L’internationalisation des entreprises et le résultat de globalisations qui se développe depuis la fin de la 2éme Guerre Mondiale. La mondialisation de l’économie, la globalisation financière, la ont fait en sorte que la majorité des entreprises se trouvent face au risque de change, un risque majeur qui occupe une partie de leurs préoccupations et qui doit faire l’objet d’une gestion particulière afin de se protéger contre ce risque de change, les entreprises peuvent adopter soit des techniques de couvertures interne ou des technique de couverture externes.
L’environnement monétaire et financier international a profondément évolué au cours des dernières années donnant naissance à de nouveaux risques qui étaient inexistants ou insignifiants auparavant, parmi ces risques on distingue le risque de change. L’effondrement du SMI au cours des années 1930 a marqué les responsables chargés de la reconstruction du système monétaire et de l’organisation du commerce après 1945.
Le taux de change
Sur un marché de change, interviennent plusieurs agents avec des buts différents et donc de manière dispersée. Chacun en visant ses propres intérêts choisit le mode de conversion qui lui est favorable.
Définition de taux de change
Le taux de change est une manifestation aux agents économique de prix de la monnaie d’un pays exprimé par apport à la monnaie d’un autre pays : c’est le prix qui permettant d’évaluer l’évolution de la situation économique . L’expression cours de change est une expression synonyme de taux de change. C’est le taux de change qui fait l’objet de cotation sur le marché de change .
Cotations des taux de change
Le taux de change que constate le marché des changes, dit aussi taux de change courant, peut être coté de deux façons, au certain et à l’incertain :
Taux de change au certain
Indique le nombre d’unités de monnaie nationale qu’il faut fournir pour avoir une unité de monnaie étrangère. La cotation au certain est cohérente avec le fait que lorsque le taux de change évolue dans un sens, la valeur externe de la monnaie évolue dans le même sens.
Taux de change à l’incertain
Ce taux exprime le prix d’une unité de monnaie étrangère, en termes de monnaie locale c.à-d. : La quantité de monnaie locale qu’il faut céder pour avoir une unité de monnaie étrangère.
Taux de change au certain
Dans un système de cotation au certain, le taux de change nominale bilatérale exprime plutôt le prix d’une unité de monnaie nationale en termes de monnaie étrangère c- à-d le nombre d’unité de monnaie étrangère qu’il faut céder pour avoir une unité de monnaie local.
Les différents types du taux de change
On peut distinguer entre ces différentes formes des taux de change :
Taux de change nominal (TCN)
Lorsqu’on parle du taux de change on vise généralement le taux de change nominal. Comme le dit PHILON.D « le taux de change nominal est une arme de la politique économique » , il Mesure le prix relatif de deux monnaies.
La limite de TCN est que ce dernier n’a pas une grande signification économique ou statique notamment. Seul son évolution et significative. De fait que, si on prend un TCN d’une monnaie, définit à l’incertain, son augmentation correspondrait à une dépréciation nominale de la monnaie en question. Par conséquent, sa baisse correspondrait à une appréciation nominale de la même monnaie.
Le taux de change nominal est l’instrument le plus usuel des praticiens de change et le plus mis en lumière dans les débats de ces opérateurs.
Taux de change réel (TCR)
Le taux de change réel donne la valeur réelle de la monnaie nationale par rapport à une monnaie étrangère. Il tient compte de l’évolution de taux de change nominale et de l’évolution du niveau général du pays considéré et d’un autre pays. Il s’exprime par la formule suivante :
TCR = TCN * (niveau général des prix à l’étranger / niveau générale des prix locaux).
Ce taux permet de mesurer le prix des biens nationaux par rapport au prix des biens étrangers quand ils sont évolués dans une monnaie commune. Ainsi, il constitue un indicateur de l’évolution de la compétitivité-prix d’un pays par rapport à un autre.
Le taux de change nominal ou réel est dit simple s’il est calculé par apport à une seule monnaie de référence. Par contre, il est dit effectif s’il tient compte de la variation de valeur externe nominale de la monnaie nationale par apport à celle de l’ensemble de monnaie étrangère, dit le panier. En général, les monnaies étrangères, qui entrent dans le panier, sont celle des pays avec lesquels le pays concerné entretien des échanges, ou pays partenaire.
