Etude Benchmarking des Cas de Développement Similaires: Cas de Quelques Pays Nouvellement Industrialisés (NIC)
L’existence des pays émergents (NIC, BRIC, BRICSAM…), constitue cependant un espoir sérieux pour des millions de personnes à travers le monde, et notamment pour les populations des Pays les Moins Avancés, de voir un jour leur sort s’améliorer. Ces pays émergents, ayant réussi à sortir du lot, ont basé leurs stratégies de croissance et de développement sur les principes suivants :
– Ouverture et réformes ou « Gai Ge Kai Feng » (Chine) : une des nations les plus dynamiques actuellement au Monde sur le plan économique, la Chine s’est progressivement ouvert au Monde sous la direction du Président Deng Xiaoping ;
– Economie (industrie) de substitution aux importations et effort de longue haleine pour renforcer les exportations et l’attraction des IDE (Brésil) : ce pays a, de tout temps, tenu à asseoir son leadership politique et économique sur la région, et négocie activement à l’heure actuelle l’avènement de l’UNISUR, une structure régionale strictement latino-américaine (contrairement au MERCOSUR) ;
– Mise en place de clusters, renforcement des MPME, R&D et développement technologique et notamment dans les Tic (Inde) (Sengupta et Neogi, 2009) ;
– Transfert de Technologies et développement des exportations (Thaïlande) ;
– La Corée du Sud (doté, en 1964 du même revenu/hab. que Madagascar) qui opta pour un renforcement de l’éducation et de la recherche technologique sans oublier les efforts drastiques en matière de gouvernance.
Pour les besoins du présent travail, nous axerons notre étude de benchmarking sur trois pays émergents voisins et membres de la SADC, et eux-mêmes reconnus comme ayant connu une expérience concluante en matière de planification de la croissance à long terme. Il s’agit de l’Ile Maurice, de l’Afrique du Sud et du Botswana. La prise en considération de ces pays, et leur choix comme référence dans l’étude de la convergence découle des raisons suivantes :
Raisons transversales : Ces pays, comme il est précisé plus haut, sont dans leur ensemble situés dans la sous-région Afrique Australe/Océan Indien, et plus précisément dans le groupe d’intégration de la SADC, dont le processus d’approfondissement de l’intégration est en cours. Ils sont également reconnus comme faisant partie des pays émergents, politiquement stables et tracteurs de la croissance économique dans la région, et situés sur un sentier de croissance à long terme. Les économies de ces nations sont souvent associées au terme « miracle ». De plus, ces pays constituent naturellement une zone d’échanges de bien et de services pour l’ensemble des productions des différents pays membres du groupe. Les raisons spécifiques de la sélection de chacun de ces pays sont détaillées dans les paragraphes destinées à les présenter individuellement.
L’Ile Maurice
Caractéristiques socio-économiques (données 2011):
❖ Population : 1.200.000 ;
❖ IDH : 8/10 ;
❖ Superficie : 2040 km² ;
❖ PIB/tête en PPA: USD15.000 ;
❖ Structure du PIB : agriculture (4,7%), Industrie (24,9%), services (70,5%) ;
❖ Importations : marchandises (-3,5 Milliards USD), services (-1,5 Milliards USD) ;
❖ Exportations : marchandises (USD1,9 Milliards), services (USD2 Milliards) ;
❖ Recettes touristiques : USD 1,8 Milliards ;
❖ Balance de paiements : -0,65 Milliards USD ;
❖ IDE (captés): USD 0,25 Milliards ;
❖ Croissance économique moyenne : 5%
❖ Taux d’intérêt : 8,4% ;
❖ Taux d’inflation : 2,5% ;
❖ Taux d’accroissement démographique : 0,64% ;
❖ Taux de chômage : 7,2% ;
❖ Indice de compétitivité globale :
L’île Maurice obtint son indépendance le 12 Mars 1968, après avoir été successivement un territoire français, puis britannique. Dès leur indépendance, les mauriciens optèrent immédiatement pour la mise en place d’un régime démocratique stable. Dans le début des années 80, Maurice axa sa stratégie de développement sur l’intensification industrielle, notamment sur le développement de la production du sucre de canne, puis passa rapidement vers l’industrie textile en zones franches . Parallèlement, les mauriciens mirent l’accent sur l’éducation et l’amélioration des infrastructures, notamment liées aux technologies de l’information et de la communication. Par la suite, ils se spécialisèrent sur l’ingénierie financière et plus particulièrement sur la mise en place des Offshore Financial Centers (OFC), source de plus de 6 Milliards de Dollars Américains annuellement d’IDE. Aujourd’hui, Maurice, à travers la mise en place et l’opérationnalisation de ses trois « cyber towers », lieu d’implantation de moult centres de recherches et d’entreprises on et offshore, a mis en route sa révolution du troisième millénaire et entend devenir rapidementune référence mondiale en terme de technologies de pointe. Enfin, l’industrie du Tourisme constitue un des piliers de l’économie mauricienne (1.000.000 de visiteurs annuels, drainant annuellement plus de Un milliard de Dollars US vers le pays).
