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Effet de l’ajout d’ions modificateurs sur l e réseau silicaté
Les verres à base de silice et de fondant (CaO, Na 2O…), bien que simples en terme de composition, sont les plus étudiés. Dans notre quotidien par exemple, les verres de composition de base sodo-calciques silicatés sont les plus utilisés (pour les vitres par exemple) du fait de leur faible coût et des températures d’élaboration modérées[Barton et al., 2005].
Les alcalins servent de fondants, c’est-à-dire qu’i ls permettent de diminuer de façon substantielle la viscosité, la température de transition vitreuse (Tg), ils augmentent la densité, l’indice de réfraction, le coefficient d’expansion thermique (CTE) et la conductivité électrique entre autres… L’addition d’un oxyde à la silice engendre le proce ssus de dissolution suivant. Les oxydes de métaux avec des cations possédant des degrés d’oxydation +1, +2, +3 peuvent être considérés comme existant sous la forme d’unités moléculaires de MO, MO et M O respectivement, ce qui conserve la stœchiométrie. L ’espèce moléculaire d’oxyde de métal peut réagir avec le réseau silicaté en convertissandes atomes d’oxygène pontants en atomes d’oxygène non-pontants. L’énergie de cette réactionentre en compétition avec l’énergie nécessaire pour garder les unités moléculaires d’oxyde métallique associé ou sous forme de clusters. En général, si le cation est un modificateur de réseau, de la sorte qu’il casse les liaisons Si-O-Si, le nombre maximum d’atomes d’oxyg ènes non-pontants qui peuvent se former est proportionnel à la valence du cation.
Les alcalins modifient donc la structure : chaque ion alcalin crée un nouvel NBO (Non- Bridging Oxygen ou Oxygène Non-Pontant) et chaque mole d’oxyde alcalin Na 2O produit deux atomes d’oxygène non-pontants (Figure 2).
Rôle des ions terres rares ?
Formation de verres avec terre rare
Deux mécanismes de formation de la couche d’altération sont proposés selon l’élément : l’une est la réaction de condensation uiq permet une recombinaison in situ des éléments les moins solubles (Si par exemple) ; l’autre est la précipitation de phases secondaires.
– Formation de la couche d’altération
Les éléments constitutifs du verre peuvent être classés dans trois groupes en fonction de leur comportement vis-à-vis de la couche d’altération [Godon et al., 2004] :
– mobiles, c’est-à-dire qu’ils ne sont pratiquement pas rete nus dans la couche d’altération, c’est le cas des alcalins (Na+, Li+) et du bore par exemple
– intermédiaires: ils sont alors partiellement retenus, c’est le cas notamment du calcium, du silicium et de l’aluminium
– retenus quasi-intégralement comme le zirconium, les terresrares, les actinides.
Globalement, la couche d’altération est majoritairement constituée de silice (cation majoritaire dans le verre initial). Il est important de noter que cette couche n’est pas le verre seulement appauvri en éléments mobiles. En effet, esd altérations de verres dans de l’eau enrichie en 17O ont été menées par Bunkeret al [Bunker et al., 1988]. Elles montrent clairement que le verre réagit avec l’eau car il est ainsi possible d’obtenir les signatures des différents sites de la couche d’altération par RMNde 17O (le verre étant non enrichi en17O).
Les groupements silanols (Si-OH créés précédemmentpar hydrolyse) présentent une forte tendance à se condenser les uns aux autres, r eformant des liaisons Si-O-Si et promouvant ainsi la repolymérisation du réseau de ellet sorte qu’il y ait un maximum de liaisons siloxanes (Si-O-Si) et un minimum de groupes Si-OH non condensés. La couche non cristalline ainsi formée est appelée gel. Ce gel est amorphe, poreux et hydraté.
Le mécanisme actuellement le plus probable pour la réaction de condensation induit l’attaque d’un silanol déprotoné (nucléophile) surune espèce silicatée neutre [Brinker, 1988] : =SiO- + Si(OH)4 =Si-O-Si= + OH-
La réaction ‘dépend’ du point isoélectrique de la ilices où la surface des silanols peut être déprotonée suivant leur acidité. L’acidité dessilanols dépend des autres substituants sur le silicium. La vitesse de condensation est maximale dans des solutions près des pH neutres où des quantités suffisantes de silanols protonés tedéprotonés existent. La vitesse minimale est observée près du point isoélectrique.
