Classification des parasitoses intestinales

Les parasitoses intestinales font partie des maladies tropicales négligées [1]. Comparé aux autres maladies comme le VIH/SIDA, ou le paludisme, peu d’intérêt est accordé aux parasitoses intestinales. Pourtant, elles constituent un grand problème de santé publique dans les pays tropicaux [2]. En outre les complications chirurgicales, les décès et les souffrances qu’elles entrainent, elles contribuent à perpétuer la pauvreté en compromettant les facultés intellectuelles et la croissance des enfants et en réduisant la capacité de travail et de productivité des adultes [3]. Pour la plupart d’entre eux, les parasites intestinaux sont le reflet direct du niveau d’hygiène individuelle et collective [4]. L’OMS recommande, l’administration périodique d’antihelminthiques aux enfants vivant dans des zones où la prévalence des géohelminthiases dépasse 20%. En 2012, il est estimé que 609 millions d’enfants d’âge préscolaire dans 112 pays et territoires dans le monde avaient besoin d’une chimioprévention des géohelminthiases [5]. A Madagascar, les parasitoses intestinales constituent une préoccupation de santé publique [4]. Au total, 113 sur les 114 districts du pays sont endémiques aux géohelminthiases tandis que 107 districts sont endémiques à la Schistosomose et 54 districts endémiques au téniasis à Taenia solium. Pour lutter contre ces maladies, le Ministère de la santé publique a mis en place des programmes nationaux de lutte incluant des campagnes de traitement médicamenteux de masse (TMM) dans les zones endémiques. Les médicaments utilisés sont le praziquantel et le mebendazole [6]. Ces campagnes ont été ensuite renforcées par les Semaines de Santé de la Mère et de l’Enfant (SSME) depuis le mois d’octobre 2006 à raison de 2 fois par an [7].

Définitions

Le parasite est un organisme animal ou végétal qui pendant une partie ou la totalité de son existence, vit sur un être vivant (ectoparasite) ou à l’intérieur de celui-ci (endoparasite), au dépens duquel il se nourrit.
Le parasitisme est la présence de parasites chez un être vivant ou dans certains organes. Toute affection due à des parasites est appelée parasitose [9].
Les parasitoses intestinales sont des maladies dues à la présence de vers (helminthes) ou des protozoaires mais aussi des mycoses intestinales dans le tube digestif [10].

Classification médicale des parasites intestinaux

Selon leur famille, les parasites intestinaux sont divisés en 3 groupes : les helminthes, les protozoaires, et les mycoses intestinales [10].
➤ Les helminthes sont des vers intestinaux qui se présentent sous deux formes : formes adultes et formes larvaires. Ils sont divisés en deux embranchements dont les némathelminthes et les plathelminthes.
– Les némathelminthes ou nématodes sont des vers ronds non segmentés, à sexe séparé. Ce sont Ascaris lumbricoides, Trichuris trichiura, Enterobius vermicularis, Ancylostoma duodenalae et Necator americanus, strongyloïdes stercoralis.
– Les plathelminthes sont formés par les cestodes et les trématodes. Les cestodes sont des vers plats à corps segmentés. Ce sont le Tænia saginata, Taenia solium, Hymenolepis nana, Hymenolepis dimunita. Les trématodes sont des vers d’aspect effeuillés, non segmentés à sexe séparé. Ce sont Schistosoma mansoni et Schistosoma intercalatum [10-12]
➤ Les protozoaires intestinaux sont des êtres vivants unicellulaires qui peuvent exister sous forme végétative ou forme kystique. Ce sont :
– Les amibes dont Entamoeba histolytica histolytica, Entamoeba histolytica/Entamoeba dispar, Entamoeba coli, Entamoeba hartmanni, Entamoeba polecki, Entamoeba gingivalis, Endolimax nanus, Pseudolimax butschlii.
– Les flagellés comprenant Giardia intestinalis, Enteromonas hominis, Pentatrichomonas hominis, Chilomastix mesnili, Dientamoeba fragilis, Embadomonas intestinalis.
– Les sporozoaires dont Enterocytozoon bienusi, Cryptosporidium muris, Sarcocystis Bovihominis et suihominis, Isospora belli, Blastocystis hominis.
– Les ciliés : Balantidium coli.
➤ Les mycoses intestinales sont des champignons levuriformes commensales et opportunistes du tube digestif. Elles sont représentés par les Candida albicans [10, 13, 14].

