Les concepts utilisés
Le sexe est une donnée biologique qui différencie l’homme et la femme à travers certains caractéristique qui leur sont propre et qui sont innées.
Genre est le terme employé pour décrire les différences sociales, culturelles et historiques qui caractérisent les hommes et les femmes selon les sociétés ; c’est un outil d’analyse qui permet de saisir les conditions de vie et le statut des hommes et des femmes dans une société donnée et de comprendre pourquoi il en est ainsi.
Le genre ou l’aspect social du sexe. D’ après les définitions ci dessus, le sexe est un concept biologique, il détermine à la naissance si on est femme ou homme, ce fait reste universel et invariable donc non modifiable, tandis que le genre est un concept sociologique, les rapports/rôles sont déterminés par la société, ils sont variables donc modifiable et dynamique. On peut en déduire que :
1. Seules les activités biologiques qui relèvent du sexe sont innées et universelles.
2. Tout le reste( autres activités) relèvent du social.
3. Les rôles de genre varient d’une culture à une autre, d’un groupe socioéconomique à l’autre( et selon d’autres variables telles que l’âge, l’appartenance ethnique, la culture, le niveau de vie…)
4. Le changement d’attitudes et de comportement est possible avec la formation, l’information, la sensibilisation.
Les rôles attribués aux hommes et aux femmes sont caractérisés
1. Le travail lié à la production
2. Le travail lié à la reproduction
3. Le travail lié à la collectivité.
Les stéréotypes sont les images et représentations que l’on se fait des rôles sociaux traditionnellement dévolus aux petites filles et aux garçons, aux femmes et aux hommes.
Les inégalités du genre sont :
1. Perpétuées par des pratiques et normes sociales établies au sein de la famille et dans la communauté ;
2. Justifiées par des valeurs ;
3. Véhiculées par des stéréotypes ;
4. Codifiées par les lois( coutumières ou modernes) et la Constitution.
La disparité du genre c’est l’inégalité de genre : inégale répartition des tâches et des bénéfices selon le genre. Exemple : le statut social différencié : perceptions différentes des rôles sociaux des femmes et des hommes (l’homme est le chef de famille, rôle dominant ; la femme est l’épouse et mère soumission) ; le faible niveau d’information des femmes ; Les femmes plus chargées que les hommes en termes de travail.
Discrimination correspond à un traitement différent, institutionnalisé sur la base de son appartenance à l’un ou l’autre sexe. Exemples : l’accès à l’emploi, l’accès à l’éducation, l’accès aux ressources, l’accès aux services (santé, juridique, bancaire)
Condition et situation : expressions qui décrivent un état. La condition se définit par l’état immédiat dans lequel vivent les femmes et les hommes. La situation se définit par la place des femmes dans la société par rapport à celle des hommes. La situation sous-entend pouvoir, standing et maîtrise de décision et de ressources.
La condition touche l’état matériel des femmes, leur champ d’expérience immédiate. Si on demande à une femme de décrire sa vie, elle décrira probablement sa « condition » le type de travail qu’elle accomplit, ses besoins et ceux de ces enfants( eau potable, alimentation, éducation…) La situation renvoie à la position sociale et économique des femmes et des hommes mesurant par exemple l’écart des salaires, les chances d’accès à l’emploi, à la participation aux instances législatives, la vulnérabilité face à la pauvreté et à la violence, …
Besoins pratiques et intérêts stratégiques: les besoins pratiques correspondent aux nécessités premières de la vie quotidienne, les besoins stratégiques à la façon dont les projets donnent aux femmes des moyens d’agir, transforment les rapports et améliorent leur condition dans la société. La satisfaction des besoins pratiques peut accroître la participation des femmes au développement mais ne va pas modifier les rapports inégalitaires entre les sexes. Les besoins pratiques et les intérêts stratégiques sont liés les uns aux autres ; en effet si l’on répond aux besoins pratiques des femmes, on peut alors disposer d’une porte d’entrée pour satisfaire les besoins stratégiques (dont la participation à la prise de décision) Les intérêts stratégiques sont moins évidents et moins facilement identifiés par les femmes que les besoins pratiques. Comme tout groupe sans pouvoir, les femmes peuvent être conscientes de leur subordination, mais ne pas en comprendre les fondements ou les possibilités de transformation. Même si elles sont conscientes des options qui s’offrent en faveur du changement, les besoins pratiques et la survie de la famille ont toujours la priorité.
