Le diabète de type 2 est une maladie chronique très répandue, c’est l’un des principaux défis du 21ème siècle en termes de santé et de développement; Selon l’OMS, le diabète a atteint des niveaux critiques, chaque année, pas moins de quatre millions de personnes meurent du diabète, et quelque dix millions d’autres soufrent de handicaps et de complications potentiellement mortelles (Mbanya, 2010). L’objectif du traitement est de cibler un contrôle glycémique par le maintien d’une hémoglobine Glyquée (HbA1c) le plus proche possible des valeurs normales en évitant des hypoglycémies.
Beaucoup de familles d’antidiabétiques oraux sont utilisés contre cette maladie, dont l’Amarel est l’un de ces médicaments, cet antidiabétique est prescrit en une seule prise par jour et il est connu par son effet rapide et prolongé. Le Glimépiride, molécule active de l’Amarel, est un sulfamide oral hypoglycémiant, qui agit par stimulation de la libération d’insuline au niveau des cellules β des îlots de Langerhans pancréatiques. La stimulation se fait par fermeture des canaux potassiques de la membrane de la cellule β, ce qui permet l’ouverture des canaux calciques et l’entrée du calcium dans la cellule, stimulant ainsi la sécrétion d’insuline. Le Glimépiride augmente également le nombre de transporteurs actifs du glucose, la sensibilité des tissus extrapancréatiques est alors accrue (adipocytes, myocytes) et la vitesse d’action du glucose ralentie. Enfin, il diminue la captation de l’insuline par le foie en inhibant la néoglucogenèse (Davis, 2004). Malgré que les génériques d’un médicament (princeps ou molécule d’origine), soient considérés par la législation comme étant une spécialité qui a la même composition qualitative et quantitative enprincipes actifs, la même forme pharmaceutique et dont la bioéquivalence avec la spécialité de référence est démontrée par des études de biodisponibilité (Claudot et al, 2007).
L’efficacité de ces médicaments est toujours remise en cause, aussi bien par les médecins, que par les patients; cependant leur prescription ne cesse d’augmenter dans le monde (Abelli, 1996).
En plus, devant le coût élevé des médicaments, l’Algérie, comme tous les pays en voie de développement, a opté pour les médicaments génériques, en important ou en produisant ces médicaments, au lieu de médicaments princeps protégés par brevet dans les pays développés (Chemtob-Conce, 2005). La présente étude vise à vérifier l’effet antidiabétique d’un produit générique du Glimépiride, produit par une industrie pharmaceutique nationale et commercialisé en Algérie et évaluer son efficacité à deux doses différentes, préconisées par la posologie, à savoir 2 et 4 mg/jour, comparé à son princeps l’Amarel.
Physiopathologie du diabète de type 2
On peut définir 5 étapes dans la progression du diabète (Weir et al, 2004) : La première étape est celle de la compensation. Pour pallier à l’insulinorésistance et conserver une glycémie stable, il va y avoir une augmentation de l’Insulinosécrétion en augmentant la masse des cellules β (augmentation du nombre et hypertrophie). La deuxième étape est celle de l’adaptation. Les cellules β ne sont plus capables de compenser l’insulinorésistance, on observe donc une hyperglycémie. Durant cette phase le glucose ne parvient plus à stimuler la phase précoce de sécrétion d’insuline, celle-ci n’apparaît que 3 à 10 min après l’hyperglycémie (Curry et al, 1968). La troisième étape est celle de la décompensation. Durant cette étape, l’insulinorésistance est trop importante et la glucotoxicité trop élevée pour que les cellules β sécrètent suffisamment d’insuline, l’hyperglycémie se renforce, augmentant ainsi la glucotoxicité. L’étape quatre est ensuite une étape de décompensation stable, où la sécrétion d’insuline bien que faible évite la progression de l’acidocétose. L’acidocétose est la conséquence d’une carence en insuline, elle correspond à une élévation excessive de l’acidité du sang, due à une accumulation de corps cétoniques (substrats énergétiques produits par les cellules hépatiques en période de jeun prolongé ou de diabète). On observe une perte de masse et de volume des cellules β pancréatiques d’environ 50% chez les diabétiques de type 2 par rapport aux sujets contrôles. Chez un individu sain, il existe un équilibre entre la disparition des cellules β par apoptose et leur néogenèse (Bonner-Weir, 2000). La diminution de volume observée dans les cas pathologiques d’obésité et de diabète de type 2 résulte donc d’une augmentation de l’apoptose (Butler et al, 2003). L’étape 5 est celle de la décompensation sévère. La perte des cellules β est trop importante pour éviter l’acidocétose et la personne devient dépendante d’un apport externe d’insuline pour survivre (Bonner-Weir, 2000).
