Parmi les conséquences premières du réchauffement de la planète figure l’augmentation de niveau des océans. Celle-ci est à l’origine des raz-de-marée. Ce phénomène touche surtout les pays tropicaux. Dans l’Océan Indien, c’est le Sud Est qui en est le plus touché. Dans le Sud-Ouest de l’Océan Indien, nous sommes actuellement dans une phase d’alerte orange on y observe une légère augmentation du niveau des eaux. A Madagascar, plus particulièrement sur le littoral du Sud-Ouest, la mer menace chaque année. On y enregistre de légers mouvements de régressions et transgressions marines. Cette situation n’offre pas de sécurité aux habitants des localités côtières. Sur le littoral de Toliara, la transgression marine dépasse souvent 100m par an. A Mahavatse I, la mer atteind souvent la route de Don Bosco. Dans la partie Nord du port de Toliara, on enregistre plus de quatre mouvements d’une légère transgression marine par an. Dans le quartier d’Ambohitsabo, la mer dépasse souvent le 200m à l’intérieur des terres. Devant cette situation, la commune urbaine de Toliara a jugé nécessaire de protéger le littoral de la ville contre les érosions marines. Un projet de construction d’une digue de protection de la partie littorale Sud du port de Toliara est en cour de réalisation depuis l’année 2008. Nous sommes actuellement au début de l’année 2010, mais les travaux de construction de cette digue de protection ne sont pas encore terminés .
Les conditions physiques et les fonctions urbaines de la zone à protéger
Les conditions physiques du littoral et la morphologie de la digue
Les conditions physiques du littoral
La zone littorale de Toliara est très menacée par l’érosion marine. Une grande partie de la superficie littorale est érodée par la mer. Cette situation résulte sans doute de la disparition de la barrière de mangroves qui avait colonisé tout le littoral, depuis Ambohitsabo jusqu’à Ankilibe. D’autres facteurs d’ordre climatique, océanique et géophysique favorisent cette transgression marine.
Le milieu marin
Le plan d’eau
A marée haute, la mer présente trois grandes parties.
➤ Le petit bas fond Sud
Dans cette partie Sud, la montée de la mer n’est pas importante. L’intensité des vagues n’est pas forte en raison de la présence de la barrière des mangroves de l’extrême Sud qui diminue le mouvement de la mer.
➤ Le grand bas fond Nord
Il est limité par la route du port. La montée de la mer y est importante. On y découvre une accumulation des sédiments juste au point de contact de la digue avec la route du port. Ces dépôts sédimentaires sont apportés par le fleuve Fihérena.
➤ Un léger soulèvement central
Le niveau de la mer est un peu élevé. Dans cette partie centrale, l’entrée de l’eau y est importante en raison du faible niveau d’altitude du sol. C’est un espace inondable. La durée de stagnation des eaux dépasse un mois . Du Nord vers le Sud, le littoral Sud de Toliara reste menacé par la mer malgré la construction de la digue de protection.
Le niveau de la mer
Avec le changement climatique, on assiste à l’augmentation du niveau des eaux marines à l’échelle du globe. Cela a entraîné le tremblement de terre et le tsunami. Dans la région de l’Océan Indien, nous sommes actuellement dans une phase d’alerte orange. Cela montre que cette région a déjà connu une légère augmentation des niveaux des eaux marines. Sur le littoral de Toliara, il est temps de confirmer une augmentation des niveaux des eaux marines. Mais une étude scientifique reste toujours nécessaire. Il faut noter que l’augmentation de la force des vagues sur le littoral de Toliara est très inquiétante.
La circulation globale de la mer
A l’échelle planétaire, la circulation globale des océans est définie à partir des mouvements des courants marins chauds et froids. Sur les côtes orientales des continents, on a un courant chaud de direction du Nord vers Sud. Par contre, sur les côtes occidentales des continents, on a un courant marin froid de direction du Sud vers le Nord. Il en est de même pour Madagascar. Un courant marin froid de direction Sud-Nord traverse la côte occidentale de la grande île.
