L’entreprise est une organisation qui met en œuvre l’ensemble des moyens matériels, financiers et humains dans le but de produire des biens et services destinés à la vente sur le marché. Un des premiers objectif de l’entreprise est d’assurer sa pérennité, maximiser son profit. Vivant dans un monde en perpétuel évolution marqué par un environnement instable où la concurrence est rude, et comme tout système, l’entreprise au cours de son existence peut être confrontée à des difficultés liées à son exploitation, financement et à la gestion de ses ressources. Pour faire face à ces risques elle doit surveiller, contrôler et maitriser sa situation financière.
La plupart des événements vécus par l’entreprise ont une traduction financière, de ce fait, la gestion financière occupe une place privilégiée au sein de la gestion de la firme. Cette dernière, ne peut se permettre de ne pas accorder d’importance à ses flux financiers au risque de se retrouver très vite en situation difficile.
En tant qu’outil de la gestion financière, l’analyse financière constitue un ensemble de concepts, de méthodes et d’instruments qui permettent de formuler une appréciation relative à la situation financière de l’entreprise. Elle va offrir une vision synthétique sur la santé financière de l’entreprise tout en donnant un diagnostic sur sa rentabilité, sa structure financière (autonomie et solvabilité), et sa trésorerie (capacité à honorer ses paiements), ce qui aidera les dirigeants dans la prise de décision.
Les fondements théoriques de la situation financière de l’entreprise
La théorie financière à identifier plusieurs objectifs pour l’entreprise à savoir : la pérennité de l’entreprise, l’accroissement du chiffre d’affaires, la minimisation des coûts…. Mais dans les dernières décennies, l’attention a été portée sur l’objectif le plus fondamental à savoir la maximisation de la richesse des actionnaires et par conséquent, la création de la valeur. Pour réaliser cet objectif, il était question d’assurer une bonne prise de décisions financières au sein de l’entreprise telle que : les décisions d’investissement, de financement et de distribution.
L’apport de Modigliani et Miller sur la situation financière
En 1958, Modigliani et Miller étaient les premiers à traiter ce sujet à travers leurs travaux qui portent sur la neutralité de la structure financière et des dividendes sur la valeur de l’entreprise. Leurs travaux ont permis de reformuler de façon plus précise les hypothèses sous-jacentes, ainsi que l’application d’un processus d’arbitrage aux recherches sur une structure financière optimale qui se base sur la maximisation de la richesse et la minimisation du coût du capital.
D’après leur étude Modigliani et Miller sont arrivé à montrer que dans un environnement certain fondé sur la non existence de l’impôt, la transparence et l’asymétrie de l’information que les entreprises peuvent être rangées dans des classes de risques économiques identique, ce qui implique que pour une même classe le rendement économique est identique et que les investisseurs particuliers comme les entreprises peuvent emprunter et prêter à un taux libre de risque et sans limitation du moment. De plus, ils arrivent à approuver que avec l’application du processus d’arbitrage qui se défini comme : l’effet de levier qui procure à l’actionnaire une rentabilité supplémentaire, ce supplément est immédiatement compensé par l’augmentation du taux de rentabilité requis qui tient compte alors d’une rémunération du risque financier, que :
La valeur d’une entreprise endettée est égale à la valeur d’une entreprise non endettée;
Le coût moyen pondère du capital d’une entreprise endettée est égal au coût moyen pondère du capital d’une entreprise non endettée.
A travers les hypothèses cités précédemment et l’application de processus d’arbitrage Modigliani et Miller sont arrivé à conclure qu’il n’existe pas de structure financière optimale car la valeur d’une entreprise est déterminée par l’aptitude de ses actifs à générer des flux de liquidité d`exploitation et ceci quelle que soit la façon dont elle se finance.
Suite à la confirmation de la neutralité de la structure financière sur la valeur de l’entreprise, Modigliani et Miller arrivent à montrer aussi que la politique la distribution des dividendes n’a aucun impact sur la valeur de l’entreprise.
M&M développent leur argumentaire de la manière suivante : dans un monde sans impôt une entreprise, qui dispose de suffisamment d’opportunités d’investissement pour réinvestir tout l’autofinancement qu’elle a dégagé, peut néanmoins distribuer tout ou une partie de cet autofinancement sous forme de dividendes.
Pour réaliser son programme d’investissement, elle doit alors faire appel au marché financier pour récupérer ce qu’elle a distribué, et Pour que cette décision ne modifie pas sa structure financière, l’entreprise ne doit pas recourir à l’emprunt. Il faut donc qu’elle réalise une augmentation du capital et émettre des actions nouvelles. Par conséquent, la distribution des dividendes l’amène à donner aux actionnaires une main, sous forme de dividendes, ce qu’elle reprendra des autres, sous forme d’augmentation de capital. Il s’agit-là d’une « opération blanche », qui ne peut pas affecter la valeur de l’entreprise. M&M concluent donc que la valeur de l’entreprise est totalement indépendante de sa politique des dividendes.