Traitements
La gestion du diabète de type 2 a pour objectif principal de normaliser la glycémie et l’Hb glyquée des patients afin d’assurer leur survie et de leurs éviter les complications ou retarder leurs évolutions.
Traitement non médicamenteux du diabète
La résistance à l’insuline joue un rôle fondamental dans la pathogenèse du diabète de type 2 et peut provoquer des complications cardiovasculaires indésirables. Les interventions thérapeutiques devraient d’abord viser à l’amélioration de la sensibilité des tissus à l’insuline. Cela implique souvent un régime hygiéno-diététique, une activité physique régulière et une perte de poids, ce qui réduit nettement le risque de progression de la tolérance au glucose à un diabète et peut améliorer de nombreux paramètres de risques cardiovasculaires (Tuomilheto et al, 2001; Stumvoll et al, 2005; Gallois et al, 2009).
Régime alimentaire
Il fait partie du traitement du diabète de types 1 et 2. Des études ont montré que les régimes contenant des aliments à index glycémique bas ont plus d’effets bénéfiques que les aliments à index élevé sur l’insulinorésistance (Gallois et al, 2009). Ainsi, le régime contenant des glucides complexes qui sont des aliments satiétogènes apportent moins de calories que les aliments riches en graisses. Aussi, les aliments riches en vitamines, minéraux et fibres sont conseillés aux diabétiques. L’obtention d’un amaigrissement pour les diabétiques obèses est souvent difficile, mais indispensable, et peut suffire à normaliser les glycémies au début du diabète et passe par une modification des habitudes alimentaires, qui doivent être évaluées au départ grâce à une enquête alimentaire (Pan et al, 1997).
● Réduction de l’apport calorique : l’objectif est d’avoir un apport calorique (en particulier les lipides et les glucides à index glycémique élevé) qui doit être réduit de 20 à 30% (Look Ahead Research Group, 2013).
● Répartition des prises alimentaires : Le fractionnement de l’alimentation en trois prises permettant une meilleure répartition de l’apport calorique sur la journée est souvent intéressant. Les repas doivent être mixtes, l’association aux glucides de protides et de lipides rend le repas moins hyperglycémiant (Tuomilheto et al, 2001)
● Répartition entre les différents nutriments: elle doit s’approcher de la répartition normale: 50 – 55 % de glucides, 30 – 35% de lipides et 15% de protides. La ration glucidique de sécurité à maintenir est d’au moins 100 g de glucides par jour. La ration protidique minimale est de 0,7g/jour (Purrello & Rabuazzo, 2000).
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Table des matières
INTRODUCTION
DIABETE DE TYPE 2 ET TRAITEMENT
1. Généralités
2. Insulinosécrétion
3. Insulinorésistance
4. Physiopathologie du diabète de type 2
5. Traitements
5.1. Traitement non médicamenteux du diabète
5.1.1. Régime alimentaire
5.1.2. Activité physique
5.1.3. Surveillance et contrôle de la glycémie
5.1.4. Education thérapeutique
5.2. Traitement médicamenteux
5.2.1. Les insulinosécréteurs
5.2.2. Les médicaments de l’insulinorésistance
5.2.3. Les Inhibiteurs des Alphaglucosidases
5.2.4. L’insulinothérapie
5.3. La phytothérapie
GENERALITES SUR LE GLIMEPIRIDE
1. Formule chimique
2. Numéro d’identification
3. Aspect et solubilité
4. Pharmacodynamie du Glimépiride
4.1. Effets sur la libération d’insuline
4.2. Effets extrapancréatiques
4.3. Action générale
4.4. En association à un traitement par metformine
4.5. En association à l’insuline
5. Pharmacocinétique du Glimépiride
5.1. Absorption
5.2. Distribution
5.3. Biotransformation et élimination
6. Etude préclinique du Glimépiride
7. Effet de surdosage du Glimépiride chez l’humain