Epidémiologie

Agents pathogènes 

Agents pathogènes des némathelminthes 

Ascaris
Ascaris lumbricoides est un ver rond de grande taille. Le mâle mesure 12 à 30 cm de long sur 2 à 4 mm de diamètre avec une extrémité postérieure recourbée en «crosse», munie de deux spicules copulateurs. La femelle mesure 35 cm de long et 6 mm de diamètre. Le ver vivant est de couleur rosée et le ver mort est blanc opaque. La longévité moyenne est de 6 à 18mois [15]. Les œufs sont non embryonnés à la ponte. Ils sont ovalaires de 40 à 50µm de large sur 60 à 70µm de long. Ils possèdent une double coque dont la coque externe est albumineuse, épaisse mamelonnée en acajou, et la coque interne est lisse, épaisse et jaunâtre (voir figure 1, A, annexe IV). Les œufs non fécondés ont des formes variables, de grande taille faisant 100 à 200µm de diamètre et n’ont ni coque interne ni coque externe facilement identifiables [16].

Trichocéphales
Trichuris trichiura est un ver rond couleur rosé. La tête est très effilée en forme de cheveux et l’extrémité caudale est renflée. La femelle est plus longue que le male mesurant jusqu’à 5cm, d’allure courbée. La queue du male se termine par le spicule copulateur. La longévité est de 2 à 4ans. Les œufs sont non embryonnés à la ponte, de couleur jaune, en forme de citron et mesurant 60µm sur 20 à 30µm. ils possèdent une double coque épaisse, brune, et lisse avec deux bouchons muqueux aux extrémités .

Ankylostomes

Deux espèces d’Ankylostome sont reconnus pathogènes et spécifiquement humain : Ancylostoma duodenale et Necator americanus. Ce sont des vers ronds blancs ou rouge brun [12]. Le mâle adulte mesure 10 mm et sa durée de vie est de 4 à 5 ans. La femelle est long de 18mm et peut vivre jusqu’à 10 à 15 ans. L’extrémité céphalique de l’Ankylostoma duodenale comporte une lèvre pourvue de 4 crochets, tandis que celle de Necator americanus est pourvue de 2 lames tranchantes qui lui servent d’ancrage au niveau de l’intestin grêle. L’extrémité postérieure est pointue et effilée pour la femelle. Celle du mâle est dilatée, en forme de parapluie, constituant la bourse copulatrice. Les ankylostomes sont hématophages et se localisent au niveau du duodénum et jéjunum. L’œuf est lisse, ovoïde et transparente mesurant 50 à 60μm de long et 25 à 40μm de diamètre. Il contient 4 blastomères (voir figure 1, C, annexe IV). Les larves mesurent 40 à 50μm de long et se localisent au niveau du duodénum et du jéjunum [10].

Anguillule
Il existe trois formes de développement de Strongyloïdes stercoralis : adulte, larve rhabditoïde et larve strongyloïde infestante. Les femelles adultes sont parthénogénétiques c’est-à-dire capable d’émettre des œufs sans fécondation préalable. Elles mesurent 2 à 3mm sur 35 à 40µm. Le tube digestif contient un renflement œsophagien unique. Les œufs éclosent rapidement dans la lumière intestinale libérant des larves rhabditoides qui sont retrouvées dans les fécès [16]. Les larves rhabditoïdes mesurent 200 à 300μm de long sur 15μm de large. Elles présentent un double renflement œsophagien. Les larves strongyloides infestantes mesurent 500 à 600µm de long sur 15 à 18µm de large. Elles ont un œsophage cylindrique, filariforme occupant la moitié de la longueur du corps .

