Généralités sur le Niébé : Vigna unguiculata L.walp
Taxonomie, description et écologie
Le niébé est une légumineuse de la famille des fabaceae. Cette dicotylédone est principalement autogame, bien qu’on ait fait état d’une certaine allogamie (Rachie et Robert, 1974), favorisée par les abeilles qui assurent la polinisation (Zannou, 1995). Le niébé est originaire d’Afrique Occidentale où les espèces sauvages et adventices poussent dans les forêts et les savanes. Le niébé est adapté aux zones de faible pluviométrie et croit préférentiellement sur les sols sablo-limoneux bien drainés. Il participe à la fertilisation des sols par ses capacités fixatrices de l’azote atmosphérique. Par ce processus, le niébé peut céder 60 à 70 Kg à l’hectare de l’azote fixé pour la culture suivante (Rachie, 1985). Cependant, il a de grandes exigences en phosphore et en potassium. Vigna unguiculata est aussi connu sous le nom de Dolichos sinensis L, Dolichos bifloris L, Vigna sinensisL, sarra ex hank, V.baoulensis A.Chev. En français on l’appelle dolique, en anglais cowpea, cowderpea, southempea, black eyed pea. Parmi ses noms en langues nationales, on peut citer : niébé ou seup en wolof, bosso en bambara, niaw en sérère. Sa classification est la suivante : Ordre des Fabales, Super-Famille des Légumineuses, Famille des Fabaceae (Papillionaceae), Genre Vigna, Espèce unguiculata. Parmi les synonymes de V. unguiculata nous pouvons citer, Dolichos unguiculata (L.), D. bifloris (L.), D. sinensis (L.), Vigna sinensis (L.), et V. baoulensis A. Chev.
Valeur alimentaire et importance économique
Le niébé est une légumineuse qui a une grande valeur alimentaire. En effet, il est caractérisé non seulement par la forte teneur de ses graines en protéines (20 à 25% de poids sec) (Alzouma, 1995) mais également par leur richesse en acides aminés essentiels même si elles présentent une relative déficience en méthionine et en cystéine. Le niébé est également riche en éléments minéraux et ses fanes constituent un bon fourrage pour le bétail. Certaines variétés à sénescence retardée, permettent une double production de gousses dont la première contribue pour une large part à l’alimentation des populations en période de soudure. Au-delà de son importance alimentaire, le niébé a un intérêt économique non négligeable, bien que sa commercialisation connaisse certaines difficultés dont la qualité des graines et les fluctuations de prix au cours de l’année. Le principal problème des agriculteurs est la conservation des récoltes car les stades larvaires des insectes ravageurs du niébé se développent à l’intérieur des graines et consomment les réserves contenues dans les cotylédons. Un taux d’infestation des graines de 10% par des larves de ces ravageurs suffit pour détruire en quelques mois 60 à70% de la récolte du niébé (Gautier, 1996). En plus, au cours de leur développement, les larves éliminent l’azote sous forme d’acide urique toxique qui s’accumule à l’intérieur des graines, ce qui rend le niébé parasité impropre à la consommation (Ndoutoume-Ndong et Rjas Rouse, 2007).
Méthodes de lutte contre les ravageurs
Pratiques naturelles
Les paysans ont développé des techniques empiriques de conservation du niébé avec des méthodes qui préviennent l’infestation au champ. Il s’agit d’une rotation des cultures permettant une diversification de l’entomofaune locale et un équilibre de l’écosystème. Les plantes sauvages identifiées comme hôtes potentiels doivent être systématiquement éliminées des champs. De même l’utilisation des sacs de polyéthylène avec doublure en coton est souvent recommandée pour empêcher les infestations ultérieures (Lienard et Seck, 1994). Le nettoyage des sacs et des locaux permet d’éliminer les insectes qui se cachent parfois dans les crevasses et les anfractuosités.
