Les théories de croissances exogènes
Le modèle de SOLOW : « une croissance exogène et équilibrée »
Robert Solow en 1956, bâtis un modèle néoclassique de croissance économique qui s’appuie sur une fonction de production de type microéconomique. D’après son analyse, la croissance est équilibrée car la flexibilité des prix des facteurs de productions assure le plein emploi. La substitution, du travail au capital permet à la croissance économique . Ainsi, selon Solow, les facteurs de productions, notamment le capital et le travail sont substituables. Ces facteurs de productions subissent les phénomènes de rendements décroissants. Cette décroissance de la productivité marginale limite les processus de croissance. Il démontre que seul le progrès technique permet d’assurer la croissance des rendements. D’où la nécessité de prendre en compte le progrès technique dans la théorie de croissance. Ce dernier est un facteur exogène de la croissance. Il provient du progrès scientifique.
Dans le modèle de Solow, les rendements sont décroissants. La croissance est équilibrée, mais ces déterminants sont exogènes, c’est-à-dire indépendants de la sphère économique. Elle dépend du transfert du progrès technique et de la technologie par exemple : l’investissement à outrance.
Le modèle d’ HARRODS : «une croissance exogène et déséquilibrée »
R.F. Harrods en 1948, élabore un modèle keynésien de croissance dans son œuvre Toward a dynamic economics ». D’après la possibilité de sous-emploi dans la croissance de Keynes, il a envisagé qu’il faut différentier trois taux de croissance différents :
-Le taux de croissance effectif, qui correspond a celui qui se réalise réellement ;
-le taux de croissance garanti qui est celui qui assure l’équilibre entre épargne et investissement,
-le taux de croissance naturel qui est le taux de croissance qui assure le plein emploi et il dépend de la croissance démographique et de la productivité. La croissance est exogène parce que la Démographie et le progrès technique sont des données exogènes ; ils sont considérés comme extérieurs de la sphère économique. La croissance idéale et équilibrée serait celle qui ferait coïncider une croissance garantie et une croissance naturelle. Mais la croissance garantie a peu de chances d’être réalisé et ses déterminants sont étrangers à ceux de la croissance de plein emploi.
Ainsi une croissance à la fois équilibrée et de plein emploi se résulte par le fait du hasard. Le chemin de la croissance équilibré subit le phénomène du « fil du rasoir», c’est-à-dire qu’il est très étroit et y procède du hasard.
Les théories de croissance endogène
La divergence de croissances des différentes régions du monde et l’apparition des phénomènes de crise démontre que la croissance n’est pas un phénomène naturel provenant uniquement de la croissance démographique et du progrès technique. Pour certains économistes, elle est un phénomène cumulatif. D’où l’apparition de la théorie de la croissance endogène.
L’hypothèse du progrès technique endogène et des rendements constants
Alors que Solow postule que le progrès technique est un facteur exogène les nouveaux économistes de la croissance endogène stimulent que le progrès technique serait en réalité à la fois une cause et une conséquence de la croissance. La croissance subit un phénomène Cumulatif. Elle provoque l’accumulation du progrès technique qui est source de nouvelle croissance. L’analyse de Schumpeter dans l’innovation explique ce processus.
− J.A. Schumpeter : Le lien entre innovation et croissance.
Joseph Schumpeter, père fondateur de l’économie de l’innovation a expliqué le lien entre innovation et croissance dans son ouvrage « the theory of economic development », en 1934. Pour lui, lorsqu’une invention se crée, elle se généralise et se transforme en innovation. Cette innovation technique entraine l’élargissement des gammes des biens et services disponibles. On trouve l’apparition des biens totalement nouveaux. L’innovation entraine aussi l’amélioration de la gamme des biens et services disponibles. Par conséquent, l’entreprise devient plus compétitive et son profit augmente. Une fois arrivé à la maturité, l’innovation subit le phénomène imitatif. Toutes les entreprises se trouvent sur les mêmes niveaux d’innovation. Ainsi l’innovation devient saturée. Avec la course au profit et la recherche de rentes de monopole, les entreprises cherchent de nouvelles inventions. Ainsi on trouve des grappes d’innovations qui se traduisent par la course aux surprofits.
Selon Schumpeter l’innovation subit le processus de destruction créatrice, c’est-à-dire qu’elle développe de nouveaux produit ou modes de production qui vont rendre obsolètes les anciens. L’innovation détruit aussi les rentes de monopoles existantes tout en créant de nouvelles. D’après l’analyse Schumpetérienne, l’innovation entraine le changement technologique, qui dynamise une croissance irrégulière, non équilibré et cyclique. Elle est aussi un élément perturbateur, source de déséquilibre dans le fonctionnement de l’économie. L’innovation, un processus dynamique car, d’une part, les innovations créent des goulets d’étranglement qui suscitent d’autres innovations dans les activités proches et, d’autre part, l’innovateur est rapidement imité. Schumpeter confirme que la course au surprofit explique la course du progrès technique qui elle-même explique la croissance économique.
