Les dunes ogoliennes (dunes rouges) ou dunes continentales
Les dunes ogoliennes sont le système le plus représentatif dans la zone des Niayes. Il s’agit de dunes longitudinales dont la direction est généralement Nord-est – Sud-ouest (Sall M .M, (1970), cité Kane M. (2007)). Cependant cette orientation est sujette à des variations locales. « Elles sont formées à l ’ogolien ou au Tchadien et, ont depuis évolué suivant le processus qui ont donné naissance à des sols ferrugineux tropicaux ou des sols brins arides » (Diaw. A.T., 1980), cité Kane M. ,2007). La topographie de ces dunes est relativement faible. On note la présence des sols ferrugineux non lessivés ou « sols Dior » ; ce qui entraîne une couche superficielle rouge. La grande dune rouge se trouve au sud du lac Mbaouane et, se déploie jusqu’à Bayakh (Dramé O., 1999). Or dans la région de Sangalkam, les dunes dépassent rarement quatre mètres. Ces sols ferrugineux tropicaux, appelés dans la terminologie locale « sols Dior » occupent 20% de la superficie totale soit 3.900 ha. Ils apparaissent à l’intérieur de ces dunes ogoliennes ou continentales .De nature meuble et perméable, ce type de sol est peu fertile du fait d’une texture sableuse grossière et d’une dégradation de plus en plus aigue qui est occasionnée par l’érosion et aux eaux de ruissellement. Ces types de sols sont peu éparpillés dans la CR mais ils sont plus présents dans les localités de Dény Biram Ndao Nord et Sud.
Le surpâturage et l’utilisation des produits chimiques
– Le surpâturage : Dans la zone des Niayes en général et, la Communauté Rurale de Sangalkam en particulier, les pâturages naturels sont discontinus. Ainsi les Peuhls nomades pratiquent un élevage extensif. Il se caractérise par des déplacements incessants des troupeaux, à la recherche de points d’eau et de pâturages. Les formations végétales constituent le lieu unique où ces troupeaux peuvent paître. Cela cause une importante dégradation à l’intérieur des formations dunaires. Cette transhumance entraîne la destruction de la végétation, le piétinement des jeunes pousses et les effets destructeurs des azotiques. L’absence de végétal favorise le ravinement des dunes ; tandis que le surpâturage entraîne une compaction des sols, un élagage et un émondage des arbres.
– Les produits chimiques : La Communauté Rurale de Sangalkam est un milieu fragile dont les pratiques agricoles, particulièrement l’horticulture sont menacées à tous les niveaux. Avec l’intensification du système de production horticole, l’usage des intrants chimiques et organiques reste très important dans la zone et n’est pas sans conséquence sur le milieu, surtout sur la nappe phréatique. Les fortes doses d’engrais minéraux et organiques utilisées contribuent à la pollution de la nappe phréatique des sables quaternaires par les nitrates. Le sol étant un écosystème très complexe où vivent en entité animaux et végétaux, joue un rôle important des effets des pesticides dans l’environnement. Cependant à des doses élevées ou suite de dépôts de pesticides très rémanents, ce pouvoir peut être compromis. Il faut noter que les pesticides sont très mobiles dans le sol soit par déplacement en surface (ruissellement),soit dans la phase gazeuse (diffusion) ou dans la phase liquide (lessivage).Il s’en suit une contamination des eaux favorisées par le sol dans des sites à structure sableuse et gravuleuse (Ngom M.,2007). A ce stade, l’activité maraîchère se caractérise par une importante valeur ajoutée qui se manifeste par l’utilisation d’engrais artificiels pour enrichir le sol. Cependant, cette utilisation atteint l’excès, tant que les sols ne répondent plus aux exigences. Dans la plupart des cas, l’efficacité d’utilisation d’engrais par les cultures ne dépasse pas 50%, le reste se perd dans le système du sol sans que la plante puisse en tirer davantage (Tine. M.T., 2001). La principale conséquence de l’utilisation excessive d’engrais chimiques est la pollution de l’eau des nappes, des puits, des forages et de la minéralisation du sol. Les exploitants apprécient les engrais artificiels pour leur effet rapide et leur facilité d’emploi. Les engrais tuent les vers de terres qui participent à la formation des sols. Les légumineuses chargées de fixer l’azote ne sont plus efficaces face à la fertilisation chimique. Les engrais chimiques peuvent perturber la vie et l’équilibre du sol. En accélérant la décomposition de la matière organique, ils contribuent à la dégradation de la structure du sol, entraînant une grande vulnérabilité à la sécheresse et donc une baisse du potentiel de production. L’utilisation d’engrais chimiques conduit également à l ’appauvrissement en oligo-élément (zinc, fer ; cuivre ; manganèse …).