Ces quelques similarités, en termes de secteurs porteurs, ont milité en faveur de sa sélection comme pays de référence. Maurice est aujourd’hui admiré par l’ensemble du continent africain pour l’exemplarité de la qualité de son environnement des affaires et la constance de sa croissance.
L’Afrique du Sud
Caractéristiques socio-économiques :
● Population : 50.000.000 ;
● IDH : 7/10 ;
● Superficie : 1.221.040 km² ;
● PIB/tête en PPA: USD15.000 ;
● Structure du PIB : agriculture (3,5%), Industrie (32,1%), services (64,4%) ;
● Importations : marchandises (-65,5 Milliards USD), services (-12,2 Milliards USD) ;
● Exportations : marchandises (USD63,7 Milliards), services (USD9,5Milliards) ;
● Recettes touristiques : USD 8,5 Milliards ;
● Balance de paiements : -11,2 Milliards USD ;
● IDE (captés): USD : 5,6 Milliards ;
● Croissance économique moyenne : 5% ;
● Taux d’intérêt : 8,5% ;
● Taux d’inflation : 7,1% ;
● Taux d’accroissement démographique : 1,72%
● Taux de chômage : 22% .
L’Afrique du Sud est, en termes de population, la plus grande nation régionale. C’est également la plus grande puissance économique au niveau du continent africain, tirant sa croissance essentiellement de ses ressources minières: or, platine, chrome (premier producteur mondial), d’où sa sélection, dans ce travail, parmi les pays de référence. Le choix de la voie démocratique, en 1990, en a fait un pays aux institutions stables et un état de droit. La persistance de l’inégalité constitue cependant un des talons d’achille de son économie.
Le Botswana
Caractéristiques socio-économiques :
● Population : 1.950.000 ;
● IDH : 7/10 ;
● Superficie : 581.730 km² ;
● PIB/tête en PPA: USD15.000 ;
● Structure du PIB : Agriculture (1,9%), Industrie (52,9%), Services (45,2%) ;
● Importations : marchandises (-4 Milliards USD), Services (-1,2 Milliards USD):
● Exportations : marchandises (USD3,35 Milliards), Services (USD0,6Milliards):
● Recettes touristiques : USD 0,5 Milliards ;
● Balance de paiements : -51,8 Milliards USD ;
● IDE (captés): USD : 0,1 Milliards ;
● Croissance économique moyenne : 5%
● Taux d’intérêt : 7,5% ;
● Taux d’inflation : 8% ;
● Taux d’accroissement démographique : 1,49%
● Taux de chômage : 17,6%.
Le Botswana acquit son indépendance le 30 Septembre 1966. Le régime de type présidentiel qui prévalut depuis lors a de tout temps été stable. Le pays, de par cette stabilité, et grâce à la remarquable rigueur qu’il a su s’imposer dans la gestion des revenus générés par la richesse de son sous-sol (et notamment le diamant), par le développement de l’industrie manufacturière, des services et de la construction, est devenu, aujourd’hui l’un des pays les plus prospères d’Afrique sub-saharienne, et a su s’imposer comme étant un modèle illustre de développement et de bonne gouvernance dans cette partie du Monde. En effet, il est reconnu que en trente ans, le PIB/hab. a été multiplié par 7,5. A noter cependant que le développement du capital humain national a du mal à suivre cette forte croissance économique, et il s’ensuit qu’une forte inadéquation entre l’offre et la demande d’emplois tend à accroitre progressivement le taux de chômage national.
