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L’autocollimation parfaite
Quelle geometrie l’isofrequence doit-elle avoir pour produire une autocollimation \par-faite »? Avant tout, qu’entend-on par autocollimation parfaite pour un faisceau monochro-matique ? L’autocollimation parfaite correspond a une propagation du faisceau sans la moindre modi cation de son pro l transverse ou, ce qui revient au m^eme, sans dispersion laterale de l’energie. En terme de courbe isofrequence, cela revient a dire que la normale a l’isofrequence pointe toujours dans la m^eme direction et ce pour tous les vecteurs d’onde qui composent le faisceau.
Approche graphique
La partie gauche de la gure I.13 page 20 contient les diagrammes de bande de trois milieux ctifs bi-dimensionnels aux proprietes dispersives di erentes : isotrope, anisotrope et autocollimatant. Sur chacun de ces diagrammes est representee la frequence reduite U = a= en fonction des directions de propagation dans le plan (kx,ky). est la longueur d’onde de l’onde consideree et a une taille caracteristique qui n’a ici pas d’importance particuliere. Nous nous interessons ici a une frequence reduite particuliere U0 pour comparer sa propagation dans chacun des trois milieux. Pour obtenir la courbe isofrequence a U0, il su t de considerer l’intersection entre le diagramme de bandes et un plan horizontal
U = U0. Les courbes isofrequences a U0 des trois milieux consideres sont representees a droite de la gure I.13 page 20, ainsi que certaines directions de propagation k et les vecteurs de Poynting correspondants P .
Pour le milieu isotrope, en haut de la gure, le diagramme de bandes est conique ce qui implique, sans surprise, que la courbe isofrequence a U0 est circulaire. On retrouve bien par consequent des directions de l’energie et de la phase identiques.
Au milieu de la gure, nous avons un diagramme de bandes representant un milieu anisotrope quelconque. L’isofrequence est une ellipse. Pour des vecteurs d’onde diriges selon les axes de l’ellipse, la phase et l’energie ont m^eme direction. Pour toutes les autres direc-tions de propagation, on constate que les directions de l’energie et de la phase di erent de facon plus ou moins grande. On remarque que cette ellipse presente autour de son petit axe une faible courbure. Dans cette zone, pour des vecteurs d’onde ayant des directions sensi-blement di erentes, les vecteurs de Poynting correspondants possedent tous des directions proches de l’axe ky. Dans un tel milieu anisotrope, un faisceau dirige selon le petit axe de l’isofrequence divergera plus lentement que dans un milieu isotrope (ou, ce qui revient au m^eme, l’etalement transverse de l’energie sera plus lent). Ce lien entre faible courbure et faible divergence va nous aiguiller vers la forme d’isofrequence qui permet l’autocollimation parfaite.
Le diagramme de bandes du bas est celui d’un milieu parfaitement autocollimatant. Ce diagramme se compose de deux plans inclines, symetriques par rapport au plan ky = 0 et qui se coupent en U = 0. L’isofrequence a U0 correspond ainsi a deux droites paralleles, toutes deux orthogonales a kx. On peut interpreter ce diagramme comme un cas limite d’anisotropie ou l’on fait tendre le grand axe de l’ellipse vers l’in ni (anisotropie extr^eme).
Cela signi e que, quel que soit k sur cette isofrequence, le vecteur P correspondant pointe toujours dans une m^eme direction qui est la parallele a l’axe ky. Il est a noter que tous les k sur cette isofrequence possedent la m^eme composante ky non-nulle. En outre, aucune propagation n’est possible selon kx. Dans un tel milieu, si on considere un faisceau mono-chromatique a U = U0 et se propageant selon ky, quels que soient son pro l transverse et sa divergence angulaire (c’est a dire sa distribution en kx), il se propagera sans dispersion laterale de l’energie.
On voit ici comment l’apparition d’une isofrequence plate permet de propager un faisceau ayant une certaine divergence angulaire (c’est a dire une extension non nulle dans l’espace des k transverses) sans etalement de l’energie.
Approche plus mathematique
Considerons le milieu autocollimatant parfait du bas de la gure I.13 page suivante ainsi que la propagation d’un faisceau monochromatique de frequence reduite U0. Ce fais-ceau se propage selon la direction ky entre les plans y = 0 et y = L. Soit E(x;0) le pro l du champ electrique de ce faisceau en y = 0, avec x la direction transverse et y la direction de propagation. Ce pro l peut se decomposer en une somme d’ondes planes de frequence spatiale kx : Z ~ ik x E(x;0) = E(kx) e x dkx (I.3) ou kx et ky sont lies par la relation U(kx;ky) = U0. Chacune des ondes planes composant ce faisceau se propage jusqu’en y = L en accumulant une phase ky L. Nous pouvons ainsi recomposer en y = L le pro l du faisceau propage en sommant chaque onde plane, a ectee du bon terme de phase : Z ~ ik x ik L E(x;L) = E(kx) e x e y dkx (I.4)
Cristal photonique a maille hexagonale
Avec le cristal photonique a maille hexagonale, l’autocollimation se produit pour une frequence reduite de U = 0;200 sur la premiere bande (voir la partie gauche de la gure I.14 page ci-contre) et une frequence reduite de U = 0;361 sur la deuxieme bande (voir la partie droite de la gure I.14 page suivante). Pour ces deux frequences, la courbe isofrequence reprend la forme generale du reseau reciproque et comprend notamment six zones relativement plates. Ces six zones correspondent a trois directions possibles pour l’autocollimation, avec a chaque fois deux sens possibles. Comme on peut le voir sur la gure I.15 page ci-contre, les trois directions d’autocollimation de la seconde bande sont tournees de 30 par rapport aux directions de propagation sur la premiere bande.
