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Matrices organiques
Influence des constituants sur les propriétés du composite
Dans le cas du prémélange, il s’agit d’introduire dans l’extrudeuse un prémélange de résine et de fibres courtes. Le dosage des deux constituants est alors une étape qui se situe en amont du procédé. Il est également possible de doser séparemment les deux consituants avant qu’ils soient introduits dans la trémie de l’extrudeuse. C’est le cas du dosage séparé. Les deux constituants sont acheminés vers des bandes doseuses qui assurent la régularité du débit voulu afin d’obtenir une composition donnée. Cette variante est illustrée par la Figure 1.9 [36]. Enfin, dans le cas de l’introduction en matière fondue, les fibres sont introduites après le premier tiers de la longueur de vis de l’extrudeuse. A ce niveau, le polymère thermoplastique se trouve à l’état fondu et est donc soumis à d’importantes forces de cisaillement.
Plusieurs méthodes existent à l’heure actuelle pour la fabrication des non-tissés à l’échelle industrielle [37, 38]. Au premier stade, la fabrication des non-tissés, quel que soit le type de fibre, comporte la formation d’un voile ou d’un matelas de fibres ; celles-ci proviennent généralement de ballots de fibres coupées. On distingue trois méthodes de base pour la formation du voile, lesquelles servent le plus souvent à désigner les non-tissés : la voie sèche (DryLaid), la voie aérodynamique (AirLaid) ou bien la voie humide (WetLaid). Les voiles ainsi obtenus affichent une faible résistance après cette première étape seule. Ils doivent être consolidés. Pour y parvenir, une seconde étape de liage est nécessaire, voire indispensable. En général, le choix de la méthode de liage est au moins aussi important que le type de fibre utilisé pour les propriétés recherchées du matériau. On distingue le liage chimique, thermique et mécanique qui respectivement font intervenir les phénomènes d’adhésion, de cohésion et d’enchevêtrement pour lier les fibres au sein du voile. Voie sèche : DryLaid La voie sèche est un procédé mécanique : il s’agit du cardage largement connu dans l’industrie textile. Les fibres sont mélangées et amenées à une cardeuse par un tapis roulant. Plusieurs tambours rotatifs hérissés de dents peignent les fibres afin de former un voile. La configuration des cardes dépend de la masse prévue pour le non-tissé ou de l’orientation envisagée des fibres.
Voie aérodynamique : AirLaid La seconde méthode de formation de voile est la voie aérodynamique qui consiste à disperser les fibres dans un flux d’air qui les amène à un tablier transporteur ou bien un tambour rotatif. Les fibres s’y déposent aléatoirement pour y former un voile. Ce voile se caractérise, contrairement aux autres méthodes, par l’absence de structure laminaire.
Voie humide : Wetlaid Son principe, illustré par la Figure 1.10, est simple. Une pâte, très diluée, d’eau et de fibres est amenée sur un tapis mobile où l’eau est ensuite aspirée. Le voile est ensuite déshydraté puis consolidé par compression entre des cylindres et asséché. A ce stade intervient souvent une imprégnation du voile par liants. La voie humide, également appelée procédé papetier, offre le plus de possibilités dans l’orientation des fibres du voile, depuis le parallélisme des fibres jusqu’à leur disposition au hasard. Dans ce cas, la résistance du voile est pratiquement égale dans tous les sens. Ce procédé permet l’utilisation d’une large gamme de fibres naturelles, minérales, synthétiques ou artificielles, de longueur variée.
Cette étape est suivie d’un liage chimique. Trois groupes de matériaux sont utilisés : les polymères et copolymères d’acrylate, les copolymères de styrène-butadiène et les copoly-mères de vinylacétate-éthylène. Les systèmes à base d’eau sont largement utilisés bien que l’on puisse également trouver des adhésifs sous forme de poudres, de mousses ou même des solutions à base organique. Plusieurs moyens d’appliquer l’agent chimique existent. Il peut être appliqué uniformément par imprégnation, par dépôt ou bien par pulvérisation.