La remise en cause des travaux de Modigliani et Miller
Le modèle de Modigliani et Miller développé dans leur premier article de 1958 a été remis en cause par l’introduction d’un certain nombre de critère qui régissent le marché à savoir la fiscalité, les coûts de faillite, les coûts d’agence et l’asymétrie d’information. En 1963, ils ont affiné leur résultat en introduisant la fiscalité dans leur raisonnement. En effet, l’argument principal de la neutralité de la structure financière sur la valeur de la firme réside dans le fait qu’il n’y a pas d’avantage à ce que l’entreprise recoure à l’emprunt si les investisseurs peuvent s’endetter dans les mêmes conditions que celle-ci. Si les conditions d’emprunt sont plus avantageuses pour la firme que pour les investisseurs, du fait de la déductibilité des charges financières de l’impôt, il est clair que la firme endettée bénéficie de cet avantage et verra sa valeur augmentée d’autant.
Les coûts de faillite prennent en compte des coûts de réorganisation survenant lors du rachat par un investisseur d’une entreprise en faillite. Ces coûts diminuent la valeur de la firme lorsque le risque de faillite augmente. Lorsque le ratio d’endettement devient trop important, les actionnaires et les préteurs demandent une prime de risque qui annule la baisse continue du coût du capital du fait de l’imposition des sociétés. La prise de conscience du risque est subjective. Il est donc de difficile de calculer la structure optimale des financements qui minimise les coûts et maximise la valeur de la firme. Donc, la capacité d’endettement de l’entreprise est limitée par le coût de faillite.
Les coûts d’agence sont des coûts qui résultent des conflits d’intérêts entre divers groupes d’une entreprise. Plusieurs recherches ont été menées pour étudier la théorie de structure du capital basée sur ce facteur tels que, Jensen et Meckling en 1976.
Les fondements notionnels de l’analyse financière
L’analyse financière est une discipline relativement récente. Elle contient un ensemble de concepts, méthodes et outils permettant d’apprécier la situation financière passée et actuelle, d’aider à la prise de décision, d’une gestion cohérente et d’évaluer l’entreprise. Elle n’est pas seulement l’étude des comptes de l’entreprise mais aussi l’examen de sa situation financière et de ses perspectives.
Définitions
Il existe une multitude de définitions attribuées à l’analyse financière. On retient à titre illustratif quelques-unes à savoir :
D’après ALAIN MARION : « l’analyse financière est une méthode de compréhension de l’entreprise à travers ses états comptables, méthode qui a pour objet de porter un jugement global sur le niveau de performance de l’entreprise et sur sa situation financière (actuelle et future) ».
D’après ELIE COHEN : « l’analyse financière constitue un ensemble des concepts, des méthodes et d’instruments qui permettent de formuler une appréciation relative à la situation financière de l’entreprise, aux risques qui l’affectent, aux niveaux et à la qualité de ses performances » .
D’après CHRISTAIN et CORINE ZAMBOTTO : « l’analyse financière recouvre un ensemble de techniques et d’outils visant à traduire la réalité d’une entreprise en s’appuyant sur l’exploitation de documents comptables et d’informations économiques et financières relatives à l’entreprise ou à son secteur d’activité ».
En résumé, l’analyse financière est définie comme étant une méthode qui consiste à effectuer des retraitements sur les documents comptables pour porter un jugement sur la situation financière d’entreprise et l’aider dans sa prise de décision.
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Table des matières
Liste des abréviations
Introduction générale
Chapitre 1 : Analyse financière comme outil d’appréciation de la situation financière de l’entreprise
Introduction
Section 1 : Les fondements théoriques de la situation financière de l’entreprise
Section 2 : Les fondements notionnels de l’analyse financière
Section 3 : Document de base de l’analyse financière
Section 4 : Traitement de l’information financière
Conclusion
Chapitre 2 : Indicateurs clés de l’analyse financière
Introduction
Section 1 : Indicateurs de l’équilibre financier
Section 2 : Indicateurs de rentabilité
Section 3 : Analyse par l’approche des flux
Conclusion
Chapitre 3 : L’entreprise ENIEM comme illustration des développements théoriques
Introduction
Section 1 : Présentation générale de l’entreprise ENIEM
Section 2 : Elaboration du bilan financier et du bilan fonctionnel de entreprise ENIEM
Section 3 : Les indicateurs d’équilibre financiers comme outils d’aide à la décision
Section 4 : Appréciation de la rentabilité de l’entreprise ENIEM
Conclusion
Conclusion générale
Bibliographie
Liste des tableaux
Annexes
Table des matières