8. Effets indésirables du Glimépiride
GENERALITES SUR LE GLIMEPIRIDE
1. Historique sur les médicaments génériques
2. Définition
3. Types de génériques
3.1. Les génériques copie – copie ou intégraux
3.2. Les génériques essentiellement similaires
3.3. Les génériques plus ou assimilables
4. Dénomination des génériques
4.1. La DCI
4.2. La DCI liés au nom du producteur
4.3. Le nom de marque / fantaisie
4.4. Le nom de fantaisie suivi de « Gé »
5. Qualité, efficacité et sécurité des génériques
5.1. Qualité
5.2. Efficacité
5.3. Sécurité
6. AMM des génériques
7. Substitution des médicaments
8. La stabilité des médicaments génériques
9. Les génériques en Algérie
MATERIEL & METHODES
1. Matériel végétal
1.1. Présentation de l’espèce
1.2.Utilisation ethnopharmacologique
2. Produits pharmaceutiques
3. Animaux et conditions d’élevage
4. Etude physicochimique des produits pharmaceutiques
4.1. Etude physicochimique de la matière première
4.1.1. Aspect
4.1.2. Identification par Infrarouge
4.1.3. Identification et dosage du Glimépiride par HPLC
4.1.4. Teneur en eau
4.1.5. Cendres sulfuriques
4.2. Etude physicochimique des médicaments
4.2.1. Aspect du comprimé
4.2.2. Identification et quantification du Glimépiride
4.2.3. Essai de dissolution
4.2.4. Test de désintégration
4.2.5. L’uniformité de masse
4.2.6. La sécabilité
4.2.7. Contrôle qualité / conditionnement du produit fini
5. Screening chimique
5.1. Tests préliminaires sur l’infusé
5.1.1. Recherche des Tannins
5.1.2. Recherche des Saponosides
5.1.3. Recherche des Anthocyanes
5.1.4. Recherche des Leuco-anthocyanes
5.2. Tests préliminaires sur la poudre
5.2.1. Recherche des Alcaloïdes
5.2.2. Recherche des Flavonoïdes
5.2.3. Recherche des Cardinolides
5.2.4. Recherche des Terpènes et Stérols
6. Etude biologique
6.1. Préparation de l’extrait de plante
6.2. Induction du diabète
6.3. Traitement des animaux
6.4. Suivi pendant la période du traitement
6.5. Sacrifice et prélèvements
6.5.1. Sacrifice des rats
6.5.2. Prélèvement sanguin
6.6. Dosage des paramètres biochimiques après sacrifice
6.6.1. Dosage de la Glycémie et HbA1c
6.6.2. Dosage des Lipides totaux
6.6.3. Dosage des Triglycérides
6.6.4. Dosage du Cholestérol total
6.6.5. Dosage des HDLc
6.6.6. Dosage des LDLc
6.6.7. Dosage des Protéines totales
6.6.8. Dosage des AST
6.6.9. Dosage des ALT
6.6.10. Dosage de l’α-amylase
6.6.11. Dosage de la lipase
6.6.12. Dosage de la créatinine
6.6.13. Dosage de l’Urée
6.6.14. Dosage de l’acide urique
6.7. Traitement statistique des résultats
RESULTATS & DISCUSSION
1. Etude physicochimique
1.1. Etude physicochimique de la matière première
1.1.1.Aspect et solubilité
1.1.2.Identification par infrarouge
1.1.3.Dosage par HPLC
1.1.4.Teneur en eau
1.1.5.Les cendres sulfuriques
1.2. Etude physicochimique du produit fini
1.2.1.Aspect du comprimé
1.2.2.Dosage par HPLC
1.2.3.L’essai de la dissolution
1.2.4.Le temps de désintégration
1.2.5.L’uniformité de masse
1.2.6.Essai de sécabilité
1.2.7.Contrôle de l’étanchéité des blisters
2. Screening phytochimique
2.1. Test sur l’infusé
2.1.1. Recherche des Tanins
2.1.2. Recherche des Saponosides
2.1.3. Recherche des Anthocyanes
2.1.4. Recherche des Leuco-anthocyanes
2.2. Tests sur la poudre
2.2.1.Recherche des Alcaloïdes
2.2.2. Recherche des Flavonoïdes
2.2.3. Recherche des Cardinolides
2.2.4. Recherche des Terpènes et Stérols
3. Résultats de l’étude biologique
3.1. Evolution des poids corporels et des glycémies avant sacrifice
3.1.1. Poids corporels
3.1.2. Glycémies
3.2. Paramètres après sacrifice
3.2.1. Glycémie et HbA1c
3.2.2. Profile lipidique
3.2.3. Protéines totales
3.2.4. Activités enzymatiques
3.2.5. Paramètres rénaux
CONCLUSION