Les processus liés aux facteurs anthropiques
L’influence des facteurs naturels dans le processus de dégradation est renforcée par certains éléments qui demeurent liés aux pratiques anthropiques. En effet, l’action de l’homme est perceptible à travers certaines activités qui contribuent à des degrés variables au renforcement du processus de dégradation déclenché à la fin de l’année 1960. Son intervention doit être distinguée essentiellement à deux niveaux :
– De par ses p ratiques, l’homme contribue à l a salinisation des sols, des eaux et une réduction du volume lacustre par extraction du sel,
– De par ses pratiques, l’homme constitue une menace certaine pour la couverture végétale.
Mais dans la localité de Sangalkam, l’intensification des cultures maraîchères et fruitières a nécessité une augmentation de la consommation d’eau. Le développement des aménagements hydro-agricoles par les nouveaux maraîchers notamment aux environs du lac Retba contribue au renforcement de cette tendance. En plus de l’exploitation du s el et la surexploitation de la nappe des quaternaires, nous pouvons retenir que l’homme a joué un rôle non négligeable dans la dégradation du c ouvert végétal. Cette dégradation est surtout perceptible sur le plan temporel. Ainsi d’après Dramé, (1999), eu égard aux informations reçues auprès des populations de Dény Guedj, l’ampleur de la destruction du couvert végétal se situe en 1983 et s’explique en grande partie par le développement du tourisme. Ainsi, le caractère extensif et transhumant de l’élevage ne laisse aucune possibilité de survie au maigre couvert végétal. Le piétinement répété des mêmes terrains de parcours expose les sols aux conditions de la déflation éolienne. Ce qui entraîne un ensablement progressif des bordures lacustres.
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Table des matières
Introduction générale
Première partie : cadre physique et humain
Chapitre I : Le cadre physique
I.I. Le climat
I.I.1. Les facteurs généraux
I.I.1. 1. Les différents éléments du climat
a) Les vents
– Directions
– Vitesse
b) Les températures
c) L’insolation
d) L’évaporation
e) L’humidité relative
f) Les précipitations
I.II. Le relief et les sols
I.II.1. Les unités géomorphologiques
I.II.1.1. La morpho pédologie
a) Les dunes ogoliennes (dunes rouges) ou dunes continentales
b) Les dunes blanches (actuelles)
c) La terrasse nouakchottienne
d) Les dépressions lacustres
I.III. Les ressources hydrauliques et végétales
I.III. 1. Les ressources en eau
I.III.1.1. Le maestrichtien
I.III.1.2. La nappe phréatique d’eau douce
I.IV. L’hydrographie
I.V. La végétation de la zone
I.V.1. Les prairies marécageuses
I.V.2. Les savanes arbustives et boisées
I.V.3. Les steppes arbustives
I.V.4. Les zones de cultures
Chapitre II : cadre humain
II.I. Historique de peuplement
II.II. Données démographiques
II.II.1. L’évolution de la population
II.II.2. La structure démographique
II.II.3. La répartition de la population
II.II.3.1. La composition ethnique et religieuse
a) La composition ethnique
b) La composition religieuse
II.III. Les mouvements migratoires
II.III.1. L’immigration
II.III.2. L’émigration
III.IV. Le zonage de la communauté rurale
III.IV.1. La zone de Sangalkam
III.IV.2. La zone de Niaga
III.IV.3. La zone de Bambilor
Chapitre III : les données socio-économiques
III.I. L’agriculture pluviale
III.II. L’élevage
III.II.1. La composition du cheptel
a) Le mode d’élevage
– L’élevage extensif
– L’élevage intensif
b) Les contraintes liées à l’élevage
III.III. L’artisanat, le tourisme, l’exploitation du sel et la pêche
III.III.1. L’artisanat
III.III.2. Le tourisme
III.III.3. La pêche et l’exploitation du sel
a) La pêche
b) L’exploitation du sel
III.III.4. Les produits commercialisés
III.IV. Les autres activités sociales de bases
III.V. Les structures villageoises
Conclusion
Deuxième partie : le maraîchage : moyens et techniques de production
Chapitre I : le maraîchage
I.I. Historique du maraîchage
I.II. Caractéristiques de l’activité
I.II.1. Les spéculations de production maraîchère
a) Les légumes de type africain
b) Les légumes de type européen
I.III. Les zones de cultures ou de production
I.III.1. Le Dior
I.III.2. Les Niayes
I.III.3. Les ndiouki
I.III.4. Les vallées et les lacs asséchés
