Définition et épidémiologie du paludisme

Généralités sur le paludisme

Définition et épidémiologie du paludisme

Le paludisme est une maladie infectieuse parasitaire, causée par des parasites du genre Plasmodium (P.). Il est endémique dans de nombreuses régions intertropicales et quatre espèces parasitaires sont généralement à l’origine de cette infection chez le sujet humain. Il s’agit de Plasmodium falciparum, P. vivax, P. malaria, P. ovale (Crutcher and Hoffman 1996, White, Pukrittayakamee et al. 2014). Depuis les années 2000, une cinquième espèce, Plasmodium knowlesi, est retrouvée chez l’homme (Singh, Kim Sung et al. 2004). Initialement décrite dans le paludisme chez le singe, elle est de plus en plus incriminée en Asie du sud-est (Sabbatani, Fiorino et al. 2010, William, Jelip et al. 2014, Cramer 2015, Brock, Fornace et al. 2016). Parmi les diverses espèces plasmodiales, P. falciparum et P. vivax sont responsables de la majorité des infections, 80% et 15% respectivement (McFee 2013). Plasmodium falciparum est responsable des formes les plus graves de la maladie, mais de plus en plus la virulence de Plasmodium vivax est démontrée (Milner, Montgomery et al. 2008, Gething, Patil et al. 2011, Battle, Gething et al. 2012).

Le paludisme demeure la parasitose la plus répandue et la plus meurtrière dans le monde. En 2015, l’OMS estimait encore à 3,5 milliards le nombre de personnes à risque d’infection palustre sur la planète. Au cours de l’année 2015, un total de 214 millions de nouveaux cas a été répertorié, répartis dans 106 pays. Malgré la diminution de l’incidence du paludisme de 37% et du taux de la mortalité liée à la maladie de 60% de l’année 2000 à l’année 2015 dans le monde, et l’éradication de l’infection dans certains pays, le paludisme constitue toujours un problème majeur de santé publique. Environs 438 000 décès sont toujours attribués au paludisme en 2015.

Le continent africain est le plus affecté par le paludisme devant l’Asie et la région méditerranéenne. En effet, 88% du nombre total des nouveaux cas et 90% des décès liés au paludisme surviennent sur le continent (World Health Organization. 2015) où Plasmodium falciparum est le parasite le plus rencontré (Crawley, Chu et al. 2010, Gething, Patil et al. 2011, Autino, Noris et al. 2012).

Les nourrissons et les enfants de moins de 5 ans sont les plus fragiles face au paludisme (White, Pukrittayakamee et al. 2014) (Figure 1). Les femmes enceintes, les personnes infectées par le VIH et les sujets non immunisés (voyageurs) (Schlagenhauf, Steffen et al. 2003) ont également un risque plus élevé d’infection et représentent les populations à risque. En 2015, 306 000 décès ont été recensés chez les enfants de moins de 5 ans, dont 292 000 en Afrique et en 2014, 28 millions de femmes enceintes étaient à risque de paludisme (World Health Organization. 2015).

Transmission du paludisme

Dans la plupart des cas, le paludisme se transmet par la piqûre d’un vecteur, le moustique femelle du genre Anopheles, (Kuhn, Campbell-Lendrum et al. 2002, Coetzee 2004, Levine, Peterson et al. 2004, Manguin, Garros et al. 2008). Différentes espèces existent dans le monde et peuvent potentiellement transmettre le paludisme (Kiszewski, Mellinger et al. 2004) (Figure 2). En Afrique, les espèces du complexe Anopheles gambiae sont les plus représentées (Anopheles gambiae s. s. et Anopheles arbiensis) (White, Pukrittayakamee et al. 2014) mais Anopheles funestus est également présent (Kiszewski, Mellinger et al. 2004). D’autres formes de transmission existent, plus rares : il s’agit de la transfusion par des produits sanguins infectés, ou encore de la transmission materno-fœtale, responsable de paludisme congénital (Trampuz, Jereb et al. 2003, Crawley, Chu et al. 2010).

La transmission du paludisme est un phénomène très complexe et d’intensité variable. Cette variabilité dépend de plusieurs facteurs qui peuvent être liés à l’hôte (activités nocturnes, mouvements migratoires, activités forestières par exemple), au parasite (différentes espèces, sensibilité aux médicaments, durée du cycle de reproduction), au moustique (densité, durée de vie, site de reproduction) et à l’environnement (végétation, climat, proximité d’un cours d’eau) (Autino, Noris et al. 2012, Rossati, Bargiacchi et al. 2016). Bien évidemment ces différents facteurs interagissent fortement expliquant ainsi la complexité évoquée.