Distribution littorale ou circulation locale de mer
La circulation globale des océans subit l’influence des côtes et définit la circulation locale de la mer. Suivant l’aspect des côtes, sur le littoral de Toliara, la distribution de la mer se fait suivant trois directions :
• Au Sud, vers la zone de production de sel ;
• Au centre (Mahavatse I et Ankiembe Bas) ; la montée de la mer était quotidienne avant la construction de la digue. La mer menace surtout au Nord. C’est là où les grands volumes d’eau marine convergent. Un dépôt de sédiments couvre toute cette partie Nord.
• Au Nord, vers le point de contact de la digue avec la route du port (voir schéma page suivante).
Interruption saisonnière du courant marin froid
L’interruption saisonnière du courant marin froid est due à la montée des eaux marines chaudes en surface. Elle entraîne une perturbation de la circulation globale et locale de la mer. Cette situation n’est pas sans conséquences sur le littoral de Toliara. Ce phénomène apporte des précipitations importantes accentuant les inondations.
La dégradation du grand récif barrière.
Ce sont les outils utilisés pour la pêche et les phénomènes de sédimentation qui entraînent la dégradation du récif barrière favorisant la transgression marine. La superficie du récif diminue progressivement. Cela n’est pas sans conséquences sur l’accès maritime (port).
L’influence de la brise de mer et de la route du port sur la mer
•La brise de mer
Vent local qui souffle pendant le jour. Sa direction est de la mer vers l’intérieur de terre ou le littoral. Ce vent résulte du phénomène d’océanité et de continentalité entrainant la différence de pression entre la mer et le littoral. Il influence l’avancée de la mer vers l’intérieur de terre .
•L’influence de la route du port
La construction de la route du port influence la montée de la mer sur la côte. Cette route est construite sous forme d’une digue et empêche la circulation de la mer. Cette dernière s’accumule sur le point de contact de la digue avec la route du port et influence l’entrée de l’eau sur le littoral.
La zone côtière ou littorale
La topographie du littoral
Sur le littoral, nous avons pu dégager trois niveaux d’altitude :
-La zone haute de la partie Nord
Elle concerne le quartier d’Ankiembe-Bas et la logistique pétrolière. A marée basse, la hauteur de la digue est de 3 m. A marée haute, la hauteur de la partie émergente de la digue est de moins de 1 m. Par rapport à la digue, le niveau du sol sur la face orientale de la digue varie de 1 à 2 m. Souvent, la mer monte sur la digue, surtout pendant la période cyclonique.
-La zone basse du Sud
C’est la partie Sud renfermant le quartier d’Ankiembe-Haut et celui de Mahavatse I. Sur cette zone, le niveau du sol est un peu bas par rapport au niveau de la mer. Il suffit d’un rien pour que la mer déborde la digue et envahisse les localités côtières. Avant la construction de la digue, on y enregistrait une montée de la mer pendant des périodes de marée haute. C’est une zone à haut risque. A marée basse, la hauteur de la digue varie de 1,5 à 3 m. A marée haute, la hauteur de la partie émergente de la digue est à peu près égale à 1 m. Par rapport à la digue, le niveau du sol de la face orientale de la digue varie de 1 à 3 m. C’est la zone inondable de Mahavatse I.
