ENJEUX TERRITORIAUX ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

Aménagement du territoire

  Le Sénégal s‟est toujours préoccupé de l‟aménagement de son territoire pour un développement harmonieux et équilibré. La politique d‟aménagement et de développement durable du territoire vise à permettre, au sein d‟un ensemble cohérent et solidaire, un développement intégrant le progrès social, la protection de l‟environnement et l‟efficacité économique en créant des conditions favorables au libre épanouissement des populations. Elle se réalise à travers une politique active et volontariste de création d‟emploi notamment, d‟accroissement de la justice sociale, de réduction des inégalités territoriales, de préservation des ressources et des milieux et de renforcement de la coopération entre l‟Etat, les collectivités locales, les organismes publics et les acteurs économiques et sociaux du développement. Aménager le territoire, c‟est mettre en place une politique cohérente, transversale très habile d‟organisation de l‟espace. Il s‟agit de constituer un ensemble de dispositifs, de techniques, d‟actions et d‟intervention qui visent à assurer une répartition adéquate de la population, des constructions, des activités économiques et des équipements et infrastructures tout en tenant compte des contraintes naturelles, anthropiques à leur établissement. Il permet de déterminer là où on doit construire les équipements, les infrastructures, les zones à protéger dans un respect judicieux des terres et des ressources naturelles. Le Territoire est par excellence le substrat sur lequel s‟exercent la vie et la mort, l‟Aménager devient ainsi une nécessité pour ne pas dire une obligation. C‟est donc dire que cette discipline concentre et regroupe à la fois plusieurs entités ou structures ayant et/ou des intérêts communs sur un espace donné. En effet, s‟il y a une chose que nous partageons avec les générations antérieures, d‟aujourd‟hui et demain, c‟est naturellement la superficie de notre pays (192 712 km2). Et pourtant, les modes de vie, la population et sa répartition ont connu une réelle évolution. Sur le plan institutionnel, les ministères, les collectivités locales, les partenaires au développement, les populations, les ONG sont tous devenus des acteurs territoriaux. L‟aménagement du Territoire devient de surcroit un domaine partagé qui impose alors une large concertation pour articuler et harmoniser les actions sur le territoire. La compréhension d‟abord de cette discipline est devenue une impérative dans la mesure où, elle nous permet de mieux cerner la notion relative à la décentralisation. L‟Aménagement du Territoire constitue la sève nourricière de la décentralisation et toute personne qui s‟intéresserait à celle-ci doit au moins comprendre ce qu‟est l‟Aménagement du Territoire car il permet d‟avoir une vue globale et horizontale de l‟espace. En ce qui concerne la décentralisation, rappelons que notre pays a connu une longue tradition dans ce domaine et cela remonte depuis la période coloniale.