La mesure de la transmission palustre est indispensable pour déterminer le niveau d’endémicité d’une région, ainsi que pour mesurer son évolution et les différentes modifications survenant au cours du temps. Elle permet ainsi de cibler les zones et les périodes où le risque est élevé et d’améliorer ou adapter la prise en charge préventive et curative de l’infection.

Plusieurs méthodes sont utilisées pour mesurer la transmission du paludisme : elles se basent sur différents indicateurs : (i) la prévalence d’individus présentant une splénomégalie clinique palpable dans la population (indice splénique ou spleen rate ou SR) ; (ii) la prévalence d’infections confirmées en laboratoire (indice plasmodique ou parasite rate ou PR) ; (iii) le nombre de piqûres infestantes de moustiques par personne (taux d’inoculation entomologique ou entomological inoculation rate ou EIR) ou encore (iv) le nombre de cas de paludisme confirmés par la microscopie, en une année par unité de population (annual parasite incidence ou API) (Hay, Smith et al. 2008, Autino, Noris et al. 2012). Les deux premières méthodes sont généralement évaluées chez les sujets de 2 à 9 ans. Toutefois, leur usage comme indicateur de transmission a été abandonné au profit des mesures entomologiques (Hay, Smith et al. 2008, Shukla, Singh et al. 2011, Autino, Noris et al. 2012, Organisation Mondiale de la Santé 2013). En effet, actuellement, la mesure de la transmission du paludisme se base préférentiellement sur le taux d’inoculation entomologique (Kelly-Hope and McKenzie 2009). Ce paramètre estime le nombre moyen de piqures de moustiques infectés par personne et par unité de temps (Macdonald 1956, Macdonald 1957, Beier, Killeen et al. 1999, Kelly-Hope and McKenzie 2009).

Ces différents outils permettent de distinguer quatre niveaux de transmission du paludisme (Organisation Mondiale de la Santé 2013) :
– les zones holoendémiques : la transmission est la plus élevée, survenant toute l’année avec un degré élevé d’immunité dans la population, particulièrement chez les adultes
– les zones hyper-endémiques : la transmission est saisonnière intense, et la maladie présente dans toutes les tranches d’âge ;
– les zones mésoendémiques : l’intensité de la transmission est variable au cours de l’année et cette fluctuation entraîne une prédisposition des populations à des épidémies fréquentes ;
– les zones hypoendémiques : la transmission et le risque sont très faibles.

Une autre classification de la transmission du paludisme existe, basée sur la stabilité de la transmission. Elle permet d’identifier trois zones de transmission :
– les zones sans paludisme,
– les zones de paludisme instable ou épidémique avec des fluctuations annuelles et
– les zones de paludisme stable ou endémique avec une transmission élevée.

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Table des matières

Introduction
Chapitre 1 : Généralités et problématique
1. Généralités sur le paludisme
1.1 Définition et épidémiologie du paludisme
1.2 Transmission du paludisme
1.3 Physiopathologie du paludisme
1.4 Manifestations et symptômes du paludisme
1.5 Prise en charge du paludisme
1.6 Quelques particularités du paludisme grave chez l’enfant
1.7 Le paludisme de la femme enceinte, paludisme gestationnel
2. Généralités sur HLA-G
2.1 Présentation du complexe majeur d’histocompatibilité ou système HLA
2.2 HLA-G : molécule du CMH
2.3 HLA-G en situation physiologique : la grossesse
2.4 HLA-G et pathologies
Chapitre 2 : Méthodologie et résultats
1. Cadre général
2. L’étude TORI-BOSSITO
2.1 Matériel et méthode
2.2 Résultats
3. L’étude TOLIMMUNPAL
3.1 Matériel et méthode
3.2 Résultats
Chapitre 3 : Discussion
1. Comparaison des deux études et méthodes d’analyses
2. Évolution de HLA-G soluble au cours de la grossesse
3. Évolution de HLA-G soluble au cours des deux premières années de vie
4. Ressemblance mère/enfant
5. HLA-G et faible poids de naissance
6. HLA-G soluble et infection palustre
7. HLA-G et infection placentaire
Conclusion
Références

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