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Table des matières
CHAPITRE 1 – INTRODUCTION GENERALE
1.1 – INTRODUCTION
1.2 – FORMULATION DE LA PROBLEMATIQUE
1.3 – OBJECTIFS DU PRESENT TRAVAIL
1.4 – ORGANISATION METHODOLOGIQUE: CONSTRUC -TION DE LA COMPETITIVITE ET DE LA PRODUCTIVITE AUX NIVEAUX NATIONAL ET REGIONAL
1.5 – PRESENTATION ET ORGANISATION DU TRAVAIL
1.6 – PROBLEMATIQUE GENERALE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET ETAT DE L’ART SUR LA THEORIE DE LA CROISSANCE ENDOGENE
1.6.1 – Historique
1.6.2 – Hypothèses de Solow
1.6.3 – Théorie Unifiée de la Croissance
1.6.4 – Quelques Aspects Spécifiques de la Croissance Endo-gène
1.6.4.1 – L’Effet d’Echelle (Scale Effect)
1.6.4.2 – Les Effets d’Externalité
1.6.5 – Le Consensus de Washington
1.6.6 – Obstacles à la Croissance
1.6.7 – Aide et Croissance
1.7 – CROISSANCE ET QUELQUES PARAMETRES MACRO-ECONOMIQUES
1.7.1 – Croissance et Dettes
1.7.2 – Croissance et Inflation
1.7.3 – Croissance et Fiscalité
1.7.4 – Croissance et Taux de change
1.8 – DE LA PAUVRETE EXTREME AU STATUT DE PAYS EMERGENTS
1.9 – PROBLEMATIQUE DE LA CROISSANCE A MADAGAS-CAR
1.9.1 – Rappel des Caractéristiques Socio-économi-ques (Données 2009)
1.9.2 – Historique de la Croissance Economique Malgache
1.10 – ETUDE BENCHMARKING DES CAS DE DEVELOPPEMENT SIMILAIRES: CAS DE QUELQUES PAYS NOUVELLEMENT INDUSTRIALISES (NIC)
1.10.1 – L’Ile Maurice
1.10.2 – L’Afrique du Sud
1.10.3 – Le Botswana
1.11 – ANALYSE DES FORCES ET DES OPPORTUNITES DE MADAGASCAR
1.12 – QUELQUES FAITS STYLISES SUR LA CROISSANCE
1.13 – CONCLUSION
CHAPITRE 2 – ETUDE DE QUELQUES FACTEURS FONDAMENTAUX DE CROISSANCE
2.1 – INTRODUCTION: CROISSANCE ET COMPETITIVITE
2.2 – CONSTRUIRE LA COMPETITIVITE NATIONALE
2.2.1 – Facteurs Institutionnels, Politiques et Juridiques
2.2.1.1 – La Stabilité Institutionnelle
2.2.1.2 – L’Eradication Progressive de la Corruption et l’Avènement d’un Etat de Droit Véritable
2.2.2 – Facteur Infrastructurel
2.2.2.1 – Energie
2.2.2.2 – Les Technologies de l’Information et de la Communication
2.2.2.3 – Routes, Ports et Aéroports
2.2.3 – Facteurs Financiers
2.2.3.1 – Quelques Points sur le Cas Particulier des IDE
2.2.3.2 – L’EDBM
2.2.3.3 – Les APPI, ou Accords de Promotion et de Protection des Investissements
2.2.3.4 – Les Organismes et Institutions Financières Internationales
2.2.3.5 – MIGA/AMGI Multilateral Investment Agency/Agence Multilatéral pour la Garantie des Investissements Non Commerciaux
2.2.3.6 – Intégration Financière et Volatilité des Financements Internationaux
2.2.4 – Facteurs Commerciaux
2.2.4.1 – Le Régionalisme d’Intégration
2.2.4.1.a) – La Zone de Libre-échange (ZLE)
2.2.4.1.b) – L’Union Douanière
2.2.4.1.c) – Le Marché Commun
2.2.4.2 – La SADC
2.2.4.2.a) – Principes
2.2.4.2.b) – Objectifs
2.2.4.3 – Exportation de Madagascar vers Maurice
2.2.4.4 – ATI/ACA: African Trade Insurance/ Africa’s Export Credit Agency
2.2.4.5 – Nécessité d’Intensification des Echanges Commerciaux Intra-régionaux
2.2.4.6 – Nouvelles Orientations des Théories du Commerce International
2.2.5 – Facteur “Innovation”
2.2.5.1 – Situation Actuelle (Efforts de Recherche)
2.2.5.2 – L’OMAPI
2.2.6 – Facteur Humain
2.3 – STRATEGIE DE MULTIPOLARISATION DE L’ECONOMIE
2.4 – ELARGISSEMENT SPATIAL DU CONCEPT: NOTION DE COMPETITIVITE REGIONALE
2.5 – CONCLUSION
