Historique de l’utilisation de la digue
La feuille de digue a été inventée par un jeune dentiste Américain SC. BARNUM en 1864. En effet, il y a plus de 150 ans, ce dernier avait déjà démontré la nécessité de réaliser les restaurations à l’amalgame, à l’or cohésif, ou le placement des pièces en or coulées dans une zone sèche, à l’abri de la salive, à une époque où il n’existait pas de système d’aspiration. La première difficulté a été de faire tenir la feuille autour de la dent, et c’est quelques années plus tard en 1882 que WHITE a introduit le poinçonnage à l’aide de la pince à perforer. Puis les progrès se sont poursuivis, grâce à PALMER avec les clamps métalliques adaptés à chaque dent. Ainsi, dès la fin du 19ème siècle, la digue conventionnelle existe. Depuis cette époque son concept et le matériel utilisé n’ont que très peu évolué. Et plus encore, dès les années 1960-1970, celle-ci a été oubliée aux dépens de la généralisation des aspirations à haute vélocité dans les cabinets, et seules les universités continuaient à employer la digue. Puis, la pratique dentaire ayant été révolutionnée, par l’essor de l’endodontie, la création des nouveaux matériaux de restauration collés. Cette révolution aurait dû être corrélée avec un retour de l’usage de la digue. Pourtant, malgré de récentes propositions par les fabricants de solutions alternatives inspirées de la digue conventionnelle et un regard qui change de la part des praticiens puisqu’ils sont désormais majoritairement conscients que celle-ci répond à une nécessité pour optimiser les protocoles de collage, pour réaliser des traitement endodontiques de qualités et sécurisés ainsi que du fait d’une obligation juridique, son usage dans la pratique quotidienne au cabinet reste très faible [36, 50].
Pince emporte-pièce ou pince à perforer
La pince emporte-pièce permet de poinçonner la feuille de digue. Les perforations rondes qu’elle crée peuvent avoir différents diamètres en fonction des dents intéressées par la pose. En tournant le plateau de perforation chacun des alésages peut être fixé en face du poussoir. En serrant la pince, l’embout poussoir est enchâssé dans l’alésage, un trou est alors réalisé dans le latex intercalé. Ces pinces vont permettre de perforer la feuille de caoutchouc [25]. Elle comporte deux mors : l’un en forme de poinçon, l’autre muni d’une molette perforée de six orifices de différents diamètres, de 0,7 mm à 2 mm. Il existe deux types de pince, la pince d’Ainsworth, la plus répandue et celle d’Ivory [25].
Choix et essayage du crampon
La stabilité du crampon doit toujours être testée avant de mettre le caoutchouc en place. Cette étape de fait en deux temps :
− Une pression est exercée sur le crampon à l’aide de la pince à clamp dont les mors doivent présenter une surface d’appui, si le retrait de la pince est difficile, il faut penser à arrondir les extrémités de ses mors, il est nécessaire de vérifier l’enfoncement du crampon en direction apicale en apicale en appuyant avec un doigt de chaque côté de la dent jusqu’à l’espace cervical ;
− Le crampon est ensuite saisi au niveau de l’arceau avec une paire de précelle, pour essayer de le mobiliser en le soulevant, ce sont les points des mors du crampon qui doivent assurer sa stabilité [24].
Radiographies sous digue
La HAS indique qu’il est obligatoire de réaliser au minimum 3 clichés radiographiques lors de la réalisation d’un traitement endodontique. Ces clichés seront nécessaires en cas litiges. Le premier cliché a lieu en pré-opératoire, il représente un élément de référence de la dent avant le traitement, il nous informe de l’anatomie canalaire et de l’état du parodonte [23]. Ensuite des clichés sont réalisés pendant le traitement endodontique, ils sont appelés clichés peropératoires et sont par conséquent pris sous digue. Pour nous aider à les réussir, il existe des angulateurs spécifiques pour l’endodontie qui s’adaptent à l’espace de la lime, ou bien le patient peut tenir le film maintenu par une pince hémostatique [48]. Ces radios valident la longueur de travail lime en place, ainsi que l’ajustage du maitre cône avant l’obturation [23]. Enfin, on fait un cliché post-opératoire, celui-ci permet de vérifier la qualité de l’obturation et forme le nouvel élément de référence pour le suivi du patient [23].
