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La fonctionnalisation du fullerène C60
Réaction de Bingel
Réaction de cycloaddition [3+2] de Prato
Les porphyrines sont des macrocycles fortement conjugués. Ces composés présentent un squelette de base aromatique, l’aromaticité étant due à un système de 26 électrons π. De ce fait, ces macrocycles présentent une grande stabilité ainsi qu’une forte coloration. En outre, les porphyrines se comportent en fonction du pH comme des diacides ou des dibases, ce qui entraîne leur métallation par presque tous les métaux.17 Lorsqu’elles ne sont pas métallées, elles portent le nom de porphyrines bases libres.
Contrairement aux porphyrines, macrocycles proches par leur structure et qui sont des molécules essentielles à certaines fonctions biologiques, les phtalocyanines ne sont pas présentes dans la nature. La phtalocyanine est un colorant synthétique employé dans l’industrie pour fabriquer des encres. Les pigments à base de phtalocyanine ont été développés dans les années 1930 et sont très utilisés aujourd’hui dans la fabrication des peintures.
Les phtalocyanines sont des tétrabenzoporphyrines dans lesquelles les quatre atomes de carbone des ponts méthynes liant les sites pyrroliques sont remplacés par des atomes d’azote. Par conséquent, les phtalocyanines sont aussi appelées tétraaza-tétrabenzoporphyrines ou tétrabenzoporphyrazines. Les différences entre porphyrines et phtalocyanines peuvent être résumées de la façon suivante :
• Le système d’électrons π des phtalocyanines est plus délocalisé que celui des porphyrines en raison de la présence des noyaux aromatiques fixés sur les pyrroles,
• La taille de la cavité formée par les quatre atomes d’azote pyrroliques est plus petite d’environ 0,05 Å dans le cas des phtalocyanines.
Par ailleurs, les phtalocyanines sont stables chimiquement et thermiquement. Les phtalocyanines ont la possibilité d’incorporer au sein de leur cavité 70 différents cations métalliques. 26
• être de large portée, et donner de bons rendements
• respecter le principe d’économie d’atomes
• générer des sous-produits inoffensifs qui pourront être éliminés par des méthodes non-chromatographiques
• être régiospécifique.
• l’utilisation de matériels et réactifs facilement disponibles
• l’absence de solvant ou l’utilisation de solvants verts
• une isolation simple du produit par cristallisation ou distillation
• compatible avec les conditions atmosphériques (présence d’eau et d’oxygène)
Parmi les réactions de « click-chemistry », la réaction qui a connu un essor considérable ces dernières années est la cycloaddition 1,3-dipolaire de Huisgen entre un azoture et un alcyne terminal (figure 20).34 Optimisée par Sharpless et Meldal,35.36 cette réaction catalysée par le cuivre (I) conduit à la formation chimio- et régiosélective de 1,2,3-triazoles 1,4-disubstitués.
La cycloaddition entre un alcyne et un azide catalysé par le cuivre (CuAAC) répond à un grand nombre des critères énoncés par Sharpless. Il faut cependant noter que la présence d’oxygène doit être évitée à cause du catalyseur de Cuivre (I).
L’ADN est utilisé depuis quelques années comme un matériau de construction à l’échelle nanométrique grâce à ses capacités de reconnaissance et d’auto-assemblage. Ces dernières années, la conception de nanostructures à base d’ADN a été révolutionnée par le développement de méthodes assez simples et rapides qui permettent de « programmer » l’ADN afin qu’il donne naissance à des formes spécifiques. La clé de cette approche est la reconnaissance entre différents motifs d’ADN : une séquence d’oligonucléotides ne peut se lier spécifiquement qu’avec sa séquence complémentaire par le processus d’hybridation.
L’ADN est composé de séquences de nucléotides; on parle de polymère de nucléotides ou encore de polynucléotide. Un nucléotide est formé par un groupe phosphate, du désoxyribose (sucre) et une base azotée. Chaque base est fixée sur un désoxyribose qui est lié à deux phosphates. Dans l’ADN, les nucléotides sont reliés entre eux selon une certaine séquence grâce à des liaisons impliquant un groupe phosphate, qu’on appelle des liaisons 5′-3′ phosphodiester. Un « brin » d’ADN est formé par la répétition ordonnée de ces nucléotides (figure 44).