Historique
A travers l’histoire du pays, les statuts et rôles des femmes ont connu des changements. Durant la période pré-coloniale, la place d’un individu dans la société est déterminée par l’âge et surtout la naissance et non le sexe. On peut remarquer cependant des lois( instituées par Andrianampoinimerina) contenaient des mesures discriminatoires aux dépend des femmes : (la polygamie abolie par la Reine Ranavalona II10) et accordaient et réservaient aux maris, le régime du « kitay telo an-dalana », Cependant, il instituait aussi la loi de la transmission du pouvoir par les femmes. Sous la colonisation, les femmes ont perdu le droit d’égalité avec les hommes indigènes, elles sont reléguées au rang d’indigène de seconde zone. C’est au lendemain de l’indépendance que les femmes ont retrouvé leur statut, la Constitution de 1960 a affirmé l’égalité de tous les citoyens et banni toute forme de discrimination. Seulement, leur manque de formation suite à la colonisation n’a pas pu permettre immédiatement aux femmes de participer à la vie économique et politique du pays. Actuellement, des efforts ont été enregistrés surtout en matière d’éducation, le taux de scolarisation des filles se situent maintenant au même niveau que celui des garçons. Au début de la décennie des femmes( 1975-1985), La République Démocratique de Madagascar crée en 1976 la Direction de la Condition Femme et de l’enfance au sein du Ministère de la Population. Elle a aussi participé et ratifié des Conventions et Conférences relatives à la promotion de la femme. L’affirmation de la préoccupation de Madagascar sur la promotion de la femme n’est plus à démontrer, seulement du chemin reste à faire dans l’application des décisions et recommandations des conventions et conférences. La mentalité, les us et coutumes constituent les plus grands obstacles à la question genre.
Le PNPF
La PNPF a été élaborée en 2000. Elle est cohérente avec l’option du gouvernement de lutter contre la pauvreté pour relever les défis en matière de croissance et d’investissement, d’assurer une répartition équitable des fruits de cette croissance et d’instaurer une qualité de vie meilleure pour toutes les couches de la population. La PNPF prend ainsi en compte les orientations stratégiques du Document de Stratégie de Réduction de Pauvreté(DSRP) L’horizon 2015 sera le terme que la PNPF se donne pour améliorer de manière significative la situation des femmes grâce à une réelle réduction des inégalités qui l’affectent négativement. Ce délai de 15 ans est nécessaire pour obtenir les changements de comportement souhaités et procéder aux mutations structurelles nécessaires afin que la vision de la femme malgache, active et épanoui, soit une réalité en 2015. L’objectif général de la PNPF est de disposer d’un cadre stratégique global et consensuel permettant d’orienter de manière coordonnée et efficace la planification et la mise en œuvre des futures actions de promotion de la femme pour une plus grande égalité entre les hommes et les femmes dans la perspective d’un développement durable, un tel objectif, pour être atteint, a besoin de la participation de tout un chacun et doit donc reposer essentiellement sur la concertation et le partenariat entre tous les acteurs sociaux et à tous les niveaux de la vie économique et sociale. L’objectif est d’assurer aux femmes, importante frange de la population et potentiel économique incontestable, les conditions favorables à une participation efficace à la création d’une croissance soutenue et durable pour le pays, Autrement dit, lever les obstacles d’ordre économique, sociale et politique qui empêche la population d’assumer correctement son double rôle d’artisan et de bénéficiaire du développement. Pour cela des objectifs et stratégies ont été avancés pour :
assurer la promotion économique des femmes
relever le niveau d’éducation et de formation des filles et des femmes
promouvoir le droit des femmes et des adolescentes à la santé et à la santé de la reproduction
renforcer l’application des droits des femmes et la participation féminine à la prise de décision.
Renforcer les mécanismes institutionnels de promotion des femmes. Le Plan d’Action Nationale Genre et Développement (PANAGED) pour la réduction sera l’instrument d’exécution de la PNPF. Le PANAGED se construira à partir des plans d’action régionaux genre et développement(PARGED) des six provinces autonomes.
Définition du PCD
Les PCD ont été consacrés comme le document de référence de la Commune et son outil de négociation vis-à-vis des bailleurs de fonds. C’est donc un outil de planification et de coordination des actions de développement au niveau de la Commune. Il favorise et concrétise la concertation au niveau communal, aide à la décision, à la négociation, à la capacité de réalisation des opérations, et au suivi et évaluation d’impact.