Un des inconvénient majeurs du process réside dans l’anisotropie des propriétés de la pièce due à un écoulement préférentiel de la résine, et donc des fibres, dans l’empreinte. Il s’agit néanmoins du procédé le mieux adapté aux grandes séries et à la réalisation de pièces de formes complexes sans reprise d’usinage. C’est d’ailleurs pourquoi il est largement utilisé dans le secteur automobile pour de très nombreuses pièces comme des pièces sous capot ou bien même des pièces intérieures.
C’est un procédé qui connaît un succès certain, notamment dans l’industrie automobile, en raison des faibles coûts ainsi que des hautes cadences de production possibles. Aujour-d’hui, le prix de la fibre de carbone est encore rédhibitoire pour une partie de l’indus-trie automobile malgré les nombreux avantages qu’elle offre, particulièrement en termes de gain de masse. En effet, si certains constructeurs l’intègrent déjà dans des véhicules haut de gamme, la majorité des véhicules grand public ne peuvent encore y prétendre. Néanmoins, l’éventuel coût réduit des fibres de carbone recyclées pourrait contribuer à l’expansion des PRFC dans l’industrie automobile et ainsi permettre leur intégration à plus grande échelle [36, 42].
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Table des matières
Introduction générale
1 Etat de l’art sur les matériaux composites et leur recyclage
I Caractéristiques générales des matériaux composites à fibres de carbone
I.1 Constituants
I.2 Interface fibre/matrice
II Mise en oeuvre des matériaux composites à fibres courtes
II.1 Semi-produits
II.2 Transformation des semi-produits
II.3 Méthodes d’alignement des fibres courtes
III Traitement des matériaux composites usagés
III.1 Contexte
III.2 Procédés solvolytiques
III.3 Procédés thermiques
IV Caractérisation mécanique des fibres à rupture fragile
IV.1 Généralités sur les matériaux à rupture fragile
IV.2 Aspects statistiques de la rupture fragile
IV.3 Caractérisation des fibres à rupture fragile
V Valorisation de la fibre et son recyclage
V.1 Contexte
V.2 Extrusion de granulés thermoplastiques renforcés
V.3 Dispersion de fibres courtes dans une résine thermodure
V.4 Conservation de l’architecture initiale des fibres
V.5 Evaluation environnementale
VI Conclusion du Chapitre 1
Références bibliographiques du Chapitre 1
2 Matériaux et Méthodes
I Elaboration et traitement des composites
I.1 Elaboration des composites
I.2 Traitement des composites par vapo-thermolyse
II Dispositifs expérimentaux d’analyse des fibres
II.1 Analyses physico-chimiques
II.2 Détermination des propriétés mécaniques
III Mise en oeuvre des fibres
III.1 Thermocompression de plaques emboutissables
III.2 Injection de granulés renforcés
IV Caractérisation des semi-produits composites
IV.1 Caractérisation structurale
IV.2 Caractérisation mécanique
V Conclusions du Chapitre 2
Références bibliographiques du Chapitre 2
3 Performances des fibres issues de la vapo-thermolyse de PRFC
I Impact de la vapo-thermolyse sur les propriétés mécaniques des fibres
I.1 Modifications morphologiques des fibres issues de la vapo-thermolyse
I.2 Caractérisation mécanique sur monofilament
I.3 Caractérisation mécanique sur mèches
I.4 Sources de variation des mesures mécaniques
I.5 Conclusion
II Modifications de surface et influence sur la qualité du transfert de charge
II.1 Modifications physico-chimiques de surface
II.2 Evaluation du tranfert de charge fibre/matrice
II.3 Effet du taux d’oxygène en surface sur l’adhésion fibre/matrice
III Conclusion du Chapitre 3
Références bibliographiques du Chapitre 3
4 Recyclage des fibres : mise en oeuvre par injection et thermocompression
I Mise en oeuvre de fibres courtes par extrusion et injection
I.1 Développement du procédé de mise en oeuvre pour les fibres recyclées
I.2 Contrôle des échantillons après mise en oeuvre
I.3 Performances mécaniques en traction
I.4 Prévision des propriétés mécaniques
I.5 Bilan
II Mise en oeuvre de fibres mi-longues par thermocompression
II.1 Développement du procédé de mise en oeuvre pour les fibres recyclées
II.2 Contrôle des échantillons après mise en oeuvre
II.3 Etude du comportement mécanique
II.4 Perspectives de développement
II.5 Bilan
III Conclusion du Chapitre 4
Références
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