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Table des matières
CHAPITRE 1. S1. STRUCTURE ET ALTERATION DES VERRES
I. LA STRUCTURE DES VERRES SIMPLES
I.1. De la silice au verre borosilicaté
I.2. Les terres rares dans les verres
II. ALTERATION DES VERRES PAR L’EAU
II.1. Mécanismes chimiques d’altération
II.2. Cinétiques
II.3. De la silice au verre borosilicaté – effet de composition
II.4. Structure et morphologie des couches d’altération
III. CONCLUSION ET OBJECTIFS DE LA THESE
CHAHAPITRE 2. T2. TECHNIQUES ET PROTOCOLES EXPERIMENTAUX
I. COMPOSITIONS VERRIERES
II. PRINCIPALES TECHNIQUES DE CARACTERISATION
II.1. Résonance Magnétique Nucléaire (RMN)
II.2. Spectroscopie Raman
II.3. Spectroscopies de fluorescence
II.4. Secondary Ion Mass Spectrometry (SIMS)
II.5. SAXS (Small-Angle X-ray Scattering) et USAXS
II.6. Microscopie Electronique à Balayage (MEB)
II.7. Microscopie Electronique à Transmission (MET)
III. PROTOCOLES EXPERIMENTAUX
III.1. Elaboration et préparation des verres
III.2. Protocoles de Lixiviation des verres
CHAPITRE 3. I3. INFLUENCE DU LANTHANE SUR LA STRUCTURE DU RESEAU VITREUX
I. VUE D’ENSEMBLE DE LA MATRICE VITREUSE
I.1. Evolutions des vibrations des espèces silicatées
I.2. Evolutions des groupements boratés et borosilicatés
I.3. Evolution de la vibration La-O
I.4. Effet de l’oxyde de lanthane sur la structure globale du verre
II. CONNECTIVITE DES ATOMES DE SILICIUM
II.1. Spectres de RMN MAS de 29Si
II.2. Evolution de la largeur des spectres de RMN MAS de 29Si
II.3. Evolution du déplacement chimique de 29Si
II.4. Confrontation aux données de la littérature
II.5. Conclusion
III. COORDINENCE DES ATOMES DE BORE
III.1. Evolution de la coordinence des atomes de bore
III.2. Evolution du déplacement chimique du 11B
III.3. Comparaison Raman et RMN MAS de 11B
III.4. Comparaison à d’autres éléments
III.5. Conclusion
IV. ENVIRONNEMENT DE L’ION SODIUM
IV.1. Spectres de RMN MAS de 23Na
IV.2. Evolution du déplacement chimique de 23Na
V. ENVIRONNEMENT DE 17O
V.1. Identification des groupements 17O
V.2. Complexification du système : vers les borosilicates de terres rares
V.3. Présence d’oxygènes dits libres ?
VI. CONCLUSION
CHAPITRE 4. R4. ROLE DES TERRES RARES AU COURS DE L’ALTERATION
I. VITESSE INITIALE DE DISSOLUTION V0
I.1. Effet des oxydes de terres rares (nature et concentration)
I.2. A quoi peut être reliée la vitesse initiale de dissolution ?
I.3. Comparaison à d’autres éléments
I.4. Rôle des oxydes de terres rares sur la vitesse initiale d’altération
I.5. Que deviennent les ions terres rares ?
I.6. Conclusion sur l’effet des oxydes de terres rares sur la vitesse initiale de dissolution
II. ALTERATION EN MODE STATIQUE : LES IONS TERRES RARES ANALOGUES DES IONS CALCIUM OU ZIRCONIUM ?
II.1. Impact des oxydes de terres rares (nature et concentration) sur le pourcentage d’altération et la vitesse d’altération
II.2. Que deviennent les terres rares au cours de l’altération ?
II.3. Comment sont réparties les terres rares, quelles sont les modifications structurales ?
II.4. Quel est le rôle des ions terres rares au cours de l’altération ?
II.5. Conclusion sur l’effet des ions terres rares sur les altérations en mode statique
III. ROLE DES IONS TERRES RARES DURANT LES DIFFERENTS MODES D’ALTERATION
CHAPITRE 5. E5. EVOLUTION DE L’ENVIRONNEMENT LOCAL DES IONS TERRES RARES AU COURS DE L’ALTERATION
I. EUROPIUM TRIVALENT EN TANT QUE SONDE STRUCTURALE
I.1. Excitation continue
I.2. Déclins de luminescence
I.3. Effet de la température
II. ANALOGIE LANTHANE-EUROPIUM
II.1. L’ion europium III
II.2. Degré d’oxydation
III. INFLUENCE DE LA CONCENTRATION EN LANTHANE SUR LA LUMINESCENCE DE L’ION EUROPIUM TRIVALENT
III.1. Evolution de la largeur à mi-hauteur des transitions 5D07FJ
III.2. Evolution du paramètre d’asymétrie
III.3. Détermination du nombre de sites distincts
IV. DETERMINATION DES ENVIRONNEMENTS DE L’ION EUROPIUM TRIVALENT
IV.1. Environnements de l’ion europium trivalent au sein des verres borosilicatés sains
IV.2. Comparaison des environnements de l’ion europium trivalent à une référence vitreuse silicatée
V. EVOLUTION DES ENVIRONNEMENTS DE L’ION EUROPIUM TRIVALENT AU SEIN DES VERRES ALTERES
V.1. Evolution globale des spectres en excitation continue
V.2. Evolution du paramètre d’asymétrie
V.3. Déclins de luminescence
V.4. Excitation sélective
VI. CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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