Oxyures
Enterobius vermicularis est un petit ver blanc très mobile, il a une bouche munie de 3 lèvres coupantes et un renflement céphalique. Le mâle adulte mesure 3 à 5 mm avec une extrémité postérieure enroulée tandis que la femelle mesure 9 à 12 mm, et son extrémité postérieure est effilée. La longévité est de 12 à 18mois. L’œuf est ovalaire, asymétrique, et transparent. Sa coque est lisse et incolore. Il mesure 30 à 40µm sur 60µm et il est embryonné à la ponte. Les œufs sont retrouvés au niveau de la marge anale .

Agents pathogènes des plathelminthes 

Taenia saginata et Taenia solium

Ce sont des vers plats segmentés et hermaphrodites. Ils sont composés de trois parties : la tête ou scolex, le cou, et le corps ou strobile. Taenia solium mesure 5 à 8m. Sa tête est munie de 4 ventouses avec des crochets. Le corps est segmenté en centaines d’anneaux. Les pores génitaux sont régulièrement alternés et il y a 7 à 13 ramifications utérines de chaque côté. La longévité est de 2ans. L’œuf mesure 40 à 50µm sur 30µm (voir figure 2, B, annexe IV). Taenia saginata mesure 4 à 10m. Sa tête ne possède pas de crochets. Le corps est segmenté en milliers d’anneaux rectangulaires. Les pores génitaux sont irrégulièrement alternés et il y a plus de 15 ramifications utérines de chaque côté. La longévité est en dizaine d’année [10] (voir figure 2, A, annexe IV). L’œuf possède une paroi très fine facilement détruite, et contient un embryophore de 35µm de diamètre. La coque est épaisse, brune et radiée, contenant un embryon hexacanthe [11].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I- Définition
II- Classification des parasitoses intestinales
III- Epidémiologie
III-1- Agents pathogènes des parasites intestinaux
III-1-1- Agents pathogènes des némathelminthes
III-1-1-1- Ascaris
III-1-1-2- Trichocéphale
III-1-1-3- Ankylostome
III-1-1-4- Anguillule
III-1-1-5- Oxyure
III-1-2- Agents pathogènes des plathelminthes
III-1-2-1- Taenia saginata et Taenia solium
III-1-2-2- Hymenolepis nana
III-1-2-3- Shistosoma mansoni
III-1-3- Agents pathogènes des protozoaires
III-1-3-1- Entamoeba histolytica
III-1-3-2- Giardia intestinalis
III-1-3-3- Trichomonas intestinalis
III-1-4- Agents pathogènes des levures
III-2- Réservoir des parasites
III-3- Modes de transmission des parasites
III-4- Cycles de développement des parasites intestinaux
III-4-1- Cycle de développement des parasites à transmission orale
III-4-1-1- Cycle des nématodes à transmission orales
III-4-1-2- Cycle de développement des cestodes
III-4-1-3- Cycle de développement des protozoaires
III-4-2- Cycle de développement des parasites à transmission cutanée
III-4-2-1- Cycle des nématodes à transmission cutanée
III-4-2-2- Cycle des trématodes
III-4-3- Cycle de développement des levures
III-5- Prévalence et répartition géographique des parasitoses intestinales
III-5- 1- Répartition dans le monde
III-5-2- Répartition à Madagascar
IV- Signes cliniques des parasitoses intestinales
IV-1- Signes cliniques des parasitoses intestinales non compliquées
IV-1-1- Signes digestifs
IV-1-2- Signes pulmonaires
IV-1-3- Signes cutanés
IV-1-4- Signes neurologiques
IV-1-5- Signes généraux
IV-1-6- Syndrome anémique
IV-2- Signes de complication des parasitoses intestinales
V- Diagnostic paraclinique des parasitoses intestinales
V-1- Diagnostic de certitude
V-2- Diagnostic de présomption
V-2-1- Biologie
V-2-2- Imagerie
VI- Traitements des parasitoses intestinales