Taux de change simple et effectif (TCSE)
Le taux de change effectif est un indicateur synthétique de la position concurrentielle relative d’un pays par apport à l’ensemble de ses partenaires commerciaux.
Taux de change d’équilibre (TCE)
Tel qu’il est défini par ABDALLAH A. (2006), le TCE est le taux de change effectif réel compatible simultanément avec l’équilibre interne et externe . A cet effet, il est censé de résulter les deux équilibres simultanément. Pour l’approfondissement de concept de TCE.
Enfin; on ne peut pas évaluer la valeur d’une devise dans l’absolu. C’est pourquoi elle est toujours exprimée relativement à une autre monnaie par un taux de change, et en observant les variations de ce taux dans le temps. Chaque devise a donc un taux de change vis-à-vis de chacune des autres devises. On parle de taux de change bilatéral pour désigner le rapport d’échange entre deux devises et de taux de change effectif lorsque l’on considère l’ensemble des taux de change bilatéraux. Pour l’établir on pondère en général chaque taux de change bilatéral par la part du commerce international du pays réalisée dans cette devise .
Généralités sur le risque de change
Le risque de change concerne toute entreprise qui entretient une relation commerciale ou financière avec un partenaire étranger. Cela conduit à des créances et à des dettes libellées en devises, et leurs avoirs exposent l’entreprise au risque de variation de la parité des devises. Dans un contexte d’instabilité monétaire, la performance des entreprises devient de plus en plus sensible aux fluctuations imprévisibles des taux de change. C’est un véritable paradoxe auquel sont confrontés les opérateurs économiques : en récompense des efforts de l’entreprise pour développer ses activités à l’international, l’évolution constante de son référentiel monétaire peut affecter durablement ses résultats et mettre en péril sa compétitivité sur les marchés étrangers.
Définition de risque de change
Si le risque de change est l‘un des principaux centres d‘intérêt de ceux qui s‘intéressent à la gestion financière internationale, il constitue l‘un des concepts les plus compliqués à définir. Essayer de cerner ce concept est en fait une œuvre très difficile.
PRISSERT définit le risque de change comme étant une contraction convenable qui recouvre la notion plus adéquate de « risque de perte de capital sur une position consécutive à une variation du taux courant de conversion de deux monnaies entre elles, en d‘autres termes, il s‘agit de pertes éventuelles susceptibles d‘affecter, du fait des variations des parités ou des cours de change des monnaies étrangères, les revenus de l‘entreprise libellés en devises étrangères ».
Cette définition est restrictive car elle n’implique que les pertes possibles, et la base de risque de change doit être étendue à tous les actifs, passifs et flux libellés en devises que l’entreprise est en danger. Ainsi, MARGULCI.L et DUFLOUX.C définissent le risque de change comme «la variation des résultats d‘une entreprise, provoquée par les fluctuations des cours des devises par rapport à la monnaie de compte dite monnaie de référence ». De son côté, SIMON.Y précise que « le risque de change existe dès que les résultats sont susceptibles d‘être affectés par une variation des taux de change ».
MAROIS et SEIGNEUR insistent sur la distinction entre la notion de risque et la notion d‘incertitude et ont proposé une définition du risque de change comme résultat de deux éléments : le risque et l‘enjeu.
– L‘enjeu sur lequel pèse le risque: il fait référence à tous les flux de devises qui peuvent être affectés par les variations des taux de change au cours d’une certaine période de temps. L‘évaluation de cet enjeu conduit au concept de position de change.
– Le risque: est l‘événement qui se traduira par un gain ou perte sur l‘enjeu. Il peut se décomposer en deux : la probabilité d’occurrence et son ampleur.
A titre d‘exemple, citons l‘éventualité d’une modification des cours de MAD/ EUR . Cette éventualité se compose d‘un côté, de la probabilité de cette modification dans un délai donné (6 mois, 2 mois, semaine, jour) (probabilité d’occurrence) et d’autre part, de son ampleur : appréciation ou dépréciation de 1 % (ampleur de l‘événement).