Gain de temps et confort du praticien
Confort par sa mise en place rapide le patient maintien de fait la bouche ouverte cela contribue à sa relaxation et à la diminution du temps opératoire. La digue permet également au patient de ne plus considérer le travail du chirurgiendentiste comme une intrusion cela constitue une aide psychologique pour les personnes anxieuses [12]. L’étanchéité de la digue doit être sans défaut pour le confort et la sécurité du patient. Cette dernière permet de travailler de façon méthodique en simplifiant les gestes et en diminuant la durée de l’intervention. La digue offre au praticien un confort opératoire en :
− Permettant un meilleur accès, meilleure visibilité, en dégageant l’espace opératoire par écartement des tissus mous.
− Permettant la maitrise du flux salivaire géré en dehors de l’espace opératoire.
Opti Dam
C’est une digue tridimensionnelle qui n’est pas sous tension et qui n’entrainera donc aucune lésion des tissus mous. Le cadre est en plastique et peut être jetable lorsqu’il est solidaire du caoutchouc ou être fixé séparément. Il existe Optidam postérieur asymétrique qui offre plus d’espace au niveau du segment du champ opératoire ; le bord péribuccal présente une forme ovale similaire à celle de la bouche ouverte et le cadre est construit en conséquence. De plus l’ouverture du cadre est réalisée de manière à ce que le patient puisse respirer par le nez. Il est équipé de pivots de bonne taille et au bon endroit de manière à ce qu’il suffise de couper les pivots pour obtenir les trous orientés vers l’intérieur, vers le sulcus. L’Optidam anterior renferme une poudre qui peut déclencher une allergie et des propriétés anti-glissement. C’est une digue qui ouvre la voie vers de nouvelles dimensions.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA DIGUE
I. GENERALITES
I.1. Historique de l’utilisation de la digue
I.2. Définition
I.3. Eléments constituant la digue
I.3.1. Feuille de caoutchouc ou latex
I.3.2. Cadre porte digue
I.3.3. Crampons ou Clamps
I.3.4. Pince porte clamp ou porte-crampon
I.3.5. Pince emporte-pièce ou pince à perforer
I.3.6. Le gabarit
I.3.7. Matériel annexe
I.4. Mise en place de la digue
I.4.1. Etapes préliminaires
I.4.1.1. Préparation psychologique du patient
I.4.1.2. Préparation de la zone d’intervention à isoler
I.4.1.3. Choix et essayage du crampon
I.4.1.4. Préparation de la feuille de caoutchouc
I.4.2. Pose de la digue proprement dite
I.4.2.1. Isolation d’une dent
I.4.2.1.1.Technique du tout ensemble
I.4.2.1.2.Digue et clamps en même temps
I.4.2.1.3.Digue et clamps séparés
I.4.2.2. Isolation de Plusieurs dents
I.4.2.2.1.Technique à perforations unitaires
I.4.2.2.2.Technique de perforation allongée
I.4.3. Pose du Cadre
I.4.4. Vérification de l’étanchéité du joint caoutchouc-dent et désinfection de la feuille de digue
I.5. Radiographies sous digue
II. LA DIGUE EN ENDODONTIE
II.1. Avantages de la pose de la digue
II.1.1. Isolation de qualité
II.1.2. Facilité d’accès
II.1.3. Meilleure visibilité
II.1.4. Ergonomie améliorée
II.1.5. Qualité meilleure
II.1.6. Gain de temps et confort du praticien
II.1.7. Le confort du patient
II.1.8. Asepsie
II.2. Inconvénients
II.2.1. Le temps et la difficulté de pose
II.2.2. Le coût
II.3. Facteurs empêchant l’utilisation de la digue
II.3.1. Les causes liées à l’enseignement
II.3.2. Les causes liées au praticien
II.3.3. Les causes liées au patient
III. AUTRES TYPES DE DIGUES ET ACCESSOIRES
III.1. Quick dam
III.2. Optra Dam
III.3. Digue liquide
III.4. Opti Dam
III.5. Insti Dam
III.6. Crampon à usage unique Insti-clamp
III.7. Soft-clamp
DEUXIEME PARTIE : PERCEPTION ET EVALUATION DE L’ATTITUDE DES ETUDIANTS EN CLINIQUE ENVERS L’UTILISATION DE LA DIGUE
I. JUSTIFICATIF ET OBJECTIF
II. OBJECTIF DE L’ETUDE
III. METHODOLOGIE
IV. RESULTATS
IV.1. Données socio démographiques
IV.1.1. Sexe
IV.1.2. Répartition selon l’âge
IV.1.3. Répartition de la population selon l’année d’étude
IV.2. Connaissances et utilisation sur la digue
IV.2.1. Formation sur la digue
IV.2.2. Utilisation de la digue chez l’adulte
IV.2.3. Utilisation chez l’enfant
V. DISCUSSION
V.1. Données sociodémographiques
V.2. Utilisation et perception de la digue
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Télécharger le rapport complet
