Importances et raisons du recours a la phytotherapie et a la médecine traditionnelle

CADRE HUMAIN

Dans ce chapitre, nous livrons quelques une des projections des données issues du dernier recensement général dela population et de l’habitat de 2002 [DPS, 2004].
La répartition départementalede la population selon lesexe fait apparaître un certain équilibre entre les hommes et les femmes avec toutefois une légère domination des hommes, donnant ainsi un rapport de masculinité de 101%. Ces tendances se remarquent dans les tranchesd’âges de 0-19 ans et 60 ans et plus, alors que pour le reste des tranches d’âges les femmes restent dominantes avec des rapports de masculinité n’excédant guère 97%.
La répartition de la population selon les groupes d’âges montre l’importance de la population jeune. En effet, dans le département environ 49% de la population ont moins de 15ans, et ceci tant chez les hommes que chez les femmes. La santé et l’éducation de cette population jeune constituent ainsi une charge non seulement pour les parents mais également pour l’état. La population de 60 ans et plus est très faible et représente 7,7% de l’ensemble (Tableau II).
La répartition de la population selon la zone derésidence donne un taux d’urbanisation qui varie d’un département à un autre. C’est ainsi qu’on a pour le département de Bignona un taux d’urbanisation de 17,95% par contre celui de Ziguinchor dépasse de loin avec 84%. Cela s’explique par le poids démographique de la commune de Ziguinchor, ce qui explique également la forte densité de lapopulation dans le département quiest de 246 habitants au km² (Tableau III).
La population de Bignona se caractérise par une grande diversité ethnique, source de richesse et facteur de tolérance. Plus de ¾ de la population sontconstitués par des Diolas (80,6%) ; viennent ensuite le groupe Mandingue (6,1%), le groupe Pular (5,2%), les Wolof (1,8%), les Sérères (1,2%). Les autres ethnies représentent(3,1%) (Tableau V). C’est ce qui fait dire au président Léopold Sédar SENGHOR: « Ziguinchor est en réalité une terre de passage et de rencontre, de métissage et d’échanges ».
Les populations de Bignona sont, dans leur écrasante majorité, fortement croyantes. L’islam est la religion la plus pratiquée avec 184.501 adeptes (90%),viennent ensuite les Catholiques 16302 adeptes (7,9%), autres chrétiens 569(0,9%) et enfin, les autres religions regroupent 3,791 fidèles (1,8%) (Tableau VI).

ACTIVITES ECONOMIQUES

Activités agricoles

Dans le département, l’agriculturejouit de conditions pluviométriques favorables, de sols riches et variés et donne une production assez diversifiée.
Cependant, elle reste très traditionnelle et revêt même quelquefois un caractère sacré, surtout pour le riz.
La pluviométrie se caractérise par des hauteurs dépassant par endroit 1000 mm. Au cours des deux dernières années, on a noté une progression de la pluviométrie tant en hauteur qu’en jours depluie dans le département. La moyenne d’hauteur par jour a enregistré une baissepour la plupart des postes dont seul un dépasse les 1000 mm de pluies (Tableau VII).
La riziculture demeure l’activité agricole dominante, suivie de la culture d’arachide d’huilerie qui reste la seule culture de rente dominante, même si le tabac et le sésame ont connu une progression en 2004 par rapport à l’année 2003.
L’agriculture en général, se heurte à des contraintes telles que la salinisation progressive des terres, l’acidification et l’érosion, le sous-équipement agricolel’écoulement de certains produits, la divagation des animaux, l’exode rural, etc…..
L’analyse de ces données fait ressortir, d’une part, une faiblesse des superficies emblavées par rapport aux possibilités qu’offre le département. D’autre part, les rendements sont très faibles, un peu moins de deux tonnes à l’hectare.
Dans ce document, nous traitons deux types de cultures :

Les cultures céréalières

Durant ces deux dernières années, elles ont progressé tant en superficies emblavées qu’en production enpassant par le rendement. La plus importante hausse s’observe pour le maïset le riz. Toutes les céréales ont enregistré des taux de variation très importants durant la période considérée (Tableau IX).