La thymine (T) et la cytosine (C) sont de la famille des pyrimidines. L’adénine (A) et la guanine (G) sont de la famille des purines. En effet, il n’existe que deux types 34 complémentaires de bases : une pyrimidine sera toujours en face d’une purine, l’adénine s’associant avec la thymine et la guanine avec la cytosine. Les bases azotées complémentaires sont reliées entre elles par des liaisons hydrogène (figure 45). Ce sont les quatre bases azotées qui assurent la variabilité de la molécule d’ADN, ainsi que la complémentarité des deux brins. Il existe une interaction à deux liaisons hydrogènes entre adénine et thymine et trois liaisons hydrogènes entre guanine et cytosine. Les interactions G/C sont donc légèrement plus stables que les interactions A/T.
Selon la composition du milieu extérieur, en particulier le pourcentage d’eau lié aux phosphates, la double-hélice d’ADN peut adopter trois structures (figure 46):
– 95% d’eau : type B
– 70% d’eau : type A
– 50% d’eau : type Z
La forme d’ADN la plus commune est le type B. L’ADN est une molécule de taille nanométrique: pour la double hélice d’ADN-B, le diamètre est d’environ 2 nm et le pas de l’hélice est d’environ 3,4 nm.
La flexibilité de l’ADN est un des problèmes les plus difficiles à résoudre pour la construction des nanostructures. Pour résoudre ce problème, Seeman et ses collègues ont introduit un concept très astucieux qui consiste à entrecroiser plusieurs monobrins d’ADN et ainsi former deux double-hélices parallèles partageant des brins.75 Ces séquences sont appelées « double crossover », elles permettent d’obtenir des structures rigides (figure 48).
Ces nouvelles briques de bases ont été largement utilisées pour la fabrication de nanostructures. Par exemple, en 2003 Yan et La Bean ont décrit la formation de croix comportant les séquences de type « double crossover » portant des bouts collants. Ces structures sont capables de s’auto-assembler afin de former des nanorubans ou des nanogrilles (figure 49).76
est très délicate et compliquée. Il demande des traitements enzymatiques répétés et des purifications, la synthèse n’est pas réalisée en une seule étape. Cette raison a donc encouragé de nombreuses recherches pour améliorer les moyens de fabrication des polyèdres à base d’ADN.
En 2004, Shih et ses collègues ont décrit la construction d’un octaèdre à base d’un brin long d’ADN.78 Ce long brin a été spécialement dessiné pour former une structure secondaire qui peut être ensuite repliée, avec l’aide d’un certain nombre de brins d’ADN courts, pour former un octaèdre. La cryomicroscopie électronique a permis d’observer le réseau octaédrique 3D formé (figure 51).