Les sources endogènes de croissances et l’hypothèse de la productivité marginale du capital croissante
-Paul Römer et la notion d’idée : Paul Römer propose au milieu des années quatrevingt la notion d’idée. C’est une entité distincte à la fois des biens publics et des biens privés. Les idées proviennent du développement de l’activité économique, qui se traduit par augmentation de la capacité technologique et des connaissances. Les connaissances se sont des processus d’accumulation et qui créent des nouvelles idées ; donc de nouvelle technologie. Elles proviennent de l’activité de recherche et développement et du « Learning by doing », c’est-àdire l’apprentissage par la pratique. Les connaissances sont des biens non rivales et partiellement exclusifs. C’est une externalité positive car elles sont cumulatives, c’est-à-dire que la deuxième connaissance est dépendante de la première connaissance, ainsi la connaissance subit le phénomène de rendement croissant.
Pour Paul Römer, les idées se développent et se transforment en connaissances. Elles sont des entités non rivales, partiellement exclusives et cumulatives. Les idées sont en général caractérisées par un coût fixe de production et des coûts marginaux nuls. C’est pour cela que ces biens ne peuvent pas être produits sur des marchés concurrentiels. Puisque les efforts de recherche qui sont faite aujourd’hui accroissent la productivité de la recherche demain, la production d’idée est caractérisée par des rendements croissante dynamique ou encore inter temporel. D’après l’analyse de Paul Römer, le capital technologique est un facteur endogène de la croissance. Il vient du développement des idées et de connaissances qui elles- même proviennent du développement de l’activité de recherche et développement. D’après les caractéristiques des idées et de la connaissance, énoncée ci-dessus, les capitales technologiques qui subissent les phénomènes de rendement croissant sont source de croissance.
Lucas explique aussi que le capital humain est un facteur endogène de la croissance. Selon lui, le progrès technique provient du « Learning by doing », c’est à-dire de l’apprentissage par la pratique. Ce dernier assure le développement de la connaissance qui ensuite fortifie le capital humain. Ainsi le capital humain qui subit le phénomène de rendement croissant est source endogène de croissance.
-Barro et le capital public : Barro considère que les infrastructures publiques sont source endogène de croissance. Il prône que l’Etat doit intervenir dans l’accumulation du capital public, tout en augmentant les dépenses publiques. L’Etat doit augmenter les qualifications professionnelles en investissant dans l’éducation, la santé, les formations professionnelles et les infrastructures. Pour favoriser la croissance de longue période l’Etat doit mener une politique industrielle approprié. Il doit s’investir dans la formation, la recherche et développement. Il doit assurer le bon environnement public, la bonne gouvernance, la stabilité politique et le droit de propriété car se sont des capitales publics et qui sont des sources endogènes de croissances. Selon l’analyse de Barro, le capital public qui subit le phénomène de rendement croissant est source endogène de croissance.
Pour conclure : Les théories de croissance exogènes expriment que la croissance vient des facteurs hors de la sphère économique, c’est-à-dire par la croissance démographique et par les progrès techniques. Ce sont des déterminants non maitrisés par les lois économiques comme la loi de l’équilibre par le marché ou l’équilibre par intervention de l’Etat. Mais les théories de croissance endogène montre que la croissance montre que la croissance provienne des dans le domaine de l’économie comme les inventions suite à la recherche. On peut pratiquer chacun de ces théories dans l’exploitation minière pour améliorer la productivité et augmenter la productivité marginale de chaque facteur de production.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : Approche Théorique sur l’exploitation minier
CHAPITRE I: Les Théories économiques applicables à l’exploitation minière
Section I – Les théories de croissance et l’exploitation minier
Section II : La Théorie de Changement Social et l’exploitation minière
Chapitre II : L’exploitation minière vis-à-vis du développement durable
Section I : Le développement durable
Section II : Les perspectives du développement durable par l’exploitation minière
PARTIE II : Approche empirique sur l’impact de l’exploitation minière sur le développement des pays à faible revenu
CHAPITRE I : Les impacts de l’exploitation minière sur le développement des pays à faible revenu
Section I : Impactes de l’exploitation minière sur le développement des pays à faible revenu autre que Madagascar
Section II : Impactes de l’exploitation minière sur le développement de MADAGACAR, cas Ambatovy
CHAPITRE II : RECOMMANDATIONS
Section I Recommandations Environnementales
Section II Recommandations Sociales
Section III Recommandations Economiques
CONCLUSION