Les cultures industrielles

Dans le département, les cultures industrielles ont enregistré une baisse des superficies emblavées au moment où dans l’ensemble, les rendements et les productions ont augmenté, sauf pour le niébé qui continue sa chute enclenchéedepuis 2003.
La production céréalière a frôlé en 2004,l’autosuffisance céréalière avec l’avènement du maïs et de la production record du riz. La modernisation de l’agriculture devient un impératif si l’on veut arriver à couvrir les besoinscéréaliers de la population (Tableau X).

Activités pastorales

Dans le département de Bignona, l’élevage bénéficie d’un climat et d’une végétation favorables à un développement agro-sylvopastoral. Mais l’activité dans ce sous-secteur demeure très traditionnelle, ce qui explique sa très faible productivité. En effet, en dehors de l’hivernage, durant lequel le cheptel est fixépour éviter son incursion dans les champs, les animaux sont laissés en
divagation ou à la merci d’un berger qui reçoit en guise de rémunération, la totale de la production de lait au détriment des veaux. L’alimentation repose essentiellement sur le tapis herbacé et quelques sous-produits agricoles, malgré l’existence d’une huilerie qui produit etexporte des milliers de tonnes de tourteaux jusqu’en Europe de l’Est, à partir du port de Ziguinchor.
Le sous-secteur de l’élevage souffre d’un manque cruel d’investissement et les statistiques même relatives aux effectifs du cheptel sont assez mal connues.
A cela, il faut ajouter des vols importants de troupeaux de bétail accentués par la crise qui a sévi dans la région de Ziguinchor depuis deux décennies et qui a entraîné un mouvement important du bétail vers des zones plus sécurisées. Dans l’économie de la région, les sous-secteurs de l’élevage et du tourisme ont le plus souffert de la crise.

Les effectifs du cheptel

En 2004, les effectifs du cheptel ont nettement progressé dans toutes ses composantes à l’exception de la volaille qui aurait diminué de 2% par rapport à 2003. Dans le département, tous les animaux domestiques sont élevés en dehors du dromadaire : les Bovins, avec 75000 têtes ; les Ovins avec 70000 têtes ; les Caprins avec 89000 têtes ; les Porcins, 18000 têtes (Tableau X).
Les Equins et les Asins qui, jadis, n’existaient que dans le Nord du département de Bignona, font une entrée particulièrement fulgurante surtout pour les Asins qui sont estimés à 23151 têtes contre 520 en 1996.
Les Asins constituent pour les populations aussi bien rurales qu’urbaines, un instrument de travail très adapté et fort bien apprécié sous sa forme traction animale et capable de générer des revenus assez substantiels.
Les Asins et les Equins restent cependant, totalement absents dans le département d’Oussouye. Les Equins dont le nombre est d’environ 1511, contre 210 en 1996, résident exclusivement dans le département de Bignona, qui concentre les 80% de l’effectif du cheptel régional.

Les abattages contrôlés

«Le taux d’exploitation du cheptel demeure très bas. Ce qui fait que la région dépend à plus de 80% des autres régions du pays, notamment celle de Kolda pour ses approvisionnements en viande ».
Les importations en provenance de pays voisins (Gambie, Guinée Bissao) restent insignifiantes.
Pour le petit cheptel composé d’Ovins, de Caprin et de Porcins, les abattages ont très nettement fléchi par rapport à 2003, entraînant par là une chute vertigineuse de la production deviande qui est élevée en 2004.

Production des cuirs et peaux

Corrélativement aux abattages de 2004, la production des cuirs a connu une hausse et celle des peaux, une chute. Il faut préciser que les cuirs proviennent essentiellement des bovins et les peaux des Ovins et des Caprins.

La santé animale

D’après les chiffres de 2004, cettesanté serait même excellente(DPS, 2004). En effet, on observe une nette diminution des foyers des principales maladies, qui tendraient versleur éventuelle éradication, entraînant dans le même élan une baisse générale des activités d’assistance vétérinaire. Il convient de noter que les éleveurs n’ont pas le réflexe de la prévention en ce qui concerne la santé animale. L’usage du médicament est très faible. Cette bonne santé animale est imputable à la campagne annuelle de vaccination confiée au privé et qui connaît un franc succès.