BOURGUINAT.H synthétise bien cette définition: « le risque de change peut être défini comme un aléa, qui a une forte probabilité de survenance, et peut être exprimé en montant parfois positif et parfois négatifs ».
Il apparaît, ainsi que le risque de change est généré par deux facteurs :
– Un externe et aléatoire : les fluctuations des cours des devises par rapport à la monnaie de référence. Ces fluctuations, selon l‘évolution des taux de change, peuvent avoir une influence favorable, défavorable ou nulle. Le taux de change reste donc l’une des principales incertitudes auxquelles sont confrontés les directeurs d’entreprises.
– L’entreprise est confrontée à des facteurs de risque de change internes. Cette exposition dépend de l’importance des fonds propres (actifs, passifs, flux) affectés par les fluctuations des taux de change.
Les deux facteurs générateurs du risque de change qui viennent d‘être évoqués incitent à s‘interroger sur les dimensions d‘analyse de ce risque. Il apparaît nettement que l‘analyse du facteur interne, est d‘autant plus souhaitable qu‘elle doit permettre de délimiter le champ de la gestion du risque de change et baliser le processus de décision de l‘entreprise.
Les caractéristiques fondamentales du risque de change
D‘après ce qui précède, on peut relever les caractéristiques fondamentales du risque de change :
– Il est aléatoire du fait de la fluctuation continue et imprévisible des taux de change. Ainsi, l‘imprévision développe l‘incertitude de l‘avenir. Les trois concepts fluctuation, incertitude et risque de change évoluent dans le même sens. A cet égard, comme le souligne DUMAS. B, «il ne faut pas dire qu‘une monnaie est risquée parce qu‘une dépréciation (ou appréciation) est très probable: si celle-ci était certaine il n‘y aurait aucun risque de change ».
– Il peut être matérialisé, selon le sens de variation des cours de devise par un impact favorable ou défavorable. En effet, «il y a risque de change dès lors qu‘a l‘occasion d‘une transaction commerciale ou financière, les fluctuations monétaires vont avoir une incidence sur cette opération et par voie de conséquence sur l‘ensemble de la situation ou des résultats de l‘entreprise ».
– Il peut être localisé et daté: le risque de change peut être localisé en étudiant ses sources dans les différentes activités de l‘entreprise (activité commerciale, D‘investissement, et financière). Donc il peut revêtir plusieurs formes. Il est daté parce que le risque encouru par l‘entreprise peut être évalué à un horizon temporel bien déterminé et ce selon l‘horizon de gestion pris en considération par l‘entreprise. Donc l‘impact de risque de change peut être étudié à court terme, à moyen et long terme.
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre I : le taux de change et le risque de change La politique de change en Algérie
Section1 : le taux de change
1.1 définition de taux de change
1.2 Cotations des taux de change
1.2.1 Taux de change au certain
1.2.2 Taux de change à l’incertain
1.2.4 Taux de change au certain
1.3 Les différents types du taux de change
1.3.1 Le taux de change nominal (TCN)
1.3.2 Le taux de change réel (TCR)
1.3.3 Le taux de change simple et effectif (TCSE)
1.3.4 Taux de change d’équilibre (TCE)
Section2 : généralités sur le risque de change
2.1 Définition de risque de change
2.2 Les caractéristiques fondamentales du risque de change
2.3 L’émergence du risque de change
2.4 Classification des risques change
2.4.1 Le risque de change de transaction
2.4.2 Le risque de change économique
2.4.3 Le risque de change de consolidation
2.5 La mesure du risque de change
2.5.1La reconnaissance du risque de change
2.5.2L’EXPOSITION AU RISQUE DE CHANGE
Section3 : la politique de change
3.1 Définition de la politique de change
