une succession d’ adaptations à travers les différentes phases de la vie et ne se termine qu’à la mort du parent (Benedek, 1996b). Le parent demeure dans la première phase de la parentalité jusqu’ à ce que l’enfant atteigne l’ adolescence. Un même parent peut à la fois se trouver dans cette phase pour une partie de la fratrie et dans une autre phase avec des enfants plus vieux.La transition s’ articule en fonction de la personnalité de cet individu, mais aussi selon les règles culturelles véhiculées par l’ exercice de la parentalité (Bouregba, 2002) .Le terme parentalité fait référence plus souvent qu’ autrement à la fonction de parent. Il y a, certes, les fonctions comportementales des parents, mais il y a aussi une dimension psychique à la parentalité. Souvent les chercheurs s’ intéressent davantage à « l’être parent». Ils arrivent facilement par observation à définir à quoi servent les parents, comment ils assument leur rôle ou comment ils définissent leurs devoirs. Mais on répond beaucoup moins à la question du « devenir parent ». Qu’ est-ce qui se passe en soi lorsque nous devenons parent?

Théories de la parentalité

Une bonne théorie explique les faits observables et identifie les relations de cause à effet. L’exercice de la parentalité est influencé par de nombreuses théories . Certaines sont scientifiques et d’ autres basées sur des croyances populaires. Les comportements parentaux sont basés généralement sur l’ expérience des parents et sur les valeurs et coutumes véhiculées par la société (Holden, 2010). Ces théories populaires sont faciles à reconnaître, car elles sont basées sur des clichés. Par exemple, on entend souvent dire que l’ on gâte un bébé si on le prend trop souvent. Basées sur un grand nombre d’ observations de familles dans une perspective longitudinale et suivant des critères sévères de recherche, les théories du développement révèlent pourtant que c’ est une fausse croyance. Néanmoins, l’ interprétation que font les parents à propos des comportements ou des pleurs de leurs enfants est davantage teintée par les théories populaires que par des théories scientifiques.C’est par l’ étude approfondie de plusieurs cas que l’ équipe dirigée par Houzel (1999) a pu émettre des propositions théoriques sur la parentalité . Ils ont pris en considération les points de vue psychanalytique, systémique, juridique, administratif et social dans le but de mettre en relief des phénomènes généraux tirés des expériences individuelles observées. L’étude de la parentalité est complexe à étudier, elle se divise en trois points de vue complémentaires (Bouregba, 2002; Houzel, 1999). La parentalité est l’ expérience subjective d’ un individu qui devient parent. Il y a l’ exercice de la parentalité qui fait référence à l’idéologie et aux symboles en fonction de la société de référence. C’ est l’ identité de la parentalité et cela inclut les droits et devoirs définis par la société. C’est ce qui permet à tout individu appartenant à cette société de se faire une représentation mentale de la réalité d’être parent. Il y a aussi la pratique de la parentalité qui renvoie à l’ensemble des comportements communs au plus grand nombre de parents d’une société et d’une époque donnée. C’est ce qui correspond aux qualités de la parentalité à travers les soins. Il y a finalement l’ expérience de la parentalité qui reconnaît l’effet psychique de cette transformation d’ un individu lors de la transition à la parentalité. L’ impact intersubjectif de vivre la parentalité nécessite un réaménagement identitaire, une adaptation du rapport à soi et de la relation à l’autre. Une maturation de la personnalité se produit autant dans le spectre conscient qu’inconscient et implique tous les niveaux des représentations de soi et d’ autrui. La définition de la transition à la parentalité qui constitue le thème de cet essai considère à la fois l’exercice, la pratique et l’ expérience de la parentalité.

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Table des matières

Introduction
Contexte théorique
La période de transition vers la parentalité
Définitions de la parentalité
Théories de la parentalité
Les déterminants de la parentalité
Caractéristiques chez le parent, l’enfant et la famille
Facteur situationnel
Facteur contextuel
Facteurs culturels et environnementaux
L’humour comme facteur de la résilience
L’humour
Les styles d’humour
La résilience
Objectifs de la recherche
Méthode
Participantes
Instruments de mesure
Déroulement
Analyse des données
Résultats
L’expérience subjective de la parentalité
La résilience et l ‘humour
Liens entre les différents résultats obtenus
Lien entre l’expérience subjective de la parentalité et la résilience
Liens entre l’expérience subjective de la parentalité et l’humour comme stratégie de coping
Lien entre l’expérience subjective de la parentalité et les styles d’humour adaptatif.
Analyse qualitative de l’expérience subjective positive de la parentalité
Participantes dont l’expérience parentale a été caractérisée comme positive
Participantes ayant un score élevé de résilience et d’humour
Discussion
La résilience et la parentalité
L ‘humour et la parentalité
L’humour comme stratégie de coping et parentalité
Les styles d’humour affiliatif et auto-valorisant et parentalité
Limites, forces et retombés de la recherche
Conclusion
Références
Appendice A Questionnaire socio-démographique
Appendice B Schéma d’entrevue
Appendice C Grille d’analyse des dessins
Appendice D Formulaire de consentement
Appendice E Analyse clinique des dessins
Appendice F Compilation des informations recueillies lors des entrevues

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