Lutte chimique
Elle est basée sur l’application de produits chimiques classés en deux groupes suivant leur mode d’action : les insecticides de contact et les fumigants. On distingue les insecticides minéraux à base de souffre, d’arsenic, de chaux qui sont utilisés depuis longtemps mais qui ont une toxicité élevée pour les organismes non cibles et les insecticides organiques. Ceux-ci sont subdivisés en plusieurs catégories suivant leur nature chimique avec les organoclorés (dichlorodiphényl-trichloroétane (DDT), Lindane), les organophosphorés (Malathion, diazinon), les carbamates (carbaryl) et les pyréthrinoides de synthèse (Deltaméthtine). La fumigation est un traitement insecticide curatif qui consiste à introduire un gaz dans une enceinte bien étanche. La phosphine(PH3) s’est montré très efficace contre les œufs et larves des ravageurs du niébé (Lienard et Seck, 1994). Ces produits sont très dangereux pour l’Homme.
Lutte physique
C’est un procédé qui vise l’élimination directe du ravageur ou la modification de son environnement qui devient inhospitalier. Elle se fond pour l’essentiel sur l’exploitation de la sensibilité des ravageurs aux radiations, aux températures extrêmes ainsi qu’à la teneur en oxygène et en dioxyde de carbone. L’irradiation permet de tuer tous les stades de développement de l’insecte ravageur à des doses élevées ou d’entrainer une stérilisation à des doses faibles (Lienard et Seck, 1994). Les radiations X et Gamma ont un pouvoir de pénétration élevé entrainant une stérilité et une perturbation de la physiologie de l’insecte. Le stockage hermétique permet de tuer les insectes par asphyxie. Les méthodes physiques compte non tenu du stockage hermétique sont confrontées à des difficultés d’application en milieu rural car leurs coûts dépassent largement le pouvoir d’achat des paysans.
Lutte biologique
Cette lutte consiste à introduire dans le milieu de vie du ravageur, un prédateur ou un microorganisme pathogène pour freiner son développement. Des études réalisées au Niger ont montré que des parasitoïdes peuvent réduire de manière significative les populations de ravageurs dans les stocks (Alzouma, 1995). Ces mêmes travaux révèlent que Dinarmus bassillis est un très bon agent de lutte s’il est seul et peut parasiter jusqu’à 90% des larves de C. maculatus. La lutte biologique sans auxiliaire utilise la confusion sexuelle (phéromones de synthèse), les extraits végétaux et résistance variétale. La méthode biologique promet beaucoup mais son application est rare en milieu paysan.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 Généralités sur le Niébé : Vigna unguiculata
I.1.1 Taxonomie, description et écologie
I.1.2 Valeur alimentaire et importance économique
I.1.3 Méthodes de lutte contre le ravageur
I.1.3.1 Pratique naturelle
I.1.3.2 Lutte chimique
I.1.3.3 Lutte physique
I.1.3.4 Lutte biologique
I.2 Généralité sur les coléoptères bruchidea
I.2.1 Callosobruchus maculatus
I.2.1.1 Systèmatique
I.2.1.2 Morphologie
I.2.1.3 Bioécologie
I.2.2 Bruchidus atrolineatuus
I.2.2.1 Systèmatique
I.2.2.2 Morphologie
I.2.2.3 Bioécologie
I.2.2.4 Parasitoïdes
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1 Matériel
II.2 Etude génétique
II.2.1 Extraction d’ADN
II.2.2 Migration électrophorétique et visualisation des fragments d’ADN
II.2.3 La PCR-RFLP
II.2.3.1 Amplification par PCR (Polymérase Chain Reaction)
II.2.3.2 Digestion enzymatique
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUTION
III.1 Extraction d’ADN
III.2 La PCR-RFLP
III.2.1 Produits PCR
III.2.2 Digestion enzymatique
III.2.2.1 Gène du 28S
III.2.2.2 Gène du cytochrome b
CONCLUSION
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
ANNEXES