-La zone problématique centrale
C’est une zone problématique car la mer et le sol sont à peu près sur le même niveau d’altitude à marée haute. Sur cette zone, la mer entre facilement. C’est une zone très sensible aux inondations. Avant la construction de la digue, la montée de la mer y était permanente. C’est la zone du chenal séparant le quartier Mahavatse I et du quartier d’Ankiembe-Bas.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : Les conditions physiques et les fonctions urbaines de la zone à protéger
Chapitre I : Les conditions physiques du littoral et la morphologie de la digue
I-1. Les conditions physiques du littoral
I-1-1- Le milieu marin
I-1-1-1.Le plan d’eau
I-1-1-2. Le niveau de la mer
I-1-1-3. La circulation globale de la mer
I-1-1-4.Distribution littorale ou circulation locale de mer
I-1-1-5. Interruption saisonnière du courant marin froid
I-1-1-6. La dégradation du grand récif barrière
I-1-1-7. L’influence de la brise de mer et de la route du port sur la mer
I-1-2. La zone côtière ou littorale
I-1-2-1. La topographie du littoral
I-1-2-2. Caractéristiques des sols
I-1-2-3. Les inondations ou secteurs inondables
I-1-2-4. La dégradation de la barrière de mangrove
I-1-2-5. L’érosion marine
I-2. La morphologie de la digue
I-2-1. Diagnostic sommaire de la digue
I-2-2.La zone qui reste à protéger
Chapitre II: Fonction urbaine de la zone à protéger
II-1. Présentation de la zone à protéger
II-1-1. Délimitation du milieu d’étude
I-1-1-1. Délimitation géographique
I-1-1-2. Délimitation administrative
II-1-2. Population et habitation
II-1-2-1.Peuplement et population
II-I-2-2.Construction de l’habitation
II-2. Fonctions urbaines de la zone à protéger
II-2-1. Fonctions socioculturelles
II-2-1-1. Equipements scolaires
II-2-1-2. Equipements sanitaires
II-2-1-3.Equipements religieux
II-2-1-4. Equipements sportifs
II-2-2. Fonctions économiques
II-2-2-1. Une zone d’extension des activités portuaires
II-2-2-2.Une zone de production de sel
II-2-2-3. Les activités halieutiques et commerciales
II-2-2-4. Quelques entreprises et des sociétés
II-2-2-5. De nombreux hôtels et restaurants
II-2-3. Les autres fonctions urbaines
II-2-3-1. Important réseau d’adduction en eau potable ou non potable
II-2-3-2. Un large réseau d’alimentation électrique de la zone à protéger
Deuxième partie : EVOLUTION D’IMPACTS DE LA DIGUE DE PROTECTION ET CRITIQUES DU PROJET
Chapitre III : Evaluations des impacts sur la construction de la digue
A- Les impacts positifs
A-1. Sur le milieu physique
A-2. Sur le plan de l’aménagement de l’espace urbain
A-2-1. Amélioration du plan d’occupation de l’espace
A-2-2. Extension de la ville vers son extrême Sud
A-2-3.Dégagement du plan de drainage des eaux pluviales
A-2-4.Désenclavement et amélioration de la structure des voiries
A-2-5. Facilité d’accès aux écoles
A-3. En matière de développement social
A-3-1. La croissance démographique
A-3-2. Amélioration de la sécurité sociale
A-3-3. Sécurisation du circuit d’approvisionnement de la zone à protéger
A-3-4. Amélioration de l’hygiène publique
A-4. Dans le développement économique
A-4-1. Développement des activités commerciales
A-4-2. L’apparition de nombreux hôtels
A-4-3. Le développement des activités de pèche
A-4-4. Extension des activités portuaires
A-4-5. Extension des équipements de la logistique pétrolière
B- Les impacts négatifs
B-1. Problèmes d’assainissement
B-2. Les conflits fonciers
B-3. L’accumulation des dépôts sédimentaires
B-4. Risque de bouleversement des activités halieutiques
B-5. La surexploitation des produits halieutiques
B-6. L’accélération de la dégradation de mangroves
B-7. La dégradation du grand récif barrière
B-8. Risque élevé de pénétration de la mer
B-9. La densification de la circulation routière
Chapitre. IV : Critiques du projet et quelques perspectives d’avenir
IV-1. Critiques de travaux de construction de la digue
IV-1-1. Position par rapport à la variation du marnage
IV-1-2. La variation de la hauteur de la digue
IV-1-3. La variation de la largeur
IV-1-4. Sa position par rapport à la circulation littorale de la mer
IV-1-5. La protection contre les érosions marines et pluviales
IV-1-6. L’inefficacité du plan de drainage des eaux stagnantes
IV-1-7. L’orientation par rapport à la barrière de mangrove de l’extrême Nord
IV-1-9. Manque de projet d’aménagement du coté Ouest de la digue
IV-1-10. Le retard de chantier
IV-2.Les perspectives à entreprendre sur la construction de la digue
IV-2-1.Restauration de la barrière de mangrove
IV-2-2. Quelques recommandations sur le plan de drainage des eaux stagnantes
IV-2-3. Dégagement des habitations à plus de 5 m par rapport à la digue
IV-2-4. Augmentation de la hauteur de la digue
IV-2-5. Elargissement de la digue
IV-2-6. Dégagement des dépôts sédimentaires de l’extrême Nord
IV-2-7.Aménagement du littoral pour l’accès des pirogues et des petits bateaux de pêche
IV-2-8. Aménagement de la circulation routière
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