Territoire, territorialité

   Depuis son apparition, il y a plus de vingt ans dans la production scientifique, le « territoire » s‟est imposé peu à peu en sciences humaines et sociales avant de se développer dans le domaine de l‟action publique. Les géographes (Raffestin, Frémont, Roncayolo, Brunet, Turco…), les économistes (Brusco, Becattini, Bagnasco…), les sociologues (Marié, Ganne, Barel…) et d‟autres chercheurs en sciences sociales ont tour à tour étayé le concept. « Objet interdisciplinaire, concept polysémique », le territoire offre des perspectives de débat sans cesse renouvelées. Toutefois certains éléments conceptuels semblent se stabiliser « le territoire reste dans de nombreux cas une portion d‟espace clairement identifiée, ressource et produit à la fois d‟un processus d‟identification et parfois d‟appropriation plus ou moins exclusive ». La notion de territoire, en géographie, se distingue de celle d‟espace dans le sens où « elle permet de réintroduire le sujet et l‟acteur, ses pratiques et représentations, que l‟analyse quantitative et fonctionnelle font perdre de vue ». Pour les sciences sociales recourir au « territoire » constitue donc un moyen, dans l‟analyse de la spatialisation du social, pour invoquer les logiques d‟acteurs. Parce qu‟il nous permet de comprendre la dimension spatiale des sociétés, il constitue un recours dans l‟analyse du rapport espace et politique. Nous interrogeons le territoire dans sa dimension processuelle et considérons avec attention l‟une de ces productions, la territorialité. Le territoire pourrait renvoyer également à la territorialisation en tant qu‟ensemble de processus engagés par les systèmes d‟acteurs et/ou agents, par les organisations sociales et politiques, par les dispositifs et procédures ad hoc, par les rapports de force et les mises en tension, par les déterminants économiques et structurels, par des configurations génériques existants et/ou des configurations particulières émergentes, permettant de faire advenir le territoire, le faire exister, se maintenir et parfois de devenir opératoire .Ces définitions englobantes peuvent constituer un point de départ au travail épistémologique auquel le concept de territoire nous invite. Ce travail, s‟il se veut profitable à tous doit être pensé comme affranchi des frontières disciplinaires. Toutefois, le caractère inachevé des travaux épistémologiques sur le territoire, la territorialité, la territorialisation, n‟ont pas empêché la sphère de l‟action publique de se saisir de ces concepts, encourageant nombre de recherches. Il est difficile de se positionner face à la question de la durabilité de ces concepts et l‟hypothèse d‟une possible obsolescence. Dès lors, convaincus de leurs potentiels analytiques et conscients qu‟une assise théorique comporte inéluctablement une part d‟instabilité, nous utilisons ces concepts et nourrissons ce travail de leurs apports. Nous mobiliserons la territorialité en dégageant les éléments qui semblent faire consensus et selon les définitions des principaux dictionnaires de la géographie. Ainsi, R. Brunet et H. Théry nous proposent de définir la territorialité selon deux approches : la territorialité renvoyant à « ce qui appartient en propre à un territoire considéré politiquement » et la territorialité comme « rapport individuel ou collectif à un territoire considéré comme approprié… L‟identification est apprise par le processus de socialisation, elle relève de la psychologie collective et contribue à fonder l‟identité du groupe…. D‟un côté la territorialité semble un élément utile à la cohésion d‟un groupe ; de l‟autre, elle est une source ou un support des hostilités, des exclusions, des haines ».La définition de Guy Di Méo se structure autour d‟éléments similaires « Relation au territoire, existence d‟une dimension territoriale dans une réalité sociale. Spécialement identité territoriale d‟un individu ou d‟un collectif ». Après avoir rappelé que pouvoir et territorialité sont intimement liés au principe de contrôle politique d‟un espace identifié, l‟auteur nous invite à dépasser la seule dimension politique dans l‟analyse du rapport collectif entre société et territoire. Ce rapport s‟enracine dans un ensemble de valeurs culturelles, sociales, mémorielles et symboliques. Rappelant, selon la formule de Raffestin,la multi dimensionnalité du vécu territorial de tout individu socialisé. Il poursuit en soulignant le caractère réticulaire de celle-ci. Il s‟agit bien ici de la question identitaire, de la diversité des rapports à l‟espace dans l‟identité d‟un individu : « ces identités comportent plusieurs facettes : existentielle (géographicité), psychologique et socio-culturelle, poétique… D‟où le recours à la notion d‟identité spatiale qui, dans le cas des appartenances individuelles, s‟ouvre à d‟autres métriques que celle du territoire et ne préjuge pas de l‟ouverture à d‟autres identités (altérité) ou de son rejet (clôture) »

La départementalisation

   Rappelons que cet échelon existe déjà en tant que découpage administratif sous la coupole du préfet. Les départements occupent le même statut qu‟avaient les régions avant la loi de 1996. Avec l‟Acte III de la décentralisation, l‟objectif recherché est de les transformer en collectivité territoriale. C’est-à-dire ils seront dotés de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Ils s’administrent librement par des conseils élus au suffrage universel. Il faudrait donc tenir compte de l‟espace vécu dans une relation ville-campagne ou un rapport centre-périphéries. Le diagnostic des collectivités locales montre souvent des conflits liés au Cadastre rural. L‟étalement des zones urbaines et/ou de certains arrondissements créait de temps à autre des contraintes locales sur deux territoires partageant le même espace. Un autre outil conféré aux collectivités locales lié au domaine et à la planification nous enseigne que dans la plupart des cas les lotissements se font dans les zones tampons par jurisprudence. Dans un pays comme la France, le département a des vocations sociales, de solidarité et de sécurité. Au Sénégal, le nouveau code des collectivités locales prévoit entre-autres : la promotion du développement économique, éducatif, social, sanitaire, culturel et scientifique. Toutefois, il faudrait attendre la réelle répartition des secteurs dévolus aux différentes collectivités locales.

