La dynamique des flux dans l’entreprise mène à s’interroger sur sa performance et sa rentabilité. La performance d’une entreprise présente un caractère multidimensionnel et ne prend de sens que dans le contexte dans lequel il est employé.
La performance financière est désignée par des indicateurs financiers, calculés sur la base des comptes annuels, appréciant l’efficience de l’entreprise dans l’utilisation des ressources dont elle dispose (rentabilité), en tenant compte de la nature de ses activités ainsi que de ses objectifs stratégiques. La rentabilité mesure la capacité de l’entreprise à dégager un certain niveau de profit et de rendement à partir des capitaux investis, on distingue trois types de rentabilité ; économique, financière et commerciale.
Après l’analyse des comptes annuels, l’analyse SWOT permet de diagnostiquer la situation globale de l’entreprise et contribuer à la prise de décision au sein de cette dernière en citant d’un côté, ses forces et ses faiblesses et de l’autre, les opportunités et les menaces de l’environnement.
Analyse de la performance de l’entreprise
Au niveau d’une entreprise, la performance exprime le degré d’accomplissement des objectifs poursuivis, tout en s’appuyant sur les notions d’efficacité, efficience et pertinence.
Définitions de la performance
« La performance désigne l’accomplissement d’un travail, d’un acte, d’une œuvre ou d’un exploit et la manière avec laquelle un organisme réagit à des stimuli ou atteint les objectifs qui lui étaient proposés. Cette manière s’analyse suivant deux critères : l’efficacité et la productivité. » .
« La performance étant entendue comme la capacité de l’entreprise à générer des revenus de manière efficace, son suivi périodique entraîne deux actions successives : d’abord, l’analyse de la formation des résultats ; ensuite, la mesure de la rentabilité des capitaux investis ou engagés. » .
Critères qualitatifs de la performance
De ces définitions, nous constatons que la performance de l’entreprise met en relation trois éléments :
– Les objectifs à atteindre ;
– Les ressources mises à sa disposition ;
– Les résultats obtenus.
Ces éléments donnent naissance à trois critères d’évaluation :
– La pertinence (des moyens mis en œuvre par rapport aux objectifs) ;
– L’efficacité (la capacité à atteindre l’objectif, c’est-à-dire à atteindre un résultat conforme à l’objectif) ;
– L’efficience (la mise en œuvre du minimum de ressources nécessaires pour le résultat obtenu ou autrement dit, l’obtention du résultat à moindre coût).
Trois remarques peuvent être dégagées de la figure précédente :
Le critère d’efficacité informe si les objectifs sont remplis par rapport aux résultats obtenus ;
Le critère d’efficience traduit la capacité de l’entreprise à obtenir des résultats à moindre coûts et moyens ;
Le critère de pertinence permet de connaître si l’entreprise s’est munie de ressources adéquates pour atteindre ses objectifs.
Différents types de performance
La performance globale d’une entreprise est une combinaison de performances spécifiques. Ces dernières dépendent des attentes des parties prenantes et de la qualité du fonctionnement de l’entreprise. Elles se mesurent par des indicateurs.
On peut aussi citer la performance interne et externe de l’entreprise :
La performance externe : dans le but d’informer les partenaires (actionnaires, fournisseurs, clients, institutions financières,…) sur les grands équilibres grâce à l’analyse financière ;
La performance interne : afin d’évaluer le degré de réalisation des objectifs, d’en rechercher les causes pour définir les axes d’actions futurs et de coordonner les actions de chaque acteur afin de converger vers le même but.
Analyse de l’activité et des résultats de l’entreprise
L’analyse financière utilise le compte de résultat pour l’analyse quantitative de l’activité. Les résultats d’une entreprise sont déterminés dans son compte de résultat à partir duquel sont aussi calculés les soldes intermédiaires de gestion. Ces derniers permettent de mieux analyser la formation du résultat réparti en résultats partiels et de dégager la capacité d’autofinancement et des rentabilités.
Définition des soldes intermédiaires de gestion (SIG)
«Les soldes intermédiaires de gestion sont une transcription directe du compte de résultat. Ce sont des indicateurs synthétiques de l’activité de l’entreprise, qui servent généralement de base à l’analyse financière.» .
Les SIG permettent de comprendre la formation du résultat net et le suivi dans l’espace et dans le temps l’évolution de la performance et de la rentabilité de l’activité de l’entreprise. Le tableau des soldes intermédiaires de gestion comprend neuf soldes :
Solde 1 : Marge commerciale (MC)
Marge commerciale = Vente de marchandises coût d’achat des marchandises vendues.
La marge commerciale n’a de sens que pour les entreprises commerciales. C’est le premier signal de l’activité. Pour ces entreprises, la marge commerciale est égale à la différence entre le montant des ventes de marchandises et leur coût d’achat, en tenant compte des variations de stocks et des rabais obtenus ou consentis. Le rapport entre la marge commerciale et les ventes est dénommé taux de marge (marge/ prix d’achat ou coût d’achat). Le taux de marque (marge / prix de vente), lui est égale au rapport entre la marge commerciale et le prix d’achat d’un bien ou d’un service.