IDENTIFICATION BOTANIQUE DES PLANTES

Des herbiers de plantes ont été confectionnés à partir d’échantillons végétaux collectés sur le terrain. Les différentes parties des plantes généralement prélevées sont : rameaux, feuilles, fruits, plantes entières.
L’identification des échantillons a été faitedans deux établissements au niveau de Dakar. En effet, nous avons eu recours dans un premier temps au Laboratoire de Pharmacognosie et de Botanique de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie de l’UCAD avec Docteur William Diatta. Puis dans un second temps à la section deBotanique de l’IFAN sous la conduite de Mr MathieuGUEYE et de son collaborateur Mr KOMA.

DIFFICULTES RENCONTREES

Les difficultés rencontrées tout au longde notre enquête sont multiples et
variées comme dans toutes les enquêtes en milieu rural.

Les difficultés liées à la situation sociale de la zone.

Malgré la période d’accalmie, les populations restent très prudentes et méfiantes à l’égard de tout étranger dont elles ignorent l’identité et les réelles intentions.

Les difficultés liées aux réalités culturelles du milieu

En effet, certaines plantes étaient inaccessibles parce que situées dans des zones interdites à toute personne non initiée telles que le bois sacré. D’autre part, les enquêtés nous laissent souvent croire qu’ils n’ont pas ledroit de dévoiler leurs secrets à n’importe qui, c’est un don de Dieuqui doit se transmettre à qui de droit.
Ils affichent une méfiance toute particulière à l’égard des étudiants comme nous cherchant à approcher et intégrer leur science.De plus, le volet communication pose souvent probléme du fait de l’existence deplusieurs dialecteschez les diolas.

Difficultés liées aux transports

Les distances entre les villages sont assez éloignées et très souvent le trajet se faisait à pied.

RESULTATS ET COMMENTAIRES

STATUT SOCIAL DES ENQUETES

Notre enquête s’est déroulée du 22 Janvier au 29 Mars 2007 et au terme de celle-ci, nous avons interrogé 479 personnes avec une majorité de femmes (345 femmes soit 72,02%). Ces différences sont liées non seulement à la disponibilité des femmes mais aussi à leur abord facile par rapport aux hommes la plupart des enquêtés sont d’âge avancé.
Nous avons des hommes et des femmes de 50 ans et plus avec des pourcentages respectifs 21,64% et 30,43%. Pour les personnes ayant entre 41-50 ans nous avons 42,53% pour les hommes et 42,03 pour les femmes (Tableau XVII).
Les personnes d’âge supérieur ou égal à 41 ans sont celles qui sont les plus rencontrées lors de notre enquête du fait de leur sédentarité et de leur maîtrise de la médecine traditionnelle.
Les enquêtés âgés de 21 à 40 ans aussi bien hommes que femmes représentent la partie active de cette population donc susceptible à l’exode rural surtout en ces temps de période sèche.

IMPORTANCES ET RAISONS DU RECOURS A LA PHYTOTHERAPIE ET A LA MEDECINE TRADITIONNELLE

Dans cette zone à majoritépaysanne, les populations sont très intéressées parles plantes à cause de leurs faibles revenus d’où l’emploifréquent de celles-ci au sein des foyers. En effet, plus de la moitié des enquêtés soit 81,63% ont recours aux plantes pour des raisons économiques, les 18,37% l’utilisent en association avec la médecine moderne (Tableau XVIII).

Plantes utilisées contre les maladies diarrhéiques

Pour le traitement des maladies diarrhéiques, diverses plantes ont été utilisées. Nous pouvons citer Psidium guajava(15,2), Anacardium occidentale(12,8), Annona senegalensis(10,4), Catharanthus rosens(8), Detarium senegalense(6,4). A côté de ces espèces d’emploi courant, nous avons d’autres dont leurs citations dépassent rarementl’unité c’est le cas de Fagara xanthoxyloïdes, Terminalia macroptera, Piliostigma reticulatum. En somme, nous avons 33 espèces réparties dans 21 familles (Tableau XXI).