Le PCD comprend
1. Monographie sommaire de la Commune (historique, situation démographique et délimitation administrative de la Commune, données environnementales, données démographiques ou situation démographique, données économiques, données sociales, données institutionnelles)
2. Bilan diagnostic participatif (analyse des problèmes et des potentialités locales)
3. Schéma du développement (choix stratégiques de la Commune, axes stratégiques, actions/projets inclus dans chaque axe stratégique, priorisation des actions)
4. Formulation d’un programme d’investissement pluriannuel( estimation des coûts, programmes d’investissement Communale).
5. Responsabilités des parties prenantes pendant les projets pour la mise en œuvre d’un PCD (bureau exécutif et conseil communal, structure Communale de Développement, partenaires techniques et financiers, association).
PCD, Développement Local et participation féminine
L’accent est actuellement mis sur le développement endogène c’est-à-dire un développement provoqué à partir de la gestion et de l’exploitation des ressources économiques, sociales et culturelles locales. On parle notamment de développement local, un développement par le bas. Le PCD est l’instrument de base du développement à Madagascar, comme on l’a dit auparavant, c’est un plan qui permet surtout de négocier avec les bailleurs de fond afin d’assurer un développement durable et équilibré. Comme le plan est issu d’une consultation de la population, l’intérêt de tous devrait y être assuré. Ceci n’est réalisé que si toutes les catégories de la population genre confondu ont participé et/ou ont été consulté lors de son élaboration et surtout lors de son exécution. La prise de décision de la femme peut être analysée aussi bien au sein de la communauté (international, national, régional, local) qu’au sein du foyer. L’approche en développement local nous a orienté l’étude vers la participation féminine dans le cadre d’un PCD. Pour satisfaire les besoins des femmes, les besoins étant différents d’une Commune à l’autre, elles devront les exprimer elles-mêmes. Le PCD reflète le niveau et l’objectif de développement de la Commune, sa réalisation nécessite des fonds, et des compétences que la Commune n’aura pas forcement, c’est pourquoi des organismes comme le GTZ/PDFIV aide techniquement et matériellement les Communes à la réalisation du plan.
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Table des matières
Introduction
Partie 1 : Approche genre : une nouvelle approche du développement
Chapitre 1 : Approche genre à Madagascar
Section 1 : Notion de genre et développement
Section 2 : Genre et Développement à Madagascar
Chapitre 2 : PCD cadre d’analyse de la participation féminine
Section 1 : définition du PCD
Section 2 : Elaboration d’un PCD
Section 3 : PCD, Développement Local et participation féminine
Chapitre 3 : PDFIV
Section 1 : GTZ/PDFIV et approche genre
Section 2 : Activités du PDFIV dans la région d’Ambatolampy
Section 3 : Résultats des activités du projet
Partie 2 : Analyse de la participation féminine
Chapitre 1 : la Commune rurale d’Andriambilany
Section 1 : monographie
Section 2 :potentialité de la Commune
Section 3 : situation de la femme d’Andriambilany
Chapitre 2 : analyse de l’élaboration du PCD : participation féminine
Section 1 : la participation
Section 2 : processus d’élaboration du PCD
Section 3 : la participation effective de la population féminine
Chapitre 3 : Analyse de l’exécution du PCD
Section 1 : AFISOD
Section.2 : alphabétisation fonctionnelle dans la Commune d’Andriambilany
Partie 3 : Contribution au développement par l’intégration de l’approche genre
Chapitre 1 : Promouvoir la situation économique de la femme
Section 1 : améliorer le niveau d’éducation et la santé de la femme
Section 2 : création d’une AGR pour les femmes
Section 3 : Impacts escomptés à l’intégration des femmes aux systèmes économiques
Chapitre 2 : valorisation du statut juridique et social de la femme
Section 1 : renforcement de la sécurité juridique des femmes
Section 2 : renforcement de la participation féminine dans la prise de décision
Section 3 : impacts escomptés
Chapitre 3 : implication des hommes dans l’approche genre
Section 1 : sensibilisation des hommes dans l’approche genre
Section 2 : gagner l’appui des hommes
Section 3 : impacts sur l’équilibre homme-femme escompté
Conclusion
Annexes
Bibliographie
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