I.IV. L’horticulture
I.IV.1. Les facteurs de production
a) La terre
b) La main d’œuvre
c) Le matériel agricole
d) Les intrants agricoles
e) Les semences
f) L’hydraulique agricole
– Les cultures maraîchères
– Les cultures fruitières
Chapitre II : les moyens et techniques de production
II.I. Les moyens de production
II.I.1. Les moyens manuels
II.I.2. Les moyens mécaniques
II.I.3. La motorisation
II.II. Les techniques de production
II.II.1. Les techniques culturales
a) La préparation de l’exploitation
b) L’entretien des cultures
II.II.2. Les techniques de fertilisation
II.II.3. Les techniques d’irrigation
a) L’exploitation des céanes
b) L’exploitation des puits traditionnels (cimentés)
c) L’exploitation des forages ou d’adduction d’eau de la SDE
Chapitre III : Les productions
III.I. Les superficies et rendements de 2000 /2001
III.II. Les superficies, productions et rendements de 2001 à 2003
III.III. La commercialisation des produits maraîchers et fruitiers
III.III.1. La commercialisation des produits maraîchers
a) Le marché intérieur
– Les circuits traditionnels
– Les circuits modernes
b) Les marchés extérieurs
III.III.2. La commercialisation des produits fruitiers
III.III.3. Stratégie de stimuler la commercialisation des produits maraîchers et fruitiers
III.IV. Les revenus
Conclusion
Troisième partie : les stratégies de lutte contre la dégradation
Chapitre I : les facteurs et processus de la dégradation
I.I. Les facteurs anthropiques
I.I.1. La surexploitation
I.I.2. La déforestation
I.I.3. Le surpâturage et l’utilisation des produits chimiques
– Le surpâturage
– Les produits chimiques
I.I.4. Facteurs physico- chimiques
– Facteurs pédologiques
– Facteurs topographiques
I.II. Les facteurs naturels ou écologiques
I.II.1. L’érosion
a) L’érosion éolienne
b) Facteurs de l’érosion éolienne
– Facteurs climatiques
– Facteurs pédologiques
– Facteurs topographiques
c) L’érosion hydrique
d) Facteurs de l’érosion hydrique
– Facteurs climatiques
– Facteurs pédologiques
– Facteurs topographiques
I.II.2. La salinisation
I.II.2.1. Salinisation et de l’alcalisation
a) Facteurs de la salinisation et de l’alcalinisation
– Facteurs climatiques
– Facteurs pédologiques
– Facteurs topographiques
I.II.3. Les facteurs biologiques
I.II.3.1. Les attaques
I.II.3.2. Les maladies
I.II.3.3. Les dégâts
I.III. Les processus de la dégradation
I.III.1. Les processus liés aux facteurs anthropiques
I.III.2. Les processus liés à l’érosion
a) L’érosion éolienne
b) L’érosion hydrique
I.III.3. Les processus liés à la salinisation des terres
I. III. 4. Les processus liés aux attaques de parasites
Chapitre II : les impacts de la dégradation
II.I. Les impacts indirects
II.I.1. L’extension des surfaces cultivées
II.I.2. L’urbanisation galopante
II.II. Les impacts directs
II.II.1. Les impacts liés aux vents
II.II.2. Les impacts liés à la salinisation
II.II.3. Les impacts liés aux attaques de parasites
Chapitre III : Les stratégies de lutte et leurs impacts
III.I. Les stratégies de lutte contre la dégradation
III.I.1. La protection des cuvettes maraîchères
III.I.1.1. Le reboisement
a) Les brise-vents et les haies vives
III.I.1.2. Les facteurs limitant la salinisation et l’érosion hydrique
III.I.1.3. L’utilisation des produits phytosanitaires
– Les pesticides
– Classification et mode d’action des pesticides
– Le mode d’utilisation
III.I.2. Les moyens de fertilisation des sols
III.I.2.1. L’utilisation d’engrais chimiques
a) Les engrais organiques
b) Les engrais verts
c) Le pailling (mulching)
III.I.3. La jachère
III.II. Les impacts des stratégies de lutte
III.II.1. Les impacts de la protection des cuvettes maraîchères
III.II.2. Les impacts de la réduction de la salinisation et de l’érosion hydrique
III.II.3. Les impacts des produits phytosanitaires
III.II.4. Les impacts de la fertilisation des sols
III.II.5. Les impacts de la jachère
III.III. Les solutions pour l’amélioration des rendements maraîchers
III.IV. Les structures d’encadrement leurs domaines d’intervention et leurs réalisations
III.IV.1. Les structures d’encadrement
III.IV.1.1. Leurs interventions et leurs réalisations
III.IV.1.2. Les structures villageoises et leurs partenaires
Conclusion
Conclusion générale
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