Solde 2 : Production de l’exercice (PE)
C’est l’indicateur de l’activité d’une entreprise industrielle. Elle mesure l’activité économique de l’entreprise et permet le suivi de l’activité commerciale, mais renseigne également sur la politique de stockage et de déstockage au sein de l’entreprise.
Production de l’exercice =Production vendue + production stockée + production immobilisée.
La production vendue est enregistrée au prix de vente, alors que la production stockée et la production immobilisée sont évaluées à leurs coûts de production.
Solde 3 : Valeur ajoutée (VA)
C’est l’indicateur synthétique du poids économique de l’entreprise. Elle correspond à la valeur créée par l’entreprise après la déduction de tous les achats consommés lors de la production et qui est ensuite répartie entre l’entreprise et les différentes parties prenantes à son activité.
Valeur ajoutée = Marge commerciale + production de l’exercice consommations en provenance des tiers (achats de matières et autres approvisionnements+ variation des stocks de matières premières et autres approvisionnements+ autres achats et charges externes).
Solde 4 :L’excédent brut d’exploitation (EBE)
Egalement nommé bénéfice brut d’exploitation. L’EBE est un indicateur qui permet de connaître la rentabilité réelle d’une entreprise, c’est-à-dire la rentabilité générée uniquement par son activité opérationnelle.
o Si l’EBE est positif, cela signifie que l’entreprise vend plus cher qu’elle ne produit ;
o Si l’EBE est négatif, il devient une insuffisance brute d’exploitation (IBE) et l’entreprise perd de l’argent.
L’excédent brut d’exploitation constitue un bon critère de la performance économique de l’entreprise. Après le paiement de l’ensemble des charges de personnel et des prélèvements obligatoires, il reste la ressource affectée à l’entreprise, celle qui sera nécessaire pour son développement et son renouvellement. L’EBE doit permettre de renouveler son matériel, financer les charges financières et les nouveaux investissements. Un EBE négatif indique une mauvaise gestion de l’entreprise ou des difficultés opérationnelles.
EBE = Valeur ajoutée + Subventions d’exploitation- charges de personnel- impôts et taxes.
Solde 5 : Résultat d’exploitation ou résultat économique (RE)
Le résultat d’exploitation traduit la richesse dont profite l’entreprise du fait de son exploitation. Il mesure la rentabilité avant le coût de financement (rentabilité économique) de l’outil économique et prend en considération l’usure de l’outil de production par le biais des amortissements. Le RE exprime le résultat réalisé par une entreprise à travers l’exploitation habituelle de ses seuls facteurs de production.
Résultat d’exploitation = EBE + autres produits + reprises d’exploitation + transferts de charges d’exploitation autres charges dotations d’exploitation.
Solde 6 : Résultat courant avant impôt (RCAI)
Le résultat courant avant impôt représente les flux normaux résultant de l’activité de l’entreprise après la prise en compte de la politique de financement de l’entreprise. Il permet d’analyser le résultat d’une entreprise sans que le jugement ne soit modifié par des éléments exceptionnels.
Résultat courant avant impôt = Résultat d’exploitation + résultat financier + produits financiers – charges financières + ou – quote-part sur opérations en commun.
Solde 7 : Résultat exceptionnel
Il traduit les flux résultant des activités non récurrentes de l’entreprise. Le résultat exceptionnel est un SIG isolé dans le compte de résultat. Il ne traduit pas l’activité normale et n’est pas susceptible de se répéter.
Résultat exceptionnel = produits exceptionnels – charges exceptionnelles.
Solde 8 : Résultat net
Il correspond à la somme d’argent qu’une entreprise a réellement gagné. Il est calculé après impôt sur les sociétés. C’est un élément central de l’analyse de la rentabilité financière de l’entreprise. Résultat net = Résultat courant avant impôt + résultat exceptionnel – impôt sur les sociétés – participation des salariés.
Solde 9 : Plus ou moins-values sur cession d’éléments d’actif
C’est un élément distinct des soldes intermédiaires de gestion. Il est représenté dans le tableau global pour faire apparaître le résultat des cessions d’immobilisations.
Plus ou moins-values sur cessions d’éléments d’actifs = prix de cession des immobilisations cédées – valeurs nettes comptables des immobilisations cédées.
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre I : La démarche de l’analyse financière
Introduction au chapitre I
Section 1: Les notions inhérentes à l’analyse financière et ses supports de base
Section 2: Les approches du bilan comptable et la méthode des ratios
Section 3 : Analyse financière par les équilibres financiers
Conclusion du chapitre I
Chapitre II : Evaluation de la performance et de la rentabilité de l’entreprise
Introduction au chapitre II
Section 1 : Analyse de la performance de l’entreprise
Section 2 : Etude de la rentabilité de l’entreprise
Section 3 : Méthodes contribuant à l’amélioration de la performance financière
Conclusion du chapitre II
Chapitre III : L’analyse financière comme outil d’évaluation de la performance et de la rentabilité de la SARL Phénix de Mizrana
Introduction au chapitre III
Section 1 : Présentation de la SARL PHENIX de MIZRANA
Section 2: Analyse de la situation financière de la SARL Phénix de Mizrana par l’approche financière et la méthode des ratios
Section 3: Evaluation de l’activité et de la performance financière de la SARL Phénix de Mizrana
Conclusion du chapitre III
Conclusion générale
