Historique de la ventriculocisternostomie

Les valves de dérivations du liquide cérébro-spinal (LCS) ont constitué longtemps le seul traitement de l’hydrocéphalie. Le développement de la neuroendoscopie a permis d’apporter d’autres possibilités dans le traitement de cette pathologie [38]. La ventriculocisternostomie endoscopique (VCE) est considérée aujourd’hui comme le traitement de référence des hydrocéphalies non communicantes qu’elles soient congénitales ou secondaires à une lésion obstructive. L’hydrocéphalie infantile est très fréquente dans les pays en voie de développement notamment au Sénégal et est liée aux infections et aux carences nutritionnelles [118]. La VCE depuis son avènement, constitue une alternative fiable à la DVP (dérivation ventriculo péritonéale) qui comporte un fort taux de dysfonctionnement de valve et de reprise avec des conséquences socioéconomiques importantes. La VCE permet de diminuer de façon considérable le nombre de ré-interventions [118]. Récemment, certains auteurs ont identifié des facteurs de risque et développé différentes méthodes qui prédisent le succès des VCE : il s’agit notamment du score de réussite (ETVSS) qui se distingue comme une méthode fiable et qui a été validée par de nombreux centres dans le monde [92]. C’est dans ce contexte que cette étude rétrospective du 28 Janvier 2010 au 22 Décembre 2016 a été initiée dans la cohorte du Service de Neurochirurgie de FANN à Dakar au SENEGAL. Cette étude a pour principal objectif d’analyser les différents facteurs pronostiques de la VCE chez les enfants et les adultes suivis dans ce service.

HISTORIQUE DE LA VENTRICULOCISTERNOSTOMIE 

Depuis quelques années, la ventriculocisternostomie est devenue le traitement de référence de l’hydrocéphalie non communicante dans la majorité des services de Neurochirurgie. Bien qu’existante depuis le début du vingtième siècle, ce sont les avancées techniques de l’endoscopie qui ont permis ce renouveau.

Pionniers de l’endoscopie intracrânienne

L’histoire de l’endoscopie neurochirurgicale est intimement liée à celle du traitement de l’hydrocéphalie. En 1879, avec l’invention de l’ampoule électrique par Thomas EDISON et l’invention du cystoscope par NITZE, l’ère de l’endoscopie débute vraiment [105]. La première tentative d’ablation des plexus choroïdes pour traiter une hydrocéphalie non communicante a été réalisée par un chirurgien urologue : Victor Down LESPINASS .

Walker DANDY créa pour la première fois le terme de ventriculoscope .

C’est MIXTER [71, 97] qui le 6 Février 1923, réalisa la première VCE en utilisant l’uréthroscope par la fontanelle d’un enfant de 9 mois présentant une hydrocéphalie.

En 1923, FAY et GRAND réalisent les premières photographies endoscopiques des ventricules [51, 71]. Pour pallier au problème de l’effondrement cortical, PUTMAN et SCARFF introduisent le principe de l’électrocoagulation sous l’eau et rapportèrent de bons résultats grâce à cette innovation technique .

Néanmoins, SCARFF concluait que l’intérêt de la coagulation des plexus choroïdes par voie endoscopique réside aussi dans le faible taux de complications tardives et le taux de survie à long terme .

En 1968, GUIOT et al. signalent que la venticulocisterstomie du 3ème ventricule pourrait être sûre et efficace .

La mauvaise qualité des optiques étant la principale cause des mauvais résultats, DANDY « le père de la neuroendoscopie » se détourna de cette technique .

ANATOMIE ENDOSCOPIQUE 

Pour que la navigation endoscopique intraventriculaire soit simple, il est impératif d’être toujours bien orienté ; en d’autres termes de toujours savoir où l’on se trouve. Il est donc indispensable de connaître parfaitement l’anatomie intraventriculaire pour toujours savoir dans quelle partie du système ventriculaire on évolue et pouvoir identifier clairement les structures et reliefs anatomiques que l’on découvre .

Foramen de MONRO 

Porte d’entrée de V3 et situé au niveau du plancher du ventricule latéral, cet orifice est d’emblée recherché par l’endoscope introduit dans le ventricule latéral. C’est la première structure anatomique reconnaissable. Il est formé en avant par les plexus choroïdes qui mènent obligatoirement au foramen pour repartir vers l’arrière et contribuer à la formation de V3. Il n’y a donc jamais de plexus choroïdes en avant du foramen interventriculaire de MONRO. La corne antérieure frontale du ventricule latéral est totalement dénuée de cette structure.

La berge antérieure du foramen

Totalement avasculaire, la berge antérieure est composée du pilier antérieur du fornix. Cette structure de 2 à 3 mm de diamètre naît des corps mamillaires qui sont des éléments de substance grise faisant saillie au niveau du plancher du V3. Depuis cette structure, le pilier chemine contre la lame hypothalamique, croise en arrière la commissure blanche antérieure et se dirige en haut et en dedans en décrivant une courbe à concavité antérieure pour former la berge antérieure puis médiale du foramen interventriculaire. Le pilier antérieur se confond vers l’avant sans relief apparent avec le plancher de la corne frontale du ventricule latéral où cheminent de fins éléments vasculaires mais en aucun cas de plexus choroïdes. A la partie latérale de la corne frontale, on peut apercevoir la saillie de la tête du noyau caudé.