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Table des matières
1 Introduction
1.1 Description des briques de base et des concepts
1.1.1 Le Fullerène
1.1.1.1 La découverte du fullerène.
1.1.1.2 Production des fullerènes
1.1.1.3 Le fullerène C60
1.1.1.4 La fonctionnalisation du fullerène C60
1.1.2 Porphyrines et phtalocyanines
1.1.2.1 Les Porphyrines
1.1.2.1.1 Structure et nomenclature
1.1.2.1.2 Synthèse des porphyrines
1.1.2.2 Les phtalocyanines
1.1.2.2.1 Structure
1.1.2.2.2 Synthèse des phtalocyanines
1.1.3 Réaction « Click-Chemistry » et fonctionnalisation du fullerène C60 par la CuAAC
1.1.3.1 La click-chemistry
1.1.3.1.1 Généralité
1.1.3.1.2 Mécanisme de réaction
1.1.3.2 La fonctionnalisation du fullerène C60 avec la porphyrine par la CuAAC
1.1.4 Auto-assemblages de fullerènes
1.1.4.1 Polymère supramoléculaire de fullerène
1.1.4.2 Agrégats de dérivés de fullerène
1.2 Assemblages bio-dirigés
1.2.1 Contexte
1.2.2 ADN
1.2.2.1 Structure de l’ADN
1.2.2.2 Intérêt de l’ADN comme brique de construction
1.2.2.2.1 Auto-assemblage 2D
1.2.2.2.2 Auto-assemblage 3D à base d’ADN
1.2.2.2.3 Origami d’ADN
1.2.2.2.4 Assemblages d’ADN-molécules organiques
2 Objectif de travail
3 Auto-assemblage de dérivés fullerènes-chromophores
3.1 Introduction
3.2.1 Synthèse de la fulléropyrrolidine 7
3.2.2 Synthèse des chromophores porphyrines et phtalocyanines
3.2.3 Synthèse des dendrons contenant les chromophores
3.2.4 Synthèse des dyades par la CuAAC
3.3 Caractérisation
3.3.1 Fulléropyrrolidine 6
3.3.2 Chromophores
3.3.2.1 UV-Vis et IR
3.3.2.2 RMN
3.3.3 C60-Chromophores
3.3.3.1 UV-Vis
3.3.3.2 RMN
3.3.4 Electrochimie
3.3.4.1 Série C60-ZnP
3.3.4.2 Série C60-ZnPc
3.3.4.3 Série C60-ZnP/ZnPc
3.3.5 Caractérisation photophysique
3.4 Auto-assemblage
3.4.1 Analyse par microscopie à force atomique
3.4.1.1 C60-2ZnP 1
3.4.1.2 C60-2ZnPc 2
3.4.1.3 C60-ZnP/ZnPc 3
3.4.2 Analyse par microscopie électronique à balayage
3.5 Conclusion
4 Hybrides à base de molécules organiques et d’ADN
4.1 Introduction
4.2 Synthèse des hybrides à base de fullerène
4.2.1 Synthèse des bis-adduits de fullerène
4.2.2 Couplage du fullerène avec l’ADN
4.2.2.1 Couplage peptidique
4.2.2.2 Autres couplages
4.2.2.3 Couplage par CuAAC
4.3 Synthèse d’hybrides à base de porphyrines
4.3.1 Synthèse des adduits porphyrines/ADN
4.3.3 Gel électrophorétique
4.3.4 Spectres de masse
4.3.5 Assemblage des adduits A4 d’ADN/porphyrine avec des nanoparticules d’or
4.3.6 Hybridation des porphyrines avec des oligonucléotides complémentaires.
4.4 Synthèse et caractérisation des adduits ODN/adamantane
4.4.1 Première série
4.4.2 Deuxième série
4.4.2.1 Synthèse
4.4.2.2 Caractérisations
4.4.2.3 Hybridation des adamantanes avec des oligonucléotides complémentaires
4.5 Synthèse et auto-assemblage 3D à base du fullerène
4.6 Conclusion
5 Fonctionnalisation des nanotubes de carbone
5.1 Introduction et généralité sur les nanotubes de carbone
5.1.1 Structure et propriétés des nanotubes de carbone
5.1.2 Chimie des nanotubes de carbone
5.1.2.1 Fonctionnalisation covalente des nanotubes
5.1.2.2 Synthèse des dyades SWNTs-chromophores par la « click-chemistry »
5.2 Fonctionnalisation des nanotubes de carbone avec des dendrimères ZnP, ZnPc de première génération
5.2.1 Synthèse
5.2.2 Caractérisation
5.2.2.1 Spectres d’absorption UV-Vis et spectres d’émission
5.2.2.2 Spectroscopie Raman
5.2.2.3 Analyse XPS
5.2.2.4 Etudes d’AFM et de MEB
5.3 Fonctionnalisation des nanotubes de carbone avec des dendrimères de porphyrines et de phtalocyanines de deuxième génération
5.3.1 Synthèse
5.3.2 Caractérisation
5.3.2.1 Spectres d’absorption UV-Vis et spectres d’émission
5.3.2.2 Spectres Raman
5.3.2.3 Analyse XPS 1545.3.2 Caractérisation
5.3.2.1 Spectres d’absorption UV-Vis et spectres d’émission
5.3.2.2 Spectres Raman
5.3.2.3 Analyse XPS
5.4 Conclusion
5.4 Conclusion
6 Conclusion et perspective
7 Partie expérimentale
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