3.4 l’évolution de la politique de change en Algerie de l’indépendance à ce jour
3.2.5 La politique de change de l’Algérie de 1962 – 1970
3.2.6 La politique de change de la période 1971-1988
3.2.7 La politique de change algérienne période 1988 à 1994
3.2.8 la politique e change de l’Algérie de 1994 à ce jour
Chapitre II : Les instruments de couverture contre le risque de change
Section1 : Les étapes de gestion du risque de change
1.1 L’évaluation du risque et de la position de change
1.2 La mise en place des stratégies de gestion du risque de change
1.2.2. Absence de couverture utilisée par les entreprises
1.2.2. Couverture systématique et complète
1.2.3. Couverture sélective ou partielle
1.3. La mise en place des techniques de couverture choisies
1.3.1. Couverture interne
1.3.2. Couverture financière
1.4 Le suivi et l’ajustement de la politique de couverture
Section2: Les instruments et technique de couverture interne du risque de change
2.1 Le choix de la monnaie de facturation
2.1.1 Choisir la monnaie nationale
2.1.2. Choisir une devise
2.2 Le système de compensassion (netting)
2.2.1 La compensation bilatérale
2.2.2 La compensation multilatérale
2.2.3 Le centre de refacturation
2.2.4 Les avantages de la compensation
2.2.5 La mise en commun (pooling)
2.3 L’action sur les délais de paiement ou règlement en devise étrangère
2.3.1 Termaillage
2.3.2 L’escompte pour règlement au comptant
2.4. Les clauses de change contractuelles (Clauses d’indexation)
2.4.1 Clause d’adaptation des prix proportionnelle aux fluctuations des cours de change
2.4.2 Clause d’indexation « tunnel »
2.4.3 Clause de risque partagé
2.4.4 Clauses multidevises
2.4.5 Clause d’option de devises
Section3 :Les instruments et technique de couverture exeterne de risque de change
3.1 L’avance en devise
3.1.1. L’avance en devises à l’exportation (ADE)
3.1.2. L’avance en devises à l’importation (ADI)
3.2. Le change à terme
3.2.1. Le contrat de change à terme (CAT)
3.2.2 Le dénouement d’une opération de change à terme
3.2.1 L’annulation
3. 2.2 La levée anticipée
3. 2.3 La prorogation
3.3 Les avantages et les inconvénients du change à terme
3.2.3.1 Les avantages du change à terme
3.2.3.2 Les inconvénients du change à terme
3.2.3.2 Les inconvénients du change à terme
3.3. Les options de change
3.3.1 Définition
3.3.1 Dénouement des opérations
3.3.2.1 L’abandon de l’option
3 3.2.2 L’exercice de l’option
3.3.2.3 La revente de l’option
3.4 L’assurance change
3.4.1 L’assurance change négociation
3.4.2 L’assurance change contrat
3.5 La couverture par les contrats futurs et les swaps de devises
3.5.1. Les contrats de futures sur devises
3.5.1.1 Définition
3.5.1.2 Les caractéristiques des contrats futurs de devises
3.5.1.3. Le principe des contrats (futures) de devises
3.5.5.4 Comparaison entre un contrat futur et un contrat forward
3.6 Les swaps
3.6.1 Les swaps de change
3.6.2 Les swaps de devises
3.6.3 Les avantages et les inconvénients des swaps
Chapitre III : Le risque de change et sa couverture en Algérie
Section1 : Le change a terme en Algérie
1.1 Définition de change à terme
1.2 La possibilité du change a terme en Algérie
1.2.1 Cadre réglementaire
1.2.2 La procédure de l’achat à terme
1.2.3 Les contraintes et limites à la mise en place du change à terme
Section2 : Techniques de couverture de risque de change en Algérie
2.1 L’achat à terme avec décaissement à l’échéance
2.2 L’achat à terme avec décaissement immédiat
Section 03 :La pratique de gestion au sein de l’entreprise CEVITAL de Bejaïa
3.1 La présentation de l’organisme d’accueil
3.2 Activités et missions de l’entreprise
3.2.1 Activités de SPA CEVITAL
3.2.2 Missions et objectifs de l’entreprise
3.3 Etude de cas : suivi des opérations d’importations par CEVITAL
3.3.1 Présentation du contrat
3.3.2 calcul de la perte de change
Conclusion générale
Bibliographie
Annexe