La berge postérieure du foramen 

Elle est constituée par l’angle de réflexion du plexus choroïde donc c’est la projection la plus antérieure dans la lumière du ventricule latéral avant qu’il ne se dirige vers le bas puis l’arrière pour entrer dans la composition de la toile choroïdienne du V3. C’est le repère fondamental du foramen ; le plexus choroïde étant l’élément le plus facilement identifiable du ventricule latéral. Une fois celle- ci identifiée, il suffit de la suivre progressivement vers l’avant pour trouver le foramen interventriculaire de MONRO. Le plexus choroïde chemine sur la face supérieure du thalamus dans un trajet rectiligne ou sinueux. En arrière, on peut parfois apercevoir la corne occipitale du ventricule latéral dont les parois sont parcourues de fins éléments vasculaires et notamment les veines atriales médianes. Au bord latéral du plancher du corps du ventricule, on aperçoit le relief du corps du noyau caudé. Les berges postérieure et médiale sont également marquées par l’angle de raccordement des veines septales antérieures, choroïdiennes (rarement visibles au sein du plexus choroïde) et thalamostriée. En forme de « Y » ouvert vers l’avant, l’angle est habituellement d’environ 80 à 90°.

La berge médiale du foramen

Elle est constituée du pilier antérieur du fornix qui se réunit avec son homologue du côté opposé pour former le corps du fornix. Il se poursuit sans relief apparent avec le septum interventriculaire parcouru par la veine septale antérieure puis en arrière, c’est la partie postérieure des ventricules latéraux que l’on peut apercevoir.

La berge latérale du foramen 

Elle est marquée par le relief antérieur du thalamus au-devant duquel chemine souvent la veine thalamostriée. Plus latéralement, cette veine naît de la confluence de plusieurs branches drainant la partie antérieure du noyau caudé : c’est le striatum.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. HISTORIQUE DE LA VENTRICULOCISTERNOSTOMIE
I.1. Pionniers de l’endoscopie intracrânienne
I.2. Evolution des endoscopes
II. ANATOMIE ENDOSCOPIQUE
II.1. Foramen de MONRO
II.1.1. La berge antérieure du foramen
II.1.2. La berge postérieure du foramen
II.1.3. La berge médiale du foramen
II.1.4. La berge latérale du foramen
II.2. Le troisième ventricule
II.2.1. Le toit du V3
II.2.2. Le plancher du V3
II.2.3. La paroi antérieure du V3
II.2.4. Les parois latérales du V3
II.3. La membrane de Liliequist – Les espaces sous- arachnoïdiens
II.3.1. La membrane de Liliequist
II.3.2. Les espaces sous-arachnoïdiens
III. CLASSIFICATION DES HYDROCEPHALIES
III.1. Classification de Russel : l’hydrocéphalie obstructive et non obstructive
III.2. Classification de Dandy : l’hydrocéphalie communicante et non communicante
IV. DIAGNOSTIC DES HYDROCEPHALIES
IV.1. Diagnostic positif
IV.1.1. Signes cliniques chez le nourrisson et l’enfant
IV.1.2. Signes cliniques chez l’adulte
Ils sont dominés par les 2 entités citées dans le tableau III ci-dessous
IV.1.3. Méthodes d’exploration
IV.1.3.1. L’échographie transfontanellaire (ETF)
IV.1.3.2. La tomodensitométrie cérébrale (TDM)
IV.1.3.3. L’imagerie par résonnance magnétique (IRM)
IV.1.4. Les autres méthodes d’exploration
IV.1.4.1. La cisternographie isotopique
IV.1.4.2. La manométrie du LCS
IV.1.4.3. La mesure des débits sanguins cérébraux
IV.1.4.4. La radiographie standard du crâne
IV.2. Diagnostic différentiel
IV.2.1. Chez l’enfant et le nourrisson
IV.2.2. Chez l’adulte : l’atrophie corticale
IV.3. Etiologies des hydrocéphalies
IV.3.1. Chez le nourrisson et l’enfant
IV.3.1.1. Causes prénatales
IV.3.1.2. Les causes post-natales
IV.3.2. Chez l’adulte
IV.3.2.1. Les méningites
IV.3.2.2. Les hémorragies méningées
IV.3.2.3. Les traumatismes crâniens et les interventions neurochirurgicales avec ouverture du système liquidien
IV.3.2.4. Les tumeurs
IV.3.2.5. Les hydrocéphalies malformatives
IV.3.2.6. Les hydrocéphalies idiopathiques
IV.3.2.7. Causes acquises
V. TRAITEMENT DE L’HYDROCEPHALIE
V.1. Buts
V.2. Moyens
V.2.1. Traitement médical
V.2.1.1. Le traitement médicamenteux
V.2.1.2. La ponction lombaire
V.2.2. Dérivation du LCS
V.2.2.1. Dérivation ventriculaire externe
V.2.2.2. Dérivations internes
V.2.2.2.1. Dérivation ventriculo-péritonéale et atriale
V.2.2.2.2. Dérivation lombo-péritonéale
V.2.2.2.3. Ventriculocisternostomie
V.3. Indications de la VCE
V.3.1. En urgence
V.3.2. En dehors de toute urgence
VI. RESULTATS ET COMPLICATIONS DE LA VCE
VI.1. Résultats de la VCE
VI.2. Incidents peropératoires
VI.2.1. Complications hémorragiques
VI.2.2. Complications nerveuses
VI.3. Complications post opératoires
VI.3.1. Ecoulement du LCR
VI.3.2. Complications infectieuses
VI.3.3. Complication hémorragiques
VI.3.4. Morbidité
VI.3.5. Mortalité
VI.3.6. Détérioration tardive soudaine pouvant entrainer le décès
VII. SCORE DE REUSSITE ENDOSCOPIQUE DE LA VENTRICULOCISTERNOSTOMIE (ETVSS)
CONCLUSION

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