Les enjeux territoriaux

   Dans le contexte actuel de réforme des collectivités territoriales et face à la contraction des ressources financières, celles-ci doivent faire face à une complexité nouvelle et des enjeux majeurs. Les évolutions à conduire s‟annoncent d‟autant plus délicates quand il ne s‟agit plus uniquement de développer des projets d‟action publique, comme cela fut le cas sur les dernières décennies, mais il s‟agit également de recentrer et prioriser l‟action publique ce qui amène parfois à abandonner ou à transférer certains pans d‟activités. Il s‟agit également d‟accompagner le changement dans le cadre de redéploiements de ressources impliquant des repositionnements sur de nouveaux territoires ou de nouvelles structures (mutualisations de services communaux et intercommunaux, transferts d‟activités, refonte des missions des échelons départementaux et régionaux, avec un enjeu accru d‟amélioration de la performance organisationnelle. Dans ce contexte, les différents acteurs des collectivités élus, cadres dirigeants, chefs de projets, managers de proximité, mais aussi instances représentatives du personnel, techniciens et administratifs des différentes filaires et métiers ont souvent des visions et des objectifs différents qui conduisent potentiellement à la polarisation des positions de chacun. Or, pour conduire ces évolutions les collectivités doivent aujourd‟hui parvenir à développer leurs capacités à travailler de manière conjointe et en cohérence les 3 dimensions suivantes :
 garantir autant que possible la qualité du service rendu aux usagers et partenaires ;
 conduire des projets d‟amélioration du fonctionnement et d‟optimisation des organisations ;
 veiller à préserver la qualité de vie au travail des agents et cadres territoriaux.

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Table des matières

INTRODUCTION
I .CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1 .CONTEXTE
2. Justification
II. PROBLEMATIQUE
1. l‟analyse conceptuelle
2. Objectifs de recherche
2. 1.Objectif général
3. Hypothèse de recherche
III. METHODOLOGIE
1. La revue documentaire
2. Le travail de terrain
3. Le traitement de données
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE NOS DEUX COMMUNES:OUROSSOGUI ET OGO
CHAPITRE I : CADRE PHYSIQUE
I. Site et situation
1. Situation
2. SITE
II. Le milieu physique
1. Le relief et la géologie
2. Le climat
2.1. La pluviométrie
2. 2. Les températures
2. 3. Les vents
2.4. L‟humidité relative
3. Les sols et la végétation
3.1. Les sols
3.2. La végétation
4. Hydrographie et hydrogéologie
CHAPITRE II: CADRE HUMAIN
I. HISTORIQUE DE LA FORMATION DES ESPACES COMMUNAUX
II. HISTORIQUE DE L‟OCCUPATION HUMAINE
III. Evolution démographique
IV. Répartition spatiale de la population
V. Les structures par age et par sexe
VI. Les migrations
DEUXIEME PARTIE : l‟analyse des dynamiques intercommunales
Chapitre I: Activités économiques
I. Le secteur primaire
1. L‟agriculture
2. L‟élevage
3. La pêche
II. Le secteur secondaire et tertiaire
1. Le commerce
2. Le transport
3. Réseau de télécommunications et des ntic
4. L‟artisanat
Chapitre II: les activités sociales
II. La sante
III. L‟hydraulique
TROISIEME PARTIE : Défis et perspectives
Chapitre I : les défis territoriaux
I. Les contraintes spatiales
II. Des ressources foncières non valorisée
Chapitre II: Perspective et orientation
I. L‟intercommunalité
1. La coopération intercommunale
2. Le rôle des élus locaux
II. Le pôle de développement intercommunal
1. La contiguïté comme facteur clé du développement territorial
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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