CHAPITRE 3 – FINANCEMENT DE LA MISE EN PLACE DE LA COMPETITIVITE PAR LES RESSOURCES STRATEGIQUES
3.1 – DEFINITIONS
3.2 – ECONOMIE DES RESSOURCES NON RENOUVELABLES
3.3 – RESSOURCES STRATEGIQUES MINIERES
3.3.1 – Description du Secteur et des Potentialités d’Investissement
3.3.1.1 – TERRES RARES
3.3.1.2 – OR
3.3.1.3 – PIERRES PRECIEUSES
3.3.1.4 – PETROLE
3.3.1.5 – GAZ
3.3.1.6 – URANIUM
3.3.1.7 – GRES BITUMINEUX (Bemolanga)
3.3.1.8 – HUILE LOURDE de Tsimiroro
3.3.1.9 – FER (Soalala, de Fasintsara et de Bekisopa)
3.3.1.10 – BAUXITE (Manantenina, Marangaka et Analavory)
3.3.1.11 – CHARBON
3.3.1.12 – PLAGES ET DUNES A ILMENITE, ZIRCON ET MONAZITE
3.3.1.13 – NICKEL LATERITIQUE
3.4 – LES RESSOURCES STRATEGIQUES FONCIERES
3.5 – RESSOURCES STRATEGIQUES HALIEUTIQUES
3.5.1 – Filière holothuries
3.6 – RESSOURCES STRATEGIQUES ENERGETIQUES
3.6.1 – Les Barrages Hydro-électriques
3.6.2 – Filière Ethanol
3.6.3 – Filière Jatropha
3.6.4 – Les Champs Eoliens
3.6.5 – Les Centrales Solaires
3.7 – LES SECTEURS ET FILIERES PRIORITAIRES
3.7.1 – Secteur Agricole
3.7.1.1 – Algoculture
3.7.1.2 – Maïs
3.7.1.3 – Riz
3.7.1.4 – Blé
3.7.1.5 – Produits agricoles de rente : café, cacao, girofle, vanille, poivre, anacarde et baies roses, niaouli, ylang (huiles essentielles)
3.7.2 – Sous-secteur Agro-industriel
3.7.2.1 – Le litchi et autres fruits (mangues, bananes, ananas, …)
3.7.2.2 – Sucre
3.7.3 – Secteur Industriel
3.7.3.1 – Composantes Electroniques
3.7.3.2 – Pièces Mécaniques
3.7.3.3 – Construction Navale
3.7.3.4 – Cimenterie
3.8 – SECTEUR DES SERVICES
3.8.1 – Tourisme
3.8.2 – Technologies de l’Information et de la Communication (TIC)
3.8.3 – Services Immobiliers
3.8.4 – Services Financiers
3.8.5 – Récapitulatif des Ressources et Branches Stratégiques
3.8.6 – Etude Benchmarking sur l’Efficacité des Facteurs Etudiés
3.8.7 – Limites de la Croissance: Nécessité d’une Approche Verte de la Croissance
3.9 – CONCLUSION
CHAPITRE 4 – PROSPECTIONS ET DEVELOPPEMENTS THEORIQUES
4.1 – PIEGE A PAUVRETE (POVERTY TRAP)
4.2 – UTILISATION DES RESSOURCES STRATEGIQUES POUR SORTIR DE LA TRAPPE A PAUVRETE
4.2.1 – Modèle Economique avec Exploitation de Ressour-ces Non Renouvelables (d’après Pigalle, 2013).
4.2.2 – Le Modèle de Croissance Endogène de Type Y=AK
4.2.2.1 – Quelques Propriétés du Modèle
4.2.2.2 – Modèle de Frankel –Romer avec Plein Emploi
4.2.2.2.a) – Les Fondements Initiaux de Frankel
4.2.2.2.b) – Les Apports de Romer
4.2.3 – Modèle de Croissance AK “Augmenté” (avec Capital Humain, de type Y = A) (D’après Tamberi)
4.2.4 – Convergence
4.2.4.1 – Détermination pratique de la convergence
4.2.4.2 – Convergence β Absolue
4.2.4.3 – Convergence σ
4.2.5 – Convergence conditionnelle
4.2.5.1 – Définition
4.2.5.2 – Proposition
4.2.6 – Etude de la Convergence des Modèles de Type Y=AK, sous la Dynamique Spatiale (Proposition adaptée du Théorème de Boucekkine – Camacho – Fabbri)
4.2.6.1 – Préliminaires : Définition et Quelques Propriétés du Modèle de Type Y=AK
4.2.6.2 – Définition
4.2.6.3 – Démonstration du théorème de Boucekkine – Camacho – Fabbri
4.2.6.3.a) – Survol de Quelques Concepts sur les Espaces de Hilbert et Description du Modèle
A.1 Control Optimal et Problème en Dimension Infinie
A.2 La méthode : Approche de programmation dynamique en dimension infinie
4.2.6.3.b) – Preuves
4.2.6.3.c) – Commentaires
4.3 – CONCLUSION
CHAPITRE 5 – CONCLUSION GENERALE