DISCUSSION

Dans le cadre de notre étude basée sur la pharmacopée traditionnelle des diolas « Blouf », nos investigations nous ont menées dans une commune et cinq communautés rurales du département de Bignona.
Sur 39 villages enquêtés, nous avons interrogé 479 personnes a majorité paysanne, d’âge supérieur ou égal à 21ans et réparties comme suit : 345 femmes(72,02%) et 134 hommes (27,98). Le nombre élevé de femme s’explique par le fait que ce sont elles qui restent dans les foyers et qui s’occupent le plus souvent des malades, mais aussi elles sont d’abord facile.
Fort convaincu des bienfaits de la phytothérapie et de son accessibilité à tous, les populations ont recours aux plantes pour le traitementdes maladies, soit pour des raisons économiques (38,42%), soit pour leurs efficacités et pas chéres (43,21%), soit elles sont utilisées en association avec la médecinemoderne (18,37%).
Les principaux lieux d’approvisionnement sont les champs et forêt (59,29%), au sein des habitations (21,30%) en ce qui concernent surtout les plantes populaires.
Pour certaines affections telles que l’hypertension artérielle qui fait appel parfois à des espèces peu communes, les populations ont recours aux guérisseurs professionnels ou se rendent au marché local, c’est le cas de Allium sativum.
Certaines personnes interrogées disent que l’usage de la plupart des plantes est d’ordre mystique car malgré l’avènement du christianisme et de l’islam, les diolas restent très attachés aux pratiques animistes.
Pour eux, la maladie peutavoir deux origines naturelle ou surnaturelle et gardent jalousement leur connaissance. C’est dans ce cadre que nous avons opté de taire les rites qui accompagne la récolte,la préparation et l’administration desplantes. Il en est de même de l’heure etdu jour qui au demeurant aurait un impact sur l’efficacité thérapeutique du remède prescrit.
Nous avons choisi pour les enquêtes, les cinq maladies qui constituent les principaux motifs de consultation dans la région [REGION MEDICALE DE ZIGUINCHOR, 2006].
Suite aux statistiques fournies par la Région médicale de Ziguinchor, le paludisme (64,8%) vient en première position suivi des dermatoses (8,1%), des maladies diarrhéiques (4,9%), , de l’hypertension artérielle (4,8%), des parasitoses intestinales (3,9%).
Au terme de notre enquête, nous avons recensé 99 espèces réparties en 46 familles. Il y a des plantes qui interviennent dans le traitement de plusieurs affections à la fois et les fréquences de citations diffèrent d’une espèce à une autremais aussi d’une pathologie à une autre.
La rareté de certaines espèces a aussiretenu notre attention durant l’enquête. C’est le cas de Carapa procera(Meliaceae), Ceiba pentandra(Bombacaceae), Cryptolepis sanguinolenta(Asclepiadaceae), Pterocarpus erinaceus(Fabaceae) qui deviennent de plus en plus rares.
En effet, outre l’exploitation à des fins thérapeutiques, la flore végétale fait l’objet d’une exploitation parfois inconsidérée pour la cuisine, la construction des cases, des pirogues, la clôture des champset des concessions, comme source de bois de chauffage, etc…..
Il est alors logique de penser que la surexploitation continue de ces différentes espèces peut contribuer à long terme, avec les effets cumulés dela sécheresse, desfeux de brousses, à leur diminution progressive constituent à la limite une réellemenace pour leur survie. La pharmacopée locale y perdra ainsi un élément précieux de son arsenal médical.
Pour le paludisme, nous avons recensé 31espèces parmi lesquelles, les plus fréquemment citées sont Cassia occidentalis(11,24%), Acacia albida(10%),
Moringa oleifera (10%), Azadirachta indica9,35%). Cassia occidentalis est une plante qui jouit d’une grande réputation en médecine traditionnelle. Les racines et les feuilles sont les parties les plus utilisées et les maladies traitées sont très diverses [BERHAUT, 1967], [FORTIN et COL., 1997]. Des études pharmacologiques ont montré que sous forme de décocté ou de macéré, Cassia occidentalisposséderait des propriétésfébrifuge, antipaludique, purgative, bactériostatiqueet anticancéreuse, hypoglycémiante antispasmodique.
Ainsi, son utilisation dans le traitementdu paludisme pourrait s’expliquer par son action fébrifuge et bactériostatique.
L’infusion des feuilles avec du mielest indiquée pour faire cesser les vomissements lors des accès palustres [ADJANOHOUM et COL, 1979], [CISSE, 1991], [KANTE ,1982].
Acacia albidaest estimé en médecine populaire pour les propriètés bronchoémollientès et fébrifuge des préparations d’écorce et de racine. En effet, les racines des jeunes plantes sont utilisées pour le traitement des bronchites, le paludisme, le kwashiorkor et la lèpre [ADJANOHOUM et COL., 1989], [FORTIN et COL., 1997].
Moringa oleiferaest d’usage assez courant en médecine populaire. Son emploi fréquent tient probablement au fait qu’il est souvent présent dans les carrés d’habitations sénégalaises. Son utilisation dans le traitement du paludisme est justifiée par ses propriétés fébrifuges, antalgiques. L’action hypotensive de l’extrait aqueux des feuilles démontrée par Sarfraz S. et collaborateurs chez le chien pourrait expliquer l’utilisation de cette plante dans l’hypertension[CAURES et COL., 1992], [CAMES, 1977].