VI-1- Buts du traitement
VI-2- Moyens de traitement
VI-2-1- Moyens médicamenteux
VI-2-2- Moyens chirurgicaux
VI-3- Indications de traitement
VI-3-1- Traitement médical
VI-3-1-1- Traitement des helminthiases
VI-3-1-2- Traitement des Protozooses
VI-3-1-3- Traitement des candidoses
VI-3-2- traitement chirurgical
VII- Prophylaxie
VII-1- Prophylaxie individuelle
VII-2- Prophylaxie collective
VIII- Programme national de lutte contre les parasitoses intestinales
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I-Matériels et méthodes
I-1-Méthodes
I-1-1- Objectifs de l’étude
I-1-2- Cadre de l’étude
I-1-3- Type de l’étude
I-1-4- Durée de l’étude
I-1-5- Période de l’étude
I-1-6- Population d’étude
I-1-6-1- Critères d’inclusion
I-1-6-2- Critères d’exclusion
I-1-6-3- Critères de positivité
I-1-7- Mode d’échantillonnage
I-1-8- Variables d’étude
I-1-8-1- Variables dépendantes
I-1-8-2- Variables indépendantes
I-1-9- Limites de l’étude
I-1-10- Considérations éthiques
I-1-11- Mode de collecte de données
I-1-12- Méthodologie
I-1-13-Mode d’analyse des données
I-2- Matériels
II- Résultats
II-1 Résultats généraux
II-1-1-Prévalence brute des parasitoses intestinales vues dans les trois laboratoires en 2012
II-1-2 Prévalence brute des parasitoses intestinales selon les laboratoires
II-2- Répartition des parasitoses intestinales selon les variables d’étude
II-2-1- Parasitoses intestinales selon le genre
II-2-2- Parasitoses intestinales selon l’âge
II-2-3- Parasitoses intestinales selon les renseignements cliniques
II-2-4- Parasitoses intestinales selon les services prescripteurs
II-2-5- Parasitoses intestinales selon la fréquence de demande d’analyse
II-2-6- Parasitoses intestinales selon la période d’analyse
II-2-7- Parasitoses intestinales selon la classe des parasites
II-2-8- Parasitoses intestinales selon les espèces parasitaires retrouvés
II-2-9- Parasitoses intestinales selon le mode de parasitisme
II-3- Répartition des parasites selon les variables d’étude
II-3-1- Répartition des parasites selon le genre
II-3-2- Répartition des parasites selon l’âge
II-3-3- Répartition des parasites selon les renseignements cliniques
II-3-4- Répartition des parasites selon les services demandeurs
II-3-5- Répartition des parasites selon la période d’analyse
II-3-6- Répartition des parasites selon les associations parasitaires
II-3-6-1- Associations entre helminthes
II-3-6-2- Associations entre protozoaires
II-3-6-3- Associations parasitaires mixtes
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I- Prévalence des parasitoses intestinales
I-1- Prévalence brute
I-2- Prévalence selon le laboratoire
II- Parasitoses intestinales et les paramètres clinico-biologiques
II-1- Parasitoses et genre
II-2- Parasitoses et âge
II-3- Parasitoses et renseignements cliniques
II-4- Parasitoses et services demandeurs
II-5- Parasitoses et fréquence de demande d’analyse
II-6- Parasitoses et classes parasitaires
II-7- Parasitoses et les espèces parasitaires
III- Relation entre les espèces parasitaires et les paramètres clinico-biologiques
III-1- Parasites et genre
III-2- Parasites et âge
III-3- Parasites et renseignements cliniques
III-4- Parasites et services demandeurs
III-5- Parasites et période d’analyse
IV- Associations parasitaires
VI-1-Associations entre helminthes
VI-2-Associations entre protozoaires
VI-3- Associations mixtes
V- Suggestions de perspectives de recherches
CONCLUSION

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