Cristal photonique a maille carree
Pour le cristal photonique a maille carree, l’autocollimation se produit a U = 0;201 sur la premiere bande et U = 0;289 sur la deuxieme bande (voir la partie gauche de la gure I.16 page 24). Une fois encore, aux frequences d’autocollimation, la courbe isofrequence reprend la forme generale du reseau reciproque et quatre zones plates apparaissent, correspondant a deux directions d’autocollimation avec deux sens possibles. Comme le montre la gure I.17 page 24, les deux directions d’autocollimation sur la premiere bande sont dirigees selon les diagonales du reseau carre, celles sur la deuxieme bande etant dirigees selon les c^otes du carre.
Choix de la maille
Comme nous le voyons ci-dessus, les deux mailles les plus simples nous permettent d’obtenir des directions d’autocollimation sur la premiere et la deuxieme bande. Cela nous laisse donc quatre possibilites parmi lesquelles choisir.
Tout d’abord, nous choisissons de travailler sur la premiere bande, ce qui elimine deux possibilites. Ce choix nous permet de nous placer en dessous du c^one de lumiere et de nous a ranchir des pertes de propagation par couplage aux modes de l’air. Comme nous souhaitons a terme realiser une cavite laser avec ce type de structure, il est en e et crucial de chercher a diminuer les pertes.
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Table des matières
Remerciements
INTRODUCTION
I Autocollimation dans les cristaux photoniques
I.1 Introduction
I.2 Etat de l’art des cristaux photoniques `a autocollimation
I.2.1 D´eveloppement
I.2.2 Applications
I.2.3 Bilan
I.3 Propagation de la lumi`ere dans un milieu anisotrope
I.4 L’autocollimation parfaite
I.4.1 Approche graphique
I.4.2 Approche plus math´ematique
I.5 Cristal photonique `a autocollimation
I.5.1 Choix du cristal
I.5.2 Propri´et´es du cristal photonique `a maille carr´ee
I.6 Int´er^et de l’autocollimation pour le laser `a semiconducteur
I.6.1 Les limites du guidage par contraste d’indice
I.6.2 Le guidage des modes en autocollimation imparfaite
I.7 Conclusion
II Conception de guides `a autocollimation
II.1 Introduction
II.2 Dimensionnement du cristal photonique
II.2.1 Pr´esentation de la structure membranaire
II.2.2 M´ethode de d´etermination de la fr´equence r´eduite d’autocollimation
II.2.3 Etude param`etrique de l’autocollimation
II.2.4 Choix du point de fonctionnement
II.3 Conception de guide `a autocollimation
II.3.1 Hypoth`eses de travail
II.3.2 Simulations FDTD
II.3.3 Mod`ele ondes planes
II.4 Conclusion
III Etude exp´erimentale de structures membranaires `a autocollimation
III.1 Introduction
III.2 Etude exp´erimentale de structure membranaire
III.2.1 Param`etres de la structure membranaire
III.2.2 Description de la structure de test
III.2.3 R´ealisation de la structure de test
III.2.4 Banc de caract´erisation
III.2.5 Mise en ´evidence des effets d’autocollimation
III.2.6 Conclusion
III.3 Etude d’un proc´ed´e de r´ealisation
III.3.1 Observation des ´echantillons r´ealis´es par le proc´ed´e de r´ef´erence
III.3.2 Lib´eration de la membrane
III.3.3 Am´elioration du masque de silice
III.3.4 Etude des conditions de gravure de la membrane
III.3.5 Passivation des d´efauts de surface
III.4 Conclusion
CONCLUSION
Annexe
A Simulations FDTD de guides `a autocollimation
B Gravure du GaAs
B.1 Rappel sur les m´ecanismes de gravure plasma RIE
B.2 Analyse param´etrique de la gravure du GaAs en mode ICP-RIE
B.2.1 Puissance plasma
B.2.2 Puissance de polarisation
B.2.3 Pression
B.2.4 Les gaz
B.2.5 Suscepteur
B.2.6 Temp´erature
C Mod`ele balistique de gravure
D Passivation ´electronique
D.1 Th´eorie
D.1.1 Recombinaison indirecte : mod`ele de Shockley-Read-Hall
D.1.2 Recombinaison de surface : mod`ele de Stevenson-Keyes
D.2 Recombinaisons de surface : GaAs, InP
D.3 Principe de la passivation ´electronique
D.4 Action du solvant dans la passivation soufre du GaAs
Bibliographie
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