La racine contient deux substances antibiotiques très puissantes à savoir athomine et pterygospermine, ce qui justifie son utilisation contre les plaies infectéeset les maladies fongiques [FORTIN et COL., 1997]..Azadirachta indicaest très répendu dans le Sénégal et utilisé comme arbre d’ombrage. Il possède des propriétés anti-inflammatoiresqui le rendent efficaces dans le traitement des maladies de la peau et des furoncles. Tout récemment on aurait démontré des propriétés fébrifuges de l’extrait de feuilles et d’écorce, ce qui justifierait son emploi dans les fièvres paludiques [ENDA SANTE, 2001], [FORTIN et COL., 1997].
Pour le traitement des dermatoses nousavons recensé 48 espèces dont les plus citées sont : Jatropha curcas(7,59%), Zizyphus mauritiana(7,59%), Guiera senegalensis(6,20%) et Azadirachta indica (5,52%). Jatropha curcasplante originaire des régions sèches du Brésil est actuellement retrouvée dans toutes les régions tropicales.
Les graines torréfiées, pilées et bouillies donnent une huile jaunâtre, semi siccative, qui est indiquée dans le traitement de la gale et des affections dartreuses.
La décoction des feuilles de cette plante est préconisée pour soulager les accès de diarrhée et de fièvre d’où son utilisation dans le traitement des maladies diarrhéiques et du paludisme. Elle possède également une action vermifuge [BASSENE et COL., 1995], [KERHARO et COL., 1974], [SOFOWORA, 1996].
Zizyphus mauritianaest une plante du secteur sahélo-soudanien qui a été replantée au sud, ce qui justifierait sa présence dans la zone. Sa racine est réputée pour ses propriétés émétocathartique et elle est indiquée pour le traitement de la syphilis (Kouli) et de la blennorragie en association avec Borreria verticillata [BASSENE, 1991], [FORTIN et COL., 1997]. Elle est également utilisée comme diurétique, anti-scorbutique, hypotenseur, sédatif et antidiarrhéique. Son activité antidiarrhéique serait probablement liée à laprésence de tanins dans les écorces.
Guiera senegalensisprésente des propriétés antipyrétique, antitussive, antibactérienne. Cette dernière justifierait son emploi considérable dans le traitement des dermatoses. En effet les feuilles fraîches pilées et placées sur une plaie ou une coupure fraîche permettent d’arrêter l’hémorragie. Les bains dans une eau salée contenant des feuilles pulvérisées sont prescrits dans le traitement de l’eczéma [BAKARY, 1990], [KERHARO, 1970], [LO, 1984].
Pour le traitement des maladies diarrhéiques 33 espèces sont recensées et les plus utilisées sont Psidium guajava(15,2%), Anacardium occidentale(12,8%), Annona senegalensis(10,4%) et Catharanthus roseus(8%).
Psidium guajavaprésente des propriétés antidiarrhéiques et vermifuges avec le
décocté des feuilles. Le fruit mur aurait une action antimicrobienne et tonique[ARBONNIER, 2002], [HADDAD, 2002].
Anacardium occidentaleest reconnu pour ses propriétés antidiarrhéique, antidiabétique, astringente, hypotenseur, anti-entéralgique. C’est le macéré aqueux de l’écorce fraîche seule ou en association avec les feuilles qui est préconisé dans le traitement des diarrhées et maux de ventre [FORTIN et COL., 1997], [PARIS, 1977].
Pour Annona senegalensisla plupart des utilisations répertoriées consernent les actions antidiarrhéique et antidysentérique des écorces, des tiges, des rameaux feuillés ou des rameaux [BASSENE, 1991], [FORTIN et COL., 1997].
Catharanthus roseusconnait plusieurs utilisationsmais celles qui ont retenues notre attention sont les propriétés antidiarrhéique et antihypertensive. Cette dernière serait due à la présence de l’ajmalicine [ADJANOHOUM et COL., 1989], [FORTIN et COL., 1997].
Pour l’hypertension artérielle nous avons recensé 40 espèces dont les plus citées sont Catharanthus roseus(10,44%), Moringa oleifera(8,21%), Balanites eagyptiaca(6,72%), Allium sativum(6,72%). Allium sativumest un vermifuge, bactériostatique et bactéricide, un antiseptique intestinal d’où son utilisation contre les vers.
L’ingestion du bulbe cru ou macéré aurait une action destructrice sur les oxyures, ascaris, ténias. Il est également pourvu d’une action antihypertensive d’où sa fréquence de citation dans l’hypertension artérielle [FORTIN et COL., 1997].
Pour les parasites intestinaux, parmi les 31 espèces recensées, les plus utilisées sont : Moringa oleifera (14,70%), Balanites aegyptiaca(6,62%), Allium sativum (6,62%), Cassia occidentalis (5,88%).
En pharmacopée traditionnelle,Balanites eagyptiaca seule ou associée à d’autres plantes entre dans la préparation de nombreux remèdes. Cette plante possède diverses propriétés à savoir antiépileptique, antilépreuse, antipaludique, antirhumatismale, antivenimeuse, antienteralgique, purgative, stimulante et vermifuge. Pour cette dernière, on utilise le décocté d’écorce souvent associé aux racines de Leptadenia hastata.
Il est bien de noter que certaines plantes ont un faible pourcentage de citation tandis que pour d’autres il y a un manque de référence bibliographique pour confirmer ou infirmer leurutilisation dans l’une ou l’autre des pathologies.
Les espèces posent parfois des difficultés liées à leur dénomination car plusieurs noms peuvent référer à une seule et même espèce tandis qu’on peut avoir le même nom pour diverses espèces.

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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE…….
I – CADRE PHYSIQUE
I.1 – SITUATION GEOGRAPHYQUE
I.1.1 Relief et Réseau hydrographique
I.1.2 Climat – Sols – Végétation
I.1.3 Division administrative du département
I.2 – CADRE HUMAIN
I.3 – ACTIVITES ECONOMIQUES
I.3.1 Activités agricoles
1. Les cultures céréalières
2. Les cultures industrielles
I.3.2 Activités pastorales
1. Les effectifs du cheptel
2. Les abattages contrôlés
3. Production des cuirs et peaux
4. La santé animale
I.3.3 Activités commerciales
I.3.4 Tourisme
I.3.5 La pêche
I.4 – SITUATION SANITAIRE
I.4.1 Situation endémique
I.4.2 Couverture sanitaire
DEUXIEME PARTIE: ENQUETES ETHNOPHARMACOLOGIQUES
I – METHODOLOGIE
I.1- ECHANTILLONNAGE
I.1.1 La population étudiée
I.1.2 Critères de sélection des sites et des personnes
I.1.3 Critères de sélection des pathologies
I.2 – INSTRUMENT DE COLLECTE DES DONNEES
I.3 – IDENTIFICATION BOTANIQUE DES PLANTES
I.4 – DIFFICULTES RENCONTREES
II – RESULTATS ET COMMENTAIRES
II.1 – STATUT SOCIAL DES ENQUETES
II.2 – IMPORTANCES ET RAISONS DU RECOURS A LA PHYTOTHERAPIEET A LA MEDECINE TRADITIONNELLE
II.3 – INVENTAIRE DES PLANTES UTILISEES PAR PATHOLOGIE
II.3.1 Plantes utilisées contre le paludisme
II.3.2 Plantes utilisées contre les dermatoses
II.3.3 Plantes utilisées contre les maladies diarrhéiques
II.3.4 Plantes utilisées contre l’hypertension artérielle
II.3.5 Plantes utilisées contre les parasitoses intestinales
II.4 – PARTIES ET FORMESUTILISEES DANS LES DIFFERENTES PATHOLOGIES
II.4.1 Les parties utilisées
II.4.1 Les formes galéniques rencontrées
II.5 – LIEUX D’APPROVISIONNEMENT
II.6 – PRECAUTIONS PARTICULIERES DE PRISE DES PLANTES
II.7 – EVALUATION DU NIVEAU DE SATISFACTION DES USAGERS
III. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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